Résumé : Vous étiez colocataire depuis le début de l'année précédente... Tu ne savais pas, alors, à quel point il ferait de ta vie un enfer...
Vous étiez colocataires depuis l’année précédente. Et évidemment, être la colocataire d’un mec pareil… Ce qui devait arriver, arriva…
L’attirance physique d’abord, après l’avoir vu sortir de la douche plusieurs fois, et passer devant ta porte ouverte vêtu d’une simple serviette… Au bout de quelques jours, la porte ouverte n’était plus un hasard…
Ses yeux bleus aussi, quand il riait au téléphone avec sa petite amie qui étudiait à l’autre bout du pays… Ca, c’était dans les premiers jours, parce qu’ensuite ses yeux bleus ont pris une expression triste. Tu y as même surpris quelques larmes, surprenante vulnérabilité… Elle l’avait trompé, dès sa première soirée étudiante, et l’en avait informé dès le lendemain. La relation à distance ne serait pas gérable… Dire que c’était lui qui avait dû lui jurer fidélité, après une de ses crises de jalousies, lorsqu’il lui avait annoncé qu’il venait étudier ici…
Sa bouche, parfaite, un appel aux baisers, son visage expressif, ses petites rides d’expression au coin des yeux…
Sa coupe de cheveux atroce, qu’il refusait pourtant de changer… Et qui faisait son charme, d’une certaine façon, qui le distinguait…
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L’attirance physique s’était transformée en une affection mêlée d’admiration pour ses talents nombreux, et sa gentillesse. Mathieu était très bon cuisinier, quand il acceptait de se mettre devant les fourneaux, il jouait de la guitare, il travaillait peu mais obtenait des résultats tout à fait honorables, pour ne pas dire très bons dans certaines matières. Il était aussi incroyablement maladroit, et ça te faisait fondre. Il aimait le cinéma, presque autant que toi, et ne refusait jamais de t’y accompagner. Il était aussi très doué pour les jeux stupides sur console vidéo, une addiction que vous partagiez, et il aimait faire la fête, buvant plus que toi, mais ayant un don pour paraître sobre malgré tout. Ce n’était jamais lui qui renversait les verres dans les soirées où vous alliez ensemble…
Il dansait, aussi. Il avait pris des cours de rock, de swing, et envisageait de commencer la salsa. Tu ne savais pas danser, et lorsqu’il t’avait demandé de l’accompagner à ses cours, parce qu’il avait besoin d’une partenaire, tu lui avais ri au nez, lui demandant d’observer ta démarche raide et de remarquer que les gens s’écartaient de toi quand tu dansais en boîte, de peur de se prendre un coup de coude… Il avait insisté, et tu avais finalement accepté de te rendre à ses cours de salsa… Votre rituel du mercredi soir, la soirée réservée, que vous ne sacrifiiez pour aucune occasion.
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Au bout de quelques semaines de vie commune, tu avais l’impression de l’avoir connu toute ta vie, alors que vous ne vous étiez connus que parce qu’il avait répondu à ton annonce de recherche d’un colocataire. Tu avais trouvé l’appart parfait pour ta première année de fac, mais ta meilleure amie, avec qui tu devais le partager, avait été acceptée dans une classe prépa à Paris, et ne restait donc pas dans le coin. Il avait été le premier à répondre à ton annonce, et après l’avoir rencontré, et bu un verre ensemble pour apprendre à se connaître, tu avais décidé qu’il serait le colocataire parfait…
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Tu ne pouvais pas imaginer, alors, à quel point il ferait de ta vie un enfer…
Parce que dans ces premières semaines, quand tu tombes progressivement amoureuse, tu es heureuse de le voir tous les jours, d’en apprendre un peu plus sur lui chaque jour, de le voir heureux et triste, de le consoler, de regarder la télé avec lui, dans un canapé deux places… Tu profites de toutes les occasions pour le toucher, pour flirter, pour le chambrer, pour discuter, te livrer à lui, apprendre à le connaître… Être avec lui, tout simplement…
