Fic : Prince charmant

Jul 16, 2009 21:04

Titre : Prince charmant
Auteur : Gred
Pairing : Gibbs/Tim
Rating : PG
Disclaimer : Non, ils ne sont pas à mouah...
Ndla : Suite de Tiraillement et écrit sur le thème "Conte de fées" de la com' frenchdrabble.
Il n'a pas été corrigé car je viens de l'écrire mais comme je pars en vacances demain, j'ai préféré le poster ce soir. Le prochain "chapitre" n'apparaîtra pas avant un mois ou plus.

Jimmy sourit de manière crispée à McGee quand il le rencontra devant la salle d’autopsie. L’agent hocha la tête. Il regarda les portes de l’ascenseur se fermer. Il savait que Palmer était au courant lui aussi. Il soupira. Il se demandait s’il y avait encore quelque chose à savoir... Il revint à lui et se tourna vers la salle. Là, il trouva le médecin légiste occupé à remplir des documents. L’homme ne sembla pas s’apercevoir de sa présence.
« Bonjour, Ducky, dit finalement le plus jeune.
- Oh, bonjour Timothy. Tu viens pour notre cher sergent ? »
Tim se contenta de hocher la tête, et de sortir son petit calepin pour pouvoir tout reporter à Gibbs, par la suite. Ducky sourit en se dirigeant vers l’un des compartiments réfrigérés. Sans aucune expression, le plus jeune vit apparaître le sergent Williams.
« Alors, Jethro n’a pas osé pointer le bout de son nez ? Trop effrayé par ce bon vieux Ducky, hein ? »
L’homme lança un petit ricanement qui fit sourire McGee. Il n’y avait bien que l’Écossais pour avoir le droit d’exprimer ce que Ziva et Tim soupçonnaient déjà.
Rapidement, ils se concentrèrent sur Williams dont l’autopsie avait révélé qu’il avait reçu trois balles dont une mortelle, la dernière, qui avait sectionné l’aorte. Il s’était vidé assez vite de son sang. Tim nota chaque détail avec précision.
« Ne t’inquiète pas, Timothy, je vous ferai parvenir mon rapport sous peu. Vous devriez l’avoir dans la journée.
- Ok Ducky. Merci. »
Le jeune homme hocha la tête, pensivement. Il vérifia qu’il n’avait rien oublié avant de ranger le carnet dans sa poche de veste. Il fit un sourire forcé au légiste et s’apprêtait à quitter les lieux, quand ce dernier l’interpella :
« - Timothy, que se passe-t-il ?
- Rien voyons, Ducky. Qu’est-ce qui vous fait dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas ? »
La nervosité de l’informaticien parlait à sa place. Tim ferma les yeux et soupira en voyant le petit sourire amusé du médecin. Celui-ci se dirigea vers le petit meuble où se trouvait une bouilloire.
« - J’allais justement me faire un thé. Que dirais-tu de te joindre à moi ?
- Ducky, je ne peux pas. Il faut que je remonte. Gibbs attend le…
- Ne t’en fais pas pour Jethro ! Il n’osera pas venir ici avant encore un bon bout de temps… »
Tim se raidit d’abord mais, encore une fois, il hocha la tête. Il comprit que, de toute façon, il n’avait pas le choix. Ducky ne le laisserait pas partir sans avoir discuté avec lui au préalable. Il soupira, puis se laissa tomber sur la chaise que son aîné lui avait indiquée. Il observa Ducky aller et venir pour mettre tout en place, pendant que l’eau commençait à frémir. Le plus jeune sourit. S’il avait été Jethro, Ducky lui aurait proposé un bon petit scotch mais, encore une fois, il devait passer pour un être fragile. McGee ferma les yeux puis se massa les paupières avec les paumes. Il se sentait fatigué. Il dormait pourtant, mais il avait le sommeil agité et n’arrêtait pas de faire des rêves où il entendait Jethro confesser aux autres qu’il l’aimait beaucoup, mais qu’il ne le gardait dans son équipe que parce qu’ils étaient amants.
« Que se passe-t-il dans ta tête, Timothy ? »
L’informaticien sursauta et nota, alors, que le médecin s’était déplacé pour être à ses côtés. Il eut envie de lui dire que tout allait bien, mais savait que l’expression de son visage l’avait trahi. Il baissa la tête et jura intérieurement. Parfois, il aurait tellement voulu ressembler à Jethro et paraître complètement insensible.
« C’est Jethro, n’est-ce pas ? Qu’a-t-il fait ? »
Tim se retint de crier que son amant n’avait rien fait. Il coupa son élan sur-protecteur et se leva pour mettre de la distance entre l’inquiétude de l’homme et lui. Il savait d’où venait le problème et ce n’était pas de Jethro. C’était lui, Timothy McGee, qui avait un souci. Dire qu’il était un homme qui allait bientôt avoir trente ans et qu’il croyait encore aux contes de fées ! Il avait idéalisé Gibbs à un point tel qu’il n’avait pas remarqué qu’il s’était lui-même enfermé dans le rôle de la princesse en détresse ! Comment Jethro pouvait-il avoir du respect pour lui en tant qu’agent, s’il voyait qu’il était incapable de se protéger tout seul ?
