Note : Non, vous ne rêvez pas, ceci est bien un chapitre de Not Another Hero publié dans des délais raisonnables ! Et toujours grâce à la fabuleuse Acanthe qui m'a permis de prendre un peu d'avance. Enjoy !
Précédemment dans Not Another Hero :
Je n'en demandais pas tant, cela suffisait pour ce soir. Je me détournai à mon tour, pour rejoindre mon dortoir. Mon appétit était définitivement coupé par la sortie théâtrale de la plus jeune des Potter. Je descendis les escaliers un petit sourire aux lèvres, prêt à voir arriver la suite.
Chapitre septième : Où l'on s'aperçoit qu'un bien connu prêtre marieur peut intervenir un jour en retard sur son calendrier.
Dès le lendemain, ce sourire quitta mes lèvres. J'avais manqué de pragmatisme la veille, et cela s'en ressentait sur mon attitude face aux évènements qui vinrent parsemer ma vie. J'avais oublié le fond de toute cette histoire ; ce n'était pas Scorpius qui intéresserait les bruits de couloir, mais moi, bien-sûr. Je m'y étais fait à force, et je fus presque surpris que les élèves aient trouvé une nouvelle raison de s'en prendre à ma personne.
Pédé, fiotte, tapette, enculeur de Scroutt à Pétard - elle était originale, celle-là, à défaut d'être belle - les insultes fusaient sur mon passage, discrètement. Cela eut le mérite de me faire redescendre un peu sur terre et baisser les yeux, cette fois-ci pour éviter les croque-en-jambe qui parsemaient invariablement ma route dans les couloirs.
Perseus bouda un temps. Il me reprochait de ne pas lui en avoir parlé, sinon avant qu'il le découvre, du moins avant que toute l'école ne soit au courant. Il aurait aimé avoir l'exclusivité, le pauvre, et son égo en avait pris un coup. Je lui promis de tout lui dire à l'avenir, et même de lui parler de quelques-uns de mes autres secrets les plus sombres. Je mentais.
Il était hors de question qu'un garçon qui avait le moindre potentiel - moindre, vraiment - de finir dans ma famille par une alliance avec ma cousine ait la plus petite once de pouvoir sur moi. Je n'allais pas lui offrir matière à chantage, je n'étais pas si fou.
Ted m'envoya quelques mots de réconfort ; la nouvelle avait filtré au ministère et mon Auror de père s'était fait ouvertement réprimander pas un supérieur. Même si ledit supérieur devait l'approuver sous cape, faire un scandale était indigne du grand Harry Potter, que cela soit dit et fait. L'homophobie n'existait pas dans la population sorcière ni chez ses représentants les plus emblématiques, ça faisait tâche, l'intolérance, et le public risquait de faire plus attention si jamais on brutalisait un de ces sales petits enculés, pardon, un de ces sorciers homosexuels, et ça gênerait les enquêtes, et les résultats seraient un peu plus mauvais, c'était ça surtout, le problème. Si encore il m'avait filé une rouste en privé...
La lettre de Ted avait une saveur douce-amère. J'étais un peu désolé de lui causer tant de souci. C'était son mariage qui risquait de pâtir des retombées de cette sale petite affaire, même si il était également probable que le ministère médiatise la chose pour montrer baguette blanche et prouver sa tolérance, et bla et bla, et les Aurors pourraient même faire une parade nuptiale, et puis quoi encore ? Lui qui voulait un truc coloré en petit comité, il était mal parti. Je lui promis en réponse, même s'il n'avait pas émis la moindre plainte, de tout faire pour arranger un peu les choses d'ici à la cérémonie. Il avait beau s'en cacher avec efficacité, le jeune métamorphomage était amateur de discrétion. Il n'avait pas forcément envie que toute la population sorcière soit au courant, le jour J, de chacun de ses choix. Si ses sous-vêtements étaient bleus ou s'il s'était contenté de ses cheveux et ne portait pas de sous-vêtements du tout, cela ne regardait que lui. Et Justus, à la limite.
