Un peu de Fair-Play, s'il vous plait...
6 Novembre 1988, Terrain de Quidditch...
En cette matinée la brume anglaise recouvrait tout le stade de Poudlard. Au sommet des gradins était assise une silhouette indistincte, visiblement engoncée jusqu'aux yeux dans sa cape fourrée.
Kirley, le nez dans son écharpe en laine, regardait l'horizon... en théorie, puisqu'on y voyait guère à plus d'une vingtaine de mètres. Elle se tenait là depuis facilement une heure et songeait à tout et rien à la fois. Mais le temps commençait à avoir raison de ses rêveries et même ses pulsions philosophiques ne parvenaient plus à l'éloigner de la réalité de la température. Et Merlin en soit témoin, elle se gelait les fesses !
Elle restait cependant imperturbable, les yeux fixés sur la brume sans trop savoir pourquoi. La veille, l'équipe de Meaghan avait perdu un match très important et sa mère risquait d'en faire une maladie... probablement une cirrhose au vu de la dose d'alcool qu'elle ingurgitait par nuit. Kirley sourit faiblement en formulant ce léger trait d'humour pour le moins glauque dans son esprit.
Non, elle allait simplement se mettre à envoyer des lettres d'injures au club et peut être que cette fois ci serait la bonne, elle se retrouverait devant le Conseil des Jeux et Sports Magiques, voire même le Magenmagot, selon la vulgarité des missives. En plein élan de défaitisme fataliste, Kirley alla même jusqu'à songer que Meaghan allait l'en tenir pour responsable.
Se secouant soudainement mentalement, elle se détourna de la Forêt noyée par le brouillard pour regarder fixement le stade non moins recouvert de brume. Cet après midi devait se jouer le premier match de Gryffondor, et comme d'habitude Kirley aurait donné beaucoup pour y participer. Mais elle se contenterait de l'observer depuis les gradins entourée d'ignares qui, sans apprécier la beauté du Noble Sport, braillaient des insultes à l'équipe adverse sans le moindre fair-play et sans se préoccuper d'autre chose que de la victoire. Elle laissa échapper un soupir de découragement devant l'évidente négativité de son humeur.
Elle ne parvenait pas à ne pas être jalouse de Charlie, Capitaine de l'équipe qui allait plus que tout se faire plaisir et en prime être adulé de tout le monde en cas de -probable- victoire.
6 Novembre 1988, Dans les couloirs menant au Stade...
Il avait répété à ses coéquipiers toute la semaine durant qu'aucun match n'était gagné d'avance, que leur prétention le consternait et que leur orgueil les perdrait -ce qui lui avait valu un peu de silence vexé de la part de Liam. Lui même ne parvenait cependant pas à se sentir menacé par l'équipe de Poufsouffle qui, pour valeureuse qu'elle soit, gagnait rarement.
Il arpentait donc le couloir des vestiaires d'un pas détendu sans franchement s'inquiéter du match qui aurait lieu l'après-midi même.
C'était Felicity qui lui avait dit que Kirley était certainement au Stade. Une lettre pour elle était arrivé et par la force des choses il s'était senti obligé de la lui apporter, décision peut être un tantinet motivée par le fait que le piaf s'était écrasé dans ses oeufs brouillés. Charlie sentit un sourire se former sur ses lèvres en se remémorant le visage d'Enola lorsqu'il avait annoncé qu'il lui apportait sa lettre; un mélange d'adoration romantique et de « j'ai raison, c'est la femme de ta vie » assez pathétique en définitive.
Toujours était il qu'elle était bien là, assise dans les gradins, enfoncée dans sa cape jusqu'au nez. Charlie grimpa les marches en bois quatre à quatre, se sentant comme étranger au stade. Il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de l'observer assis dans les gradins depuis la Première année.
Il s'assit juste derrière Kirley et lui mit -avec une délicatesse toute masculine- la lettre sous le nez sans décrocher autre chose qu'un vague grognement peu engageant.
Il continua d'observer le paysage pendant un moment, suffisamment long pour qu'il commence à avoir si froid aux oreilles qu'il ne put plus les sentir. Ce fut un sanglot étouffé à sa gauche qui le tira de ses songes sur son absence d'oreilles -quoique cette absence put s'avérer problématique. Fort attention qu'il était, Charlie se rapprocha un peu tandis que l'anesthésie par le froid atteignait ses joues.
