[OS] Autodestruction

Nov 29, 2016 21:25

Autodestruction
3754 mots
angst - romance - yaoi



« Lorsque tu iras mieux tu partiras et tu reprendras ta propre vie là où tu l'avais laissée. Sans moi. »

C'est ce que tu m'as dit lorsque l'on a compris tous les deux dans quoi nous nous étions embarqués et que c'était quelque chose d'irréversible : nos lèvres s'étaient scellées. Tout d'abord doucement, intimidées par cette expérience nouvelle mais la passion les emporta très vite sur d'autres horizons. Innocent comme je l'étais j'avais acquiescé, pensant pouvoir faire face a ma vie une fois sorti d'ici, que ce n'était qu'un simple passage où je pourrais faire de choses qui n'auraient aucune conséquence pour ensuite tout oublier. Ce fut là ma grande erreur. Il me semble que ces quelques mois n'étaient qu'une fine parcelle de temps que je ne maitrisais absolument pas, comme si cela ne faisait même pas partie de ma propre vie.

J'en suis certain à présent que jamais je ne pourrais t'oublier : tu as marqué ma vie a jamais comme on tatoue d'un numéro un animal afin de le reconnaître à l'avenir. Certes ton image s'estompera au fur et à mesure, mais tu resteras comme une brume dans mon esprit. Tu m'as tatoué au plus profond de moi : je t'appartiens. C'est à tes côtés que j'étais le plus fort, fort comme je ne l'avais jamais été même en étant au plus bas. J'ai réussi à m'en sortir, à fuir cet endroit et retourner à une vie normale où je pensais bientôt naïvement que tu allais me rejoindre. J'hésite encore à vouloir oublier cette période dévastatrice de ma vie où à la considérer comme l'une des plus précieuses, évidemment ton image rode encore à chaque fois que j'y repense et je ne suis pas prêt de m'en débarrasser.

Mais je me morfonds à nouveau rien qu'en pensant à toi : tu as cet effet destructeur. Je vais replonger je le sais pertinemment, tu me manques horriblement, à un tel point que je ne pensais pas atteindre un jour : tel que celui que l'on décrit dans les livres et que l'on voit dans les films malgré que j'ai toujours pensé que c'était affreusement exagéré ... Les psychologues essayent de comprendre mon état de détresse, je crois qu'ils ont enfin compris que cela avait un rapport avec le centre, quelques suppositions viennent même t'incluant. Ils ne sont pas aussi cons que cela en fin de compte, faire tant d'années d'étude pour enfin remarquer quelque chose d'aussi insignifiant que cela. Sache cependant que jamais je ne leur dirais, à personne. Vu ma descente aux enfers fulgurante depuis ma sortie, ils hésitent même à me remettre dans ce centre mais tu n'y es plus : à quoi bon alors ? Notre secret doit être gardé, juste entre nous. J'aurais trop peur de violer ce lien qui nous uni en partageant cette expérience avec quelqu'un d'autre que toi, je n'y arriverais même pas de toute façon. Ton image est encore bien trop présente dans mon esprit et le raconter ne ferait que l'altérer un peu plus comme elle le fait d'elle-même chaque jour tel une roche usée par la mer revenant sans cesse sur elle pour la déformer.

Au plus bas tu as réussis a me faire revivre, j'espère avoir fait de même pour toi même si j'en doute. Tu paraissais tellement fort, tellement intouchable, tellement différent … Il m'arrivait même de me demander ce que tu faisais dans cet endroit. Certes je voyais tes défauts, je voyais ton incompréhension ton monde, ta tristesse mais je ne pouvais rien faire à part aller mieux pour te donner à toi aussi cette envie de t'en sortir, d'avoir une raison de vivre. Je me l'avoue à présent, mais t'avoir rencontré m'a autant tué que fait revivre , oui c'est ça : tu m'as aidé mais me sentir impuissant à un tel degré me faisait me sentir encore plus mal. J'aurais tellement voulu faire quelque chose, n'importe quoi mais je savais très bien que cela n'aurait aucun effet puisque j'avais moi-même connu des gens tentant d'en faire de même pour mon cas.