Ce fut Justus Prince qui répondit à cette missive en me rappelant que j'en avais déjà assez fait et qu'il s'occuperait du reste. J'eus ainsi la confirmation que si j'avais été choisi pour être le témoin de leur union, ce n'était certainement pas de la volonté du fils de Tante Hermione. Bah, nous finirions par trouver un semblant d'entente, puisque nous cherchions tous les deux la même chose : un peu de bonheur et de sexe pour nous, et le bonheur de Ted pour faire bonne mesure. Je tenais à lui et Justus aussi, cela suffirait.
Je ne reçus pas le moindre courrier de mes parents de tout le mois de janvier. Bonne nouvelle, ils n'avaient pas cherché à se venger et ne le feraient sans doute pas, puisqu'ils n'étaient pas assez malins pour différer leur rancune. Ils étaient prévisibles. Lily aurait pu penser à me rendre la pareille songeai-je, mais elle avait été refroidie pour un bon moment, là. Peut-être même avait-elle abandonné. J'espérais un peu cette solution pour elle, aussi. Elle n'avait aucune chance, déjà, me persuadai-je, et en plus si elle passait plusieurs semaines à ressasser sa rancune envers moi, elle risquerait de finir complètement cinglée, et ne partirait de Godric's Hollow que pour rejoindre Sainte Mangouste. Elle ne gagnerait pas au change. Pauvre petite fille trop gâtée...
Février pointa discrètement son nez sous l'épaisse couche de neige qui entourait toujours le château. L'hiver se ferait long, cette année, et la température du parc ne se prêta pas aux batifolages des amoureux le jour de la Saint-Valentin. Les patrouilles des professeurs étaient plus efficaces à l'intérieur du château, et j'évitai ainsi un traumatisme ou deux à l'ouverture de placards trop bien placés.
Je reçus quantité de cartes roses ce quatorze février, des fausses bien-sûr. Elles étaient quasiment toutes signées de prénoms masculins, et étaient plus nombreuses qu'il n'y avait de garçons pubères dans Poudlard. C'était bien essayé, mais raté. J'avais de plus reconnu la main de Perseus sur certaines d'entre elles. Sans rancune, vraiment. L'année précédente je l'avais envoyé dans les bras de la plus laide des préfètes de sixième année, et il y était allé, l'idiot. Rétrospectivement, je n'étais même pas crédible : j'avais écrit en vert. Il avait cru que c'était une allusion à la couleur de ses yeux étonnants pour la teinte de sa peau métissée, alors que ce n'était que mon encre habituelle, la même que j'utilisais pour mettre des annotations dans les marges de ses devoirs quand il m'en faisait la demande.
Sa Saint-Valentin de l'an dernier s'était finalement couronnée de succès puisqu'il avait réussi à se trouver une copine et il s'apprêtait à fêter le premier anniversaire de sa relation avec ma cousine Rose. C'était le bon jour pour ça, il pourrait même dire que toutes les décorations étaient là en hommage à sa beauté, et tout ça, et tout ça. La pauvre trouvait ça émouvant, mais il m'était bien plus facile de penser que sa satisfaction était plutôt due à des prouesses techniques de mon ami, surtout si j'en croyais les petits gémissements qu'elle poussait quand je les avais dépassés dans un croisement peu fréquenté. Je pris secrètement la résolution de ne plus partager ma connaissance des passages secrets avec quelqu'un qui ne soit pas susceptible de n'en profiter qu'avec moi seul.
Je n'envoyai rien à Scorpius, et n'en reçut pas de nouvelle.
Tant mieux.
Il m'aurait surpris s'il avait succombé à tout ce sucre et ce rose. Il m'aurait surpris, oui, mais en mal.
J'étais quand même un peu déçu...
