[Croisade - Mon erreur de jeunesse - Hugo Weasley] Cinq fois où Hugo Weasley fit une grosse bêtise

Aug 21, 2011 11:35

Titre de la fic : Cinq fois où Hugo Weasley fit une grosse bêtise, chapitre 2/5 : Pages Brûlées

Auteur : LostInTheSun ( x_lostinthesun )

Catégorie : Croisade : Mon erreur de jeunesse

Personnages : Hugo Weasley + Hermione Weasley dans ce chapitre

Rating : K



Quand Hugo se réveilla ce matin-là, ce fut à cause de son père et de sa sœur. Ils partaient tous les deux passer la journée sur le Chemin de Traverse pour l’anniversaire de Rose et comme l’avait appris Hugo par le passé, ils étaient parfaitement incapables de se lever sans faire de bruit dans les escaliers et les couloirs. Il était donc seulement neuf heures quand il se leva et descendit pour trouver sa mère en train d’embrasser Rose puis leur père (Hugo ne put s’empêcher d’avoir envie de vomir à la vue de leurs bouches pressées l’une contre l’autre).

D’après ce que Hugo avait compris la veille, leur mère avait beaucoup de travail en ce moment au Ministère et elle avait ramené des dossiers à la maison et n’avait pas pu finir à temps pour l’anniversaire de Rose, le dimanche. Elle était donc obligée de rester chez eux et garderait un œil sur Hugo tout en réglant ses dossiers, et ils fêteraient l’anniversaire de Rose le soir-même autour d’un gâteau. Hugo était un peu jaloux que Rose et leur père aillent sur le Chemin de Traverse sans lui, mais il comprenait que c’était le jour spécial de Rose - après tout, elle n’avait pas boudé quand Hugo et leur père étaient allés à un match des Canons de Chudley pour son anniversaire à lui.

- Bonne journée ma chérie, dit leur mère en se penchant et en caressant la joue de Rose. Profite bien de ton jour spécial !

- Merci, maman, répondit Rose avec un grand sourire avant de se précipiter vers la cheminée.

Hugo leur souhaita également une bonne journée avant que Rose et leur père ne disparaissent dans un tourbillon vert en direction du Chemin de Traverse. Sa mère se tourna alors vers Hugo et lui proposa de cuisiner leur déjeuner ensemble avant qu’elle ne comence son travail. Hugo acquiesça et sa mère sortit alors plats, cuillères, saladiers et ingrédients afin de faire une steak pie. Bien évidemment, ils cuisinèrent à la moldue. A la fois parce que les Weasley vivaient dans une maison moldue mais aussi, Hugo le savait, parce que ses parents n’osaient plus utiliser la magie devant lui.

A huit ans, Hugo n’avait encore jamais montré le moindre signe de magie, même involontaire. Au même âge, les sortilèges les plus communs n’avaient pas de secret pour Rose et elle avait même déjà accompli plusieurs sorts plutôt complexes. Tous ses cousins avaient déjà réussi à faire de la magie, même Molly qui avait pourtant été une retardataire, ne faisant son premier sort qu’à sept ans. Mais dans la famille, on parlait désormais de Hugo comme l’enfant qui n’avait jamais fait de magie.

Cette situation pesait lourd sur le moral du petit garçon, qui était de plus en plus sombre à mesure que le temps passait et que les doutes qu’il fut en réalité un Cracmol s’intensifient. Hugo ne voulait pas être différent. Il ne pourrait jamais le porter en lui. Contrairement à sa cousine Lily, il n’était pas le genre de personnes qui étaient fiers de s’affirmer différents des autres. Lui, il voulait simplement être comme tout le monde. Il ne voulait pas être l’intrus parmi tous ses cousins. Il voulait aller à Poudlard quand il en aurait l’âge. Il voulait faire de la magie, et faire réellement partie de cette famille.

