La Force Du Destin. Suite du chapitre 5

May 25, 2014 17:42





Titre : La Force Du Destin. Suite du chapitre ci-dessus.Chapitre :  5 suite
Auteur : Munnoch.
Langue : Français.
Avis : Adultes.
Genre : AU/AU
Personnages : Les noms des personnages repris dans ce récit, sont propriété exclusive d'Annie Proulx pour laquelle je ressens une profonde admiration.
Notes de l'auteur : Dans le cadre d'une Égypte millénaire, une valise sera le lien qui mettra en présence Ennis del Mar, un jeune et talentueux égyptologue à l'aube de sa carrière et Jack Twist, qui pense fuir son passé.
Encore un mot s’il vous plait : Le prologue, bien que très long, apporte un éclairage indispensable pour la suite de mon récit.
Commentaires : Merci.


Le Caire
- Jack ! Cela ne veut pas dire que vous deviez me dévoiler tous vos  secrets.

- Permettez-moi, avant de vous répondre  de vous poser une question. Croyez-vous au surnaturel ?

- Si vous faites référence aux diseurs de bonne aventure et autres chiro menteurs je vous répondrais sans détours. Non ! Par contre, je crois en ce que j'appelle l'intuition animale ou primitive. Celle-là même qui faisait que nos ancêtres pouvaient prévoir certains événements. Tenez en compte, qu'ici, en Égypte, la magie et la religion étaient intimement liées, elle était d'ailleurs enseignée dans les temples aux futurs pharaons, par les prêtres ; certains grands scribes aussi étaient initiés... pourquoi cette question ?

- C'est qu'avant d'avoir rencontré une espèce de sage égyptien, je n'avais jamais eu l'idée de venir ici. En fait de l'Égypte, je le crains, je n'ai qu'une vague notion assez hollywoodienne d'ailleurs.

- Un sage dites-vous ?

- En fait,  avec son visage puissant et maigre au profil de vautour, il  ressemblait assez à un personnage d'un vieux film. À Boris Karloff précisément. Ça vous fait sourire n'est-ce pas...

- Excusez-moi Jack, mais je crois que vous faites référence à « La Momie » le film de Karl Freund de 1932.

- C'est possible. Quoiqu’il en soit, la rencontre avec ce personnage eut lieu dans les salons de l'hôtel Pierre face à Central Park. Précisément lors d'une soirée consacrée aux antiquités égyptiennes, organisée par... Mon ami Christopher, il est antiquaire et un grand spécialiste de l'art égyptien. Pour des raisons personnelles, je n'aurais pas dû y être ce soir-là, mais je m'étais engagé auprès d'une amie qui voulait couvrir l'événement de la soirée pour son journal.

À ce moment de son récit Jack s'interrompit un moment, pour boire une petite gorgée de brandy qu'il savoura un instant avant de l'avaler.

- Je vous ennuis peut-être ?

- Pas du tout Jack,  au contraire cela m'intrigue même. Une question cependant ! Vous vous y connaissez en art égyptien ?

- Alors là, pas grand-chose comme je vous l'ai dit. Mon job, c'est la photo, c'est d'ailleurs ma seule passion...Donc, alors que la soirée était à son apogée et estimant que j'avais tenu ma parole auprès de mon amie, je me disposais à partir, quand un homme au sourire affable m'aborda. Il me regarda en silence comme perturbé par un conflit d'émotions, il paraissait tout à la fois ému, stupéfié, et pour étrange que cela puisse paraitre, très respectueux même.
Quelque chose dans son attitude laissait entendre qu'il me connaissait, ou du moins qu'il savait qui j'étais. Il y avait en lui quelque chose d'énigmatique et en même temps de fascinant qui m'attirait sans que je puisse savoir quoi exactement.
» Etrange n’est-ce pas ? Car pour tout dire, je ne le connaissais même pas, ni me souvenais de l'avoir jamais rencontré, cependant lorsqu'il fut tout près de moi, il me sourit aimablement et sans même se présenter, me prit par le bras en m'entraînant doucement à l'écart de la foule des invités. Arrivés devant une vitrine brillamment éclairée où quelques objets sans doute précieux étaient exposés, nous nous arrêtâmes.

- Je me demande comment ces objets sont arrivés ici ! Le sauriez-vous par hasard ? Me demanda-t-il air méditatif...

- Bien évidemment, je lui répondis que je l'ignorais, mais que je supposais que le marché des antiquités de valeur était en perpétuelle mutation. Si ma réponse fut incontestablement ingénue, sa réponse par contre ne manqua pas de m'inquiéter, son ton surtout me fut désagréable :

- Elles pourraient provenir des réserves du musée du Caire ! Malheureusement il sera très difficile de le prouver..

- L’instant d’après, changeant de sujet, il redevenait le monsieur courtois qu'il était auparavant.

Êtes-vous jamais allé en Égypte ?

- Comme je lui répondais par la négative, il s'empressa de me dire d'un air que je n'oublierais jamais, que depuis des années j'étais impatiemment attendu,. Il me demanda aussi si je croyais en la métempsycose. Comme je ne voulais pas l'offenser, je lui répondis que je n'avais pas d'opinion sur le sujet. Après quoi il ajouta en me prenant une main et la regardant côté paume.

- Me permettez-vous de vous donner un conseil ? Venez en Égypte ! Venez sans tarder, c'est là que vous trouverez le vrai sens de votre vie.

- Après quoi, il disparut, me laissant aussi déconcerté que troublé.

