Arbre à drabbles d'hiver
Nouveau post depuis des lustres, qui va me servir à compiler mes drabbles pour l'arbre d'hiver d'Alakenos
L'ombre du vent - Julian, Miquel - G
te savoir mort
Te savoir mort emplit mon coeur de paix. De paix, ou de vide ? Va savoir. Peut-on seulement être rempli de vide ? Regarde-moi, je joue sur les mots puisque tu n'es plus là pour le faire. Je sais que cela peut paraître cruel, ingrat. Tu as toujours été là pour moi, depuis que l'on s'est connu, tout juste adolescents, jusqu'à hier où tu as pris ma place dans la tombe.
Oui, c'est la sérénité qui m’habite à présent, car je sais que puisque tu n'es plus là plus rien ne me rattache à ce monde qui m'a déjà tout pris.
Harry Potter - Regulus - G
il l'acceptait le cœur léger
Légèrement vexé, Asellus tourna le dos à son humain domestique, exhibant son derrière, et sauta de ses genoux. Regulus lui fit une dernière caresse, l'esprit ailleurs. Cinq ans passés à Poudlard n'avaient pas rendu l'approche des vacances plus sereine pour lui. La période des Fêtes était toujours mouvementée dans l'illustre maisonnée Black, au grand désarroi de certains, en faisant jubiler d'autres.
De plus, un match de Quidditch était prévu quelques jours après la rentrée, et il aurait largement préféré s'y préparer en toute sérénité. Et puis, qui sait si on pouvait croiser un grand brun à lunettes sur le terrain d'entraînement…
Harry Potter - James, Regulus - PG
Et je sais aussi une autre chose : ce n'est pas de ta faute.
“Ce n’est pas de ta faute. Tu n’as rien fait de mal.”
James caressait délicatement les cheveux de Regulus, murmurant inlassablement les mêmes réassurances. Il avait fallu du temps pour que le garçon s’apaise, un parchemin compulsivement serré dans sa main. Chaque fois qu’il recevait des nouvelles de sa famille, il avait besoin d’une présence réconfortante, et James était toujours là pour lui. Il ne comprendrait jamais l’emprise que les Black exerçaient sur leurs enfants. Aucun ne restait libre de cette influence, même s’ils réagissaient tous différemment.
Regulus, semblait le plus atteint, il était aussi le plus jeune. Peut-être était-ce cette fragilité qui avait attiré son attention.
Dirk Gently’s Holistic Detective Agency - Bart - PG-13
Ils ont tout vu, alors je les ai tous tués. Aussi.
Ils ont tout vu, alors je les ai tous tués. Aussi. Encore. Toujours.
L’univers m’a fait comprendre qu’ils devaient pas être vivants, donc je les ai tués. Ma première impression est toujours la bonne, et si je le fais pas, des mauvaises choses arrivent. Personne n’avait encore survécu à ma présence, parce que l’univers m'emmène jamais vers quelqu’un qui doit pas mourir. Un prêté pour un rendu : l’univers me protège, en échange je fais ce qu’il me demande.
J’ai pas compris pourquoi j’ai pas tué Ken. Mais c’est agréable d’avoir un ami. Je crois que c’est la première fois que j’en ai un.
Mauvais sort - Louison - G
Je voudrais caresser un chat.
Un chat sauta souplement sur les genoux de Louison, sans la moindre considération pour sa lecture. La jeune veuve soupira et tint son livre d’une main, caressant de l’autre le félin qui faisait son nid dans ses jupes.
Il ne lui fallut que quelques minutes pour se rendre compte qu’elle avait lu trois fois le même paragraphe. Avec un soupir, elle plaça son signet entre les pages et posa le volume sur le guéridon à son accoudoir.
Son petit locataire ronronna avec force lorsqu’elle commença à utiliser ses deux mains pour lui gratter le menton.
Après toutes ces années, elle ne pouvait décidément toujours rien refuser à un chat.
Oméga-Viridine (Original) - Ivan, une voisine - G
Il n'allait pas se plaindre alors qu'elle travaillait gratuitement.
Elle n’allait pas de plaindre alors qu’il travaillait gratuitement. Ou pas loin : vu le tarif qu’il prenait pour réparer l’électroménager de tout l’immeuble, le sélénite aurait pu tout aussi bien ne rien demander. Les délais étaient forcément longs, puisqu’il récupérait les micro-ondes de tout le quartier, à force.
