Des Blattes et Rats, si On...

Apr 26, 2005 22:51

En un sens, l'ennui et l'état dépressif, le vide, sont une sorte de regard singulièrement détaché sur ce qui forme l'activité, la passion et la vivacité.

Qui appeler ?
Qui voir ?
Que voir ?
Qu'écouter ?
Que manger ?
Que boire ?
A quelle heure ?
Jusqu'à quand ?
Combien de fois ?
Combien de temps ?
Combien d'argent ?
Et la liste est longue de questions inutiles, avec ou sans réponse, ineptes à toute construction, que je me pose trop souvent, à toute heure du jour et parfois de la nuit, pion extrêmement maléable d'un système huilé, à la structure complexe : le mien. Mon contrôle est total sur ma personne, que je livre sans attention à un environnement hostile, éructant, merveilleux de densité, sauvage et lumineux.

Je ne cherche en vain dans les visages graciles des demoiselles parisiennes, dans les regards pétris de nullité, de tendresse ou de vie, qu'une forme meilleure pour ma personne. Il n'est pas question d'égoïsme ici, peut-être d'égocentrisme en effet. Ma frustration sexuelle se mue en persuasion d'inutilité, verso d'une exigeance mal placée. J'attends bêtement une Evidence, l'Evidence. "Elle". Je m'en approche. Encore quelques mois. Quelques mois. Quelques mois plus tard, une fois construit, je pourrai l'accueillir dans toute ma force, virilité structurée.
C'est très étrange cette sensation d'avoir été marié dans une autre vie, ce grain de beauté sur mon annulaire gauche - cette évidence sourde, cet écho.

Je ne crois pas une seconde aux "c'est comme ça", "ça arrive", "je prends les choses comme elles viennent". Ou plutôt oui concernant les choses comme elles viennent, puisqu'elles viennent. Mais les Circonstances, ça, là... baaah. Les Circonstances... les circonstances sont la forme que toute civilisation moderne (occidentale ?) veut donner à Dieu, ou plutôt ce qu'elle en a fait, donc.
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