Mais la première fois où tu te lèves, où il est allé à une soirée sans toi, et en est revenu accompagné, la première fois où tu découvres une fille dans ta cuisine en te levant… Ton réflexe, après un bonjour automatique, c’est de retourner te coucher en courant, et de sécher toute la journée… Tu ne veux pas imaginer la nuit précédente, mais tu ne peux penser qu’à ça…
Lorsqu’il rentre le soir, il ne te parle même pas de la fille en question… Alors tu lui demandes qui elle était, si il la reverra… Il te dit que non, ce n’était qu’une histoire d’un soir, il n’a même pas pris son numéro. Tu respires à nouveau…
Jusqu’à la suivante…
Puis celle d’après. Celle qui revient une fois, deux fois, dont tu apprends même le prénom…
Puis qui disparaît à son tour. Tu respires. Tu te dis, ce n’était rien de sérieux…
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Et puis tu t’étonnes, il continue à flirter avec toi comme il le fait depuis le début, même quand tu sais qu’il voit quelqu’un d’autre… Tu te demandes s’il joue avec toi, comme d’autres l’ont fait, qui ont laissé leur marque dans ton cœur… Tu te dis que tu ne veux plus jouer à ce jeu… Tu as eu trop mal, déjà…
Mais c’est trop tard, tu es amoureuse…
Et tu te rends compte qu’il ne joue pas… Pas consciemment, du moins… C’est simplement sa façon d’être avec toi… Il répond parce que tu le provoques… Il agit en ami. Ses compliments que tu croyais ou espérais être la marque d’une attirance sont les compliments d’un ami qui veut te rassurer, te donner confiance en toi… Pas de sous-entendus dans ses remarques sur les garçons qui, dit-il, te regardent… Juste un ami.
Juste un ami…
Juste un ami…
Ca devient ton mantra, et l’année passe, doucement mais sûrement… Il se confie à toi, tu te confies à lui. Vous savez tout l’un de l’autre. Il devient comme ton meilleur ami, en l’absence de Camille, pour qui tout se passe bien à Paris.
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Pendant les partiels de mai, vous êtes tous les deux sur les nerfs, vous vous disputez pour une histoire de vaisselle qu’il n’a pas lavée… Tu sors de la cuisine en courant, en pleurant, tu te réfugies dans ta chambre, tu te jures que tu le sortiras de ta tête… Mais il frappe à ta porte quelques dizaines de minutes plus tard, torchon à la main, s’excuse, t’annonce qu’il a fait sa vaisselle, et la tienne, et une fois encore, tu fonds… C’est toi qui t’excuses, finalement, qui pleures dans ses bras…
Il croit que tu as peur pour tes exams… En fait tu as juste peur de l’année prochaine… Tu aimerais repartir pour une année en colocation avec lui, mais tu ne sais pas comment le lui demander… Et en même temps, tu te dis que c’est une mauvaise idée, que tu dois te débarrasser de cette addiction à ce type, que moins tu le verras, mieux tu te porteras…
Il règle ton problème quand, te tenant toujours dans ses bras alors que tu as arrêté de pleurer depuis un moment, il te demande si ça te dirait de continuer à louer ce même appart l’année prochaine… Il n’a pas l’air sûr de lui, en te demandant ça… Il argumente avant même que tu aies le temps de répondre, comme s’il craignait une réponse par la négative. Il sait qu’il n’est pas très doué en rangement, mais il pourrait faire des efforts, et puis vous vous êtes bien entendus cette année, il n’y a pas de raison que ça change…
Tu souris, déposes un baiser sur sa joue -quelle audace !- et lui réponds que tu es d’accord, et que ça t’arrange de ne pas avoir à chercher autre chose pour l’année prochaine, et que de toutes façons, tu t’es tellement habituée à l’avoir dans tes pattes qu’il te manquerait…
Une de vos chamailleries amicales commence alors, qui se termine par une attaque en traître, des chatouilles qui te font hurler de rire, allongée sur ton lit, lui sur toi, les yeux dans les yeux… Quand tu te rends comptes de votre position, tu rougis et te détournes. Il s’éloigne rapidement, marmonne quelque chose, et sort de ta chambre. Il a laissé le torchon au pied du lit. Tu reprends tes esprits, implores tes hormones de se calmer, et vas dans la cuisine pour reposer le torchon et te préparer une tasse de thé. Il est là, il a déjà chauffé l’eau. Il te sourit, naturel. Rien n’a changé, rien ne s’est passé, disent ses yeux.