Elle savait que le vieux flic bizarre qui hébergeait Ivan l’engueulait tout le temps pour ça, pour lui faire augmenter ses prix. Il espérait peut-être pouvoir s’acheter plus de bibine avec l’argent au black que lui ramenait son locataire.
Elle soupira, sa friteuse comme neuve sur les bras. Il était un peu trop gentil, quand même.
Madelle (Original collectif) - Finnick - PG-13
tout ce que je voulais ce soir, c'est une pute et une pinte…
“C’est que tu voulais ce soir, c’est une pute et une pinte, c’est ça ?”
Le jeune prêtre rougit violemment, et manqua de s’étouffer dans sa bière. Il balbutia.
“Euh… Non, c’est-à-dire que… Ce n’est pas…”
Son voisin de table hurla de rire devant son embarras. L’humain était complètement soûl et n’imaginait pas qu’on soit plus sobre que lui. L’héléo commençait à regretter de ne pas avoir pris son repas en privé.
“Eh ben quoi ? Regarde-moi ces filles, là. Elles sont pas belles ?
- Elles sont charmantes, mais je ne crois pas que…”
L’autre lui donna une claque dans le dos.
“Ahahah ! Faut pas être timide ! Elles vont pas te manger !”
Madelle (Original collectif) - Jonas, Rhys - G
cette vie rendue, sans contrepartie mais sans cause à défendre, la méritait-il vraiment ?
Le méritait-il vraiment ? En voyant Rhys, endormi tout habillé sur son lit, des papiers en vrac étalés autour de lui, un amas informe de vêtements, pas tous propres encombrant le parquet parfaitement ciré de la chambre, Jonas se posait sincèrement la question. D’accord, un noble n’avait jamais eu à s’occuper de rien de son existence, mais il se demandait quand même comment ce garçon, un alchimiste brillant, pouvait à ce point avoir besoin d’un domestique, voire d’une nounou pour se débrouiller dans sa vie de tous les jours. Et surtout, surtout, pourquoi était-ce lui qui devait remplir ce rôle ?
Madelle (Original collectif) - Kharis - G
Il ne pouvait pas décevoir son public !
Elle ne pouvait pas décevoir son public. La liare respira un grand coup, raffermit sa prise sur la crosse de son arme, se concentra. Elle était douée avec les pistolets, mais les yeux d’autant de potentiels clients fixés sur elle et sa marchandise lui mettaient la pression. Les humains connaissaient mal les armes à feu, aussi elle se devait d’être réellement impressionnante si elle voulait en vendre suffisamment pour rentabiliser son voyage et le poursuivre.
Elle cligna des yeux une dernière fois, et tira.
Des applaudissements et des hourras s’élevèrent autour d’elle, et à ses oreilles, ils sonnaient déjà comme des pièces d’or.
Madelle (Original collectif) - Madène - G
Il parait que c'est ça, tu sais... qui m'a rendu dingue…
“Il paraît que c’est ça, tu sais, qui l’a rendue dingue.”
Les deux vieilles femmes chuchotaient, tête contre tête, en jetant des regards méfiants vers la pauvre fille en haillons qui se frottait compulsivement les oreilles, comme pour s’empêcher d’entendre quelque chose.
“Elle était pas comme ça avant, je l’ai bien connue gamine. Elle est devenue un peu bizarre quand sa mère est morte, mais c’est après l’incident du temple qu’elle est devenue complètement folle.”
Sa comparse secoua la tête, passionnée par son récit.
“Les Dieux se sont vengés, c’est sûr. On peut pas les insulter sans payer le prix.”
Madelle (Original collectif) - Nava - G
à ses oreilles, ils sonnaient déjà comme des pièces d’or
Des pièces d’or sonnantes et trébuchantes, c’est ça qui l’intéresse. Il n’a que faire des considérations légales, honorables, ou philanthropes. Personne ne s’est jamais approché de lui la main tendue lorsqu’il en a eu besoin, il a toujours dû se débrouiller seul, et s’il l’a fait, les autres le feront aussi.
Il souhaite rarement du malheur aux gens : il n’est pas en colère contre le monde injuste qui l’a fait naître. Non. Chacun pour sa peau, point barre. C’est juste que pour quelques pièces bien placées, il est prêt à s’écarter de son chemin pour trouver de quoi aider ceux dans le besoin.
