La dernière mission de Severus Snape (4)

Jun 02, 2009 13:19


Titre : La dernière mission de Severus Snape
Personnages : Sirius Black, Severus Snape, Remus Lupin, Fred Weasley
Rating : PG
Rappel : il s’agit du round robin organisé pour l’anniversaire d’arcadiane, et dont le premier chapitre avait été rédigé par taraxacumoff. Le second chapitre était l'oeuvre d'archea2 et le troisième de julielal.
Nombre de mots : 1645
Note: Un grand merci à zaza pour son idée tordue que j'adore, un grand merci à Manoe qui a trouvé la solution au problème (j'espére que c'est comme ça que tu voyais les choses) et un grand merci à Archea pour les corrections et ses conseils judicieux.  Donc, en gros, j'ai pas fait grand chose...


 Deux long mois.

Cela faisait deux longs mois qu’ils cherchaient un moyen de faire passer Lupin derrière le Voile sans attenter à sa vie.

Il y eut d’abord un nombre incalculable de visites au département des Mystères grâce à l’autorisation illimité accordée à Remus par Shacklebolt. Kingsley était un ministre beaucoup trop arrangeant si vous vouliez l’avis de Severus, rien de bon ne sortirait d’un homme politique si prompt à rendre service. Même si là, ça faisait plutôt leur affaire.

Ils avaient passé des heures à examiner le voile sous toutes ses coutures et à lire les rapports soporifiques des Langues-de-plombs. Rien. Pas même le début d’une éventuelle possibilité.

De désespoir et d’ennui, Severus avait tenté une fois de pousser Lupin à travers le voile d’un coup d’épaule. Après tout, rien dans son contrat ne lui interdisait de tuer quelqu’un malencontreusement. Il avait vérifié. Qui ne tente rien, n’a rien.

Mais son statut immatériel l’avait bassement trahi et il n’avait fait que traverser le corps délicieusement chaud de Remus.

-         Hey !

-         J’ai trébuché.

-         Mais bien sûr, la maladresse pathologique des esprits est bien connue…

-         Oh, la ferme, Weasley.

Allez savoir pourquoi, après cet incident Lupin avait insisté pour qu’ils poursuivent leurs recherches à la bibliothèque de Poudlard.

Ce fut le début de fouilles interminables et infructueuses dans les décombres de la bibliothèque. Et l’entreprise ne fut pas aisée au vu de l’état hystérique de Mme Pince. Depuis qu’elle avait découvert son antre ravagé par la bataille, les étagères renversées, les tables d’études brûlées et les ouvrages partiellement détruits, la pauvre femme alternait les phases d’abattement signalées par des pleurs sans fin et de chouineries écoeurantes, se servant de Lupin comme mouchoir, et les moments de rage durant lesquels il valait mieux ne pas toucher un seul livre sous peine de se retrouver saucissonné et attaché à un lustre la tête en bas. D’ailleurs la manie qu’avait Tonks de suivre Lupin partout fut, dans cette circonstance, d’une grande utilité.

Ajoutez à cela les kidnappings incessants que Molly infligeait au loup-garou, direction l’infirmerie :

-         Il ne va pas bien. Je l’ai encore vu parler tout seul dans le couloir. Et il passe son temps le nez dans des ouvrages louches.

-         Molly, Pour la centième fois, je vous assure qu’il n’a rien.

-         Il ne répond même pas aux charmantes sollicitations de Tonks. Cette petite est si gentille et si rose : il devrait être ravi. Mais non, il ne la voit même pas. Si ce n’est pas une preuve qu’il ne va pas bien, ça !

-         Molly, pour la dernière foi, physiquement, il n’a rien. Il est GAY  tout simplement !

-         Moi je ne le trouve pas si joyeux que ça

-         Hey, je suis là. Et je vous entends ! Et je vous interdis de spéculer sur ma vie sexuelle !

Il y avait eu aussi les accrochages autour des livres. Severus frustré de ne pouvoir tourner seul les pages d’un livre passait le plus clair de son temps à ronchonner par-dessus l’épaule de Remus.

-         Tu ne peux pas lire plus vite ?

-         Non.

-         On se demande à quoi te sert la soi-disant fabuleuse acuité visuelle de loup garou.

-         A te voir.

-         Snape 0 - Lupin 1

-         Oh la ferme, Weasley !

Il y avait eu les fausses joies :

-         Par Merlin !

-         Oh je t’en prie Lupin, je ne suis pas si froid que ça. Et je suis bien obligé de m’approcher pour lire, il fait sombre. Et je t’ai traversé sans m’en rendre compte.

-         Ça fait tout de même un sacré nombre de fois que vous le traversez par inadvertance, Professeur !

-         Oh, la ferme, Weasley !

-         Je vous ai connu plus éloquent. Votre verve se ramollit.

-         Oh la fer…

-         STOP ! Je ne parlais pas de toi, Severus. D’ailleurs ce n’est pas si désagréable, c’est…rafraîchissant. Enfin bref…Là, dans le troisième paragraphe, regarde : « Le Voile de la mort n’a de prise que sur les êtres définis. Des esprits enchevêtrés ou un corps possédé ne peuvent être identifiés, et ne peuvent donc être altéré par la magie de l’arche. »

-         Tu comptes donc demander à Peeves de te posséder - non, Weasley, pas dans ce sens-là - et de passer le voile avec toi. C’est vrai que Lupin-le-Turlupin et Peeves-l’esprit-frappeur ont toujours eu des relations amicales. Brillant. Oui, je suis impressionné.