J'erre dans ma maison comme avant, sans but, j'ai recommencé à pleurer tous les soirs dans mon lit et je fais des insomnies comme avant : personne n'est là pour me serrer dans ses bras comme tu le faisais lorsque je m'écroulais. Personne n'est là pour me faire oublier ma solitude et me montrer à quel point le monde est magnifique. Personne n'est là pour me crier dessus lorsque je m'effondre et pour me placer devant un miroir pour me recentrer sur moi-même et me faire oublier le monde extérieur. J'avais espéré longtemps et encore maintenant que ces paroles n'étaient que du vent. Mais tu ne plaisantais pas et je me pensais si intouchable et ce sentiment était bien du à ta présence.

Comment toute cette histoire a-t-elle commencée ? Était-ce le jour ou je suis venu dans ce centre en t'y apercevant pour la première fois ? Je ne m'imaginais que cela finirait ainsi, loin de là, je pensais juste vivre un calvaire, à vrai dire c'était même comme une dernière chance pour moi de m'en sortir. Était-ce ce jour ou nous avons échangés ce premier baiser et ou tu m'as prononcé cette fameuse phrase qui résonne encore dans mon esprit ? Je ressens encore la chaleur de tes lèvres contre les miennes, de nos langues qui s'emmêlent dans une danse folle, de ton sourire qui réchauffe mon cœur tellement il m'est rare et précieux, de ta douce voix me murmurant au creux de mon cou que tu m'aimes juste avant de lier nos corps dans cet acte d'amour profond. Nous nous cachions, échangeant ces regards et ces sourires plein de sous-entendus que personne ne comprenaient. C'est cette sorte d'adrénaline précaire qui me motivait et m'aidait, je revivais enfin pour quelque chose, je me battais contre cette maladie qui m'avait consumée. Je me sentais fort, peu à peu je remontais la pente à l'aide de ces médicaments mais surtout grâce à toi. Tu sais ils m'en prescrivent de plus en plus fort, ils sentent que je replonge et que je ne tiendrais plus longtemps, ça les inquiète, mes parents aussi, mais je m'en fous totalement.

Je me demande encore comment tu as fait pour supporter la peine pour deux. Après tout tu étais toi aussi dépressif et je sais que tu es allé plus loin que moi. Tu as franchi cette limite que je me refusais, j'ai vu les marques qui étaient clairement profondes sur ton avant bras alors que je sentais monter la chaleur en moi et que tu enlevais ton haut penché contre mon corps brûlant de désir. Tu ne me l'as jamais dit et je n'ai jamais relevé ce que j'avais vu face à toi : tu te serais énervé et c'était la dernière chose au monde que je désirais. Tu savais aussi pertinemment que je sortirais de là bien plus vite que toi et qu'alors il faudrait que je refasse ma vie, tu as cru bon que tu n'en fasses plus parti. Est-ce vraiment la bonne solution ? Comment as-tu pu choisir pour deux ? Je fais aussi partie de l'histoire et tu as du l'oublier, as-tu vraiment cru que j'allais m'en sortir de cette façon ?

Je m'inquiète pour toi tu le sais ? Comment as-tu fait pour me faire remonter cette pente alors que toi même était en bas ? Tu savais pertinemment que j'allais de mieux en mieux, de jour en jour, d'étreintes en étreintes et enfin de baisers en baisers. Tandis que je ne remarquais jamais ta peine. Rien que pour cela je me bats encore aujourd'hui, pour ne pas que tes efforts soient vains et pour ne pas oublier ta présence, pour conserver cette part de toi en moi et je suis certain maintenant que tu savais très bien que je tournerais ainsi. Mais la frontière avec la dépression est facile à franchir. Et je pense a toi. Et je ne sais même plus si cela me fait du bien comme avant. Je crois que cela me détruit. Je ne sais plus rien. Tout s'embrouille et je ne me reconnais plus.

Trois mois. Trois pauvres mois dans ma pauvre vie. Trois pauvres mois que je pensais allaient être l'enfer mais qui s'avérèrent être le paradis. Trois mois coupés du monde, coupés de tout, enfermés dans ce centre avec quelques autres adolescents et ces gens, soit-disant médecins, psychologues ou je ne sais quoi d'autre, pensant pouvoir nous sauver et nous aider. Même les médicaments sont plus efficaces qu'eux, s'en rendent-il seulement compte ? Maintenant que j'y repense nous ne nous étions jamais rapprochés plus que cela des autres jeunes. Ils reconnaissaient cette bulle autour de nous et personne ne ressentait le besoin de s'en approcher, nous laissant dans ce cocon protecteur. Nous ne nous en étions jamais plaint. Les psychologues m'ont souvent posé des questions concernant notre relation et j'ai toujours affirmé avec le maximum de conviction que tu étais mon ami. Ce mot renfermait tellement de choses pour moi.