Madelle (Original collectif) - Jonas, Rhys - G
Un petit clin d'oeil.
Un petit clin d’oeil dans sa direction, et Rhys se faufila souplement par la porte.
Avec un grognement exaspéré, Jonas la claqua derrière lui, le poussant à moitié dehors. Il était infernal quand il s’y mettait. Le jeune homme ne supportait plus les attitudes de gosse de riche de l’autre disciple de son maître.
Il avait l’impression de toujours devoir repasser derrière lui pour nettoyer, ranger, ou faire les menues tâches que Zayne leur assignait. Et après ça, il avait le culot de se montrer familier, voire séducteur, et de faire comme si c’était normal, ou bien reçu.
C’était insupportable.
Madelle (Original collectif) - Jonas, Rhys - PG
Mais dans la mesure où sa femme dit qu'il est au commissariat et qu'il n'y est pas…
“Il n’y est pas. Bordel !”
Jonas surveillait le couloir, près de la porte. Il tourna la tête avec inquiétude, cherchant du regard la silhouette de Rhys dans la pièce obscure. Le barde se montrait rarement grossier, l’emploi d’un tel langage était le témoin d’une grande anxiété. Il était en train de fouiller la bibliothèque fébrilement.
Ils s’étaient introduits dans la partie privée de la demeure du baron pendant la réception, profitant de la performance d’une troupe de comédiens, et s’étaient mis en chasse d’une gemme précieuse dont ils avaient besoin.
Une salve d’applaudissement retentit au rez-de-chaussée. Ils n’avaient plus de temps.
D&D (Originaux collectifs) - Un groupe d'aventuriers bien particulier - PG
Qu'est-ce que c'est encore que cette bande de cinglés ?
Qu’est-ce que c’était encore que cette bande de cinglés qui leur arrivait dessus ? Il fallait vraiment avoir des couilles de taureau, un culot monstrueux ou juste aucun instinct de survie pour s’en prendre à eux, à ce niveau. Que leurs têtes ne reviennent pas à tout le monde, aucun membre du groupe n’en doutait. Même entre eux, les relations diplomatiques étaient tendues : entre la magicienne et son familier voyeur, l’ange, le diable, le dragon, l’elfe taciturne, c’était plus que compliqué. Rajoutez à tout ça l'aura de puissance et un spelljammer armé jusqu’aux dents, et vous avez le tableau. Et ces tarés leur fonçaient encore dessus. Ils allaient bien morfler, ces cons !
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Fyrin, Azericht - PG
Il était vraiment bizarre, ce type
“Il est vraiment bizarre, ce type.”
Heian regardait l’Elfe de la Nuit s’éloigner, dubitatif. C’était leur soirée “off”, et chacun en profitait pour se détendre comme il l’entendait. Le demi-diable avait tendance à considérer que certains de ses camarades avaient des moyens étranges de passer le temps. À côté de lui, Fyrin haussa les épaules, plus préoccupée par le tavernier qui devait leur apporter leurs boissons que par un elfe maladivement discret.
Il eut un ricanement graveleux : “Combien tu paries qu’il retourne au Maître de la Main Subtile et qu’on va pas le revoir avant de partir demain ?”
D&D (Ori collectifs) - Nash, Aeren - G
Il était vraiment bizarre, ce type
Il était vraiment bizarre ce type qui le fixait depuis que la caravane avait commencé à s’assembler. Concentré comme il était à ressasser les notes dans son carnet, Nash ne s’en était pas rendu compte tout de suite, mais un Elfe ne le lâchait pas des yeux, une expression intriguée presque lyrique collée sur le visage.
Plusieurs fois ensuite il l’avait surpris à ne pas pouvoir décoller ses yeux de lui, sans jamais lui adresser la parole. Lorsqu’il l’avait remarqué en train de l’épier alors qu’il dessinait sous sa peau avec une aiguille, il avait craqué.
“Mais qu’est-ce que tu me veux, à la fin ?!”
D&D (Ori collectifs) - Un groupe d’aventuriers - PG
Je suis allergique!
“Je suis allergique aux cons, alors fais gaffe à toi.”
La voix basse et plate, menaçante, l’elfe s’était interposée entre les deux humains, et fixait le mage d’un regard mauvais. Elle faisait une tête de moins que lui et la moitié de sa largeur, mais il préféra ne pas tenter le diable. Il l’avait vue écraser la main de leur fier guerrier sur la bougie lors d’un bras-de-fer et ne se fiait plus à son apparence chétive. Il s’éloigna en maugréant.
