Fic : Petite discussion entre amis

Nov 07, 2009 17:19

Titre : Petite discussion entre amis
Auteur : Gred
Pairing : Gibbs, Ducky, Tim et mention des autres - Gibbs/Tim
Rating : PG-13
Disclaimer : Rien nétamouah
Ndla : Suite de Canard à l'orange et écrit sur le thème "Entretien" de la com' frenchdrabble.
Corrigé par buddhaformattie.

Ducky laissa ses mains caresser le bois, puis il se tourna vers la table de travail, au fond de la cave. Il nota les outils bien rangés, ainsi que la poussière qui y était déposée. Cela faisait un moment que Jethro n’avait pas travaillé sur son bateau, lui semblait-il…
Celui-ci descendit les escaliers au même moment. Ducky se retourna, plaçant ses mains derrière son dos. L’autre homme vint se tenir face à lui, à quelques mètres de distance. Gibbs l’affrontait, la tête haute, sans expression ; cependant, le plus âgé connaissait suffisamment l’ancien marine pour savoir que celui-ci était dans ses petits souliers. Il avait fait une "bêtise" et il en était conscient. Ducky sourit, il aurait aimé connaître Gibbs adolescent. Il avait sûrement dû être un rebelle.
« Au risque de me répéter, nous n’avons pas gardé notre liaison secrète pour vous la cacher. C’était pour nous protéger.
- Vous protéger ?
- Le protéger, lui. Si jamais notre relation venait à s’ébruiter, je suis en fin de carrière, Duck, l’histoire ne me touchera pas mais lui… Je ne veux pas lui causer du tort. »
L’Écossais hocha la tête puis sourit.
« - Il ne s’agit que de Timothy, tu en es bien sûr ? »
Jethro croisa les bras sur sa poitrine, son visage se refermant encore.
« Allons, mon ami, ne te fâche pas. Tu me connais, j’aime aller au fond des choses, approfondir mon savoir. Et moi, je te connais aussi. Je sais comment tu fonctionnes. Tu ne nous avais rien dit quand tu sortais avec le Lieutenant Colonel Mann, tu n’allais pas crier au monde que tu es avec un homme, encore moins un collègue. C’est contre tes règles, tes propres règles. Tu es un homme secret. Pourtant, je crois qu’il y a encore une autre raison qui t’a poussé à te taire. Tu l’aimes, bien plus que tu n’as aimé les autres, autant que tu as aimée Shannon. »
Jethro détourna le regard, lentement, comme s’il pesait le pour et le contre, puis, il fit quelques pas et se dirigea vers l’étagère qui se trouvait derrière le plan de travail. Il y farfouilla et trouva les deux verres qu’ils utilisaient, Tim et lui, -lavés par les bons soins de son amant- et une bouteille de bourbon. Il versa deux généreuses doses d’alcool et proposa un verre au médecin légiste. Celui-ci l’accepta d’un petit hochement de tête. Ils restèrent silencieux un long moment. Ducky était presque certain que Jethro allait mettre fin à leur conversation. Cependant, l’ancien marine se confia :
« J’ai… souvent… Ducky, je ne… je ne pouvais rien vous dire. Rien te dire. Je… je ne suis pas doué pour… pour parler de moi. Même avec lui… Parfois, ça… ça me fait peur. Ce que je ressens. Le… le pouvoir qu’il a sur moi. Pour lui… Pour lui, je serai prêt à tout abandonner. Mais je ne pouvais pas te le dire, Duck, parce que… parce qu’il est plus jeune. Il a sa carrière devant lui. Il a toute sa vie devant lui. Il est tout, tout ce que je pensais n’avoir plus le droit de connaître. Mais moi, je ne suis pas sûr d’être celui qu’il lui faut. Je me sens égoïste, comme si je le privais de choses auxquelles il aurait droit… Mais il est là, avec moi, alors qu’il devrait sortir, faire la fête avec des personnes de son âge… Non, je ne pouvais pas te le dire alors que je ne sais pas si je mérite cette chance… »
Il soupira. Ducky le scrutait, très attentif.
« - Jethro, pour quelqu’un qui n’aime pas se confier, tu avais beaucoup de choses à raconter… »
L’homme haussa les épaules, muet, comme s’il n’avait plus la capacité de s’exprimer.
« Tu l’as déjà dit à Timothy… ? »
De nouveau, il n’eut pas de réponse. Le médecin légiste finit son verre.
« Délicieux ! C’est toujours un plaisir de boire en ta compagnie, Jethro, tu as un goût indéniable pour les bonnes choses. Vraiment, tu devrais t’estimer heureux. Au lieu de t’apitoyer sur ton sort, profites-en. Tu as là, juste au-dessus de nous, dans ta propre cuisine, un homme qui t’aime et qui donnerait sa vie pour toi, alors qu’il te connaît dans tes meilleurs comme dans tes pires moments et qu’il a dû supporter ton caractère exécrable de patron. »
Jethro sourit.
« Et pourtant, Timothy accepte tout ça. Il m’a l’air d’être un jeune homme censé et mature, capable de prendre ses propres décisions. Ce n’est plus un enfant, mon ami, c’est un homme conscient de ses choix. Et aussi insensé qu’il n’y paraît, il t’a choisi, toi. Tu devrais en être fou de joie. »
Le sourire serein de l’ancien marine lui répondit plus que des mots. Ducky, soulagé et heureux, lui tapota l’épaule.
« Je ne m’étais pas rendu compte que… que cela me… commença Gibbs. Je croyais…
- Que tu ne cherchais qu’à le protéger ? C’était le cas… mais pas seulement… Disons que tu cherchais à vous protéger tous les deux pour des raisons différentes… »
Une nouvelle fois, un silence confortable prit place. Le médecin légiste les resservit et ils dégustèrent leur breuvage. Des éclats de voix et de rires leur parvenaient du rez-de-chaussée. Jethro sourit. Tim lui manquait. Il avait une forte envie de monter et de le serrer dans ses bras. Il se promit de ne pas céder aux envies de ménage de son amant, après le départ de leurs invités, pour l’entraîner dans leur chambre. Il avait besoin d’être seul avec lui. Il était parfois submergé par un fort besoin de possession qui le surprenait et l’effrayait…
Ducky le sortit de ses pensées :
« Alors, les parents de Timothy ne sont pas encore au courant ? »
Gibbs secoua la tête.
« - Non. Enfin, ils savent qu’il a déménagé pour vivre avec un autre homme mais, ils ne connaissent pas mon identité. Ils ne savent pas que je suis son boss. Selon Sarah, sa sœur, leurs parents ont déjà du mal à accepter l’idée d’un "compagnon", ce serait un nouveau choc de savoir que je suis son supérieur et que je suis bien plus âgé. Je les comprends. »
Ducky sourit.
« - Ainsi tu évites les repas chez la belle-famille.
- J’ai déjà bien à faire avec sa sœur… Cette fille est un vrai aimant à problèmes, c’est impressionnant ! »
Ils discutèrent encore une bonne dizaine de minutes, de Sarah, mais aussi de l’autre aimant à problèmes qu’était Madame Mallard, avant de remonter. Ils retrouvèrent les autres, dans le salon, jouant à un jeu de mimes, lancé par Tony, heureux de les battre tous dès qu’il s’agissait de leur faire deviner un nom de film. Tim sourit quand il vit son amant. Jethro le maintint dans sa ligne de vision durant tout le reste de la soirée.

