Ambitions déchues
3424 mots
angst - romance - yaoi
Le premier. Toujours. Partout. Telle était mon ambition suprême.
Contrairement à ce que l'on pensait, j'étais pleinement conscient que celle-ci m'éloignait des valeurs que la plupart prônaient comme l'intégration sociale, l'amitié ou même l'amour. Je n'étais pas comme cela, pas comme les autres, pas comme la norme et je ne vous cacherais pas que j'en ressentais une part de fierté. Je pensais ainsi et ma différence me plaçait au-dessus de tous les autres, comme quelqu'un de meilleur qui avait mieux compris la vie que quiconque. Je n'étais cependant pas idiot au point de penser que c'était la stricte vérité car au fond de moi, je savais pertinemment que ce n'était qu'un mensonge que je me faisais et qui me voilait la face mais je mettais ces sentiments derrière tout le reste et me forgeais une façade de quelqu'un sur de soi, qui ne doutait jamais car c'était ainsi la seule façon de m'en sortir tout en me repliant sur moi-même dans une sorte de carapace impénétrable.
Néanmoins rien n'y avait fait jusqu'à présent pour que je change, ma vie me plaisait telle qu'elle l'était. A force j'avais appris à passer au-dessus de nombreuses difficultés que beaucoup préféraient contourner puisqu'on va dire que je n'étais pas vraiment aimé par la plupart et qu’au contraire ils avaient tendance à me fuir. J'avais donc appris à me débrouiller seul par la force des choses. Certainement que de temps en temps le doute m'assaillait sur mon mode de vie en marge de la société et je ressentais une envie folle de me confier à la première personne venue peu importe d'où elle venait, si elle me comprendrait ou si elle me répondrait. Mais j'avais appris à refouler ces sentiments que je considérais comme absurdes et je m'en sortais plutôt bien selon mes propres idéaux, du moins jusqu'à présent.
Être le premier était ma devise et je m’acharnais afin de la respecter au maximum en faisant le plus d'efforts possibles. Ainsi ma vie était rythmée entre le lycée, le travail personnel et les quelques heures de sports par semaine que je m'accordais afin de me vider l'esprit et de me défouler, c'était une routine indispensable pour la balance de mon bien-être car si je faisais une croix sur cette activité physique, j’implosais totalement et je ne désirais pas pour le moins du monde dans quels excès je pourrais tomber. De temps à autre, mes propres ambitions me faisaient sombrer parce que la perfection n'est jamais atteinte et cela remettait en doute la majorité de mes principes. Je me haïssais alors plus que jamais, cette haine était profonde et ne disparaissait jamais, me faisant constamment douter, et m'empêchant d'avancer correctement dans la vie car cela me consumait bien trop souvent les petites onces de motivation qui apparaissaient avec ce manque constant de confiance en moi. Je ressentais alors le besoin d'aller vers quelqu'un, d'avoir un ami, rien qu'un seul qui pourrait me conseiller, me rassurer, mais la réalité est tranchante : je n'avais personne qui pourrait remplir ce rôle et je me contentais simplement d'écrire ce que je ressentais pour me vider de toutes ces émotions et rejeter ce besoin le plus loin possible. Et malgré tout ce que je pouvais penser de négatif à ce moment-là, à propos de moi, de mes idéaux, je ne les rejetais jamais complètement et revenais indéniablement vers eux car je ne connaissais rien d'autre, il m’était alors impossible de changer drastiquement mon train de vie.
***
Aujourd'hui, une chose inattendue se déroula, bousculant ma petite routine habituelle. Je m'étais senti faible, faible au point que je m'avouais presque que quelqu'un puisse me dépasser, se retrouver au-dessus de moi. Cette sensation me bouscula profondément, elle était profonde et pure telle que je n'en avais jamais perçue. En effet, un jeune homme de mon lycée que je n'avais jamais remarqué auparavant m'adressa la parole. Moi qui avait toujours été en marge de la société j'eus soudainement l'impression de m'y glisser doucement avec ce toucher. « Oh pardon. » Adresser la parole n'est peut-être pas l'expression la plus adéquate en fin de compte. Tout de même, c'est ce qu'il m'avait dit en me bousculant. Sur le coup je m'étais contenté de le regarder s'éloigner sans rien dire, imprimant dans mon esprit chaque parcelle de ses mouvements, de sa morphologie et tout ce que je pouvais bien imprimer alors pour me le remémorer des dizaines de fois ensuite sans en comprendre réellement la raison.