- Et vous incrédule que vous êtes, vous êtes empressé, de prendre l'avion et de venir ici, sans même vous inquiéter de savoir si vous ne risquiez le moindre danger ! C'est de la pure folie Jack !

Jack baissa la tête comme s'il avait honte de sa naïveté, mais quand leva ses yeux, il rencontra le regard franc et pensif d'Ennis.

- En fait, ça ne s'est pas passé comme cela.

Une fois encore, d'un geste élégant, Jack prit le ballon de brandy et d'un mouvement giratoire de son poignet fit tourner lentement le liquide ambré, pour le déposer sans y boire ; il détourna un instant le regard, se demandant comment révéler ce qu'il n'avait jamais osé dire à personne. Cette chose qui luttait en lui pour franchir la barrière de la gorge, laquelle s'efforce néanmoins de l'étouffer.

- Je ne suis pas celui que vous croyez Ennis. Quand je vous l'aurai avoué, il se pourrait même, que vous me méprisiez.

- Je ne vous connais pas Jack, mais je ne crois pas que vous soyez un être méprisable.

Avant de continuer, comme s'il hésitait encore, Jack déposa son verre en prenant bien soin de ne pas faire du bruit et fixa son regard sur celui d'Ennis

- Même si je vous disais que je suis...

- Jack, arrêtez !... Ne vous faites pas du mal...de nos jours cela n'a plus d'impotence.

- Vous avez deviné, ou bien alors cela se voit clairement.

- Non Jack, c'est bien plus simple que ça ! Je suis comme vous... Et c'est cette chose que nous avons en nous, qui fait que sans faille, nous nous reconnaissions. Jack, écoutez-moi ! Ce n'est pas parce que nous sommes différents, que nous sommes anormaux.

- Ennis dois-je comprendre que vous avez eu des relations homosexuelles ?

- Ça m'est arrivé, à l'université, j'avais un compagnon de chambre parfaitement baisable.

- À vous voir, jamais je ne m'en serais douté, vous paraissez si viril, je dirais même plus, vous êtes le type que l'on catalogue d'homme à femmes.

- L'un n'empêche pas l'autre.

- À ce stade, je crois que nous pourrions nous tutoyer, qu'en pensez-vous Ennis ?

- Tout à fait d'accord Jack. - Acquiesça Ennis en levant son verre pour le vider d'un trait et s’en verser un autre.

- Avez-vous déjà rencontré le vrai amour Ennis ?

- Non ! Répondit-il catégorique avant de continuer sur le même ton. - Bien sûr, comme d'aucuns, j'ai eu quelques aventures, hommes et femmes, mais je ne puis affirmer que j'ai réellement aimé quelqu'un ! Pourtant je dois avouer, que parfois, j'y ai cru, mais à ce jeu-là, j'ai perdu souvent. À mon tour j'ai blessé et, j'ai fait des erreurs, mais surtout... j'ai appris que l'amour n'a pas besoin d'être parfait, il a juste besoin d'être vrai et c'est là tout le problème.
» en fait je n'y crois plus. Par conséquent ma véritable passion, mon seul amour, c'est mon job. - Ennis marqua une pause en se passant la main dans les cheveux. - En fait à travers mes parents, j'ai quand même vécu l'enfer du soit disant amour, à partir de là, et aux vu de mes expériences personnelles, je me suis bien gardé de m'exposer à de telles souffrances.

- Je suis désolé Ennis que tu aies vécu malheureux..

- Ne t’en fait pas. À présent, je peux te dire que je suis vacciné contre toute tentation de me laisser piéger.
- Moi, je suis tombé amoureux à quinze ans. C’était la toute première fois. Amoureux d’un homme qui  en avait  vint-cinq.- Confessa Jack - Quinze ans ! Et j'étais déjà amoureux fou de Christopher. Cela te surprendra Ennis, mais ce fut moi qui fis le premier pas.
» En fait en un premier temps, Christopher refusa mes avances, me mettant en garde contre les dangers qui nous guettaient. Mais en même temps je sentais aussi qu'il me désirait autant que je le désirai moi-même.
Pendant des années, j'ai vécu avec lui... Sans regarder aucun autre homme...Et puis, il y a moins d’un mois, j'ai découvert tout à fait par hasard, en entrant par la porte de service de sa galerie d'antiquités, qu'il me trompait... Voilà la vraie raison de ma venue en Égypte, où je me sens aussi perdu que malheureux.

- Je regrette Jack, tu ne méritais pas de le découvrir d'une manière aussi vexante. À tu discutais avec lui ? Lui as-tu demandé des explications.

- Bien sûr, je l'ai fait, mais sa réponse me fit aussi mal que de les avoir vus tout nus vautrés sur le grand divan de son bureau.

- Que comptes-tu faire maintenant ?

- Je ne sais pas Ennis, je cherche à l'oublier, mais ce n'est pas facile... Peut-être qu'une croisière sur le Nil m'aidera.

- Tu pourrais aussi t'initier à l’égyptologie avec moi, à la joie de rôtir au soleil du désert à la recherche des trésors enfouis des Pharaons.

- Tu es sérieux Ennis... Je pourrais faire des photos pour toi.

- Réfléchi, tu pourrais faire d'abord ta croisière et ensuite me rejoindre… Si ça t’amusés, après que je sois passé demain matin, au musée du Caire, pour remercier le ministre, nous pourrions visiter le souk.

- J’en serais enchanté.


munnoch : au/au la force du destin.

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