Fin du soap opera

Nov 22, 2008 16:13

Une nouvelle très triste, chuis très malheureuse : le volume 5 de Maderuno Rabu est sorti et c'est... le tout dernier de la série !
Comment l'auteur va-t-elle payer ses factures de fournitures à dessin maintenant ? Son assistant pourra-t-il s'offrir le repas 5 étoiles dont il rêvait ?? Ce suspense est bien entretenu dans les bonus de fin de volumes en tout cas !! X-D

Ah, Alex, j't'aimais bien même si t'étais trop crétine ! Frank, j't'aimais bien aussi même si t'étais le dernier des nazes ! Vous allez me manquer !! J'aimais bien avoir l'envie de vous baffer. J'aimais bien me dire que moi, à votre place, j'aurais super bien géré le truc, que j'aurais réagi comme il le fallait -même si en fait je ne m'en serais pas mieux sortie.
Je suis même désolée pour vous que la fin n'ait pas été toute rose comme on l'aurait cru, comme on l'espérait, mais c'est bien aussi, une fin ouverte sur un espoir et "moderne" pour coller au titre de la série...

Plus du tout de suspense, beaucoup de mélo et de poésie, un peu d'humour et un peu de gnangnan aussi. C'est un assimilé shojo, après tout. :)
Mon résumé sera cette fois plus developpé que les précédentes parce qu'il s'agit du volume le moins... "actif" du lot, il y a beaucoup d'introspection à expliciter. Et puis, plus mon résumé durera, plus reculé sera le moment de laisser les personnages partir au loin... *snif*
Let's go now and just let go, comme qui dirait.

Pour ceux qui prennent l'histoire en route, les résumés des volumes 1 à 3 sont ici et celui du volume 4 est ici.


Volume 5 : Sourire - Du chien - Autant en emporte la brise - Papillon.

Le début est un changement complet de décor : Alex, qui habitait un studio minuscule rempli de livres, de vaisselle jamais faite, de sacs de marque et de chaussures qui envahissaient son espace vital cerné de peluches, a déménagé dans un appartement plus grand, en banlieue. Les premières cases la montrent en train de sourire en prenant un thé et de parler avec... quelqu'un qu'elle appelle "mon minou" mais qu'on ne voit pas. Elle lui caresse la tête, sa main touche non pas des cheveux blonds comme ceux de François, mais noirs. Son appartement est à présent à peu près ordonné et elle vit avec...un chat noir au poitrail tout blanc.
"La parfaite image de la vieille fille !" conclut-elle avec un sourire las en se regardant dans la glace avant de sortir se balader.

Dans la rue, elle rencontre un ami, Julien, qu'elle n'avait pas vu depuis plusieurs mois car il était parti à l'étranger. Il venait justement lui rendre visite car un ami commun lui avait donné la nouvelle adresse d'Alex. Il demande des nouvelles de ses amours, qu'il n'avait pas suivies depuis "l'épisode" où elle se torturait la tête pour savoir si elle devait ou non parler à Frank de son attirance pour lui. Julien veut connaître la suite du "soap opera", ils rient à l'évocation de ce terme cocasse. Ils se retrouvent dans un parc public, c'est le printemps et le soleil dominical est de sortie.
Assise sous un arbre sur un banc à côté de Julien, Alex lève la tête vers les branches et (se prend une fiente de pigeon dans la figure ! *traumatisée par la lose de jeudi*) sourit au papillon qu'elle aperçoit, nouvellement sorti du cocon, en train de faire sécher ses ailes au soleil avant de pouvoir les déployer.

Le volume est constitué en majorité de scènes de flashback (again -_-) (L'auteur semble les adorer, ça doit être pour faire un peu "effets spéciaux comme dans les films hollywoodiens") entremêlées des commentaires d'Alex qui résume à Julien ce qu'il s'est passé dans sa vie depuis trois mois.

Honnête à l'extrême, Alex a voulu "rompre" longuement avec Carl au téléphone et laisser des messages aux autres prétendants afin de les dissuader de perdre plus de temps avec elle, avant d'oser rappeler Frank afin de "mettre les choses au point". Entendant cela, son clairvoyant love-interest du moment essaye de sous-entendre, par force circonvolutions syntaxiques à nouveau, qu'il comprend, qu'il va la laisser tranquille maintenant, etc. Alex imagine, avec une goutte de sueur sur la tempe, chibi-Alex qui sort une petite massue estampillée "1000 T" et l'abat sur chibi-Frank. "C'est toi qui me plais ! (Banane)" est l'équivalent linguistique utilisé par Alex pour remplacer la massue de sa représentation en chibi.
Frank laisse pour la première fois depuis longtemps (c'est un grand bavard) un blanc dans la conversation. Puis il propose à Alex, toujours au téléphone, de la considérer dès à présent comme sa petite amie officielle, alors que même pour des gamins de 14 ans, c'est un chouill' ridiculement avancé... Un peu prise de court, chibi-Alex fait "Pour une fois qu'il n'est pas lent à la détente, il est trop rapide. Duh -_-". Toute joyeuse de la tournure des évènements, la "grande" Alex chasse le chibi qui va ronchonner toute seule au loin.