Il paraissait parfait. Parfait était exactement le mot qui convenait et c’était quelque chose pour moi de considérer quelqu’un tel quel. Tout mon corps semblait avoir été silencieusement appelé par le sien, comme une étrange attirance magnétique. Quelque chose d'autant inexplicable qu'incompréhensible. J'avais envie d'aller vers lui, de lui parler, qu'on se fréquente. Mes barrières de solitude, que je m'étais moi-même forgées, semblaient imploser d'elles même. Que se passait-il donc ? Était-ce un coup de foudre ? Je le niais directement et secouais même la tête en y pensant. C'était bien connu que l'amour changeait une personne et condamnait ses plus profondes convictions, ce qui était quelque chose d'impensable pour moi. Briser tout ce que j'avais accompli depuis des années pour un pauvre mec ? D'accord, ce mec n'était peut-être pas aussi minable que ce que je le pensais. En y repensant un peu plus, il ressemblait à tous les autres entourés de ses amis et avec cet air si sûr de lui, cet air que je détestais chez les autres. Je m’efforçais de penser à autre chose et j'essayais alors désespérément de me concentrer sur le cours qui se déroulait, sans grande réussite néanmoins. J'avais envie de crier, de taper dans quelque chose : ce n'était plus possible. Il était encore dans mon esprit et le chasser était mission impossible.
Comme prévu il ne quitta pas mes pensées et je finis tout de même par le revoir au bout de quelques jours. Sinon j'allais presque finir par croire que ce n'était qu'un rêve. Bien évidemment il me tapa encore dans l'œil mais cette fois-ci j'eus un peu plus de temps pour l'épier. Et c'est un constat assez décevant qui se fit : il n'appartenait pas du tout au même monde que le mien. Comment pourrais-je rien qu'avoir une fine chance de l'approcher ? Parce que c’était ce qui m’avait parcouru l’esprit sans cesse durant ces derniers jours et ce que j’avais l’impression d’avoir terriblement envie de faire. Je n'étais pas aveugle et stupide, si je l'approchais il serait surpris sans aucun doute et ne m'accepterait certainement pas. J'étais bien trop différent. Les scénarios défilaient dans ma tête, presque tous négatifs et les rares qui me faisaient espérer étaient clairement inconcevables. Néanmoins je ne décourageais pas encore, ce n'était pas dans mon caractère.
***
« Bonjour. »
Il était seul à la bibliothèque du lycée et c'était presque par hasard que je l'avais vu, mes yeux ayant été attirés par lui. Je m'étais simplement installé en face de lui afin qu'il me remarque, il n'y avait aucun doute, c'était à lui que je m'adressais. Je le fixais, ambitieux et plus déterminé que jamais, c'était sur un élan de confiance en moi-même que j'avais osé lui adresser cette simple parole. Ne pensant pas une seule seconde au fait qu'il puisse m'ignorer ou me rejeter. J'avais remué et torturé mon esprit pendant plusieurs jours mais ces images de lui ne disparaissaient jamais et me surprenant alors moi-même, j'en avais conclus qu'il fallait que je l'approche et que je me confronte à lui. J'espérais secrètement à la fois qu'il ne soit qu'un de ces mecs banals de plus et que finalement je sois déçu en lui parlant mais en même temps j'aurais aimé qu'il soit différent et que tout cela confirme la première impression que j'avais eu de lui.