Derrière elle, l’archiviste s’était recroquevillé sur lui-même, laissant échapper une litanie de murmures paniqués en direction des étoiles. Qu’allait-elle faire de lui, maintenant ?
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Fyrin, Alemona, Kala - PG
Mallow reposa prudemment sa tasse
Alemona reposa prudemment sa tasse.
“Si on reste strictement factuel, Ramsès m’est plus utile que la plupart d’entre vous…”
Heian manqua de s’étouffer, Fyrin lança un regard noir au volatile en question, Kala ne cacha pas un ricanement méprisant.
“Arrête tes conneries. Ton connard de piaf tu vas finir par le retrouver sur une broche au-dessus du feu.”
Le demi-diable posa sur lui un regard reptilien et dénuda ses crocs pour illustrer ses propos. Faisant preuve d’un rare instinct de survie, l’oiseau s’abstint de ses habituelles réflexions acides. La demi-dragonne se montra plus retenue.
“Sinon, à part espionner les gens, il sait faire quoi ?”
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Fyrin - G
tu es parti trop longtemps
Longtemps, il avait rongé son frein. Il avait passé un bout de temps à se demander s’il ne l’avait pas déjà vue quelque part, sans arriver à remettre sa tête. Un soir où ils avaient un peu évoqué leurs parcours respectif, elle avait mentionné son séjour sur Ysgard, et c’est là qu’il s’était souvenu. Pas étonnant qu’il n’ait pas particulièrement remarqué son visage : sur ce plan, tout le monde était trop occupé à se battre et à mourir à répétition. Par contre, il avait bien eu à l’esprit cette naginata, c’était ce qui lui avait mis la puce à l’oreille.
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Fyrin - G
D'une manière, ils étaient déjà tous un peu cramés.
“Un peu cramée ? Mais de quoi tu parles ?
- Hein ? J’ai dit ça, moi ? Je voulais dire ‘bien arrosée’.”
Fyrin poussa un lourd soupir découragé, Heian se massa les tempes d’un air las. Heureusement qu’ils avaient pris depuis longtemps l’habitude de faire leurs petites séances de pratique de langage en privé, cela leur évitait les ricanements et les remarques acides d’Alemona - elle était la raison première de leur isolement, d’ailleurs. Ils essayaient chacun d’apprendre une langue à l’autre depuis des mois, mais leurs efforts n’étaient pas très concluants. Ils n’était bons professeurs ni l’un ni l’autre.
“Bon, laisse-moi reprendre…”
D&D (Originaux collectifs) - Heian - PG
c'est pas lui qui va changer ce que je pense des paladins...
“UN PALADIN ?!”
Heian avait attrapé le pauvre brigand, qui avait osé sous-entendre auprès de ses complices une similitude avec l’ordre de combattants.
Ses griffes menaçaient de percer la peau fragile du cou du malheureux, et ses crocs ne demandaient qu’à se planter dans sa carotide. Un grondement sourd s’échappait du fond de sa gorge.
L’homme semblait se liquéfier entre ses doigts, voyant des chances de survie s’amincir de seconde en seconde.
“Plus JAMAIS tu m’insultes comme ça !”
La nuque du pauvre homme émit un craquement fatidique dans la main du diable, et son corps tout entier se relâcha.
“T’en auras plus l’occasion, connard.”
D&D (Originaux collectifs) - Heian, le reste du groupe - PG
Parce qu’alors tu serais morte, toi aussi.
“Toi aussi ? Oh merde. Merde, merde, MERDE.”
Fredd avait déjà succombé depuis longtemps à la torpeur des spores empoisonnées. Fyrin l’avait suivi peu après (pour une nana de sa carrure, elle supportait mal ses toxiques !). L’ange avait tenu plus longtemps, mais pas suffisamment pour les tirer de là. Il avait regardé ses compagnons tomber comme des mouches. Pour une fois que sa nature diabolique lui épargnait des ennuis au lieu de lui en créer, il se retrouvait coincé par la faiblesse des autres.
Dans un dernier espoir, il se tourna vers l’elfe pensant qu’il devait avoir l’habitude des traîtrises de la forêt. Mais apparemment non. Merde.