« - Kir-ley ? Tu..ça va ? »
Demanda-t-il en articulant exagérément -il devait paraître particulièrement ridicule et remercia sa petite amie d'avoir choisi un coin tranquille- pour tenter se sentir sa lèvre supérieure bouger.
C'était pour ce genre de situation qu'on pouvait dire que Charlie Weasley n'y connaissait rien aux filles, et pire que tout, ne savait s'y prendre. Mais alors pas du tout, et ce trait de sa personnalité avait étrangement tendance à s'accentuer lorsqu'il était sur le point de se transformer en bâtonnet de glace. Après un reniflement très glamour, Kirley lui ôta la lourde tâche de la réconforter et demanda en levant ses yeux rougis vers les nuages :
« - Parles moi de tes frères. Tu...-elle laissa échapper un nouveau sanglot- tu t'entends bien avec eux ? »
Le froid atteignant le cerveau de Charlie et trop content d'avoir de quoi parler, il répondit en se frottant la nuque avec la main qui n'était pas posée sur l'épaule de Kirley, dans une piètre tentative de réconfort.
« - Ben...y'a surtout Bill en fait, on est les plus vieux... et puis Percy est un abruti et après Fred a George. Donc moi, j'ai Bill. C'est... c'est un peu dommage de ne le voir qu'en vacances, il y a moins de trucs à faire quand ma mère est dans les parages...Et...ben voilà. »
Quelques larmes et reniflements avaient ponctué le maladroit monologue que Charlie lui même jugea -après coup- assez peu représentatif de ses frères et de sa relation avec Bill. Pour couper court à son rougissement qui pointait son nez -il le savait, à défaut de le sentir monter sur ses joues frigorifiées, il demanda maladroitement :
« - Et... et toi, tu as une soeur non ? Co-comment tu t'entends avec elle ? »
Après deux ou trois nouveaux sanglots, Kirley s'affaissa contre son torse et lui tendit la lettre en enfonçant à nouveau son visage larmoyant dans son écharpe. Sans trop de motivation, Charlie se plongea dans la missive.
Kirley,
Comme tu le sais sûrement nous venons de perdre un match. Bien sûr en plus des reproches de l'entraineur j'ai eu droit à une lettre dont même le papier sentait l'alcool de la part de notre mère. Soit. Seulement le club en a reçu au moins trois, joliment garnies d'insultes.
Est-ce que je ne t'avais pas dit de la surveiller ? De faire attention tout particulièrement à ce style de problèmes ? Tu sais pourtant que je ne peux pas être partout, j'ai une carrière à gérer !
Débrouilles toi pour que ça ne se reproduise pas, où tu trouvera l'argent qui te permet de payer tes fournitures ailleurs que sur mon compte la prochaine fois.
Ta soeur,
Meaghan.
P-S : Je ne viendrai pas à Noël.
Charlie ouvrit la bouche pour parler, mais comme ne cessait de lui répéter Bill, il tombait toujours à côté de ce qu'il fallait dire. Il prit donc le parti de se taire et de resserrer ses bras autour du tas de tissus fourré qu'était devenu Kirley et d'attendre que les sanglots qui agitaient son corps se calment.
6 Novembre 1988, Dans les Gradins cette fois remplis...
Kirley n'avait bougé de sa place que pour aller manger un peu, et était revenue attendre le match. Elle était par conséquent l'une des premières spectatrices arrivées et les places libres côté Gryffondor foisonnaient partout autour d'elle.
Mais non, bien sûr, c'était à côté d'elle qu'ils avaient élu domicile pour le temps que durerait le match et avec toute son hypocrisie, elle ne parvenait pas à paraître heureuse de ce fait. Les gradins commençant cependant à se remplir, elle choisit de les ignorer le plus possible. Travail surhumain.
Les joueurs avaient à peine posé le pied sur la pelouse spongieuse et gorgée d'eau du terrain que le petit crétin roux situé à sa gauche commençait à parler.
« - Alors, fière de son petit Charlie-Chéri ?
- Trouves quelque chose de moins stupide et je te répondrai peut être. » Grogna-t-elle en retour, pendant que le petit crétin roux identique à l'autre situé à sa droite riait de son acolyte.
Bruyants au possible et se parlant derrière son dos alors que le match commençait, les jumeaux épuisèrent très rapidement sa réserve déjà mince de patience. Commentant tout en dépit du bon sens avec un enthousiasme fatiguant, et jugeant peu discrètement de la qualité de chacun des joueurs, ils obligèrent Kirley à intervenir dans leur tapage au moment où après à peine dix minutes de jeu, le petit Gardien de Gryffondor prit un Cognard en pleine tête et se retrouva au sol. Au lieu de s'inquiéter pour le gamin de Troisième année, les deux idiots étaient l'illustration parfaite de l'expression « morts de rire ».
