I just finished watching The Office (UK) and, Oh God, this was great. I would love to discuss about this show, feel free to comment. (spoilers if you didn't watch the whole serie)
-----
Review de la sitcom The Office version UK, que je viens juste de terminer. J'adorerais en discuter avec vous, n'hésitez pas à laisser un commentaire ! (spoilers si vous n'avez pas encore vu tous les épisodes).
How can I describe this incredible show ? At first, when you watch it, it seems to be a sitcom, because the episodes are 30 minutes long and is a comedy. But, no, it's more than a comedy. This is the kind of tv serie that begins like a comedy and ends up like a drama.
I watched the whole serie last week, and it's been a while since I laughed as much as I did. Well, Martin Freeman is brilliant, Mackenzie Crook is brilliant, I still didn't quite understand the character of David Brent but this guy is incredible. I didn't know why a lot of people considered Ricky Gervais as a genius, but now, I understand. There are also many thoughts in The Office on comedy, humour, and its limits.
I just fell in love with this show. 14 episodes is way too short. Of course, my favourite character is definitively Tim. He's the normal guy, the least bad, he seems a bit depressed sometimes because he feel that he doesn't have the life he wanted : he finds his job is utterly boring, he still lives with his parents and he doesn't have any social life. But, to be honest, I find him incredibly cute and funny, love the way he is daydreaming.
Oh, Tim/Dawn...I love this ship. I love the way it is shown. You see them laughing and being so much cute together, and sometimes the camera catches these moment when one of them is looking at the other. There was this brilliant part in the last episode of the second season, when Tim stands up and goes out in the middle of an interview, turns the mic off, goes to see Dawn and talks to her in the meeting room. At the end, my heart just blew.
Oh God, and the Chritmas episodes are pure genius. It's much more sad. David Brent becomes even more pathetic, Gareth is overwhelmed and Tim is even more depressed because of Gareth and Dawn, who is gone. Yeah, I became an onion at the end, when Dawn leaves the Christmas party. And I cried again when Dawn comes back, but with tears of joy. I still can't believe that I didn't watch this show earlier.
Au départ une sitcom dans une forme inédite, on perçoit vite une forme de réflexion sur le comique, ainsi que ses limites, menée par Ricky Gervais et Stephen Merchant. C'est au tout début du double épisode final que l'on comprend que c'est aussi une série qui parle d'elle-même (méta-série en quelque sorte). Sur l'humour, la télévision, les personnages de séries, de leur construction et de la perception que les spectateurs en ont, et aussi sur la télé-réalité naissante. La série est l'une des plus drôles que j'ai jamais regardée, en même temps, je ne comprenais pas pourquoi beaucoup de gens considéraient Gervais comme une génie. Maintenant, je comprends, ce n'est pas une simple sitcom mais une série bourrée de références et de choses à analyser.
Il y a toujours un gros sentiment de gêne par rapport aux personnages, mais sans qu'elle soit malsaine, puisque c'est le but et l'un des critères du genre mockumentary. Le sentiment de réalité est évidemment le plus mis en avant, mais l'écriture glisse peu à peu vers le format série telle qu'on l'a connaît. Il y a toujours un gros sentiment de gêne par rapport aux personnages, mais pas dans un sens négatif, puisque c'est le but et l'un des critères du genre mockumentary. Le sentiment de réalité est évidemment le plus mis en avant, mais l'écriture est peu à peu ramenée vers de la série telle qu'on l'a connaît. Le double épisode de fin est très révélateur de toutes ces caractéristiques de la série, et c'est probablement parce que c'est supposé se passer deux ans après, et présente une sorte de recul sur toute la série. Aussi qu'il est flagrant qu'il a été filmé avec un peu plus de moyens apparents et s'évade du cadre du "Bureau" pour aller dans des scènes plus en extérieur pour suivre les personnages. La série glisse aussi peu à peu vers du comique pur à un peu de drama (le 2x06 est tout simplement horriblement triste, avouons-le). Dans le double final, le personnage interprété par Gervais sombre dans le pathétique le plus total, Gareth est complètement dépassé et Tim déprime à cause de Dawn qui est partie et l'incompétence totale de Gareth.
Pour revenir brièvement sur une review habituelle, la première fois qu'on s'attaque à The Office, il y a un gros sentiment de déstabilisation du fait du genre. Mais j'ai regardé la série entière d'une traite et ça a été un pur bonheur, j'ai même carrément pleuré comme un oignon à la fin du double épisode de Noël. Les acteurs, évidemment, tous brillants, et il faut dire que l'exercice était ardu. Le sentiment de réalité est tellement fort que je ne sais pas si je dois critiquer Gervais ou le personnage qu'il incarne sur le fait que je le trouve un peu trop maniéré. Le personnage s'essouffle au bout d'un moment, et j'ai même parfois sauté un ou deux passages où il était seul. Les deux autres personnages que l'on voit le plus sont juste excellents, Martin Freeman est absolument brillant, Mackenzie Crook est absolument brillant, le personnage de Keith apparaît peu de fois mais provoque à chaque fois une grosse barre de rire, j'ai au final d'avantage adhéré à ces personnages secondaires qu'au personnage de David Brent.