D&D (Originaux collectifs) - Un groupe d’aventuriers - PG
Il fait pitié.
“Il fait pitié, on devrait l’achever. Abréger ses souffrances. Ça serait plus humain.”
Les deux hommes discutaient discrètement, mais leurs paroles n’échappaient pas aux oreilles d’elfe de Shyrael.
Elle serrait les poings, son regard posé sur Aerath sans vraiment le voir. L’archiviste dormait en chien de fusil, se protégeant des étoiles. Il avait gémi longtemps avant de s’endormir sous l’effet de sa potion, et cela avait tapé sur les nerfs de certains.
Elle ne disait rien, mais si elle en surprenait un qui essayait à nouveau de s’en prendre à lui, elle lui briserait la mâchoire.
Elle haïssait ces hommes qui tyrannisaient ceux qu’ils pensaient plus faibles.
D&D (Originaux collectifs) - Lila - PG
la sensation qui l'envahit
La sensation qui l’envahit est indescriptible. Au départ une piqûre d’insecte pendant son sommeil, à présent elle se demande si elle n’aurait pas préféré mourir plutôt que d’accepter l’aide de l’immortel.
Elle a l’impression d’être la boîte qui renferme les asticots pour la pêche. Un pot dont les intestins ont décidé de se rebeller en une gastro nucléaire. Elle ne sait pas si elle doit se tordre de douleur, se pencher pour vomir tripes et boyaux, ou juste se rouler en boule et pleurer. Son cuir chevelu la brûle comme si on écrasait une dizaine de brandon ardent dessus.
Elle aurait vraiment mieux fait d’y passer.
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Alemona, un bureau - PG
Vous me paierez. Tous, autant que vous êtes
Il était passé devant. Il ne pouvait pas décemment laisser la magicienne ouvrir la marche : elle n’avait pas d’armure, pas d’arme, et des capacités de combat au corps-à-corps limitées. L’elfe était trop loin pour chercher un piège. Il était entré.
Tout était allé très vite. Alemona avait juste aperçu quelque chose bouger, puis Heian avait poussé un hurlement de douleur et de rage, et en une seconde une déflagration de son épée enflammée avait réduit l’ennemi en cendres.
Les crocs à nus, l’armure couvrant son bras dégouttant de sang noir, le demi-diable émettait un grondement sourd.
“Un putain de bureau. Cet enculé m’a attaqué.”
D&D (Originaux collectifs) - Kala - PG
Les morts devaient partir. Pour le bien des vivants
“Vivants, nous ? Non.”
Le reste du groupe restait silencieux, interloqués par la spontanéité de la réponse de Kala.
“Morts. On est bien morts. On a une belle peau parce qu’on met de la crème hydratante au collagène, c’est tout.”
Chacun tentait de se faire oublier par l’esprit qui avait posé la question. Il était concentré sur la demi-ange, et le moindre souffle de travers aurait pu le déconcentrer, briser le charme.
“C’est pas ici que vous allez trouver un corps pour vous réincarner, c’est sûr !
- Dommage.”
L’esprit soupira, et avec lui tout le groupe, y compris Kala. Il l’avait crue.
D&D (Originaux collectifs) - Heian (1/2) - G
Mais tout de même, il ne méritait pas ça.
Il ne mérite pas ça. Lorsque la bolas heurte son aile droite, Heian n'a que cette pensée en tête.
Lorsque le choc le déséquilibre et le projette vers le sol, il se demande pourquoi ce genre de chose lui arrive toujours, à lui.
Lorsque sa vitesse de chute le fait rebondir à plusieurs reprise et rouler à terre sur plusieurs mètres, il considère que son karma a fini de le rattraper.
Lorsque le sol se dérobe sous lui et le fait tomber au fond d'une fosse, aux pieds d'un énorme troll des forêts, il est rassuré: au moins ça ne peut pas être pire.
D&D (Originaux collectifs) - Heian (2/2) - PG
Jusqu'où es-tu prêt à aller, chrétien, pour châtier le païen que je suis ?
Il est vraiment dans la merde. Le deuxième troll s'avance derrière lui, le prenant en tenaille. Il a déjà combattu ce type de créatures, et il connaît leur capacité innée à régénérer leurs blessures. À un contre deux, cloué au sol, il ne donne vraiment pas cher de sa peau. Il est bien trop tard pour tenter de s'envoler maintenant : ce n'est que se mettre en difficulté par la suite. Un cri de guerre, autant pour se donner la force que pour prévenir ses compagnons de sa délicate posture, et il enflamme son épée pour passer à l'attaque.
