Les victoires dérisoires

[myskha]

Lorsque j'ai commencé à regarder des combats de boxe avec mon amoureuse, une découverte m'a fascinée et dégoûtée: l'organisation ridicule de combats entre un jeune poulain, promis à un grand avenir, et ce qu'on nomme un jambon, c'est-à-dire un belligérant engagé parce qu'on sait qu'il perdra. J'étais troublée d'abord parce que je me disais que c'

Comments

[madrigual]

Je ne suis pas le plus grand connaisseur de la boxe, même si je suis cela de près et de loin depuis une quinzaine d'années, mais il me semble que le "système" ne fonctionne pas tout à fait ainsi

[myskha]

Ahhhhh! Tu es gentil! :D En fait, je n'ai pas besoin d'être rassurée sur mes capacités, mon découragement est plus complexe, mais ça me touche de le lire, venant de toi.

Ce que tu dis est partiellement exact. En fait, je pensais aux combats en sous-carte. J'étais assez ahurie en assistant à des combats de voir qu'on faisait venir des Mexicains qui n'étaient visiblement pas du même calibre pour les battre! Déjà que d'inviter un opposant d'un calibre nettement inférieur (on le voit rapidement), c'est troublant. Mais un Mexicain de bas qualibre, ça fait vraiment cheap labor...

[madrigual]

Ah! Je ne connais pas ces mexicains, mais parfois un style différent ne veut pas toujours dire opposant nettement inférieur, je veux dire, certains peuvent avoir un menton d'acier et la capacité de décocher un gros coup de poing qui envoie l'autre directement au tapis! Ou alors, ils peuvent donner de bons shows (je pense à Gatti) et ça leur donne beaucoup de points

[anonymous]

Les plus grandes blessures que j'ai fini par définir comme des défaites furent les moments où je fut le plus cruel, où mon humanité a sombré dans la démence, où je croyais et j'agissais follement contre mes principes premiers ou sociaux(il y a une lointaine victime). Souvent m'ai-je donné des objectifs dont je n'avais pas la force d'accomplir, puisque je ne peux pas me débarrasser des gens qui hantent mon existence, trop souvent j'aurais voulu épier les pensées de mes camarades. Comme remède j'ai choisi la solitude que j'aurai voulu glorifier quand mon corps et ma mélancolie s'y refusaient. J'ai fini par fuir d'un lieu à l'autre par espoir et j'ai fermé ma gueule; le silence des sentiments est la marque du quotidien pour l'efficacité des principes positifs. Et de l'écrire, je vois bien que j'ai oublié qui je suis et je pèse trop bien ce que j'ai perdu et ce que ce monde perd par le fait même, l'amour et la révolution. Je me méprends

[myskha]

Merci pour cette très belle réponse! Il est vrai qu'une des plus grandes défaites est de manquer à notre humanité. C'est indispensable de se le rappeler.

Merci également pour ces mots très gentils, qui me font beaucoup de bien.