Quand Ducky et Palmer, les derniers invités, prirent congé, Jethro ne laissa pas Tim protester. Il ferma la porte d’entrée et les emmena dans leur chambre. Là, il entreprit de déshabiller son amant puis de lui faire l’amour. Tim ne se plaignit pas du traitement.
Plus tard, alors qu’ils étaient tous deux rassasiés, Tim surprit Jethro avec une question.
« De quoi avez-vous parlé Ducky et toi ? »
Son amant déposa un baiser sur sa tête et marmonna :
« Tu es bien curieux… »
Tim l’embrassa, souriant.
« De toi.
- Je m’en doute mais…
- Il est peut-être temps, Tim.
- De quoi ?
- De l’annoncer à tes parents. »
L’affirmation eut le mérite de réveiller un McGee passablement groggy.
« - Quoi ?
- Réfléchis. Notre équipe le sait. Ta sœur aussi. De mon côté, il reste peu de gens à qui le dire… Ce n’est pas juste que tes parents ne soient pas au courant.
- Tu es conscient qu’ils peuvent mal réagir… Et s’ils nous dénonçaient ? Je connais mes parents, ils pourraient croire qu’ils me protègent…
- Jenny nous couvrira.
- Tu en es sûr ? »
La question était double. Jethro n’en fut pas dupe.
« - Oui, » déclara-t-il, fermement.
Tim ne dit rien durant quelques instants.
« - D’accord, mais je leur annonce tout seul. Si cela se passe bien, je te les présenterai. »
Il n’y avait aucun doute dans la voix du plus jeune. Si cela se passait mal, il protègerait son amant envers et contre tout. Jethro sourit. Il aimait savoir qu’il était entre de bonnes mains.
« - Je t’aime. »
Tim ronronna. Son homme le lui disait de plus en plus souvent et cela le réchauffait à chaque fois. La fatigue l’avait quitté, il embrassa son amant avec passion. C’était maintenant à lui de lui prouver qu’il l’aimait.

fanfic, tim, gibbs

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