C'est interdit, contre la norme. Mais qu'est-ce que la norme lorsque la vie ne tient qu'à un fil et que notre vie n'est qu'errance. Deux hommes qui s'aiment ce n'est pas commun n'est-ce pas ? Mais tu n'en avais rien a faire. Je le voyais dans ton regard décidé juste avant que nos lèvres ne se cherchent encore et encore. Tu m'as fait découvrir quelque chose de totalement nouveau pour moi et j'avais cependant hésité au départ de notre relation mais cela n'a pas duré longtemps, ton charme envoutant ne me laissait aucune pitié. Les papillons frétillants dans mon ventre s'intensifiant à ta présence que j'avais très vite compris que résister ne me rendrait les choses que plus difficiles alors autant céder à cette tentation inévitable et enivrante. Je suis à présent plus sur que personne que c'était l'amour tel que l'on décrit dans les livres, le côté tragique surtout et réel en plus.

Tu voulais juste garder ce secret entre nous, apportant cette dose d'adrénaline telle une drogue indispensable à notre relation. Tu connaissais les conséquences si un jour les infirmiers nous avaient découverts. Ils nous auraient surveillés et peut être même séparés. C'était inconcevable pour moi alors je me faisais et je savourais chaque instant passé a tes côtés. Était-ce la même chose pour tout ? Était-ce aussi indispensable que tu l'es pour moi ? Penses-tu a moi aussi souvent que je pense a toi ? «Je t'aime.» Tu me l'as tellement dit que j'en viens à en douter. Tu me fais souffrir autant que tu m'as rendu heureux. Je n'imagine plus ma vie sans toi, tu en fais partie à présent et tu dois prendre tes responsabilités. Je suis prêt à tout pour toi, tu le sais ? Je me sens souillé d'avoir été laissé seul ainsi n'ayant que mes souvenirs comme compagnie. Je me sens honteux d'avoir cru chacune de tes paroles et de t'avoir suivi aveuglément.

Je suis revenu au centre juste après ma sortie : dès que j'ai pu, tu n'étais déjà plus la. Ils m'ont dit que tu étais rentré chez toi sans qu'ils aient pu faire quoi que ce soit et que de toute façon cela faisait trop longtemps qu'il était dans ce centre, te garder n'aurait servi à rien. J'ai commencé à traîner dans le quartier où tu m'as dit habiter. J'ai même commencé à interroger les gens sur toi, ils m'ont dit ne pas te connaître. Mon cœur s'est déchiqueté. Tu aurais osé me mentir ? Aussi facilement que cela en me regardant droit dans les yeux tout au long de ces trois mois ? Je ne veux pas me l'avouer par peur de me détruire encore plus et il m'arrive encore de me dire que ce qu'une piètre illusion.

Je ne crois plus personne maintenant, plus personne n'a ma confiance. Mes amis le remarquent bien, si je peux encore seulement les appeler ainsi. Je suis retourné au lycée. Les gens ne sont même pas souciés des trois derniers mois ou j'étais absent, moi qui me souciait tant de leurs regards, tu me l'avais pourtant dit qu'ils n'en auraient rien à faire. Tu avais raison encore une fois. Je reste seul le plus possible, je déçois beaucoup d'anciennes connaissances mais je m'en fous éperdument, il n'y a que toi dans mon esprit. Je n'arrive déjà plus à travailler et je vois bien les regards attristés des professeurs qui pensaient que je m'en était sorti une fois pour de bon.

Je te hais de m'avoir fait remonter la pente et de m'avoir abandonné ensuite. J'en arrive même à imaginer ma vie si je ne t'avais pas rencontré, serais-je là où j'en suis maintenant ? Non certainement pas. Tu n'avais pas le droit. Tu es cruel. Si tu avais été là tu serais en train de me dire que tu m'avais prévenu dès le début de notre histoire si je peux l'appeler ainsi. Je n'ose plus utiliser certains mots de peur de plus croire en mes propres paroles et de me convaincre de choses autant les vraies que les fausses. Je fais des choses incongrues pour te retrouver, tout mon être te réclame. Je suis même allé voir la police. Tu me fais perdre mes moyens, les peu que j'ai. J'espère toujours un jour recevoir un de tes appels et je m'imagine cent fois te répondre en larmes de me revenir, que tu m'es indispensable et que je t'aime du plus profond de mon être. Je suis allé plusieurs fois à ton lycée, ou du moins celui que tu m'avais indiqué. Personne ne te connait. Un jour il m'est venu l'idée que tu en sois venu à mentir sur ton propre nom pour m'éviter au final. Pourquoi ? Sans cesse ce mot qui revient. Je ne comprends pas. Je ne veux pas comprendre de peur de ce que je pourrais découvrir et de toute ton imposture et tes mensonges alors je reste cloitré dans mon petit monde dépressif , bourré de médicaments et persuadé de choses que je sais pertinemment fausses. Est-ce une façon de vivre ? Je ne sais même plus ce que signifie vivre … Vivre est-ce pleurer toute la nuit à n'en plus dormir tout en ne croyant plus à l'avenir ? Est-ce être entre tes bras, savourant ton étreinte dans un monde qui n'a presque rien de réel coupé de l'extérieur ?

