Titre : It's raining cats and dogs
Genre : A.U, Fluff, angst, fun
Disclaimer : SHINee's not mine (again !)
Pairing : Jong x Roo (I see you looking horrified - NOT in a perverted way xD). Jongkey, 2Min (hints)
Rating : PG-15
Déclaration : Inspirée par les diverses photos que poste JH sur Roo. Et parce que les animaux sont mes amis et donc j'avais envie de les intégrer dans une fiction sur SHINee.
To my beloved kitty, Alfie, may you rest in peace.
1931 mots
Les minutes semblaient s’égrener et il attendait là, assis à sa table de cuisine, tapant le rythme des secondes de ses doigts sur le bois de la table. « - Jonghyun, allez, détends toi ! J’ai fait du thé, tu n’en veux pas ? » - demanda Minho, qui devenait franchement soucieux pour son ami. Depuis la fuite de Roo, il avait été obnubilé par son chien et les retrouvailles avaient exacerbé la tension qui l’habitait. « Relaxe ! » insista Minho, qui se plaça derrière lui pour lui malaxer les épaules énergiquement. « Rappelle toi de ce qu’a dit l’assistant véto. Roo va bien aller. Et que t’as dit le docteur hein ? De garder espoir. Tu crois franchement qu’il dirait ça si Roo était condamné ? » Chacun de ses mots étaient accompagnés d’une pression sur le dos du blond, dans le but d’essayer de dénouer les tensions qu’il sentait sous ses doigts. « Mais - déclara Jonghyun - je ne sais pas, je n’ai pas un bon pressentiment. Et ce Docteur était tellement froid. Un vrai connard, lâcha-t-il après quelques minutes de silence ». Commençant à ressentir une petite fatigue dans les bras, le grand brun lâcha les épaules de son ami pour lui glisser une tasse de thé chaud de force dans les mains.
« - Je ne sais pas si le véto est ce genre de personnes mais par contre, son petit assistant avait l’air tout ce qu’il y a de plus aimable, ajouta-t-il, un sourire en coin
- Minho ! siffla Jonghyun. Qu’est-ce que tu insinues ? Ne me dis pas…que tu as osé reluquer ce mec pendant que MON chien était en train d’affronter la MORT dans l’autre salle ?
- Reluquer, tout de suite les grands mots ! - Sentant le ton désapprobateur du jeune homme, le dénommé Minho préféra esquiver toute possible engueulade et leva les mains en signe d’apaisement. Je me suis juste occupé l’esprit pour éviter de trop penser à ce qu’affrontait Roo ?
- Ouais, on va dire ça, daigna répondre le blond qui se décida aussi à siroter la boisson. Vous, les gays, vous êtes vraiment bizarre. Toujours à penser avec votre queue hein ?
- Paye ton cliché ! rétorqua le plus grand, qui était toutefois habitué aux piques de son ami. Je me demande pourquoi tu viens toujours chouiner dans mes bras alors. T’as pas peur que j’essaye de profiter de ta faible personne ?
Jonghyun faillit en recracher son thé et lança un regard noir à son vis-à-vis. Eludant la question, il préféra demander au brun ce qu’il avait trouvé à l’assistant.
-Franchement, il a vraiment pas l’air d’avoir inventé le fil à couper le beurre, asséna-t-il d’un ton tranchant. Je te jure, si mon chien crève, je lui ferai ravaler son « Ne vous inquiétez pas, tout va bien ».
- Le véto est froid, c’est un connard. L’assistant est gentil, c’est un teubé. Tu es vraiment quelqu’un d’adorable tu le sais ? déclara Minho en battant des paupières exagérément.