« Viens, Timothy, assied-toi. Ce thé ne doit pas être infusé plus de trois minutes sinon, il a un goût horrible. Allez, viens. »
Le plus jeune se laissa faire. Lentement, sans parler, tous deux burent quelques gorgées du breuvage. Cependant Tim était tellement pris dans ses problèmes qu’il n’aurait pu dire quel avait été le goût du thé. Encore une fois, l’autre homme le tira de ses pensées moroses.
« Il semblerait qu’il y ait un souci entre Jethro et toi… Peut-être que je peux vous aider. »
Tim secoua la tête.
« - Il n’y a rien que vous ne puissiez faire. C’est juste moi qui… »
Ducky scruta son collègue qui lui sourit de manière crispée.
« Je… je crois que Jethro pense que je ne suis pas un bon agent…
- Allons, Timothy, comment…
- Non, non, vous ne comprenez pas ! Il… il est toujours là, à regarder ce que je fais, comme s’il s’attendait à ce que je fasse un faux pas. Je sais que Jethro a toujours été exigeant, mais j’ai très bien appris mes leçons, surtout celles qu’il m’a enseignées ! Il vérifie que je fais tout correctement, c’est à peine s’il ne prend pas mon arme, le soir, pour voir si je la nettoie régulièrement… Quand nous sommes sur le terrain, je sens son regard sur moi, il…
- … est intimidant ? »
Un petit rire leur échappa à tous les deux. Oh oui, Jethro Gibbs était intimidant.
« Il se fait du souci pour toi.
- Je ne suis plus un enfant, Ducky ! Je suis un agent du NCIS et depuis que… depuis que nous sommes amants, j’ai l’impression… l’impression qu’il croit que je ne vaux plus rien en tant qu’équipier. Comment peut-il vivre avec moi si je suis une telle nullité dans mon métier ? Je…
- Timothy, je ne crois pas que cela vienne de toi. Vois-tu…
- Si ça ne vient pas de moi, alors de qui ? Dites-moi, Duck…
- De moi. »
Les deux hommes se retournèrent d’un seul mouvement. Jethro était derrière eux, fixant avec attention son amant. Tim se leva d’un bond.
« - Tu… tu es là depuis… Euh… Ce n’est pas ce que tu crois… Ducky et moi, nous… »
Cependant, Gibbs ne le laissa pas terminer et il se tourna vers son ami.
« - Duck, tu peux nous laisser ? Je crois que nous avons à discuter, Tim et moi.
- Bien sûr, Jethro. Mais n’oublie pas, mon vieil ami, que nous aussi nous avons à discuter. »
McGee put presque voir son amant déglutir. Il aurait pu en sourire s’il ne se sentait pas si mal. Jethro avait dû entendre toute sa conversation avec Ducky. Il ne pouvait pas en être autrement. Était-il furieux ?
L’ancien marine se rapprocha de Tim, gardant quand même une certaine distance entre eux.
« Jethro, je…
- Tim… »
Ils parlèrent en même temps puis s’arrêtèrent. Un silence gêné prit forme autour d’eux. Ce fut le plus vieux qui le brisa en se rapprochant de son amant. Il encercla sa nuque de ses deux mains et posa son front sur celui de l’autre homme. Ils fermèrent les yeux.
« Tu es un sacré bon agent, McGee, je ne te permets pas de douter de toi. »
Tim déglutit, la gorge serrée. Il balbutia :
« - A-alors, pou… pourquoi ?
- Je… je… »
Gibbs soupira.
« J’ai peur, Tim. Peur que tu sois blessé, que… De… De te perdre…
- Jethro…
- Non, écoute-moi, c’est moi qui ai un souci, pas toi. Je… »
Le marine s’éloigna. Tim le regardait se gratter le front. Jethro avait l’air tellement soucieux qu’il ne savait pas, lui-même, quoi lui dire pour que cela aille mieux.
« - Tu veux que je change d’équipe ? Je pourrais demander au…
- Non ! Tim, tu ne comprends pas. Cela n’a rien à voir avec tes capacités. J’ai su, dès le début, que tu serais un très bon agent. Tu apprends vite et bien. Tu n’as jamais rien fait pour changer cette opinion que j’ai de toi…
- Alors, pourquoi maintenant ?
- Je n’y arrive plus.
- À… à quoi ?
- À n’être que ton supérieur. Avant, il n’y avait pas de souci. Tu étais l’agent McGee au bureau et Tim à la maison. Maintenant, quand je te regarde, je ne vois… je ne vois que l’homme qui partage ma vie. Je n’arrive plus à me détacher. »
L’informaticien se rapprocha et caressa le bras de son amant. Il lui sourit.
« - Moi qui pensais que j’étais le seul à avoir ce problème.
- Comme tu vois…
- Je… je ne suis pas une jeune demoiselle en détresse, Jethro. Je n’ai pas besoin d’un prince charmant pour me défendre à tout bout d’champ. Je suis un agent fédéral. »
Jethro hocha la tête, amusé.
