Titre : Couleurs sous ses doigts
Fandom : Original
Genre : Romance
Rating : R
Note : Comme ma seconde bêta ne m'a pas renvoyé la version corrigée sur la forme, je poste une version non définitive. Les fautes de frappe et/ou d'orthographe sont donc probables.
Étienne tournait en rond dans son appartement depuis au moins vingt bonnes minutes. Bien que son matériel soit prêt, il n'arrêtait pas de modifier la place de ce qui lui tombait sous la main. Les rideaux avaient été ouvert et fermés deux fois de suite, son chevalet changeait de position à chacun de ses allers-retours et l'amas de cousins sur le canapé ne cessait de bouger. Et plus l'heure fatidique approchait, plus sa nervosité s'accentuait. Ses mains étaient moites, sa respiration courte et son cœur hésitait entre battre le tambour ou l'arrêt. Il commençait à regretter d'avoir accepté la proposition de Kirian.
Une semaine auparavant, alors qu'il lui parlait de ses cours de dessins et en particulier ceux d'anatomie, elle lui avait dit en rigolant que s'il le souhaitait elle pouvait poser pour lui. Il ne sait pas qui fut le plus surpris lorsqu'il dit oui. Devant son malaise, il lui offrit d'oublier l'affaire. Mais Kirian était têtue et refusa de se rétracter. Les jours suivants furent une véritable torture. Il ne savait pas comment se comporter et songea même à l'éviter durant la fin de semaine. Seulement ce comportement bizarre attirerait l'attention de leurs amis et il ne se voyait pas leur expliquer la raison de son embarras. Plutôt mourir. Les autres en feraient une affaire d'état et ne le laisseraient plus jamais en paix. Surtout que tout le monde savait son béguin pour la jeune femme. Depuis la première fois qu'il l'avait vue dans sa robe bleue vif où s'entrecroisait des motifs rouges, jaunes, oranges, verts et violets. Une véritable explosion de couleurs. Son sourire l'avait longtemps accompagné. Sans qu'il ne s'en rende compte, son carnet fut rempli de croquis la représentant.
Ce train de pensée fut interrompu lorsque le bruit de la sonnette retenti. Il se précipita vers la porte et dans son empressement manqua de peu le vol plané. Ce n'était pas le moment de se casser quelque chose.
Lorsqu'Étienne ouvrit la porte, il resta quelques secondes à fixer stupidement Kirian avant de se reprendre.
« Salut Kirian » dit-il d'une voix étranglée parce qu'il avait peur qu'en parlant plus, il se mette à bégayer. « Vas-y entre » continua t-il en lui lassant la place pour passer.
Ils restèrent dans l'entrée avant qu'il ne se rappelle ses bonnes manières.
« Tu veux quelque chose avant de commencer ?
- Non merci, ça ira » lui répondit-elle avec le sourire. « Par contre si tu pouvais m'indiquer où se trouve ta salle de bain.
- Oh oui, pardon. Sans problème. »
Étienne la conduisit jusqu'à la pièce et lui désigna l'endroit où elle pouvait poser ses affaires sans les froisser. Puis il lui tendit un peignoir tout en lui expliquant que si elle préférait finalement porter quelque chose, il ne lui en voudrait pas. Le regard que Kirian lui adressa le laissa perplexe et il prétexta avoir des choses à préparer pour fermer au plus vite la porte derrière lui. Une fois seul, il rapprocha son fauteuil du canapé déplaçant sa table basse sur le côté pour pouvoir accéder plus facilement à son matériel. Finalement, il renonçait à utiliser son chevalet. Cela ferait plus sérieux mais cela angoisserait peut-être Kirian. Il voulait qu'elle soit aussi à l'aise que possible. C'est aussi pour ça qu'il avait choisit le canapé comme support. En position allongée ou semi-allongée elle pourrait tenir plus longtemps sans bouger.
« Je suis prête, on commence ? »
Et lorsqu'il se retourna pour lui répondre, Étienne oublia de respirer. Apparemment Kirian avait totalement abandonné l'idée du peignoir et était sortie nue de la salle de bain. Il resta comme un idiot les yeux arrondis et la bouche légèrement ouverte. Pourtant ce n'était pas la première fille nue qu'il voyait. En dehors de ses cours d'anatomie, il avait déjà eu deux petites-amies sérieuses. Mais cela remontait à un petit moment. Et il regrettait déjà de ne pas avoir annulé cette séance. Parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas afficher le détachement habituel. Pas avec elle.