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La fin de l’année, déjà… Vous avez vos exams, aucune raison de s’inquiéter. Tu as appris à danser la salsa, et étonnamment, tu ne t’en sors pas si mal. A croire qu’un bon partenaire fait toute la différence. Il a même entrepris de t’apprendre le rock, dans votre salon… Danser avec lui, c’est l’occasion d’être dans ses bras, d’être proche de lui, de profiter de son parfum, de te laisser croire pour une heure de cours, qu’il est plus qu’un ami… Mais la magie de la danse s’envole à la fin de l’heure, évidemment…
Vous gardez l’appart pour l’année prochaine, comme prévu. Vous vous quittez sur le quai de la gare, après une longue étreinte. Trois longs mois se préparent avant qu’il ne revienne pour le début des cours. Tu as son numéro, son adresse email… Mais ce ne sera pas comme si tu vivais encore avec lui… Et tu as peur des rencontres d’été… Tu as passé toute cette année à espérer qu’il ne rencontre personne d’assez bien pour lui, et tu as été exaucée… Mais l’été, à des centaines de kilomètres de distance, tu ne peux plus gérer cette dimension extérieure… A toi de l’empêcher de t’oublier, pendant ces trois mois !
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L’été est passé rapidement finalement… Après deux mois de job d’été, à la chaîne, où tu as gagné pas mal d’argent et beaucoup de fatigue, tu pars en vacances avec tes parents en Hongrie pour deux semaines, et quand tu rentres, il est temps de préparer la rentrée. Et la grande nouvelle tombe.
Camille a été acceptée dans une école dans la ville où tu étudies, elle revient. Elle sait que tu as déjà un colocataire parfait, même si tu n’as pas osé lui dire que tu avais complètement craqué pour lui, tu as toujours été très secrète sur tes affaires de cœur… Elle prend donc un petit studio pas loin de chez toi, et tu sais déjà que vous passerez tout votre temps ensemble, à ton appart, puisqu’il est plus grand et plus sympa. Cette année s’annonce bien. Tu es déjà super excitée de lui présenter ton coloc.
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Tu n’as pas pris en compte le fait que Camille est une jolie fille, avec un corps de rêve et l’esprit qui va avec… La rivale qu’il te fallait éviter, et c’est toi qui l’a présentée… Mathieu semble tomber sous le charme dès la première soirée à l’appart, et le lendemain, lorsque Camille t’appelle, elle n’a que son nom à la bouche.
Il ne leur faut pas bien longtemps pour concrétiser cette attirance, et au bout de quelques semaines, Camille passe plus de temps à l’appart pour Mathieu que pour toi.
Tu te sens trahie, mais même avec toute la mauvaise fois du monde, tu sais bien que tu ne peux pas lui en vouloir. Après tout, tu n’as jamais prévenu Camille de tes sentiments pour Mathieu, et tu n’as évidemment jamais eu le courage de lui en parler à lui… Ils n’avaient aucune raison de ne pas se laisser aller à cette attirance. Ils sont majeurs et vaccinés, n’est-ce pas…
…
Mais tu t’enfonces doucement dans la déprime. Tu ris moins qu’avant. Les cours de salsa que vous avez continué deviennent une torture alors qu’ils étaient l’année d’avant le rayon de soleil de tes semaines les plus grises. Tu ne te maquilles plus. Tu perds peu à peu de ton exubérance, tu parles moins des tes journées à la fac, tu n’as socialisé avec personne dans ton groupe de TD. Tu manges souvent seule, puisque Mathieu retrouve la plupart du temps Camille dans le centre-ville. Alors tu prends l’habitude d’acheter un sandwich au lieu de manger au resto U, et de le manger dans une salle vide, avec tes notes de cours pour seule compagnie. Tu travailles, et c’est à peu près la seule chose que tu fais. Tu n’as plus envie d’aller au cinéma, tu évites toutes les sorties parce que ce sont des sorties à trois, et que tu ne veux surtout pas tenir la chandelle à ce couple-là. Tu rentres plus souvent le week-end chez tes parents, ce que tu faisais rarement l’année précédente. Tu pleures beaucoup. Tu manges beaucoup trop de chocolat le soir, dans ton lit. Tellement qu’il y a des traces sur tes cours. Tu ne te confies plus, ni à l’un ni à l’autre. Tu as l’impression que ta vie est vide, de toutes façons, alors de quoi leur parler ?