Hugo sentait bien que ses parents essayaient de faire du mieux qu’ils pouvaient pour ne pas le peiner davantage, mais leurs bonnes intentions avaient malheureusement l’effet inverse : bien souvent, il se sentait malheureusement mis à part, comme si un lien s’était brisé entre eux. Parce qu’ils n’hésitaient pas à pratiquer la magie devant Rose, mais le fait le ménager ainsi le faisait se sentir moins spécial que sa sœur.

Hugo tenta de penser à autre chose pendant que sa mère et lui s’affairaient à préparer pâte et viande pour leur pie, mais le fait qu’elle n’utilise absolument pas sa baguette était trop évident et cognait dans sa tête avec bien plus de force que la confection du repas. Si bien que lorsque la pie fut mise au four, Hugo se sentait plus triste que jamais. Sa mère partit prendre un livre dans la bibliothèque à l’étage avant de se poser sur la table de la cuisine afin de travailler tout en surveillant le four, et quand elle fut redescendue, Hugo remonta à son tour afin de s’enfermer dans sa chambre et d’y broyer du noir.

Mais en passant devant la bibliothèque de sa mère, Hugo fut soudainement pris d’une illumination : et si étudier des livres l’aidait à devenir un vrai sorcier ? Après tout, elle était une grande sorcière reconnue dans le monde magique - Hugo le savait, Rose et lui allaient souvent passer la soirée chez leurs grands-parents quand leur père et leur mère étaient invités à des soirées importantes. Elle aimait tant les livres qu’il était évident pour Hugo qu’ils l’avaient à aidée à devenir cette grande sorcière ; pourquoi ne les aideraient-ils pas à son tour ?

Hugo entra donc dans le sanctuaire de sa mère à pas feutrés. Elle avait beau avoir insisté pour que la famille vive dans un quartier moldu, elle tenait à ce que sa bibliothèque soit présentée et entretenue de manière sorcière afin de laisser les vieux grimoires insuffler leurs pouvoirs à la pièce et de pouvoir travailler dans une ambiance emprunte d’une magie puissante et efficace. Ainsi, les livres étaient posés sur de vieilles étagères qu’elle avait récupérées chez Fleury & Botts, les chaises et bureaux pour travailler ainsi que les fauteuils pour lire plus confortablement provenaient d’un vieil antiquaire du Glasgow magique et le seul éclairage de la pièce était procuré par des bougies qui flottaient entre les rayonnages.

Il referma la porte derrière lui et se dirigea vers une étagère où il prit un livre au hasard. Hugo ne savait pas où commencer, alors le plus simple était sans doute de regarder dans un premier ouvrage et d’ensuite voir s’il trouverait quelque renseignement susceptible de l’aider. Il porta le livre à une table et regarda son titre, Mille Herbes et Champignons Magiques, d’un œil interrogateur. Il l’ouvrit cependant, plein de bonne volonté et de l’envie de devenir un sorcier, et se lança dans la lecture de l’œuvre. Malheureusement, il lui apparut bien vite que cet ouvrage ne lui serait pas d’une grande utilité pour lancer des sortilèges et Hugo attrapa donc un nouveau livre.

Il enchaina ainsi les titres les plus farfelus sans jamais rien trouver qui puisse vraiment l’aider. Au bout d’une demi-heure, Hugo était passablement découragé - découragé, mais aussi énervé. Pourquoi le monde était-il si injuste ? Pourquoi était-il privé de pouvoirs alors même que toute sa famille était célèbre pour la puissance de la magie de ses membres ? Pourquoi devait-il être différent, lui, Hugo, l’enfant qui n’avait jamais voulu autre chose que d’être enfin un vrai Weasley ?

Aveuglé par sa tristesse et sa rage, il attrapa le dernier livre dont il avait parcouru les pages et le jeta de toutes ses forces loin de lui, comme s’il voulait jeter sa propre faiblesse et toute sa honte le plus loin possible. Les faire disparaitre de force parce qu’il ne pouvait plus vivre avec elles. Mais Hugo n’allait pas à tarder à découvrir que les choses allaient alors encore empirer pour lui.