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Un jour pourtant sans que je ne m'y attende le moins du monde, tu es revenu. Revenu juste comme ça sans me prévenir. Tu as frappé à ma porte, c'est ma mère qui t'a ouvert et qui a de suite compris que c'était une visite pour moi en m'appelant. Elle t'avait déjà vu précédemment au centre et savait que je tenais beaucoup à toi, elle n'avait jamais posé de questions quand à ta disparation et je l'en remerciais d'ailleurs grandement, je n'aurais pas supporté. Mais je suppose que son instinct maternel lui avait soufflé que cela avait un rapport avec mon mal-être apparent. Je me souviens avoir traîné lassement en descendant les escaliers, j'étais habitué à ces visites de gens hypocrites venant me féliciter d'aller mieux et d'être enfin sorti de ce centre. Je t'ai aperçu. Cela faisait déjà six mois que je ne t'avais pas vu, mais pour rien au monde je n'aurais pu passer à côté de toi sans te reconnaître. Tu étais encore plus beau qu'avant, tu as gagné en maturité : cela se voit dans ton regard et dans ta nouvelle coupe de cheveux mais aussi dans ton corps qui s'est largement affirmé.

J'aurais du te sauter dessus, t'embrasser comme je l'avais imaginé tant de fois. Mais je restais bloqué ainsi avec ce regard froid. Tu prononçai mon nom dans un chuchotement que j'ignorais et choisis de hurler d'un ton agressif. "Qu'est-ce que tu fous la ?" Je crois qu'à cet instant tu as remarque ma détresse en fonçant sur moi tandis que je m'écroulais pour me prendre dans tes bras encore plus forts qu'avant. Tu m'intimais de me lever pour que l'on puisse parler plus tranquillement dans ma chambre mais je ne t'écoutais pas pleurant à chaudes larmes trop sonné pour trouver la moindre réplique.

Ma mère accourut, alertée par mon précédent cri de détresse et demanda presque agressive ce que tu faisais. Tu finis de monter les escaliers pour monter dans ma chambre que tu trouvais du premier coup, la chance te souriait toujours. Elle allait partir à ta suite, choquée par ton comportement insolent, tu sais qu'elle m'a bien éduquée et qu'elle a horreur de ce genre de comportement, mais je calmais le jeu en lui demandant le plus calmement possible de me laisser régler la situation et de ne pas intervenir. Elle a été compréhensive et je suis parti dans ma chambre à ta suite pour te rejoindre encore perdu dans des questions qui surgissaient à une vitesse hallucinante dans ma tête. Mon esprit était tellement confus à cet instant je ne savais plus que faire et comment réagir. Cette situation que j'avais tant imaginée je la redoutais à présent et je me retrouvais dépourvu de mes moyens comme pris au piège.

Tu pris finalement les devants en me prenant dans tes bras tout en me serrant le plus fort possible contre toi. Je ne rejetais pas ton étreinte me contentant de subir l'action et de profiter de ta chaleur corporelle. Tu murmurais une longue tirade d'excuse que je ne pris même pas la peine d'écouter, trop méfiant. Je me connaissais, j'étais capable de succomber en un instant face à tes paroles trop persuasives, malgré tout j'avais appris de ma naïveté. Tu tentais désespérément de lier à nouveau ces lèvres qui avaient été si longtemps séparés mais je te repoussais. Je n'étais pas encore prêt. Tu revenais ainsi sans aucun scrupules alors que tu m'avais presque brisé après m'avoir sorti de l'enfer. Je te regardais avec ce regard implorant, il me fallait des explications. Tu ne pouvais pas tout simplement revenir ainsi et faire comme si de rien n'était après six mois, six mois à attendre tout en déprimant c'est long. Tu m'as expliqué que tu pensais pouvoir me sauver en agissant de cette façon. Je me méfiais de chacune de tes paroles mais très vite ma raison m'abandonna au profit de ma naïveté, je me haïssais à cet instant-là de succomber à mes pulsions aussi aisément. Je te croyais à nouveau et je buvais tes paroles avidement comme si ma vie en dépendait, cela faisait si longtemps que j'avais eu besoin de cela et la confiance en moi remonta d'une traite. Je pensais à nouveau pouvoir m'en sortir rien qu'avec ta présence près de la mienne.