-         Non, il suffirait que je passe le Voile en pleine transformation. A ce moment-là, ni le loup ni moi ne sommes dominant l’un par rapport à l’autre, nous sommes... enchevêtrés. Le Voile ne pourra pas nous identifier. Une fois de l’autre coté, j’ai la nuit entière pour récupérer Sirius et …

-         Et pour le déguster en amuse-gueule…

-         Snape 1- Remus 0.

-         Oh la ferme, Weasley !

-         Ben, vous n’allez pas vous y mettre aussi, professeur Lupin !

Deux très, très long mois.

Et puis un matin, au détour d’une page, sans prévenir, la solution. Simple et nette. Ecrite en caractères gras.

« La méditation poussée à son paroxysme permettra à l’esprit de quitter le corps et de s’élever dans les sphères les plus hautes. Relié à l’enveloppe charnelle par un cordon de vie, le pur esprit peut explorer librement les contrées sacrées avant retrouver son chemin vers le monde des vivants »

************

-         Réessaie !

-         Non, je n’en peux plus. Voilà trois jours que nous sommes là et que je suis assis en tailleur à faire « Ômmmm » sans arriver à rien !

-         Oh, ne soyez pas si pessimiste, vous avez tout de même réussi à vous endormir trois fois.

-         Epargnez-nous vos sarcasmes, Weasley. Et toi, Lupin, repose-moi tes jolies fesses sur le carrelage et concentre toi !

-         Jolies ?!?... Oui, je sais, la ferme Weasley.

-         C’était une idée stupide. Retournons à Poudlard, il doit bien y avoir une autre solution.

-         Non, cette comédie a assez durée. J’aimerais pouvoir enfin profiter de mon repos éternel. Alors assied-toi immédiatement, bougre de crétin, et concentre toi, par les couilles desséchées de Salazar ! Je vais t’aider.

-         Si par aider tu entends me crier dessus en me donnant des pseudo-coups de pied au cul, on peut tout aussi bien en rester là et rentrer. J’ai des fourmis dans les jambes.

-         Ce n’est pas ton mauvais esprit qui nous fera avancer.

-         Oh, l’autre. MOUAHAHAHA !

-         La ferme, Weasley !

-         Ça faisait longtemps.

-         Bon, Lupin, fais abstraction de l’imbécile heureux qui me sert de coéquipier, assied-toi et ferme les yeux. Bien. Maintenant respire lentement. Concentre-toi sur ma voix. Laisse tes muscles se détendre un à un, tes pieds d’abord puis tes jambes, tes mollets, tes cuisses, ton…

-         Hihihihihi.

-         TON DOS ! Weasley, soit vous réprimez vos gloussements d’adolescente hystérique, soit vous retournez faire des grimaces au Sorcier-vigile puisque cela avait l’air de vous combler d’aise lorsque nous sommes arrivés… Reprenons… Tes muscles se détendent. Ton DOS se relâche, vertèbre après vertèbre.

Ce disant, Severus glissait ses doigts sans substance le long de la colonne vertébrale de Lupin pour l’aider à se concentrer sur la zone en question.
Un long frisson frais courut le long du dos du loup garou, et sur son chemin les tensions dues à la fatigue et à l’énervement se relâchèrent doucement.

-         Tes épaules, tes bras, tes mains.

Les doigts suivaient le chemin des mots.

-         Ton cou, ta mâchoire, comme ça.

Remus s’allongea.

-         Ton corps ne pèse plus, il se fond doucement dans le sol. Il n’est plus présent dans tes pensées, il est là mais loin, sans importance, sans consistance.

Fred se demanda vaguement si Remus dormait, une fois encore. Mais pour une fois, il suivit les conseils de Snape et la ferma.

Severus se pencha sur Lupin et parla d’une voix monocorde à son oreille, plaçant sa main juste au dessus de son bras.

-         Tu flottes. Il n’y a plus de barrière. Tu es libre, sans attache. Le monde est sans limites…

Severus s’arrêta net lorsqu’il sentit nettement les doigts de Lupin enserrer fortement son poignet. Des doigts inconsistants identiques aux siens.

Ils se releva et, dans ce mouvement, entraîna l’esprit de Remus.

Une copie pâle et légèrement transparente du loup-garou se tenait maintenant devant lui. Un long filament d’argent partant de son nombril le liait au corps allongé sur le sol. Un pur esprit.

-         Bordel, ça a marché !

-         Surveillez votre langage, Professeur. Héhé. J’ai toujours rêvé de dire ça.

-         Ravi de vous combler, Weasley.

-         Euh, les amis... si on y allait, parce que c’est un peu angoissant quand même de voir son corps gisant par terre. Je ne préférerais pas trop tarder. Des fois que mon cœur s’arrête de battre ou quelque chose de ce genre.

-         Oui, oui, allons-y. Plus tôt ce sera chose faite, plus tôt je serai débarrassé de Weasley... et de toi… hum. Bon, vous, vous restez là, vous surveillez le corps et vous vérifiez que le lien reste bien en place. Si vous remarquez quoi que ce soit de suspect, vous venez nous prévenir.

-         Je persiste à dire que je vais vous manquer. Mais bon…

Remus se tenait déjà face au Voile. De sa main il le caressait doucement, hésitant. Severus se plaça derrière lui et… lui donna un grand coup d’épaule qui le projeta derrière le voile.

-         J’ai trébuché.

-         Mais oui, professeur, mais oui.

Un sourire réprimé aux lèvres, Snape passa à son tour au travers du voile gris. Pour réapparaître aussitôt

-         Weasley ! Interdiction de jouer à la corde à sauter avec le fil de vie !

Fred lâcha précipitamment le lien argenté. Et Severus repassa sous le voile en direction des limbes.

A suivre...
Bon courage à la suivante!

-self-service-, rating: pg, format: round robin, époque: après 1998, catégorie: bbb, [fanfiction], catégorie: posthume

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