L’ouvrage, une très vieille édition des Contes de Beedle le Barde que sa mère avait pour habitude de lui lire quand il était plus petit, heurta dans son envol une des bougies flottantes qui éclairaient la pièce. La bougie fut projetée contre l’une des étagères et alors tout bascula : l’un des nombreux livres de sa mère commença à brûler et Hugo, sous le choc, ne pensa pas à se lever pour tenter d’éteindre la flamme qui dévorait de plus en plus les pages de l’œuvre. Quand il fut enfin en état de réagir, il était déjà trop tard : le feu avait déjà commencé à brûler d’autres livres. Deux, puis trois, puis quatre, cinq, six… Bien vite, avant qu’il n’ait eu le temps de vraiment comprendre quoi que ce soit, toute une étagère avait brûlé.

Hugo chercha autour de lui de quoi éteindre le feu qui se propageait désormais à deux autres étagères mais il était si paniqué et si tremblant qu’il ne fit que casser le vase de roses que son père avait offert à sa mère avant même d’avoir atteint l’incendie. La fumée commençait à vraiment envahir la pièce désormais, et Hugo se sentit mal, comme si ses poumons se retrouvaient emprisonnés dans un étau d’acier. Ce fut donc en toussant qu’il se décida enfin à sortir de la bibliothèque, le regard baigné de larmes et le cœur paniqué.

Sortir de la pièce sembla être un électrochoc pour Hugo qui se rendit enfin compte de ce qu’il avait fait. Il descendit quatre à quatre les escaliers et quand il surgit dans la cuisine, sa mère releva la tête du livre qu’elle étudiait et poussa une exclamation à la vue de son fils couvert de sueur, de larmes et sentant la fumée.

- Hugo ! Qu’est-ce que… commença-t-elle à dire.

- Je suis désolé maman, je n’ai pas fait exprès, dit-il entre deux pleurs.

- Hugo, qu’est-ce que tu as fait ?

- Ta bibliothèque… il y a le feu…

Sa mère se leva d’un bond et se précipita à l’étage, laissant Hugo dans la cuisine, la bonne odeur de la steak pie qui cuisait dans le four remplacée par celle de son crime. Hugo s’écrasa sur le sol et pleura de tout son saoul. Il était vraiment un bon à rien. Non seulement il n’était pas un sorcier, mais en plus, il avait réussi à détruire une partie de la maison, la plus importante aux yeux de sa mère. Il méritait d’être envoyé dans un orphelinat dirigé par de méchantes femmes.

Ce ne fut que vingt minutes plus tard que sa mère entra à nouveau dans la cuisine. Hugo n’osa pas la regarder quand il demanda :

- Tu… tu as éteint le feu ?

Sa mère soupira et le releva du sol en le tirant par le bas.

- Oui, dit-elle. Mais je n’ai rien pu sauver.

- Je suis tellement désolé maman, s’excusa-t-il sans la regarder. Je… je voulais juste pouvoir faire de la magie moi aussi. Je ne veux pas être un Cracmol et…

- Chut Hugo, interrompit-elle d’une voix douce. Je suis fâchée que mes livres soient tous fichus, mais avant tout je suis contente que tu ailles bien. C’était un accident, je le sais, et je crois que tu as eu assez peur comme ça pour que je te punisse.

Hugo releva les yeux vers sa mère et fut étonné de la voir sourire.

- C’est vrai ?

- Oui…

Elle hésita un instant avant de prendre le livre qui était posé sur la table de la cuisine.

- C’est ma toute première copie de L’Histoire de Poudlard. C’est le professeur McGonagall qui me l’avait offert quand j’avais l’âge de ta sœur… Prends-la, je te la donne.

Hugo cligna rapidement des yeux en prenant le livre des mains de sa mère, l’incompréhension évidente sur son visage d’enfant.

- Tu verras Hugo, je te promets qu’un jour tu iras toi-même à Poudlard. Tu n’es pas un Cracmol, d’accord ? Ne t’inquiète pas, tout ira bien.

Hugo reposa le livre et serra sa mère contre lui de toutes ses forces. Quelqu’un croyait en lui, et c’était plus important que tout. Quelqu’un croyait en lui, et ça valait bien toutes les bibliothèques brûlées du monde.

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