Il y avait là un paradoxe, j'en étais conscient, mais c'était l'effet secondaire qu'exerçait sur moi la fête des amoureux : un immense mépris qui n'avait d'égal que ma jalousie. Je me sentais un peu seul à me moquer des roses et des chocolats dans mon coin, sans avoir en compensation un amant qui me ferait oublier la guimauve environnante. J'avais beau les regarder avec condescendance, j'enviais quelque part tous ces idiots qui avaient quelqu'un avec qui espérer partager leur lit ce soir - espérer seulement. La discipline était ce qu'elle était et il n'y avait aucune chance qu'un couple échappât aux yeux de lynx de la chatte du concierge, Miss Teigne, dont la vue ne s'était pas détériorée malgré son impressionnante longévité. Il devait y avoir un Niffleur parmi ses ancêtres, ce qui expliquerait son habileté exceptionnelle à dénicher les indésirables.
J'allai me coucher, ce soir-là, en trainant les pieds et en arborant un air boudeur. Tout cet étalage de bons sentiments m'avait donné mal au cœur ; tant au propre qu'au figuré ; je faisais une overdose de fleurs - mes yeux, oh mes pauvres yeux - et de chocolat. Ma tolérance à ces deux choses n'avait jamais été très élevée, mais cette année j'atteignais des records de dégoût. Il suffisait de peu, ces derniers temps, pour que je sois physiquement malade ; ce peu avait été atteint en ce quatorze février. J'avais hâte de retrouver le confort de mon lit et le silence de mes rideaux, sans parler de couleurs qui ne me donneraient pas envie de devenir aveugle ou pire, daltonien. Ce serait un comble ! Confondre le rouge et le vert sans pour autant que être aidé à supporter toute ce rose.
Bref. Je voyais toujours aussi bien les couleurs qu'un autre, et je finis par mettre plus d'énergie dans mes pas pour atteindre plus tôt mon lit douillet. J'étais fatigué, nerveusement parlant. Je passai à travers la salle commune de l'antre de mes congénères Serpentards sans même y jeter un coup d'œil, puis je rejoignis mon dortoir en passant dans les escaliers qui étaient perpétuellement humides à cause de la présence du lac au-dessus de notre plafond. J'atteignis enfin ma chambre, me changeai sans y penser, tirai les rideaux et me jetai sur mon matelas, avant de me mettre à hurler.
J'étais surpris.
Il était vraiment tard. J'avais auparavant fait un tour par l'infirmerie pour faire mettre un terme à ma nausée, et j'avais dû patienter après les autres victimes d'indigestion ou de potions d'amour trop mal préparées. Il était minuit passé quand j'eus rejoint ma couche, et je crus de prime abord être la victime d'une hallucination. Les perceptions qui parvenaient à mes voies optiques étaient cependant bien réelles, aussi réelles que ma surprise, de même que le sursaut qui s'en suivit quand je remarquai que Scorpius Malefoy était étendu en travers de mon lit, parfaitement à ses aises. Une fois que j'eus repris mon calme, je ne sus montrer qu'une réaction pour lui faire part mon ébahissement : je haussai un sourcil.
Scorpius s'esclaffa. Il me reprocha gentiment de copier ses expressions faciales, même si à mon avis le sourcil dubitatif n'avait jamais été enregistré comme typiquement Malefoy. Je ponctuai ma phrase d'un geste rageur de fermeture de rideaux, pour nous octroyer l'intimité que je pensais nécessaire. Si je n'osais imaginer des ébats passionnés, je voulais au moins maintenir sa présence en ces lieux privée.
Il commença par me féliciter. Scorpius admirait presque le génie qui m'avait fait rejoindre ce lieu après minuit, donc le quinze février et pas le quatorze, pour éviter de donner un côté trop niais à notre rencontre. Je lui rétorquai qu'il aurait tout aussi bien pu venir un autre jour, mais il n'aurait pas trouvé ça drôle. Il constatait que j'étais fidèle à moi-même jusqu'au bout des ongles, et ça le faisait ricaner.
Il n'osait pas m'avouer qu'il n'avait pas eu la possibilité ni la moindre raison de venir me parler avant ce jour précis, pour une raison simple : si cela n'avait été grâce à la Saint-Valentin, il n'aurait jamais eu le coup de baguette nécessaire pour révéler les secrets de mon cadeau de Noël.