Cela va paraître un peu maso, mais le final aurait pu être décevant. Gervais nous offre un happy end digne...d'une véritable série télé. Tout comme on décelait les cliffhangers, les arcs narratifs et les plots principaux et secondaires. Brent se ressaisis, trouve une relation sincère avec une femme et on espère juste qu'il ne la gâchera pas, au moins en amitié. Et Dawn...J'ai juste adoré Dawn et Tim depuis le premier épisode. Je crois que Tim est définitivement mon personnage préféré, loin devant David. En plus d'être interprété par un acteur de génie (mmh mmh) et, qui plus est, et incroyablement mignon, il a une sensibilité sur les choses que les autres personnages n'ont pas. C'est à la fois un type qu'on adore, mais pour rien au monde on ne voudrait devenir comme lui, à s'emmerder au boulot, vivre chez ses parents à 30 ans, avoir une vie sociale réduite à néant et surtout, d'être amoureux de Dawn. La dernière scène entre lui et Dawn dans le 2x06 est brillante. Brillante. J'ai besoin d'un mot encore plus fort que brillant pour décrire cette scène. En plein interview, il réalise quelque chose, alors qu'il est en train de parler. La frontière entre les parties entretiens et documentaires explose. Il sort soudainement de la salle d'entretien, le micro suit l'action et crisse. La caméra lui court derrière, il va voir Dawn. A ce moment, il enlève son micro, le son est coupé. C'est ce qui fait le truc magique et dingue. Il va lui parler dans une salle vide, ils sont filmés à travers les stores, il lui dit quelque chose mais on ne saura jamais ce que c'est. On ne saura jamais ce que Tim a réalisé, pendant l'entretien qu'il a interrompu. Et le truc qui nous fait redescendre sur Terre, qui donne envie de pleurer - mais pourquoi devrait-on pleurer, c'est comme ça que ça se passe dans la vraie vie -, c'est quand il retourne à son bureau, remet son micro. Le son revient, celui d'ambiance, les sonneries de téléphone et il précise brièvement qu'elle a dit non. Quand je disais que cet épisode était affreusement triste...
Les scènes d'entretiens avec lui dans le double final sont extrêmement intéressantes : Dawn est partie depuis deux ans et il est sur une posture et une pensée moitié-espoir, moitié-frustration et découragement. Mais, fictionnellement, il est en face d'une caméra. Il ne dit donc pas toute sa pensée. Il dit des choses du genre qu'il n'a jamais cru en leur histoire, des choses qu'il a dû certainement se dire à lui-même pour s'en persuader et réduire cette part d'espoir qui est extrêmement douloureuse du fait du décalage avec ce qui est vraiment. Parfois, ses vrais sentiments transparaissent et c'est absolument magnifique. La phrase qui m'aura marqué est celle où il dit que ce n'est pas un film, que les choses ne sont jamais comme dans les films et qu'il n'y a pas de fin heureuse à tout ça. Là, il était sans conteste honnête sur ce qu'il pensait. Sur ce point-là, Gervais nous offre une romance. Qui va de mal en pis mais qui finit...par bien se finir. Est-ce qu'elle est donc réelle, est-ce qu'elle a tout de fictionnelle ?
Encore ici, c'est le doute entre réalité et fiction, entre ce qui peut s'inscrire dans la volonté de description du réel du genre documentaire et la construction de la fiction, car The Office est une série qui doit montrer un certain nombre de critères pour que les spectateurs y prennent goût et regardent l'épisode suivant. On s'attache tellement à ces personnages, mais ils pourraient être nos collègues de bureau (justement) !
Il y aura des tas et des tas d'autres choses à analyser. Je laisse ça à d'autres, d'avantage experts en sitcoms et en comédie, qui le feront ou qui l'ont peut-être déjà fait beaucoup mieux que moi. Mais j'ai un peu de mal à dire que c'est une sitcom. Cela en a le format, du 30 minutes (version sitcom britannique). Je n'ai jamais vraiment aimé les sitcoms. Je trouvais ça superficiel, pas marrant et idiot (et surtout, il n'y aucune évolution des personnages, ce qui est pourtant la chose qui me fascine le plus dans les séries), mais je dois dire que je n'avais quasiment jamais regardé de sitcoms britanniques. Mais oui, il y a quelque chose qui va au-delà. C'est ce genre indéfinissable qui démarre de façon très légère et obéit aux codes de la comédie, mais qui glisse peu à peu vers une tristesse et du drama qui s'instille au fur et à mesure, des personnages qui réalisent un certain nombre de choses et qui sont fatigués des blagues à tour de bras. C'est exactement la même chose que j'ai trouvé dans Kaamelott, meilleure série française de tous les temps à mon humble avis. The Office me marquera encore longtemps par son originalité, un humour qui reste quand même culte (bien que parfois un peu gras et en dessous de la ceinture) et des personnages tellement ordinaires qui ont réussi à nous toucher au coeur.