Les cinq premières minutes- Défi "C'est pour un cliché!"

Dec 31, 2008 01:43



Titre : Les cinq premières minutes

Défi- C’est pour un cliché !

Prompt n°36 : Playboy et sa voisine/employée la plus sérieuse.

Pairing n°46: Cornelius Warrington/Padma Patil.

Genre : Romance, Humour

Rating : G


Tactique n°5- Montrer ses compétences

-Monsieur Warrington !

Padma avait le souffle court, les yeux brillants.

-Oui, Miss Patil ?

Tant de formalité lui pesait, mais s’il n’y avait que cela pour la rendre heureuse…

-J’ai quelque chose à vous montrer.

Il la suivit dans son laboratoire.

Avec une excitation contenue, Padma déclara que les premiers tests étaient « encourageants ».

Ce qui signifiait, dans le langage scientifique, que l’affaire était dans le sac, traduisit instantanément Cornelius.

-Félicitations, Miss Patil ! Nous allons devoir monter un dossier auprès du service en charge des brevets, commencer les projections de marché, énuméra Cornelius.

-Non ! cria Padma. Attendez d’abord les vérifications. Nous ne pouvons pas être sûrs tant que nous n’avons pas refait les tests une seconde fois. Il faut toujours vérifier au moins une seconde fois !

Trois mois plus tard…

Padma était pensive. Cornelius s’en aperçut :

-Tout s’est bien passé, observa-t-il.

-Je sais, répondit Padma. Elle hésita un instant, puis se tourna vers Cornelius :

Vous avez été brillant.

-N’ayez pas l’air si étonnée, badina à moitié CCB.

-Je le suis pourtant. Je vous ai peut-être sous-estimé. Lorsque je vous ai vu pour la première fois, vous étiez tellement…

-…Séduisant ?

Padma eut un soupir agacé :

-Vous étiez la caricature du play-boy impénitent sans cervelle. Mais aujourd’hui, devant les actionnaires, vous étiez différent.

Un sourire illumina son visage.

-Jamais je n’aurais imaginé vous voir si passionné. Merci d’avoir défendu mon travail ainsi.

Cornelius haussa les épaules, tentant de dissimuler sa satisfaction :

-Nul besoin de me remercier. C’est mon job.

Tactique n°6- Demander conseil à ses potes

Une coupe de champagne à la main, Cornelius discutait avec ses deux meilleurs amis : Terrence Higgs, dit « Gueule d’Ange »  et Adrian Pucey, dit « le Suave ». Cornelius lui-même était connu sous le surnom de « Beau Gosse ».

-Franchement CCB, tu compliques trop les choses avec tes tactiques et tes plans d’attaque, persiflait Adrian Pucey. Reste naturel ! Sois toi-même, et elle tombera dans tes bras.

Terrence et Cornelius froncèrent les sourcils de concert. Rester naturel ! Adrian en avait de bonnes ! Mais que pouvait-il connaître, le Suave, aux tourments des individus normaux. Lui n’avait jamais eu à lutter avec des gels collants car ses cheveux châtains étaient naturellement souples et brillants. Il n’avait pas étudié ses expressions dans le miroir, lui dont les yeux verts et le sourire en coin suffisaient à faire accélérer le tempo des battements de cœur des femmes qui croisaient son chemin.

Terrence était grave :

-CCB, prends garde ! Tu sembles mordu.

Adrian renchérit :

-Comme un papillon attiré par la lumière, tu voles autour de cette flamme au risque de te brûler les ailes…

Terrence et Cornelius grimacèrent. Adrian était sujet à des envolées lyriques qui, si elles ravissaient l’élément féminin du public, donnaient des sueurs froides aux mâles peu férus de poésie qu’ils étaient.

-Bref, reprit Terrence, si elle était…LA fille ?

Cornelius en resta comme deux ronds de flanc. LA fille était un élément mythique chez les play-boys. Après que vous ayez rencontré LA fille, vous rentriez dans le rang, vous disiez adieu à votre vie d’insouciance et aux plaisirs de la jeunesse.

Padma Patil était-elle ce monstre effroyable ?

-Là voilà, souffla Cornelius alors que Padma faisait son entrée, magnifique dans un sari bleu

sombre rebrodé d’argent.

-Elle est jolie, apprécia Terrence. Mais était-ce sage d’inviter Marcus Flint et Roger Davies ?

Roger, dit « Langue de Velours », et Marcus Flint, dit « l’Intense  » tendaient à convoiter les mêmes demoiselles que note trio.

Cornelius se sentit blêmir.

-Tu es pris, remarqua Adrian, avant que son regard n’accroche celui de la jeune femme qui accompagnait Padma.

-Lequel est Cornelius ? chuchota Mandy.

Padma le lui indiqua.

-Il fait des efforts incroyables pour feindre de ne pas te voir, nota Mandy. C’est bon signe, s’il t’intéresse.

-Il ne m’intéresse pas, rougit Padma.

Mais Mandy avait un autre sujet de préoccupation.

-Padma, sois honnête : est-ce que quelque chose cloche chez moi ?

Padma regarda son amie, ses cheveux bruns relevés en chignon, son visage anxieux- elle détestait ce genre de soirées-, la robe noire qu’elle lui avait choisie.