L'histoire était pittoresque : Scorpius avait tenté quelques sortilèges de vérification du genre Révèle tes secrets ou Annulamal ou encore Reprend ta forme originelle, artefact, moi, Scorpius, sorcier de sang pur, je te l'ordonne sur le collier lorsqu'il l'avait reçu le vingt-cinq décembre. Ne parvenant à rien, il avait pensé qu'il ne s'agissait après tout que d'un simple bijou, et que je ne l'avais pas ensorcelé. Mon étrange sommeil les jours suivant l'avait presque convaincu qu'il s'agissait d'un présent d'adieu de ma part avant une théâtrale tentative d'autolyse, et il l'avait porté autour de son cou comme un hommage muet à ma personne. Les évènements qui avaient suivi mon réveil ne l'avaient pas amené à chercher autre chose, et il avait presque oublié le pendentif qu'il portait au cou, jusqu'à ce quatorze février.
C'était vraiment idiot. Scorpius avait été victime d'un sortilège de la part d'un de ses camarades au cœur de lion et s'était retrouvé coloré en rose de la tête aux pieds. L'enchantement était commun et d'une affligeante simplicité, ce qui ne m'étonnait guère. Scorpius n'avait eu qu'à se lancer un banal Finite Incantatem pour mettre fin à la blague, et se faisant, avait également touché mon cadeau de la baguette, lui faisant reprendre sa taille et sa forme d'origine.
Il avait alors quitté brusquement sa salle commune pour s'enfermer dans son dortoir et déchiffrer quelques passages au hasard. Il avait d'abord pensé qu'il ne s'agissait que d'une énième tromperie de ma part, avant de tomber sur certains détails que je n'aurais jamais dévoilés volontairement. Il ne me dit pas lesquels, mais à deviner, il devait s'agir de pensées sur ma famille ou sur ma relation avec Ted. La seule chose dont je ne parlerais jamais à qui que ce soit, même sous l'emprise de la torture, était la teneur de mes sentiments, et je ne croyais pas en avoir fait si grand étalage. Je sus plus tard qu'il avait su lire entre les lignes, comme je le lui demandais en postface de mes écrits, dans cette lettre que j'avais rédigée alors que j'étais perdu dans le désespoir et l'auto-apitoiement. Dans mon trip d'adolescent malheureux, j'avais même glissé des références musicales qui me feraient honte à la relecture, et qui lui avaient arraché un sourire attendri et un peu attristé.
Il avait été touché, et s'était dit qu'il était temps qu'il mette un point final à l'embargo qu'il menait sur ma personne, qu'il finisse enfin par m'adresser la parole, histoire de mettre les choses au point entre lui et moi.
Et il était là.
Trouver la salle commune des Serpentards n'était pas un problème, son père avait dû lui révéler le chemin à emprunter pour rejoindre notre antre sous-lagunaire ; il connaissait le mot de passe en bon préfet qu'il était. La difficulté avait été de se faufiler en douce jusqu'au bon dortoir, mais il avait trouvé une aide inattendue en la personne de ma chouette, la farouche Hermengarde, qui était obligée par l'absence de fenêtres à emprunter les portes. Il avait reconnu en elle la porteuse du fameux cadeau de Noël. La suite avait été un jeu d'enfant, il était encore tôt dans la soirée, et mes camarades de dortoir étaient encore occupés à nettoyer les amygdales de leurs petites amies ou flirts respectifs.
Il s'était jeté un sortilège d'insignifiance afin de détourner l'attention de quiconque aurait jeté un coup d'œil à mon lit et ne l'avait enlevé que quand il avait été certain que c'était moi qui m'apprêtais à y pénétrer.