« - La ferme, les débiles ! Ce gosse joue son premier match bordel !
- Oooooooh... la petite amie de Charlie-Chéri s'éneeeeerve ! » Reçut-elle en retour de celui de gauche.
Enervée et désireuse de se concentrer sur la partie, elle siffla au gosse la tirade la plus menaçante qu'il entendrait jusqu'à la première Beuglante de sa mère.
« - Espèce de petit débile présomptueux, les fesses sur un balais tu serais incapable de te tenir devant ces anneaux sans te pisser dessus à l'arrivée d'un joueur alors je te conseille de fermer ton clapet ! Et au passage de me témoigner un peu plus de respect parce que je t'assure que Charlie-Chéri ou non, je n'hésiterai pas à te filer en pâture a u Calamar Géant du lac si tu me parles comme ça encore une fois ! Et maintenant j'aimerais me concentrer sur le match. »
Les deux gosses la regardèrent avec des yeux aussi ronds qu'une Bavboule et se tinrent cois pendant... quelques secondes au moins.
« - Tu...aimes vraiment le Quidditch ? Tu t'y connais ? Demanda l'autre, voulant apparemment racheter son frère.
- Hum. Grogna Kirley en guise de réponse.
- Tu ne joues pas ? Insista-t-il.
- Visiblement pas. Mêles toi de tes hippogriffes. »
Elle crut le calme enfin arrivé autour d'elle et réussit à saisir un instant du match. Qui malheureusement pour elle se trouva être le dernier : Charlie était sur le point de refermer sa main sur le Vif d'Or.
Mais même ce moment vu gâché par les deux jumeaux qui tentèrent une réconciliation :
« - Moi c'est Fred, lâcha celui de gauche.
- Et moi George, renchérit l'autre.
- Tss. Vous êtes surtout deux beaux crétins de futurs batteurs.
- Ah bon ? Tu... tu crois ? Braillèrent-ils en choeur, leurs oreilles rougissant de plaisir.
- Oh oui. D'excellents batteurs. Les bon Batteurs sont toujours au moins aussi cons que leurs Cognards. » Maugréa-t-elle.
Sur ces douces paroles, Kirley se leva pour rejoindre l'équipe de sa maison, fièrement victorieuse. Elle arriva près de Charlie qui avait encore le Vif dans la main et Liam en même temps qu'Enola. Elle adressa à son petit ami un pauvre sourire et lâcha rapidement ce qui lui trottait dans la tête depuis le matin.
« - Tu... tu pourrais venir chez moi quelques jours après Noël... »
Je peux vous emprunter Du Bois ? Pour un peu qu'on aime le Quidditch, il n'est pas difficile d'approcher les joueurs et plus si affinités. Et Siam aime le Quidditch. Le problème, c'est qu'une fois qu'on a le joueur, il faut le garder. Et quand ce dernier est un grand malade fanatique du Noble Sport, le comprendre s'avère difficile. Alors réussir à le garder rien que pour soi ? Mission Impossible !
Prologue
Il était l'heure extrêmement matinale à laquelle toute personne saine mentalement était plongée dans un lourd sommeil. Mais bien sûr, rien n'arrive jamais à ces personnes si saines d'esprit, c'était sans aucun doute pourquoi Siam était persuadée qu'aucun joueur de Quidditch n'était absolument dénué de névrose. Et en cette matinée, la débilité latente d'Olivier Dubois avait encore frappé.
Il s'était levé à ce que tout un chacun appelle l'aube mais que lui devait juger une heure parfaitement appropriée, et s'était rué dans la Salle Commune. Ne pouvant monter les escaliers des filles, son intellect foisonnant lui avait soufflé que balancer ses chaussures contre la porte du dortoir le plus proche de toutes ses forces était une excellente idée.
C'était là la raison pour laquelle une certaine Vicky de septième année était entrée dans leur chambre en hurlant comme un démon que « Capitaine Ducon voulait voir son équipe ».