-Bien sûr que je le suis. C’est juste que les gens ne s’en rendent pas assez compte ! »
Sur ces mots, Jonghyun posa ta tasse vide dans l’évier et se prépara à partir. Il était exténué et avait besoin de repos. Enlaçant Minho une dernière fois (« Allez, mon grand fou préféré, je te vois demain matin ! »), il prit finalement la poudre d’escampette. Le grand brun le soupçonna d’aller se cacher sous la couette et de pleurer encore un seau en récitant toutes les prières que ses souvenirs de catéchèse voudraient bien lui faire revenir en mémoire. S’allongeant sur le canapé, zapette en main, ce dernier pensa que vraiment son ami était un bien étrange énergumène. Et qu’il lui faudrait un jour se rendre à l’évidence que s’il était le premier à proférer les pires clichés sur les homosexuels, il en constituait un parfait exemple. Et peut-être qu’enfin, il comprendrait pourquoi toutes ses conquêtes féminines le larguaient au bout de quelques mois en lui disant qu’il cachait bien son jeu. Minho rit à voix haute en repensant à toutes les scènes que le blond avait pu lui faire. « Cacher mon jeu ? Mais qu’est-ce qu’elle insinue ? » « Elle me reproche de passer plus de temps qu’elle dans la salle de bain. Non, mais j’hallucine ! » « C’est pas de ma faute si j’ai des petites pannes, elle a qu’a savoir me donner envie aussi ! » « Mon Dieu, Roo serait vraiment trop magnifique avec ce collier en strass » « Han, mais ils ont augmenté le prix de l’eyeliner, putain de crise économique ! » Non, vraiment, pensa Minho, si Jonghyun n’existait pas, il aurait fallu l’inventer.
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Son téléphone ne sonnait jamais si tôt. Il aurait dû se douter en décrochant que ce coup de fil ne serait pas porteur de bonnes nouvelles. Encore endormi, il mit quelques secondes avant de reconnaître l’interlocuteur à l’autre bout mais dès que son cerveau se reconnecta, Minho bondit hors de son lit.
« - Oui, c’est bien moi. Choi Minho. Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Monsieur Choi, répondit une petite voix, hésitante. Je suis vraiment désolé mais…Comment dire ? Ce n’était vraiment pas prévu.
Minho l’entendait souffler, essayer de trouver ses mots pour prendre le plus de précautions. Et il sut à cette instant que la journée allait être très longue. Son regard dériva vers la porte d’entrée qu’il allait devoir bientôt franchir. Très, très longue, en effet.
- Roo est mort ? demanda-t-il, désireux d’écourter cette conversation. Et puis, l’assistant était vraiment mignon, il pouvait bien lui donner un coup de pouce.
-Oui, souffla la voix. Je suis vraiment désolé, répéta-t-il. Est-ce que vous pourriez venir à la clinique aujourd’hui pour que l’on discute des dispositions à prendre ?
- Bien sûr, nous viendrons en fin de matinée.
- Merci, et encore désolé. Bon courage, rajouta-t-il après un instant de silence »
Minho jeta son portable sur son lit et décida de s’octroyer une tasse de café salvatrice avant d’aller voir Jonghyun. Comment allait-il lui annoncer la mort de Roo ? Il savait bien que nombreux seraient ceux qui ricaneraient en disant qu’après tout, ce n’était qu’un animal, pas un humain - pas besoin de prendre de pincettes. Ces gens-là ne savaient pas que parfois, un animal peut disposer d’une place particulière dans la vie de quelqu’un. Et c’était exactement le cas de Jonghyun - malgré son aspect extrêmement social, il ne faisait que papillonner d’un ami à l’autre, d’une relation amoureuse à une autre. Seuls Minho et Roo constituaient des composantes stables dans sa vie décousue. Par conséquent, il s’était énormément investi avec eux, d’un point de vue émotionnel. Trop sûrement pour que cela soit considéré comme sain par la plupart des gens. Mais la plupart des gens peuvent aller se faire foutre, songea Minho. Il avait mal pour Jonghyun qui se prenait encore un coup dur et qui, à son avis, ne le méritait pas. Il avait beau être grande gueule, émotif, bizarre, bipolaire, légèrement autiste, Minho le connaissait comme le fond de sa poche et espérait sincèrement que les choses allaient s’améliorer rapidement pour lui. Mais pour le moment, il lui revenait la difficile tâche d’aller briser son cœur d’artichaut.
