Attention cauchemar
On m’a donné des médicaments et j’ai eu des perfusions, aussi je ne me souviens pas de tout. Je suis sur un lit d’hôpital. Mes parents sont là. Des docteurs nousdisent qu’ils attendent de l’argent d’ntreprises, comme par exemple le Crédit Agricole. Si ce n’est pas suffisant, ils ne pourront pas me soigner et donc je vais mourir.
- C’est bon! Lui dis-je. Ce n’est pas grave et je crois qu’ils vont y arriver.
Je vois que les entreprises, comme la BNP, donnent de l’argent progressivement. On arrive à avoir la somme voulue et mes parents sont très contents.
C’est à ce moment-là que je vois passer une petite fille allongée sur un brancard. Elle n’a plus de cheveux. Les infirmières et les infirmiers poussent son brancard dans le couloir et disparaissent rapidement. Ma doctoresse la suit des yeux et dit :
- Donc on y va ?
- Qu’est-ce qu’elle a, la petite fille qui vient de passer ? demandé-je en ignorant sa question.
- La même chose que toi. Grâce aux dons des entreprises, elle pourra être soignée.
- Elle sera guérie quand ?
- Quand on aura suffisamment récolté d’argent. De la Société Générale, par exemple.
Elle me donne un gros chiffre, avec quatre zéros !
- Bon, soignez-la en premier, dis-je. Et je passerai après.
- Non, ça n’est pas si simple. Si on utilise l’argent que tu as pour elle, tu devras attendre.
- Oui, j’attendrais. Et sinon je mourrais.
- Quoi, mais non ! s’écrient mes parents. Il faut qu’on te soigne !
Mes parents essayent de me faire changer d’avis, mais j’insiste pour que la petite soit guérie avant moi. Parce que s’il n’y a pas assez d’argent pour les deux opérations, je trouve normal que la petite soit guérie et que moi je meurs. La doctoresse me remercie et part tout de suite. Je soupire et reste allongée pendant quelques heures. Mes parents partent en pleurant.
Plus tard, une infirmière et un infirmier arrivent et me rasent la tête.
- La petite est soignée ? Demandé-je.
- Oui, mais c’est tout, me répond l’infirmier. Il n’y a qu’elle.
- … D’accord.
Je ne vais pas être guérie et dans un instant, je vais enfin mourir. Je commence à trembler de peur. L’infirmière soudain se tourne vers l’infirmier qui lui dit quelque chose à l’oreille. Elle est contrariée et se plaint :
- Rho, je ne vais pas rester comme ça !
L’infirmier continue de lui parler, mais je n’entends pas ce qu’il dit. Elle continue de râler :
- Pff, tu me fais chier alors !
Elle pose ses instruments sur mon lit et ils disparaissent.
-
J’ai raconté cette scène à mes parents et pour eux, ça ne s’est pas passé comme je le disais. C’était un rêve, un cauchemar et c’était tout. Mes parents n’étaient pas là du début à la fin, et ni eux, ni des entreprises ont payé. En France, au moins, l’hôpital est un service public.
La petite fille est en fait mon ancien moi sans parole.
Les deux infirmiers n’existent pas.