-Tu es très bien comme tu es, pourquoi ?

-Alors pourquoi l’ami de ton patron me dévisage-t-il comme si j’étais complètement hors de mon élément ici ? Ce que je suis, certes, mais il n’a pas besoin de me le faire sentir…

Padma cessa d’écouter Mandy et se concentra sur le groupe de CCB. En effet, Adrian Pucey dévorait Mandy des yeux, mais pas d’un air dégoûté, bien au contraire.

La première fois qu’Adrian vit Mandy, il fut incapable de former une pensée cohérente. Tout ce qu’il savait, c’était que son regard avait accroché le sien, et qu’au seul éclat de ses yeux sombres, il avait eu l’impression de recevoir un coup au plexus solaire. Et plus il tentait de rompre le charme, moins il pouvait s’empêcher de la regarder, comme mu par un sortilège d’attraction.

La première impression que Mandy eut d’Adrian ne fut pas complètement identique :

-Je vais rentrer, dit-elle en agrippant le bras de Padma. Il me fixe, n’est-ce pas ? Je sens son regard vriller mes omoplates. Padma, prends garde à toi. L’ami de CCB semble un peu dérangé.

Tactique n°7- Laisser faire les parents

Pourquoi ses parents l’avaient-ils invitée à la soirée qu’ils donnaient au manoir Warrington pour fêter le Nouvel An ? Que soupçonnaient-ils ? Qu’avaient-ils deviné ?

Cornelius avait décidé d’avouer ses sentiments à Padma, mais cette dernière était toujours si réservée qu’il ignorait s’il avait progressé dans son estime et dans son cœur.

Et elle était là, au manoir. Il l’avait aperçue dix minutes auparavant, et il s’était aussitôt dissimulé derrière une sculpture de glace ayant la forme d’un renne (importé tout exprès de Finlande. Ne demandez pas pourquoi, Madame Janet Warrington avait des idées bien arrêtées sur la déco).

Du coin de l’œil, Padma vit Cornelius plonger derrière un renne translucide. S’il croyait lui échapper… Elle regarda le plafond…et y trouva une réponse.

-Warrington ! appela-t-elle d’une voix impérieuse.

Cornelius fut auprès d’elle en quelques secondes.

-Padma ?

Elle baissa les yeux.

-J’étais coincée, je n’ai pas réfléchi…

-Coincée ? Comment…

Cornelius s’interrompit. Il leva les yeux au ciel, et ce qu’il y vit confirma ses craintes.

Sa mère et son goût pour les guis enchantés…

-Est-ce que cela veut dire... que je dois vous embrasser ?

Padma se retint de hurler.

-C’est le seul moyen de nous débloquer, expliqua-t-elle avec condescendance.

-Attendez un peu ! s’exclama soudain Cornelius. Vous m’avez appelé ! Votre premier réflexe a été de m’appeler, moi, et pas quelqu’un d’autre !

Padma devint cramoisie :

-Je n’ai pas réfléchi ! J’ai appelé le premier nom qui me passait par la tête !

-Lapsus révélateur, chantonna Cornelius.

-Goujat !

Il eut soudain l’air inquiet :

-Je…Cela ne vous pose pas de problème si je vous embrasse ?

Padma comprit qu’il avait besoin d’encouragement :

-Plutôt vous qu’un autre, murmura-t-elle.

Cornelius eut un sourire, un vrai celui-là. Pas l’un de ceux perfectionné devant le miroir.

Il se pencha vers elle, timidement presque. Ses lèvres effleurèrent les siennes doucement, quelques secondes avant de s’écarter à regret, mais Cornelius ne voulait pas profiter de la situation et gâcher l’opinion qu’elle avait de lui.

Il y avait des moments où il trouvait vraiment nul d’être un gentleman.

Il s’éclaircit la gorge :

-Bien, je crois que nous sommes débloqués.

Padma haussa un sourcil :

-Vous croyez ou vous êtes sûrs ?

Cornelius hésita :

-Je ne comprends pas…

-Je ne vous ai donc rien appris ? Il faut toujours vérifier au moins une seconde fois.

Une étincelle qui ne prédisait rien de bon dans les yeux, Padma agrippa fermement Cornelius par les revers de sa veste, et l’embrassa pour de bon.

Lorsqu’ils se séparèrent, un Cornelius rayonnant murmura :

-Au moins une seconde fois…Il n’y a donc pas de limites établies au nombre de vérifications à effectuer.

Padma se rendit à la logique irréfutable de ses arguments.

Janet Warrington passait un excellent réveillon. Elle était d’autant plus ravie par le placement des guis enchantés qu’elle avait surpris la jeune Padma Patil marcher délibérément sous l’un d’entre eux avant d’appeler Cornelius à l’aide. L’esprit de décision de la jeune femme lui plaisait.

Oui, elle s’entendrait bien avec sa belle-fille.

Tactique n°8- Oublier les tactiques

Minuit sonna et l’on se souhaita bonne année.

Dans le brouhaha général, un couple enlacé resta silencieux, savourant les cinq premières minutes d’une nouvelle année.

Ce n’était plus un play-boy et son employée la plus sérieuse.

C’était juste Padma et Cornelius. Et c’était tout ce qu’ils aspiraient à être.

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