Entre tes cours et tes larmes, vous voilà aux vacances de Noël. Mathieu rentre dans sa famille, comme l’année précédente, et un instant tu crains qu’il n’invite Camille à l’accompagner, tu as peur qu’il ne veuille la présenter. Peut-être qu’il en avait l’intention, d’ailleurs, mais c’est Camille qui l’en empêche, annonçant un départ au ski avec ses amis de prépa pour la deuxième semaine, et donc qu’elle passera la première semaine en famille.
Vous prenez le train le vendredi en milieu d’après-midi, quand tout le monde a fini ses cours, Camille et toi dans un sens, Mathieu dans l’autre. Un baiser pour Camille, une étreinte qui te rappelle celle de l’année d’avant pour toi. Il te demande à l’oreille de lui faire un sourire, ça fait longtemps qu’il n’en a pas vu sur tes lèvres. Il te chuchote que le garçon qui te fait tant de mal n’en vaut sûrement pas la peine. Toi qui avais l’impression qu’il ne faisait plus attention à toi, tu te rends compte qu’il a tout vu de ta descente aux enfers… Et à son air hésitant, tu comprends qu’il ne savait juste pas comment aborder le sujet. Tu lui offres ton plus beau sourire, un baiser sur la joue, et tu montes dans le train où Camille t’attend déjà.
Elle a pris deux places qui se font face, près de la fenêtre, et vous voyez toutes les deux Mathieu courir le long du train et vous dire au revoir de la main. Camille paraît bien insouciante. Alors que toi, Mathieu te manque déjà.
Tu lui envoies un message, tu lui dis que le garçon en question en vaut bien la peine, mais que tu vas faire l’effort de sourire un peu plus, promis… Tu te sens mieux, depuis qu’il t’a prouvé qu’il faisait toujours attention à toi, malgré tout.
Et Camille aussi, doit t’observer plus que tu ne le crois, puisqu’elle te propose une sortie en boîte pour le soir même, histoire de te redonner le moral. Elle te dit qu’elle s’inquiète de te voir travailler autant, que c’est la preuve qu’il faut faire quelque chose, et vite ! Tu ris, un rire triste, mais tu ris quand même, et tu acceptes la sortie. Ca fait longtemps que tu n’es pas allée danser autre part que sur le parquet de votre salle de salsa. Peut-être qu’un Prince Charmant se présentera à toi ce soir… Qui sait ?
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Tu te maquilles, tu te fais belle, tu fais de vrais efforts pour la première fois depuis des semaines. C’est toi qui conduis, ce soir. Tu vas chercher Camille, qui habite à cinq minutes à peine de chez toi, autour de 23h.
Vous allez d’abord boire un verre en ville, et vous arrivez en boîte un peu après minuit. Le vendredi, c’est gratuit pour les filles, vous entrez sans problème, et quelques minutes plus tard, vous êtes toutes les deux déchaînées. Un type t’entraîne, tu ne résistes pas, tu fais juste un signe à Camille, qui sourit. Lorsque tu retournes t’asseoir quelques minutes plus tard, tu aperçois ton amie sur la piste, qui embrasse un garçon à pleine bouche. Et ce garçon n’est pas Mathieu. Ils ne sont pas séparés depuis 12h qu’elle en embrasse déjà un autre. Tu ne comprends pas, tu ne la comprends plus, et tu n’as plus qu’une envie, partir de là, et lui demander des explications.
Qu’elle te donne bien volontiers quelques heures plus tard, sur le trajet du retour. Mathieu est charmant, mais il n’allume pas en elle la petite étincelle qu’elle poursuit avec acharnement depuis que vous avez quinze ans. Cette relation n’est pas faite pour durer, à son avis. Et puis son séjour au ski serait l’occasion de retrouver le type de prépa qui la faisait craquer… Elle sait qu’elle ne saura pas y résister. Alors elle appellera Mathieu demain pour mettre fin à cette histoire, qu’elle traite comme une amourette de quelques jours, alors qu’elle a duré pendant près de trois mois, les trois pires mois de ta vie. Tu es un peu perdue. Elle ne croit pas non plus qu’il ait de vrais sentiments pour elle, ajoute-t-elle. Ils s’entendent bien, mais il n’y a pas de passion.