Alicia Spinnet et Angelina Johnson se levèrent tant bien que mal en pestant et rageant, et Siam, qui n'avait rien demandé à personne, se trouva réveillée sans ménagements pour une raison ne la concernant absolument pas. Philosophe, la jeune fille décida que cela vaudrait pour les nombreuses fois dans l'année où elle allait pourrir la vie de ce Capitaine de pacotille, et se leva.
En regardant ses deux amies au visage bouffi et aux crinières en bataille, elle se félicita de porter une coupe garçonne très courte, ses cheveux couleur caramel ayant l'air aussi coiffés que lorsqu'elle s'était endormie la veille.
Sans prendre la peine de se changer -après tout, elle connaissait tous les Gryffondor et se fichait pas mal de son image en cet instant précis- elle descendit dans la Salle Commune avec ses habits à la main, après avoir croisé la nouvelle Poursuiveuse de l'équipe, Katie Bell qui n'était avant que remplaçante.
Une fois en bas, vêtue d'un débardeur, d'un short mal taillé et d'une paire de grosses chaussettes, Siam comprit une fois de plus que malgré qu'il ait un an de plus qu'elle, Olivier Dubois était un cinglé. Il lui jeta un regard faussement pervers suivit d'un haussement de sourcil et partit en footing, suivi de son équipe déjà épuisée par son énergie débordante.
Siam était une jeune fille consciente de la plupart de ses défauts. Elle était un peu égocentrique -mais qui ne l'était pas ?- elle pouvait se montrer lourde et blessante bien qu'elle ne s'en rende généralement compte qu'après, elle était également plutôt indiscrète, et comprenait assez bien pas mal de personnes. Mais pas Olivier Dubois. Personne ne pouvait comprendre ce fêlé et encore moins lorsqu'il s'agissait de sport. Elle même appréciait beaucoup le Quidditch et était ardente supporter des Appleby Arrows, mais lui était un véritable fanatique et elle pressentait que la saison des matches serait ardue pour ses amies.
Ne voulant pas se recoucher, elle posa ses habits sur le canapé et alluma le poste de RITM qui se mit aussitôt à crachoter joyeusement l'émission Debout les Sorciers.
« - Et maintenant un groupe qui commence à faire son nom sur la scène magique, chers auditeurs les Bizarr'Sisters ! »
Siam adorait ce groupe, comme de nombreuses sorcières de son âge et se mit automatiquement à danser et sautiller tout en s'habillant en ce samedi qui commençait si bien et surtout si tôt. Une fois bien dans son jean, elle se jeta énergiquement sur le sofa qui émit un petit craquement. Le bruit n'inquiéta pas la jeune fille outre mesure, et elle se mit à observer son vernis bleu nuit pensivement. Elle avait deux heures à occuper avant d'aller attendre ses amies à la sortie des vestiaires.
La Salle Commune était rarement si calme qu'en cet instant; peut être était-ce dû à l'absence des jumeaux Weasley, mais elle appréciait cette tranquillité. Mais il est connu que pour tous ceux qui se trouvent liés d'une façon ou une autre par des amies, des parents ou des amoureux au monde du Quidditch n'en sont que rarement débarrassés. Cette fois là ne fit pas exception et aussitôt la chanson terminée, la RITM se lança dans les nouvelles sportives.
Ecoutant distraitement le classement actuel des équipes anglaises et fière que ses Appleby Arrows en soit deuxièmes, Siam se mit à songer qu'elle devait écrire à sa famille puisqu'elle ne l'avait pas fait depuis la rentrée. Elle se doutait que sa mère n'attendait pas ses nouvelles à la fenêtre chaque matin, mais elle allait avoir droit à une scène à Noël si elle n'en donnait pas.
Elle allait se lever, forte de sa résolution lorsque l'entrée de la Salle Commune s'ouvrit sur un hurlement :
« - QU'ON NE ME PARLE PLUS DE QUIDDITCH ! »
Non ! Cette voix ne pouvait pas appartenir à... Siam se retourna lentement, et ouvrit réellement des yeux de la taille des tasses à thé de Trelawney. Olivier venait d'éteindre la RITM en plein commentaire sur un match de la veille et fulminait. Elle avait l'impression de pouvoir voir une bulle de BD avec des têtes de mort au dessus de sa tête. L'équipe derrière lui n'en menait pas large malgré son soulagement de pouvoir retourner dans les dortoirs, sauf Potter qui était absent.
Olivier se déplaça d'un pas enragé jusqu'à l'autre bout de la pièce où il se mit à faire furieusement les cent pas.
