Titre : Un métier difficile
Auteur : Aylala
Personnages : La Grosse Dame, Albus Dumbledore, Neville Londubat
Catégorie : Sorcier du mois " La Grosse Dame"
Rating : G
Un métier difficile
- « Non vraiment professeur ! Cette fois je n’en peux plus ! »
Albus Dumbledore esquissa un faible sourire et regarda par-dessus ses lunettes en forme de demi-lunes d’un air amusé. Le pompom de son bonnet de nuit lui chatouillait l’oreille et le froid glaciale des dalles en pierres transperçait l’épaisseur pourtant honorable de ses chaussons. Tous les cinq ou six ans environ, cette même scène se reproduisait. Il avait finit par en prendre l’habitude.
- « Voyons Milady, cela ne peut pas être aussi terrible que vous le dites » lui répondit-il d’une voix calme et posée.
- « Pas aussi terrible !!!! Mais ils sont de pire en pire au fil des ans ! Par Merlin on croirait que plus aucun de ses enfants ne respectent le règlement ! »
Du haut de son tableau, la Grosse Dame avait l’air parfaitement indignée. Ses mains cramponnaient son cadre et plus que jamais sa voix montait dans les aigus.
- « Puis-je me permettre de vous rappeler, chère madame, que c’est vous-même qui jadis avez voulu occuper le rôle de chaperonne de Gryffondor ? » souffla Dumbledore.
- « Mais je m’en souviens parfaitement ! Mais à l’époque, les jeunes gens avaient le sens des convenances et respectaient mon sommeil Albus ! »
Dumbledore se contenta d’hocher la tête d’un air poli.
- « Je leur ai demandé à tous ! Le gardien de Pouffsouffle n’a jamais eu tant de problème ! La statue de Serdaigle ne dort pas et en ce qui concerne la maison de Serpentard… Il semblerait qu’elle soit elle aussi bien plus épargnée ! Quand j’ai postulée, je ne savais pas que cela me gâterais tant la santé, Albus ! Car cela gâte ma santé ! Etre réveillée à toute heure par des jeunes gens gouvernés par leurs hormones ! J’ai été trop gentille de les laisser faire ! La petite Prewett qui me promettait de nettoyer mon cadre ! Comme j’ai été faible ! Et ces quatre insupportables garçons et leur cape d’invisibilité ! Je pensais pourtant qu’il n’y aurait jamais pire qu’eux ! Mais voilà revenir un Potter qui n’en finit pas de sortir la nuit avec ses amis ! Sans parler des amoureux de la petite Weasley, de ceux qui semblent avoir oubliez le couvre-feu et ceux qui semble avoir oublié tout simplement leur mot de… »
- « Très bien, très bien, très bien ! » la coupa Dumbledore d’un air amusé « La situation est parfaitement claire. »
- « Il faut que cela cesse Albus , sinon… Sinon je crains fort de tomber malade et de ne plus être en état de faire quoique ce soit ! D’ailleurs la fatigue et le stress ont considérablement abimés mon si joli timbre ! Voilà des mois que mon vibrato ne brise plus aucun cristal… »
- « Voilà qui est fâcheux Milady, très fâcheux… » souffla alors Dumbledore sans parvenir complètement à masquer son sourire « Mais je crois que vous vous sous-estimez ma chère… »
- « Oh non Albus, je suis à bout… »
- « Milady, je vous en prie ! Une femme aussi forte et vigoureuse que vous ne peut pas baisser les bras si facilement ! Cela fait des années que vous occupez ce poste, et que vous vous en sortez superbement bien ! Souvenez-vous tout de même que vous avez survécu à Sirius Black alors qu’il tenter d’entrée et que vous lui avez barré la route… Non Milady… Je sais que vous avez encore de longues années de bons travaux encore devant vous… Et dans peu de temps, lorsque vous aurez repris le dessus, je suis certain que vous nous… ravirez les oreilles de vos charmantes mélodies… »
Rougissante, la Grosse Dame baissa les yeux.
- « Pensez-vous ce que vous dîtes Albus ? »
- « Jusqu’à la moindre virgule, Madame ! » lui assura-t-il galamment.
- « Bon et bien dans ce cas, je vais peut être réfléchir encore un peu à ma décision de prendre ma retraite… »
- « Voilà une bonne chose Milady… »
- « Mais je ne veux plus être importuné la nuit ! »
- « Je ferais passer le mot à Minerva qui préviendra les élèves de sa maison… »
- « Je serais intransigeante ! »
- « Comme vous l’avez toujours été » souffla Dumbledore dans un sourire
- « On ne m’y reprendra plus ! »
- « C’est certain ! »
- « Et maintenant, je vais aller me coucher ! Avez-vous entendu Mr Londubat ? Plus question d’oublier votre mot de passe à l’avenir je ne céderais pas ! »
Dumbledore regarda alors d’un air amusé le pauvre Neville qui serrait sa robe de chambre aussi fort que possible et fixait la Grosse Dame encore tout stupéfait de la crise de colère qu’il avait déclenchée en ne faisant rien de plus ni de moins que ce qu’il faisait d’habitude.
Il hocha la tête et tandis que le portrait pivotait pour lui ouvrir le passage, Albus en profita pour glisser à son oreille.
- « Ne cherchez jamais à comprendre les femmes mon garçons, encore moins les artistes… Dans les prochains jours, quand vous oublierez le mot de passe… Venez plutôt me voir et nous verrons ce que nous pourrons faire… »
L’adolescent hocha la tête avec ferveur et entra dans sa Salle Commune sans demander son reste. La Grosse Dame se referma sur lui d’un geste vif.
- « Par Merlin, je dois être celle dans ce château qui a le travail le plus difficile ! » se plaignit-elle.
- « Assurément Madame » répondit Albus en la saluant d’un hochement de tête « Assurément… »