Il était là, donc, et attendait l'issue de notre échange avec sans doute moins d'appréhension que je n'en ressentais. Je lui demandai tout simplement ce qu'il voulait et à quoi il s'attendait. Après tout, il avait tenu entre ses doigts (blancs, fins et un peu trop courts pour sa stature) un extrait aussi fidèle que possible de mes pensées les plus intimes, il devait connaître mes aspirations et mon point de vue sur la question. Manquait son avis pour donner enfin sens à notre interaction et, oh rage, oh désespoir, oh confusion honnie, il n'en avait point. Il ne savait plus vraiment que penser des évènements. Il était finalement convaincu que ma sœur était indigne de son attention, pour le citer, et que mes aspirations étaient assez plaisantes pour mériter qu'il y montrât un intérêt. Qu'il était hautain, mais qu'il était gêné ! Les tics reconnaissables du langage aristocratique lui venaient bien facilement lorsqu'il ne savait pas où ses mots le menaient. Cet aspect de son caractère m'émouvait de façon assez invariable.
Il était mignon.
Il était chou, mais ça ne faisait pas avancer l'affaire. Nous restâmes muets, nous dévisageant lentement, pendant plusieurs minutes avant de reprendre la parole, simultanément bien-sûr.
Je finis par le laisser s'exprimer, je n'avais après tout plus rien de spécial à lui dire.
Il m'avoua alors qu'il ne se sentait pas vraiment prêt à entamer une relation sérieuse avec moi - j'en ris intérieurement - même s'il en éprouvait une envie des plus vivaces. Il était certain qu'il avait la tentation particulièrement forte d'avoir des contacts physiques rapprochés et mouillés avec moi. En revanche, il était refroidi à l'idée des complications que cela pourrait entraîner une fois de plus avec ma famille, la sienne, l'école, et la population sorcière dans son ensemble. Nos noms étaient publiques et jamais rien n'arrivait à un Potter ou à un Malefoy sans que la sorcière de moins de soixante-dix ans en soit informée, émue, fâchée, et prête à donner son avis. La célébrité de nos pères n'avait jamais rien apporté de bon dans nos relations avec nos pairs.
Je lui fis remarquer que puisque nous étions tous les deux habitués aux inconvénients de tout ce qui touchait de près ou de loin à l'opinion publique, nous n'en serions pas forcément gênés, contrairement à un ou une inconnue brusquement projeté sous les regards de la communauté. Nous saurions tous deux séparer le vrai du superflu dans d'éventuels articles. Ses amis semblaient aussi rompus à ce genre de publicité que l'était Perseus. Le métis profitait généralement de ces occasions pour me chercher des noises, le pauvre, c'était sa seule joie, et les élèves de Gryffondor étaient réputés entre autre pour leur loyauté.
Il restait à Scorpius à voir si le jeu en valait la chandelle.
Peut-être bien, si la lueur qui brillait dans ses yeux était un indicateur, peut-être pas si on en croyait son silence indécis.
Je lui proposai de finir sa nuit dans mon lit, pour éviter de se faire attraper à roder dans le château à des heures indues. Nous n'étions pas obligés de coucher ensemble, même si c'était une alternative envisageable à un sommeil réparateur. Il y avait assez de place pour que nous dormions là tous les deux sans nous pousser hors du lit ni nous écraser. Il n'hésita pas vraiment avant d'accepter.
Le lendemain était un dimanche, nous pourrions en profiter pour continuer cette discussion ou pour avoir une relation plus physique, au choix.
Je m'endormis bien après lui, contemplant sans les voir les cheveux doux et fins qui reposaient contre ma hanche dénudée par une de ses mains, curieuse même dans le sommeil. J'espérais un peu, sans savoir si la chute en vaudrait la peine, puisque tout conte avait une fin. Je me pris à penser, le cœur serré, que plus le dénouement de notre histoire serait tardif, mieux je m'en porterais. J'aurais pu en douter, pourtant, car si je m'attardais sur les péripéties que nous avions déjà traversées, je devais avoir l'air désespéré . Je paraissais plutôt enclin à me contenter de peu, mais c'était Scorpius. Ça ne pouvait être que lui, de toute façon.
Sur cette pensée je m'endormis en souriant légèrement. Qui vivrait verrait.
Ou pas.