Lasceris (Original) - Eloïs, Draye - G
Mais qui pouvait en être sûr ?
Surpris de sa propre audace, il avait attendu que tombe la sentence, le regard rivé sur ses pieds. Ses camarades n'osaient plus remuer un orteil de peur d'attirer les foudres de leur prince. Celui-ci était resté de marbre une interminable minute, et Eloïs avait eu le temps de se demander vingt-cinq fois si le désaccord qu'il avait exprimé - d'une manière un peu irrévérencieuse, il l'admettait aisément - serait la dernière chose qu'il dirait.
Il se souviendrait toujours du rire de Draye et de la bourrade qui l'avait accompagné. Il n'y avait pas eu de punition, et son culot avait été la base d'une amitié inébranlable.
Lasceris (Original) - Selyan - PG
Une légende, hein… Mon cul, oui !
“Une légende, hein… Mon cul, oui. C’est pas parce qu’il a quelques trophées que c’est un foudre de guerre. Faut pas vous laisser berner : au bout du compte c’est toujours vous qui faites les choses et c’est lui qui récolte la gloire.”
Selyan profitait d’un temps de repos, un petit vent agitant doucement son hamac dans l’entrepont fermé. Deux soldats de l’équipage prenaient leur pause en même temps que lui, gardant la tête basse, comme si l’ignorer allait effacer ses paroles. Un officier, proche du général en question, le foudroyait du regard depuis le fond de la pièce. L’information remonterait vite. Loin de s’en inquiéter, il en était ravi.
Lasceris (Original) - Draye, Eloïs - G
Mais peur de te perdre, surtout.
Peur de le perdre surtout, mais aussi honte, regrets, colère envers ces ordres injustes qu’il avait dû suivre à son corps défendant.
Plus de la moitié de la troupe avait été décimée sur le coup, et tous les survivants avaient été blessés plus ou moins grièvement.
Ils avaient mis plusieurs jours à rejoindre une ville abritant un guérisseur digne de ce nom, et nombre d’entre eux avaient encore payé le voyage de leur vie.
Aucun ne l’avait blâmé pour ce qu’il s’était passé, mais la plaie rouge et purulente qui barrait le visage de son ami était suffisamment de reproches.
Irish Car Bomb (Original) - Elyssie, Freddy, (Dieter) - PG-13
Et elle : jusqu'où irait-elle, pour lui ?
“Jusqu’où iras-tu pour lui ? Tu sais que tu ferais mieux de le lâcher, ça te simplifierait la vie.”
La voix de Freddy était rendue traînante par l’alcool de son verre et l’héroïne de son joint. Elle ne se lassait jamais de poser la même question, espérant à chaque fois une réponse différente de la précédente. Jusqu’à maintenant, Elyssie s’était contentée de se murer dans un silence méprisant. Elle préférait l’ignorer que lui donner la satisfaction de se lancer dans la discussion qui n’en serait pas une.
“Jusqu’où irais-tu pour lui ?”
Jusqu’à te passer un couteau en travers de la gorge.
Irish Car Bomb (Original) - Elyssie, Dieter - PG-13
Tout de même : n’était-elle pas un peu trop belle pour lui
Elle était un peu trop belle pour lui. Tout le monde le lui disait, mais il n’en avait rien à battre. Il y était allé tête baissée et l’avait invitée à boire un verre.
Comme tout le monde l’avait prédit, il s’était pris un rateau.
Ça ne lui avait pas fait lâcher l’affaire, il avait juste changé de tactique. Lui montrer que contrairement à la plupart, il n’y avait pas que son cul qui l’intéressait, qu’il voulait être proche d’elle sans rien attendre en retour.
Il lui avait fallu des mois pour retrouver le courage de se lancer.
Ça avait payé.
Tout le monde pouvait aller se faire foutre.
L'ombre du vent - Julian, Miquel - G
te savoir mort
Te savoir mort emplit mon coeur de paix. De paix, ou de vide ? Va savoir. Peut-on seulement être rempli de vide ? Regarde-moi, je joue sur les mots puisque tu n'es plus là pour le faire. Je sais que cela peut paraître cruel, ingrat. Tu as toujours été là pour moi, depuis que l'on s'est connu, tout juste adolescents, jusqu'à hier où tu as pris ma place dans la tombe.