Maintenant que je l'avais pile devant moi, seul et désarmé je l'observais à mon aise sans avoir besoin de me cacher comme j'avais pu le faire au cours des derniers jours. En effet je l'avais remarqué à la cantine et ne m'était pas gêné pour le suivre discrètement afin de repérer la classe dans laquelle il était et certaines de ses habitudes ainsi que son comportement. Je me sentais mal d'avoir fait ça mais cela me donnait mon quota d'adrénaline pour la journée à chaque fois. J'en avais conclu que ce n'était pas un de ces mecs populaires. Ça aurait fait trop cliché. Mais tout de même, il était normal, il était entouré de ses amis habituels, avait des notes convenables en cours malgré quelques égarements dus notamment à ses amis je supposais. C'est le vrai stéréotype d'un adolescent normal. Je me demandais de temps en temps bien ce que je pouvais lui trouver. Ça me rendait presque fou.
Il leva finalement les yeux vers moi et d'un coup toute mon assurance s'effaça sans que je puisse en retenir la moindre parcelle, je liais mes mains ensemble et les triturais tandis que mon rythme cardiaque s'accélérai et que je dus faire un énorme effort sur moi-même pour rester sur place et ne pas m’enfuir tel un lâche. Mes yeux devaient lui supplier de répondre vu qu'après les avoir fixés pendant quelques secondes il ouvrit la bouche :
« Hm. B'jour. »
Il s'était immédiatement replongé dans ce qu'il faisait, ses devoirs surement. Je savais pertinemment qu'il ne savait pas pourquoi j'étais là et qu'il n'était visiblement pas très heureux. Il fallait que j'enchaîne sur la conversation pour ne pas lui laisser le temps de se lasser mais cela s'avérait plus difficile que ce que j'avais imaginé. Je ravalais ma salive, rejetant tous mes principes et mes pensées pour enchaîner en improvisant totalement puisque je n'avais absolument pas prévu de me retrouver dans une telle situation.
« Ça va ? »
Si j'avais pu me frapper la tête contre la table immédiatement je l'aurais fait sans hésitation. Je le regardais, affublé d'un léger sourire en coin sur mon visage qui devait paraître tout à fait ridicule. Ses yeux exprimaient toute la perplexité que ma question suscita mais je lui étais reconnaissait qu'il réponde tout de même ne me laissant pas dans ma solitude et dans mon ridicule le plus complet.
« Oui. »
Simple, court et précis. Il ne voulait pas continuer la conversation puisque le 'et toi' que j'avais osé espérer manquait. Ma question ne méritait de toute façon pas plus de réponse. Je luttais encore contre mon envie de m'en aller sans plus de discours puisque cette conversation était plus qu'embarrassante pour moi et dieu sait que je déteste être dans ce genre de situation. Cependant je ne pouvais pas me résoudre à partir juste comme ça alors qu'il était enfin seul et que j’avais eu l’audace d’engager une conversation. Je remuais mes pensées à la recherche de quelque chose d'un peu plus élaboré à dire mais je piétinais malheureusement. Malgré les regards étonnés et suspicieux que j'imaginais sur moi, prenant une grande inspiration je repris, décidé à ne pas lâcher l'affaire. Il devait absolument savoir qui j'étais, ce que je valais pour avoir rien qu'une chance.
« Que fais-tu ? »
Un soupir de soulagement mêlé à de la crainte s'échappa de ma bouche légèrement ouverte. Mes yeux ne le quittait pas et suivaient inlassablement le moindre de ses gestes, les ancrant au plus profond de moi, et tentant de deviner ce qu'il allait advenir. J'étais persuadé évidemment que tout allait bien se poursuivre, ma confiance était comme toujours abusive. Il arqua un sourcil, visiblement il ne comprenait pas mon but, là où je voulais en venir et je sentais amplement qu'il n'était pas à l'aise face à moi. Finalement il s'interrompit dans ses activités, lâcha son stylo et planta ses yeux droit dans les miens, ce qui eut le don de me déstabiliser me faisant perdre une bonne dose de confiance que j'avais pourtant regagnée quelques instants auparavant. J'eus l'impression qu'il sondait toute ma personnalité et cette impression de mal à l'aise que j'avais alors acquise ne disparaissait pas et me collait à la peau. Je recommençais à triturer mes mains ensemble sous la table afin de relâcher mon stress.
