Titre : Dîner de famille
Auteur :
anadyomede Personnages : Fleur Delacour, Bill Weasley et toute la famille Weasley !
Catégorie : Croisade "Ta peau contre la mienne"
Rating : K+
Fleur Delacour avait toujours su faire bonne impression partout où elle mettait les pieds. Elle y mettait un point d’honneur : dans la vie, il n’y avait rien de plus important que la première rencontre. C’est pourquoi, lorsque Bill décida qu’elle était psychologiquement prête à être présentée à sa famille, elle approuva. Oh, elle savait que ça n’allait pas forcément être très facile ! Qu’il faudrait faire attention aux jumeaux, ne pas trop s’intéresser aux histoires de moldus d’Arthur sous peine de les subir toute la soirée et ne pas sous-estimer Molly. Tout ça, oui, elle le savait depuis des semaines déjà. Elle l’avait même noté sur un bout de papier pour ne pas l’oublier.
Ainsi, après maintes discussions, la date de leur rencontre fut fixée au vendredi soir, huit heures, chez Fleur - elle y tenait, c’était elle qui invitait et tant pis s’ils devaient un peu se serrer.
À sept heures, Bill avait donc eu l’obligeance de venir l’aider en cuisine. La jeune femme commençait légèrement à s’affoler : faire à manger pour deux, aucun problème. Pour quatre, cinq, elle gérait. Mais pour neuf ! Les marmites débordaient, la viande n’entrait pas dans le four, il manquait une chaise et toutes les bougies de la salle à manger venaient de rendre l’âme.
Un véritable complot.
« Ne t’en fais pas, ma chérie. Je suis de tout cœur avec toi, tu t’en sors très bien, tout va bien, il n’y a aucun problème. »
Bill évita de justesse la louche que sa fiancée lui lança à travers la cuisine.
« Tu as quinze minutes pour trouver des bougies et une chaise, siffla-t-elle. Pendant ce temps je… hum… Est-ce que, par le plus grand de tous les hasards, ta famille aime la viande crue ? Non ? Dommage… »
Elle en aurait pleuré. Mais il fallait rester calme. Il n’y avait pas mort d’homme, après tout. Ce n’était que la famille de Bill, ils ne s’arrêteraient pas à un simple repas, non ?
Si seulement ils avaient été moins nombreux, elle aurait pu les inviter au restaurant, mais là, vu le troupeau, non seulement ils auraient dû réserver à l’avance, mais surtout, c’était toutes ses économies qui y passaient !
Après avoir essayé d’agrandir son four une bonne dizaine de fois au risque de faire exploser toute sa cuisine, elle se décida à couper le gigot : à ce stade, il n’y avait plus d’autre solution et tant pis s’il serait moche : au moins, il serait comestible.
Ce fut la mort dans l’âme qu’elle planta le premier coup de couteau dans son beau gigot tout frais, tout rose.
Dix minutes plus tard, Bill était son nouvel héros :
« Tu vois, je t’avais dit qu’il n’y avait aucune raison de paniquer ! Bon, un pouf, ce n’est peut-être pas l’idéal pour manger, mais c’est toujours mieux que d’être debout, n’est-ce pas ? Et les bougies sont roses, certes, mais ça met une touche de couleur, c’est féminin et ça sent bon, en plus ! »
Fleur ne put qu’être d’accord. Toute façon, au point où elle en était…
« Et je dois dire que tu es assez sexy en petite cuisinière appliquée. C’est nouveau, le tablier ? »
Tout à coup, la bonne humeur de la jeune femme revint et elle se tourna malicieusement vers son fiancé :
« Hum, oui, je me suis dit que ça pourrait m’être utile pour ce soir, vois-tu…
- Tout à fait. Mais un détail me chiffonne un peu…
- Quoi donc ?
- Le repas est presque prêt, n’est-ce pas ? Alors, tu n’as plus vraiment besoin d’un tablier ? »
Fleur plissa des yeux et se rapprocha langoureusement de Bill :
« C’est vrai. Mais je crois que le nœud est coincé, j’aurais besoin de toi pour l’enlever… »
Deux minutes plus tard, le tablier volait à travers la cuisine, bientôt suivi par divers habits.
***
« Molly chérie, tu es sûre que c’est ici ?- Puisque je te dis que oui ! Fred, sonne encore une fois, pour voir !
- C’est bizarre, elle est peut-être devenue sourde ?
- Tu entends du bruit toi ?
- On dirait quelqu’un qui gémit…
- Elle est blessée, peut-être ?
- Oh, dans ce cas, on devrait rentrer à la maison, non ?
- Ne dis pas de bêtises Ginny. Bill ne nous le pardonnerait jamais.
- On devrait ouvrir la porte.
- Pour une fois, je suis d’accord avec Ron. »
Après une courte hésitation, Molly haussa les épaules et tourna la poignée. Ce qu’elle aperçut à l’intérieur la figea sur place. Son fils. Son tout petit garçon, nu avec cette… cette gourgandine !
Il y eut un long, très long silence dramatique durant lequel Fleur put admirer sa future belle-famille au grand complet. Ce fut finalement Arthur qui parla en premier :
« On… On devrait peut-être… revenir à huit heures ? Le temps de… de… euh…
- De vous rhabiller, peut-être ? compléta George.
- Et de récupérer aussi ? », rajouta Fred.
Oui, Fleur avait toujours pris soin de se montrer sous son meilleur jour lors des premières rencontres. Et, nue au milieu du salon, sa peau moite contre celle de Bill, elle se demanda si vraiment elle aurait pu donner une pire impression d’elle-même à la famille Weasley.