« - Un prince charmant ? »
Tim rougit.
« - Oui, enfin, tu… tu vois…
- Tu trouves que les collants et le chapeau à plume m’iraient bien ? »
Le plus jeune leva les yeux au plafond. Ils rirent.
« Je t’embrasserais tout de suite si les caméras de surveillance ne fonctionnaient pas…
- Tu sais, Jethro, je suis un expert en informatique. Je pense que je peux faire quelque chose. »
Ils se sourirent. Tim se dépêcha d’aller désactiver les caméras, tout en trafiquant la bande pour effacer les quelques minutes qui venaient de s’écouler. Il avait à peine terminé qu’il sentit deux bras l’entourer. Il se cala contre le torse de son amant et se laissa bercer doucement. Finalement, il se retourna et embrassa Jethro.
« Tu crois que tu arriveras à surmonter ta peur ? »
Le plus vieux resta silencieux.
« Il le faudra, Jethro… Sinon, on ne pourra pas continuer comme ça. Tu sais que notre métier est dangereux, mais je pourrais tout aussi bien avoir un accident de voiture complètement banal. Il faut… faut que tu me vois comme Tony ou Ziva, quand nous sommes ici…
- Je fais toujours attention à Tony et Ziva.
- Je sais, murmura Tim, en souriant. Et si je te promettais d’être très très prudent, est-ce que tu te sentirais mieux ?
- Tu es toujours extrêmement prudent.
- En effet. »
Encore une fois, le silence lui répondit. Tim voyait bien que son amant luttait contre ses sentiments. Cependant, il se sentit plus confiant. Il avait fait la bêtise de ne pas comprendre le malaise de Jethro, trop englué dans ses propres peurs. Il devait aussi l’aider. Il savait qu’il devait faire de son mieux pour que le supérieur qu’était Gibbs se sente apaisé. Il avait aussi sa part à jouer. Il n’avait jamais été du genre à foncer tête baissée dans le danger, mais il veillerait à bien prendre en compte tous les paramètres avant de se lancer dans une situation qui pourrait être périlleuse.
« - Je sais que tu fais bien ton travail, que tu es un bon agent. Je sais aussi que tu es sous mes ordres. Je trouverai un moyen pour calmer mes angoisses. Je n’ai pas le droit d’être régi par mes peurs. Trop de choses dépendent de mon état d’esprit. Je sais une dernière chose : il est hors de question que tu changes d’équipe ou de service. Tu es à moi, McGee. Corps et âme. Je te veux à côté de moi. Compris ? »
Le sourire de Tim parla plus que des mots. Il embrassa son amant longuement, avec désir, oubliant où ils se trouvaient.
« On devrait aussi arrêter de faire ça…. Pourtant, je ne peux pas m’en empêcher… »
Le baiser qui suivit rendit l’informaticien plus léger. Il avait l’impression que des bulles de bonheur éclataient dans sa tête. Il se colla contre son aîné et approfondit le baiser. Quand ils se séparèrent, ils eurent du mal à ne pas recommencer.
« Je t’aime », chuchota Gibbs au creux de l’oreille de son homme.
C’était la première fois qu’il le lui disait alors qu’ils étaient au boulot.
Un raclement de gorge les fit sursauter. Tim s’éloigna précipitamment de son supérieur, alors que celui-ci observait, impassible, l’un de ses plus vieux amis.
« Je suis désolé de vous déranger, Jethro, mais j’ai appris que l’on venait chercher le corps du marine mort accidenté. Je vais avoir besoin de ma salle d’autopsie.
- Ne t’inquiète pas, Duck, nous avions terminé.
- En êtes-vous sûrs ? De là où je me trouve, j’avais plutôt l’impression que ça ne faisait que commencer… »
La moue amusée de l’Écossais fit rougir Timothy qui cacha sa gêne en détournant la tête.
« - Nous te laissons, continua Jethro, sans être déstabilisé.
- Bien… mais souviens-toi, mon ami, que nous devons parler. »
Gibbs hocha la tête. Il se tourna alors vers son agent.
« - Tu viens ? »
Tim se dépêcha de rejoindre son amant. Il passa la porte coulissante puis, subitement, revint sur ses pas. Rapidement, il reprogramma les caméras, puis repartit aussi vite, sans un regard vers le docteur Mallard qui souriait.
Dans l’ascenseur, ils étaient à nouveau silencieux. Ils arrivaient à leur étage quand Tim arrêta la cabine.
« Je t’aime aussi », dit-il tout en fixant Jethro dans les yeux.
Ce dernier sourit et se pencha sur Tim pour déposer un léger baiser sur ses lèvres. En même temps, il remit la cabine en marche. Quand ils sortirent, ils avaient retrouvé un air sérieux. Ils se remirent tout de suite au boulot.
Jethro savait qu’il avait encore du chemin à faire, mais il ne devait plus faire d’erreurs. Tout en observant son amant faire son rapport sur l’autopsie du sergent, il se dit qu’il ne pouvait pas le perdre. D’une façon ou d’une autre, il ferait tout pour ne pas le perdre.

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