Tu me disais avoir fait cela pour mon bien que tu pensais que c'était le meilleur à faire dans cette situation. Tu m'as finalement avoué m'avoir menti sur toute ta vie. Sur ton nom, tes parents, ton adresse ... Je t'en voulais. Tu t'excusais, tu n'arrêtais pas, tu m'as que je te manquais et tu as finis par me dire que tu m'aimais. Là j'ai tout arrêté, c'est en était trop. Je me suis desserré de ton étreinte et me suis éloigné de toi en me jetant presque à l'autre bout du lit, te toisant d'un regard noir plein de reproches. Revenir après six mois et me balancer tout cela ainsi, c'était trop facile face à la peine et le désespoir que j'avais ressenti. Trop de sentiments, de pensées, de questions m'assaillaient et m'en dépêtrer relevait du domaine de l'impossible.

Comment pouvais-je d'un coup faire face à tout cela ? Je n'étais plus un gamin, cette histoire avait au moins aspect positif : j'avais grandi, la maturité m'avait pris d'assaut. Tu me demandais si tu pouvais dormir là, j'acquiesçais perdu dans mes pensées tandis que tu retirais tes chaussures et tes habits pour te retrouver en boxer et te faufiler sous les draps. Je ne mis pas longtemps a te rejoindre, j'enlevais déjà mes habits et te rejoignais dans le lit. Tu avais encore ce pouvoir d'attirance énorme envers moi et je me maudissais de réagir comme cela mais laissais tout de même les choses se dérouler ainsi, trop perdu pour comprendre la situation ou même y réfléchir. Je n'avais plus la force de résister, six mois à espérer, à attendre, à me haïr, à replonger ... Tu pleurais. Je me doutais que venir me trouver devait avoir été un réel défi pour toi.

Je me contentais de te regarder pleurer dans mes draps ne tentant même pas de te cacher mais juste en les laissant couler. Je t'ignorais royalement tout en me penchant encore plus sur les révélations qui avaient eues lieu un peu plus tôt et mettant ainsi de l'ordre dans mes idées. Tu étais beau et perturbais ma réflexion. Au bout d'un temps incalculable je finis par céder à ton charme. À ton être frêle qui m'appelait silencieusement, secoué encore de quelques sanglots qui s'étaient néanmoins amoindris. Je me rapprochais de toi jusqu'à ce que nos deux corps sont entièrement collés et que nous jambes s'entremêlent comme elles le faisaient avant. Avant, c'était un mot banal, si simple mais qui pouvait tellement signifier dans certaines situations. Je me rapprochais encore plus tandis que mes anciens souvenirs refluaient. Je ne pouvais décidément pas te résister, j'étais trop faible et c'était là un de mes plus grand défaut, surtout face à toi.

À présent je caressais ton visage, te retirant tes mèches brunes qui barraient tes yeux mouillés et rouges. J'exerçais une légère pression sur tes lèvres jusqu'à ce que finalement je cède et que les miennes viennent rejoindre les tiennes qui m'attiraient irrésistiblement. Je sentis que tu te reprenais peu à peu tes esprits puisque ta bouche s'entrouvrit permettant à nos deux langues de se rejoindre comme elles le faisaient avant. Entre deux souffles tu me murmurais que tu m'aimais , que tu étais tellement heureux de me retrouver et que je t'avais terriblement manqué. Je t'avais enfin retrouvé et je sentis une immense bouffe de chaleur prendre tout mon corps, je ne t'écoutais cependant toujours pas : chaque chose en son temps. Tout paraissait possible à nouveau, nous étions ensemble invincibles face à la vie et à tous les obstacles qu'elle pourrait encore s'amuser à mettre en travers de nos chemins qui seraient liés pour un long moment encore, j'en étais persuadé. Mais être persuadé ne suffisait pas et ne garantissait rien, au contraire.

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