Tu ne comprends pas vraiment pourquoi elle ne lui a rien dit avant de partir, pourquoi attendre qu’il soit loin. Et tu te dis que toi, tu as vu de la passion, dans leur histoire… Tu ne veux pas qu’il soit encore blessé. Mais Camille a déjà pris sa décision, et elle ajoute que ça te laissera le champ libre. Qu’elle sait bien que c’est de sa faute à elle si tu es dans cet état, même si elle ne s’en est rendue compte que quelques jours plus tôt. Qu’elle regrette d’avoir brisé votre complicité. Et que tu dois avoir plus confiance en toi. Peut-être que tu aurais du te lancer il y a des mois de cela au lieu de prendre le risque de le laisser sur le marché des célibataires, dit-elle encore. Et en descendant de la voiture, quand tu la déposes devant chez elle, elle ajoute qu’il tient beaucoup plus à toi qu’un simple ami.
Ca achève de te mettre les idées à l’envers, et tu dors mal, cette nuit-là. C’est la sonnerie de ton portable, à 10h du matin, qui te convainc que tu dois te lever. C’est Camille, qui t’annonce qu’elle a rompu avec Mathieu, et qu’il l’a bien mieux pris que tu ne le croyais, puisqu’il lui a répondu qu’il se posait des questions depuis plusieurs jours, et que finalement, ça l’arrangeait que ce soit elle qui ait pris la décision.
Il t’appelle en début d’après-midi, t’annonce la nouvelle, même s’il imagine bien que tu es déjà au courant. Pendant les quinze jours de vacances, vous vous appelez tous les deux ou trois jours. Il t’appelle pendant une réunion de famille, et tes cousins te charrient, te demandent qui est ce Mathieu… Tu ris beaucoup, ce jour-là, tu commences à aller mieux, tu sens bien que Mathieu se rapproche de toi, tu as envie de remercier Camille. Camille qui t’appelle, elle aussi, après quelques jours au ski, pour te dire qu’elle a passé les quatre premiers jours de la semaine dans sa chambre avec son parisien préféré, comme elle l’appelle, Lucas. Son niveau de ski ne progressera probablement pas cette année… Elle a l’air heureuse, en tout cas, et passionnée, pour le coup… Peut-être que Mathieu n’était pas pour elle… Peut-être que Mathieu est pour toi, finalement…
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La rentrée arrive, et avec elle, les partiels du premier semestre. Tu n’es pas vraiment inquiète, tu as travaillé suffisamment pendant ces trois mois pour ne pas avoir besoin de plus qu’une relecture de chaque cours avant de passer l’examen.
Le retour à l’appart apporte des changements, une Camille moins présente, surtout le week-end, qu’elle passe presque tous à Paris avec Lucas, alors que tu restes presque à chaque fois. Ca te rapproche encore de Mathieu. Vous reprenez vos sorties ciné, vos soirées jeu vidéo. Il fait de plus en plus souvent à manger, et n’oublie plus jamais la vaisselle. Un jour, tu lui demandes ce qui lui est arrivé, pour qu’il se transforme en homme d’intérieur, comme ça. Il te répond qu’il a beaucoup à se faire pardonner, d’avoir négligé sa coloc préférée. Tu lui dis qu’il était pardonné avant même d’essayer, et tes yeux accrochent les siens. Tu te détournes, à nouveau, gênée, comme en mai de l’année précédente.
C’est lui, maintenant, qui cherche les contacts, qui vient dans ta chambre sous n’importe quel prétexte. Rien ne sera plus comme avant, tu le sais bien. Une ambiance d’attente s’installe. La question n’est plus si l’un d’entre vous fera le premier pas, mais quand. C’est comme si l’épisode Camille avait agi comme un électrochoc.
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Il ne vous faudra pas longtemps pour craquer, enfin, avant que la tension entre vous ne devienne trop lourde. Une semaine après la fin des partiels, vous êtes installés au pied du canapé, vous jouez à un jeu de course de voitures. Il te bat, comme à chaque fois à ce jeu-là, et te bondis dessus pour continuer à te charrier. Tu bascules en arrière, lui sur toi, et cette fois tu ne te détournes pas, tu rougis, mais tu le laisses t’embrasser…
A/N : Je sais que la plupart des gens qui passent sur ce LJ ne parlent sans doute pas français... Mais j'avais envie depuis longtemps d'y poster mes écrits, parce que après tout : pourquoi pas moi ?!