La jeune fille se retourna vers l'équipe avec un regard plus qu'étonné et Alicia articula en silence :
« - Fais quelque chose ! »
Siam prit donc son courage à deux mains et s'avança doucement vers le coin où Olivier déversait sa rage, consciente des regards de toute l'équipe tournée vers elle alors qu'elle marchait vers l'échafaud. Elle lâcha timidement, une fois arrivée à sa hauteur :
« - Olivier ?
- JE HAIS FLINT ! JE HAIS MALEFOY ET JE HAIS ROGUE !
- Et tu ne veux plus entendre parler de Quidditch à cause d'eux ? Demanda-t-elle prudemment, comme on on le faisait pour comprendre un enfant qui venait d'étrangler son animal de compagnie.
- OUAI ! Enfin non quand même, mais OUAI ! » Se remit-il à hurler.
Dissimulant un petit sourire bien qu'il lui tournât le dos, Siam s'approcha un peu plus en silence, jusqu'à se trouver juste derrière lui. Elle passa un bras autour de son torse et posa son menton sur son épaule musclée.
« - Et si tu me racontais ? Calmement bien sûr ! Parce que delà à ne plus aimer le Quidditch quand même, venant de toi Dubois...
- Malefoy est attrapeur, les Serpentards on des Nimbus 2001 et Weasley s'est mis à cracher des limaces sur le terrain ! »
Il soupira et s'il n'avait été si énervé, Siam lui aurait fait remarqué que ce soupir peu délicat lui faisait penser à un boeuf. Mais elle s'abstint car le Capitaine s'était retourné et avait placé ses mains sur ses hanches. Enfin un tout petit peu plus calme -disons qu'il ne détestait déjà plus le Quidditch-, il l'embrassa tendrement.
Derrière son dos, Siam forma un V avec ses doigts en direction de l'équipe, dont les soupirs de soulagement arrivèrent presque jusqu'à elle. Les espoirs sportifs de toute la maison reposaient sur l'équipe, mais l'équipe elle, se reposait sur cette jeune fille en particulier pour calmer son capitaine tortionnaire.
Car oui, Siam était la petite amie d'Olivier Dubois.
La Première Faute...
Sortir avec un idiot faisait-il d'elle une idiote ? D'humeur songeuse, Siam méditait assise sur une chaise branlante à côté d'un lit d'infirmerie. Peut être que pour une fois il n'avait pas été le plus crétin des deux, quoiqu'il n'eut pas fait preuve d'un intellect flagrant. Mais après tout c'était un peu de sa faute à elle.
Enfin en théorie, elle était la cause profonde du mal qui affectait son petit ami, cependant elle n'était pas directement responsable de la situation, ce n'était pas elle qui l'avait frappé à coup de batte. Elle en était certaine puisque quand elle avait été avertie, cela faisait déjà une heure qu'elle alignait des prédictions plus surréalistes les unes que les autres pour son cours de Divination. Elle était allée jusqu'à prévoir sa mort dans une émeute lors d'un match de Quidditch, mais elle n'avait absolument pas songé au passage à tabac d'Olivier.
Ca au moins, c'était sa faute à lui... en partie. Elle se mit à observer le lit d'en face, dont l'occupant portait le reste de la faute sur ses épaules. Il semblait au moins aussi mal en point qu'Olivier et lui aussi dormait encore. Ses pensées revinrent sur la cause profonde de ce séjour à l'infirmerie...
Cela faisait près de deux mois que Siam sortait avec Olivier Dubois et pour l'instant, tout allait très bien. Mais il avait été récemment porté à sa connaissance que Mackenzie Wallace trouvait le Capitaine très à son goût.
Quoi de plus normal pourrait-on penser... Cependant Mackenzie Wallace n'était pas n'importe quelle fille de Gryffondor : elle était LA bimbo de la maison. Elle était de l'année d'Olivier et avait par conséquent un an de plus que Siam. Elle était belle, elle était grande, elle avait une forte poitrine, et avant tout elle était déterminée à user de tous les moyens pour avoir ce qu'elle voulait, toujours.
C'était pour cela que ce soir, lorsqu'Olivier était rentré de l'entraînement de Quidditch suivi de son équipe, Siam l'avait intercepté avant qu'il n'aille vers les gens de son année. Il lui avait fait un sourire et lui avait gentiment proposé de se joindre à eux, et elle s'en voulut de briser cet instant de gentillesse. Car Olivier Dubois en plus d'être cinglé, n'était pas ce qu'on pouvait appeler un homme sachant parler aux elle avait résisté, et lui avait expliqué la situation :
« - Dubois, je t'interdis d'aller vers cette pétasse !