« Je travaille … ça se voit pourtant non ? »
Il n'avait pas dit cela d'une voix froide comme on aurait pu le penser mais au contraire il prononça ces quelques mots d'un ton détaché presque insignifiant, comme si je ne valais rien et je devinais bien que c’était sa politesse et sa gentillesse qui l’avait poussé à répondre. Il s'apprêta à reprendre son activité mais se ravisa à mon plus grand étonnement.
« Que me veux-tu ? »
Que lui voulais-je ? Je le regardais d'un air dubitatif car je m'attendais à presque tout sauf à ça. Je restais pétrifié quelques instants afin de finalement me ressaisir. D'un ton sec et précis je lâchais un bref « rien » tout en m'en allant, bouillonnant de rage. Je prenais cette tentative comme un échec, et je ne comprenais pas ce que j'avais fait de mal pour recevoir une telle réplique qui m'avait bien plus qu'ébranlé. Je me sentais comme nauséeux, je désirais le haïr du plus profond de moi. Je n'avais jamais pris en compte une seule seconde qu'il pourrait me traiter tel quel. Je l'avais peut-être un peu trop idolâtré ces derniers jours, m'imaginant qu'il était parfait mais finalement la vérité me sautait aux yeux à présent. Néanmoins il était toujours présent dans mon esprit : impossible de le déloger sans même savoir pourquoi. Il m'avait pourtant humilié tel que presque personne ne l'avait fait, moi qui n'avais pas l'habitude d'accoster des gens ainsi cela me fit l'effet d'un véritable claque. Il fallait me l'avouer cela ne me poussait pas à faire à nouveau le premier pas vers une quelconque personne dans le futur.
***
Ses yeux croisèrent les miens, alors que nous nous rencontrions juste dans les couloirs par pur hasard, tandis que je détournais instantanément le regard sans demander mon reste. Je voulais lui montrer que je n'en avais rien à faire de lui et que l'incident d'il y a quelques jours n'était plus qu'un vague souvenir en bordure de ma mémoire. Néanmoins mes yeux ne se décollèrent pas totalement de lui et je pus apercevoir que son regard s'attarda un peu plus qu'à l'habituel sur moi. J'en fus troublé mais continuais ma marche comme si de rien n'était. J'eus envie de m'enfoncer dans un trou sous terre dans ma solitude car me trouver près de lui faisait jaillirent des choses que j'avais tant bien que mal tenté de refouler ces derniers jours. Je me sentais pitoyable de me retrouver dans cette position, pris dans un dilemme au milieu de mes émotions qui ne s'ordonnaient pas. Et je poursuivais ma route en l'évitant.
Ce regard m'obsédait et j'y pensais sans cesse presque persuadé que c'était un signe tandis que j'étais aussi presque sûr que ce n'était rien du tout sauf un regard curieux. Je bouillonnais encore, perdu entre mes contradictions. Je ne savais même pas quels étaient mes propres sentiments, était-ce uniquement une attirance passagère ou bien plus que cela ? Je m'efforçais de ne pas y penser puisque cela ne servait qu'à m'embrouiller inutilement. Et pourtant ces pensées revenaient inlassablement comme si je ne dirigeais pas réellement mon cerveau.
Ce regard me poursuivait tel un spectre que je retrouvais dès lors que je croisais sa présence. C'était comme une scène qui se répétait à chaque fois sans que je puisse en comprendre pleinement la part de réalité. J'étais comme à chaque fois hypnotisé et happé dans un monde d'illusions pour en ressortir directement après. Le temps passait ainsi entre mes espoirs et mes illusions que moi-même je réfutais sans cesse, sans pour autant arriver à démêler mes pensées. A chaque fois que je pensais faire un pas en avant dans un moment de lucidité, le lendemain tout se confondait et je revenais à mon point de départ dans la brume.
