Titre : Gangs of Cats
Auteur :
nikita_lann Personnages : Pattenrond/Fenêtre - Gouttière - Litière - le Barbare aux mains d'argents...
Catégorie : Croisade "Pattenrond, Du sang sur mes mains pattes"
Rating : K+ ( attendez la violence... est extrême dans la rue ! cachez les yeux des plus jeunes =))
Disclaimer : JKR Merciii =) Et Scorsese, je vous ai emprunté rapidement l'idée du titre... que j'ai remanié à ma sauce.
Note de l’auteur : Un deuxième pitit OS, un peu moins petit que le précédent. J'essaye de reconstruire la jeunesse de Pattenrond... avant qu'il soit ce pauvre matou rejeté dans une ménagerie magique... Je me prend d'affection pour un chat et je suis en train de lui imaginer une vie, chers amis, je crois qu'il faut contacter Sainte Mangouste d'urgence... !
Bonne lecture... j'espère... comme d'habitude...
Gangs of Cats
La rue est dangereuse. Vivre à la rue est dangereux. On risque les bagarres de gangs, les agressions à patte armée, les vols, la discrimination, les duels ou même les règlements de compte !
Fenêtre vivait dans la rue depuis un an déjà. Sa mère l'avait enfin laissé vadrouiller seul, et était partie donner naissance à une nouvelle portée de petits chatons tout curieux. Preuve en était de son nom, qu'il s'était attribué après avoir décidé que ce que la patte bizarre d'une des créature immense - communément nommée Barbare - montrait serait son nouveau but. Elle avait marmonné un patois inconnu... quelque chose comme "yforéparezlafenêtrechowie", et après avoir longuement hésité entre "fenêtre" et "chowie", le jeune chat avait jugé que Fenêtre était un patronyme qui avait un certain panache. Dire que Fenêtre parcourait les rues, prêts à terasser tous les rats qui passeraient par là, était tout simplement d'une classe absolue. Et cela lui permettait de ne pas perdre de vue que "fenêtre" serait son nouveau idéal de vie : vivre au chaud, dans cette sorte de salle immense que ce Barbare avait désigné à travers les carreaux de verre.
Le museau haut, les moustaches pimpantes de vitalité, le pas gai et sautillant, Fenêtre paradait, farouchement prêt à se défendre si un inconscient venait lui chercher des ennuis. Fenêtre était encore une idéaliste insouciant, que sa nouvelle liberté galvanisait quelque peu.
Il pivota au coin d'une ruelle, la queue ondulant dans son dos, exposant à tous son pelage roux et soyeux. Pour sa première exhibition, il avait tenu à sembler propre, histoire d'asseoir sa réputation.
Il s'avéra qu'il aurait mieux fallu qu'il se fasse non seulement discret, mais qu'il prenne en plus le soin de se couvrir du plus d'ordures possible. On ne s'approchait pas des nauséabonds, on estimait qu'ils souffraient déjà assez et devaient être diminué par un quelconque handicap. Forcément, sans quoi ils ne nourriraient au moins convenablement et sauraient faire leur toilette.
Fenêtre n'avait pour toute imperfection que des pattes arquées et une démarche chaloupée.
C'est ainsi que Fenêtre tomba museau contre museau avec Gouttière, l'un des chats les plus redoutés du quartier.
- Miaaaaou, fit-il avec agressivité à peine contenue.
Fenêtre eut un mouvement de recul qu'il regretta aussitôt. Bon sang ! Un peu de courage ! Il redressa les oreilles qui s'étaient misérablement aplaties.
- Miaou ? Fit-il naïvement.
Erreur. Il le comprit à l'instant ou l'éclat d'une griffe surgit au coin de son oeil. Fenêtre laissa échapper un gémissement plaintif. La douleur mit un temps à arriver, mais elle vint, irradiant chacune de ses cellules. Le premier reflexe de Fenêtre fut de cracher, reculant sous la presence inquiétante du roi de la rue, mais bientôt, l'instinct se fit plus fort et les leçons de chasse de sa mère lui revinrent en mémoire.
Fenêtre s'arqua, cette fois-ci dans le but d'une offensive, les poils hérissés, les crocs à découvert.
- Ksssss, menaça-t-il avec ardeur.
Gouttière répondit avec encore plus de rage et bondit sur le pauvre et frêle Fenêtre qui avait mésestimé le taux de dangerosité de son adversaire. Il tenta bien de se défendre à coups de griffes et de dents, mais il ne parvint qu'à déchirer superficiellement le coussinet de l'ennemi. Puis il s'effondra brutalement, sans trop comprendre, tandis qu'un choc faisait vibrer des vagues brûlantes dans tout son corps et qu'il sombrait dans les tréfonds abyssaux de l'inconscience.
Ce fut pourquoi Fenêtre se réveilla avec une fierté qui tombait en miettes et une désagréable sensation d'infirmité : il ne sut la vérité sur son inconfort olfactif que quelques jours plus tard, par Litière, une gentille chatte qui vivait le plus souvent dans les égoûts.
S'il avait perdu un peu de son odorat, c'est parce que maintenant, en plus de ses pattes arquées, il avait un nez écrasé. Un nez violacé et écrasé. Mais Litière restait confiante : bientôt le violet deviendrait marron, et alors il serait de nouveau assorti avec son pelage orange.