- Et moi, je... avait-il commencé, immédiatement énervé, Je t'interdis de m'interdire d'aller voir cette pétasse ! »
Et sur ces douces paroles, il était allé à grand pas vers la pétasse en question et l'avait embrassée. Siam était estomaquée. Plantée au milieu de la Salle Commune, elle sentit la colère pulser dans son cerveau de petite amie bafouée et provoquée. C'était à ce moment qu'elle avait perdu son sang froid. A vrai dire, elle ne s'en voulait même pas, il l'avait bien mérité... C'était tout de même elle qui supportait son obsession sportive ainsi que la toute première explication de chaque stratégie. Elle avait bien le droit d'exiger deux ou trois petites choses en contrepartie non ? Eviter une poufiasse de son année qui allait exactement aux mêmes cours que lui ne devait pas être bien sorcier !
Elle avait serré les poings et avait hurlé à Olivier, qui la regardait avec un sourire victorieux :
« - AH, AH TU ME CHERCHES DUBOIS ? EH BIEN TU VAS ME TROUVER ! »
Et elle s'était dirigée d'un pas furieux vers Elisa, une fille de son dortoir très peu regardante de qui fourrait sa langue dans sa bouche, et l'embrassa avidement avant de monter dans son dortoir, au bord du meurtre.
Olivier ne bougeait plus, bouche bée et tandis que toutes les personnes présentes dans la pièce et habituées de ce genre de scènes publiques entre eux deux reprenaient leurs conversations, les membres de l'équipe de Quidditch s'autorisèrent un instant de découragement et de déprime inquiète.
Le pensionnaire du lit d'en face gémit dans son sommeil, annonçant son éveil prochain. Mme Pomfresh accourut et ferma les rideaux de son lit, jugeant qu'il valait mieux qu'il ignore la présence de Dubois.
Juste à côté de Siam, ce dernier commençait d'ailleurs à ouvrir les yeux. Manifestement pas rendu moins bête par ses blessures, il murmura dans un murmure souffrant à peine exagéré :
« - Mackenzie ? »
Détachant ses yeux des allées et venues de l'infirmière pour les poser sur l'ébauche de sourire du Capitaine, et répliqua, implacable :
« - Dubois, tu es un abruti. Mais pas un petit abruti occasionnel, non, tu es un idiot, un crétin, un débile irréparablement profond ! »
Tout en l'insultant bruyamment, elle s'assit sur son lit, son flot d'injures ne tarissant pas. Un grognement sonore l'interrompit et elle se tut en espérant n'avoir pas réveillé l'occupant d'en face. Elle se mit à observer silencieusement la pièce. Pomfresh s'activait, allant et venant des potions de couleurs diverses entre les mains.
Elle s'interrompit et faillit sursauter lorsqu'elle sentit la main couverte de bandages de son cher petit ami se poser sur ses jambes. Tournant la tête vers lui, elle vit avec désespoir son petit sourire amusé :
« - Les Appleby Arrows ont gagné cet après midi... »
Siam ouvrit la bouche pour l'informer que le match qu'elle attendait depuis une semaine n'aurait lieu que demain. Puis elle se ravisa au moment, ou, dans son esprit elle commença à comprendre Olivier.
Sans vouloir mettre son fichu orgueil de Capitaine coeur de pierre, il venait à sa façon de s'excuser. Réprimant un petit sourire elle put presque visualiser l'expression soulagée et victorieuse qu'aurait arborée Alicia si elle avait été présente.
Elle voulut l'informer qu'il ne risquait pas de s'en tirer à si bon compte, mais fut coupée par un braillement venant de l'opposé de la pièce :
« - TU VAS LE PAYER DUBOIS ! »
Siam n'aurait pas pu approuver plus vivement. Il allait devoir se débrouiller tout seul avec son idiotie. Elle n'avait rien à voir dans cette partie du problème et n'y tenait absolument pas.
Après tout, il y avait vraiment quelque chose qui n'était pas de sa faute. Elle n'était absolument pas liée au crétinisme pathologique d'Olivier.
Ce n'était tout de même pas de sa responsabilité si tout ce qu'il avait trouvé pour se calmer, c'était d'aller provoquer Flint.
Voilà, tout ce qui est pour l'instant publié est réuni ici... Opinion ?!
A la prochaine pour les News !