Plus ils se découvrent, plus Alex est charmée par la personnalité "colorée" de Frank et elle ne l'en apprécie que davantage.Plus ils apprennent à se connaître, plus Alex est aussi prise d'une grande envie de fuir à cause de cette même personnalité "colorée" cachant tant de souffrances. En quelques jours avec Frank, Alex se sent rapidement plus déstabilisée qu'en un an avec Zack. Elle se met aussi, à contre-coeur, à se poser des questions : elle est consciente que Frank ne peut pas s'engager pleinement dans une nouvelle relation si vite après la fin d'une ancienne, mais il y a plus que cela...
Leur relation est en sursis : Frank a très vite abordé, sans réelle arrière-pensée, le fait qu'il allait partir à l'autre bout du monde pendant un temps certain pour ses études. Alex se demande quelle raison la pousse à continuer une relation vouée à la rupture mais fait mine de rien.
Entretemps, Carl a rappelé Alex plusieurs fois pour essayer de comprendre et lui faire part de sa peine, Alex ne peut que lui répéter ce qu'elle lui a déjà expliqué, tout en compatissant car elle aussi a déjà été de "l'autre côté".

Par habitude, nos deux héros continuent à s'envoyer régulièrement des vannes et taquineries mais Alex y a perdu goût. Elle sent grandir un sentiment tendre pour Frank mais le lui cache car elle pressent qu'il apprécie sa compagnie et sa conversation (et autres activités communes... c'est pas des moines, hein ^_^; ) mais qu'il n'a pas de sentiment amoureux pour elle. Son grand défaut ayant été d'intellectualiser toutes ses relations précédentes, elle fait de même avec celle-ci. Elle se demande s'il faut continuer à cacher à Frank qu'elle en est amoureuse, tout en souffrant de ne pas le lui dire.
Elle finit par "cracher le morceau", un soir où elle est particulièrement attristée et fatiguée. Ils ont une longue discussion qui confirme ce qu'elle craignait déjà : il ne l'aime pas, suivant sa "définition" à lui. Pourtant suivant sa "définition" à elle, il semble tenir à elle ! Les malentendus s'accumulent, leur passé respectif rendant plus difficile la compréhension mutuelle. Alex demande un peu vite, afin de se rassurer à défaut d'amour, une marque d'attention, que Frank tarde ou refuse, pour diverses raisons pas toujours dépendantes de sa volonté, à lui offrir. Ils n'ont pas du tout les mêmes buts ni aspirations et Frank, ayant trop longtemps souffert, ne veut pas continuer à se poser des questions à propos d'une relation sachant qu'il n'est pas prêt à accepter l'amour de quiconque "pour le moment". Il n'a pas non plus suffisamment de temps à lui consacrer, alors Alex se demande pourquoi il voulait sortir avec elle à la base. Cette situation de non-dits la perturbe encore plus mais si elle lui demande d'autres explications, c'est lui qui risque d'être perturbé. Ils restent sur une sorte de malaise, entre deux eaux, faisant de leur mieux pour préserver l'autre sans y parvenir, ce qui les fait angoisser tous les deux.

Au bout d'une semaine, Frank décide de rompre afin de se préserver. Par maladresse, il le fait dans de mauvaises conditions. Alex, qui pensait être bouleversée par la nouvelle, ne l'est pas autant que cela... voire pas du tout : elle n'est vexée que de la façon un peu lâche dont il lui a annoncé les choses. Finalement, elle s'était leurrée et avait précipité, cette fois comme la précédente, la fin d'une histoire. Mais cette fois, elle est vraiment persuadée qu'il n'y a rien à regretter. Ils conviennent de rester amis car ils s'apprécient l'un l'autre et que puisqu'ils avaient eu confirmation qu'il n'y avait pas d'amour entre eux, il n'y aurait plus de malaise. Le temps passe, Alex déménage, ils ne se revoient plus, et très vite, ils ne se donnent plus de nouvelles.

Contrairement à la rupture avec Zack qui l'avait dévastée des mois durant et dont les échos se font parfois encore ressentir, elle éprouve concernant sa non-relation avec Frank de la nostalgie d'être entrée un peu tôt voire un peu tard dans sa vie, la mélancolie d'avoir à grandir et laisser les idéaux adolescents, plutôt que la sensation insupportable de fin du monde qu'elle avait ressentie lorsque Zack l'avait quittée. Plutôt qu'un ouragan qui lui arrachait le coeur l'année dernière, il n'y a plus à présent qu'une brise sans force qui éloigne lentement son cocon d'elle. A présent, elle attend d'avoir séché ses ailes avant de pouvoir s'élever dans l'immensité du ciel.

L'histoire se conclut sur fond de ciel limpide : Let's go now and just let go.

La métaphore du papillon ayant été annoncée bien à l'avance (certains titres de chapitres précédents), je m'attendais à ce que la relation Frank/Al soit éphémère comme un papillon, mais je ne pensais pas qu'elle serait à ce point mélancolique.
Des fois, on rate le coche de peu, des fois, on n'a pas la chance d'arriver au bon endroit au bon moment pour faire ce qu'il faudrait, pour dire ce qu'il faudrait comme dans les films, souvent les expériences malheureuses nous forment mieux que celles qui sont heureuses, parfois elles laissent une empreinte trop forte qui pousse à renouveler, encore et encore, les blessures et les cicatrices. En tout cas, on ne saura jamais de quoi demain sera fait, et j'espère simplement que, quelque part, le papillon aura enfin pris son envol.

mise en abyme

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