D'accord, il fallait arrêter ce train de pensée immédiatement. Son début d’érection partirait de lui-même, mais il voulait éviter cet inconfort trop longtemps. Il devait s'imaginer un truc vraiment affreux pour se contenir.
Étienne prit une profonde inspiration et ferma les yeux. Il pouvait le faire. Professionnel et détaché. Après quoi il rouvrit les paupières et afficha son sourire le plus rassurant. Ensuite il attrapa sa main et la guida vers le canapé où il l'installa à sa convenance. Il veilla à ne pas laisser son regard traîner trop longtemps au même endroit. Une fois bien placée, il retourna s’asseoir sur le fauteuil. Et commença à tracer les premières lignes au critérium. Au fur et à mesure, il passa au crayon et changea l'épaisseur et la dureté de la mine.
Étienne croyait vraiment qu'il maîtrisait la situation, jusqu'à ce que son regard soit attiré par du mouvement. Kirian avait juste légèrement bouger ses jambes mais cela l'avait sorti de sa transe artistique et il ne pouvait pas s'empêcher de voir. Et merde. Son cœur battait si fort qu'il l'entendait jusqu'au niveau de ses tempes, sa respiration était laborieuse et sa bouche s’asséchait. Il essaya de continuer tant bien que mal, mais son érection croissante n'arrangea rien.
« Tu as besoin d'aide ?
Kirian se tenait debout face à lui. Quand s'était-elle levée ? Avait-elle remarqué son manège ?
- Euh, non pourquoi ? répondit-il la voix éraillée.
- Oh, ce n'est pas beau de mentir ! » le morigéna-t-elle les mains sur les hanches.
Et avant qu'il n'ait pu se défendre plus amplement, elle l'attrapa par le col le soulevant du fauteuil et colla furieusement ses lèvres contre les siennes. Pas très glamour comme premier baiser pensa-t-il distraitement. Il tenait toujours son carnet et le déposa comme il pu derrière lui avant de ramener ses bras pour se stabiliser. Il profita à peine du baiser puisque Kirian décida de le rompre brusquement.
« N'hésite pas à me taper sur l'épaule si je fais quelque chose qui ne te conviens pas » susurra-t-elle à son oreille.
Son épaule ? Mais que voulait-elle dire ? Étienne ne mit pas longtemps à comprendre lorsqu'elle le débarrassa de sa chemise, laissant au passage une traînée de baisers tout en descendant encore et encore. Puis qu'elle s'attaque à défaire les boutons de son pantalon. Elle ne perdit pas de temps à le dévêtir. Ensuite elle l'attira vers le bras du canapé ou elle s'assit et lui adressa un clin d’œil avant d'entrouvrir ses lèvres et de laisser pointer sa langue pour l'enrouler autour de son sexe. Un frisson lui parcourut le corps des pieds à la tête et un gémissement lui échappa. Kirian utilisa ses mains et sa bouche pour varier les rythmes et les mouvements ne lui laissant pas le temps de s'habituer, juste de quoi le rendre totalement fou. Il était à deux doigts de pleurer de frustration lorsqu'elle décida de lui accorder le droit de jouir. L'intensité de son orgasme le surprit tellement que sans le vouloir il bouscula Kirian qui bascula du canapé et se retrouva avec des traînées blanches sur la joue et l'épaule gauche. Lorsqu'elle se remit d’aplomb, elle déposa un baiser sur le côté de sexe comme si elle le pardonnait.
« C'est la première fois que je me fait culbuter au sens propre du terme. »
- Désolé, je ne t'ai pas fait mal au moins ? s'inquiéta-t-il.
- Ne le sois pas, je suis flattée par ta réaction. Ça prouve que ma technique est parfaite, termina-t-elle avec un grand sourire.
- Tellement parfaite qu'il va me falloir un petit moment avant de pouvoir te rendre la pareille.
- Oh ne t'inquiète pas, je suis très patiente. Après tout j'ai bien réussi à tenir jusqu'à aujourd'hui.
- Tu veux dire que ...
- Que je suis venue poser avec une idée derrière la tête ? Évidemment. Même si ce n'est pas ce que j'avais envisagé au départ. Quoi qu'il en soit le résultat est plutôt satisfaisant. Et maintenant viens là.
Kirian l’attrapa par le bras et l'attira à elle pour qu'il s’assoit sur le canapé. Après quoi, elle se lova contre lui. Le sourire en coin, il se dit qu'il avait perdu beaucoup de temps pour rien. Puis il déposa un baiser sur le sommet de son crâne et récupéra comme il pu son carnet afin de poursuivre son dessin.