Au fil du temps ce petit rituel se perpétrait, je le fuyais et le poursuivais dans le même temps, mes yeux, à chaque fois que je le croisais, luttaient contre ma raison, immanquablement attiré par sa présence comme des aimants. Ce simple état de fait me donnait une raison de plus de me lever chaque matin, je pensais à lui régulièrement sans pourtant pouvoir mettre des mots sur cette pensée. Cela me provoquait une bouffée d'air, une échappatoire à ce monde lorsque que je me faisais toutes ces illusions. Ma vie se décentralisait peu à peu de moi pour aller vers quelqu'un autre. Pour une des premières fois, la perfection ne transparaissait plus par moi-même, je me sentais d'autant plus comme les autres, un individu parmi cette masse, rien qu'un personnage ordinaire.
Néanmoins au fur et à mesure que les jours défilaient, je sentais pertinemment que tout restait stable et que je n'avançais point vers lui, me contentant de le regarder de loin alors que j'espérais tellement plus. Noyé dans mes illusions, je me faisais des films à longueur de journée sans oser faire le moindre pas hors de ma pensée. Au début je dois dire que cela ne me dérangeait pas plus que cela, mais à présent je sentais que mes actions ne menaient nulles part, moi qui avait toujours un but dans quoi que ce soit. J'eus l'impression de changer brutalement et fatalement que ce soit au niveau de mon état d'esprit ou de mes actions. J'étais beaucoup moins concentré sur ce qui comptait avant plus que tout pour moi. Ce changement provoquait son lot de questions qui remuaient dans mon esprit sans pour autant trouver de réponses plausibles dans la plupart des cas. Et pourtant chaque soir je m'endormais, son image en tête. Je crois qu'à force je l'ai même totalement déformé, l'idéalisant bien plus que nécessaire et le prenant comme une sorte de référence et d'âme sœur parfaite. Le voyais-je alors réellement tel qu'il était ou n'était-ce que le fruit de mon imaginaire ?
Plus le temps passait et plus les films se fanaient en réalité, mais mes actions ne revinrent pas comme l'accoutumé, guidé par des buts insaisissables. Je crois que je tentais d'être le plus normal possible tout comme lui. J'avais même commencé à parler avec des gens de ma classe, à sortir de temps en temps avec eux et petit à petit ce sont devenu les premières personnes sur qui je pouvais compter. J'avais bel et bien évolué et cela ne me déplaisait pas. Mon esprit s'était ouvert et je voyais le monde autrement, la perfection n'étant plus mon principal but mais plus comme un idéal que je savais impossible à atteindre.
Finalement jamais plus je ne lui adressais la parole, me contentant de m'imprégner de ses gestes des que je le voyais sans pourtant le chercher. Je ne parlais jamais à personne de ce que je ressentais envers lui, pas même à ceux à qui j’avais su accorder une partie de ma confiance. Tout était trop abstrait et confus dans mon esprit pour pouvoir mettre des mots dessus, je croyais que cela allait détruire la magie de mes illusions et j'avais bien trop peur du regard des autres.
La fin d'année arriva bien plus vite que je ne le pensais, c'était donc les derniers jours que je le voyais et cela m'angoissait un peu. J'allais m'éloigner définitivement de celui considéré comme mon modèle. J'avais longtemps hésité à la possibilité d'aller lui parler, lui dire merci ou quelque chose qui puisse à nouveau attirer son attention sur moi, mais à quoi bon? Il ne comprendrait pas je pense, ce serait juste une chose futile pour lui et c'est ainsi que je gardais tout cela pour moi, bien au fond de moi comme une partie intégrante de ma personne. Ce garçon avec qui je n'avais jamais eu l'occasion d'être proche m'avait pourtant aidé d'une façon que même lui ne pourrait jamais s'imaginer. Il me semblait incontestable alors que je l'avais aimé, enfin j’avais pu me l’avouer mais à présent nos chemins se séparaient et c'est sans regret que je m'éloignais vers une nouvelle vie, une nouvelle école, de nouvelles personnes et enfin un nouveau départ tant redouté mais tant attendu à la fois. J'étais confiant en l'avenir et en ce qu'il me réservait car j’avais réussi à changer cette année-là et j’étais tout à fait satisfait de la personne que j’étais à présent puisque j’avais su gagner un peu de cette confiance en moi qui me manquait tant. J’étais alors confiant sur mon avenir qui ne pouvait que bien se dérouler.