« -Jonghyun, c’est moi. Tu veux bien ouvrir ? Il faut que je te parle »
L’estomac du jeune homme se serra quand il entendit Minho prononcer ces mots, de par derrière la porte encore fermée. Il n’aimait pas du tout ce ton. Ce ton que Minho prenait quand il le réconfortait - et qu’il connaissait par cœur, car ces derniers temps, cela avait été fréquent. Il n’avait pas envie d’être réconforté. Il voulait ouvrir la porte d’un coup sec, un grand sourire sur le visage et se jeter dans les bras de son meilleur ami pour fêter le retour de Roo à la maison. Mais cette possibilité venait d’être balayée d’un coup, dès que Minho avait parlé. L’air morne, Jonghyun ouvrit la porte et dès que ses yeux se portèrent sur le grand brun en face de lui, les larmes se mirent à couler d’elles-mêmes.
Minho répéta leur ritournelle habituelle et l’enveloppa de ses bras, lui tapotant le dos, lui caressant les cheveux. Pour le coup, il ne savait pas quoi dire. Le discours qu’il avait tenté de préparer entre sa porte d’entrée et celle de Jonghyun - donc, sur environ 4 mètres de distance - s’était envolé dès que ce dernier s’était mis à sangloter. Il n’y avait rien à dire, juste à laisser faire. A le laisser pleurer tout son saoul et à être présent.
« Je suis désolé, hyung, murmura-t-il à son oreille. Je suis tellement désolé.
- Je veux le voir.
-Oui, bien sûr. Je te conduis à la clinique, dès que tu es prêt »
Jonghyun se détacha de l’étreinte de Minho et sans un mot, alla chercher son sac. Il prit un mouchoir et essuya ses yeux. « Je suis prêt. Allons-y » annonça-t-il d’un ton froid. Il n’avait rien d’autre à ajouter, lui qui était usuellement une diarrhée verbale. Il se sentait juste fatigué de tous ces événements qui s’enchaînaient et sur lesquels il n’avait aucune prise. Il abhorrait le fait de se sentir démuni et impuissant. Et pourtant, quand il entra dans la chambre froide dans laquelle reposait Roo, ce sentiment le prit à la gorge. Il n’y avait rien qu’il puisse faire pour altérer la réalité, la rendre plus conforme à ses désirs. Elle l’avait quitté, il venait de partir. Qui sera le prochain ? pensa-t-il en caressant le poil devenu terne et rêche. Les petits yeux joueurs étaient résolument fermés, alors que la gueule était légèrement entrouverte, laissant apercevoir des cristaux de bave figés pour l’éternité. Jonghyun ferma lui aussi les paupières un instant, espérant vaguement que quand il les rouvriraient, Roo agiterait la queue et lui sauterait dans les bras. Rien de tout ceci n’arriva bien entendu. Il ne vivait définitivement pas dans un conte de fées. Il resta un long moment assis près de la dépouille, une main agrippant une des pattes. Il pleura, encore, jusqu’à ce que la matérialité de la mort de Roo soit bien ancrée dans son esprit. Il se promit alors de ne plus jamais verser de larmes, de ne plus laisser les choses l’atteindre aussi aisément. Car Dieu que cela faisait mal. Cette promesse intérieure était un vœu pieu, et il était bien conscient qu’il serait difficile de l’honorer mais peut-être que cela valait le coup d’essayer ? Il était prêt à tout tenter, à changer de personnalité, pour que la douleur parte. Le plus loin possible.
Il était perdu dans ses pensées quand il sentit une présence derrière lui, puis des bras l’entourer. « Ca va ? » demanda tout simplement Minho. Une simple question, deux mots. Et pourtant, Jonghyun se sentit bouleversé, sans s’y attendre. Minho était là. Mais le serait-il toujours ? La sensation que son monde s’écroulait petit à petit revenait le tirailler. « Minho….Merci ». « De rien, je serais toujours là si tu as besoin de moi, tu le sais ». Sans le savoir, le grand brun avait répondu à la question silencieuse de Jonghyun, qui se sentit de nouveau au bord des larmes. Cela lui fut particulièrement difficile d’honorer la promesse qu’il s’était faite quelques instants auparavant mais si ses yeux se mouillèrent, aucune larme ne roula sur ses joues. Comme connecté par un réseau invisible, Minho resserra son étreinte et posa sa tête sur son épaule. « Tout va s’arranger, tu vas voir ».