Oui, c'est la sérénité qui m’habite à présent, car je sais que puisque tu n'es plus là plus rien ne me rattache à ce monde qui m'a déjà tout pris.
Harry Potter - Regulus - G
il l'acceptait le cœur léger
Légèrement vexé, Asellus tourna le dos à son humain domestique, exhibant son derrière, et sauta de ses genoux. Regulus lui fit une dernière caresse, l'esprit ailleurs. Cinq ans passés à Poudlard n'avaient pas rendu l'approche des vacances plus sereine pour lui. La période des Fêtes était toujours mouvementée dans l'illustre maisonnée Black, au grand désarroi de certains, en faisant jubiler d'autres.
De plus, un match de Quidditch était prévu quelques jours après la rentrée, et il aurait largement préféré s'y préparer en toute sérénité. Et puis, qui sait si on pouvait croiser un grand brun à lunettes sur le terrain d'entraînement…
Harry Potter - James, Regulus - PG
Et je sais aussi une autre chose : ce n'est pas de ta faute.
“Ce n’est pas de ta faute. Tu n’as rien fait de mal.”
James caressait délicatement les cheveux de Regulus, murmurant inlassablement les mêmes réassurances. Il avait fallu du temps pour que le garçon s’apaise, un parchemin compulsivement serré dans sa main. Chaque fois qu’il recevait des nouvelles de sa famille, il avait besoin d’une présence réconfortante, et James était toujours là pour lui. Il ne comprendrait jamais l’emprise que les Black exerçaient sur leurs enfants. Aucun ne restait libre de cette influence, même s’ils réagissaient tous différemment.
Regulus, semblait le plus atteint, il était aussi le plus jeune. Peut-être était-ce cette fragilité qui avait attiré son attention.
Dirk Gently’s Holistic Detective Agency - Bart - PG-13
Ils ont tout vu, alors je les ai tous tués. Aussi.
Ils ont tout vu, alors je les ai tous tués. Aussi. Encore. Toujours.
L’univers m’a fait comprendre qu’ils devaient pas être vivants, donc je les ai tués. Ma première impression est toujours la bonne, et si je le fais pas, des mauvaises choses arrivent. Personne n’avait encore survécu à ma présence, parce que l’univers m'emmène jamais vers quelqu’un qui doit pas mourir. Un prêté pour un rendu : l’univers me protège, en échange je fais ce qu’il me demande.
J’ai pas compris pourquoi j’ai pas tué Ken. Mais c’est agréable d’avoir un ami. Je crois que c’est la première fois que j’en ai un.
Mauvais sort - Louison - G
Je voudrais caresser un chat.
Un chat sauta souplement sur les genoux de Louison, sans la moindre considération pour sa lecture. La jeune veuve soupira et tint son livre d’une main, caressant de l’autre le félin qui faisait son nid dans ses jupes.
Il ne lui fallut que quelques minutes pour se rendre compte qu’elle avait lu trois fois le même paragraphe. Avec un soupir, elle plaça son signet entre les pages et posa le volume sur le guéridon à son accoudoir.
Son petit locataire ronronna avec force lorsqu’elle commença à utiliser ses deux mains pour lui gratter le menton.
Après toutes ces années, elle ne pouvait décidément toujours rien refuser à un chat.
Oméga-Viridine (Original) - Ivan, une voisine - G
Il n'allait pas se plaindre alors qu'elle travaillait gratuitement.
Elle n’allait pas de plaindre alors qu’il travaillait gratuitement. Ou pas loin : vu le tarif qu’il prenait pour réparer l’électroménager de tout l’immeuble, le sélénite aurait pu tout aussi bien ne rien demander. Les délais étaient forcément longs, puisqu’il récupérait les micro-ondes de tout le quartier, à force.
Elle savait que le vieux flic bizarre qui hébergeait Ivan l’engueulait tout le temps pour ça, pour lui faire augmenter ses prix. Il espérait peut-être pouvoir s’acheter plus de bibine avec l’argent au black que lui ramenait son locataire.
Elle soupira, sa friteuse comme neuve sur les bras. Il était un peu trop gentil, quand même.
Madelle (Original collectif) - Finnick - PG-13
tout ce que je voulais ce soir, c'est une pute et une pinte…
“C’est que tu voulais ce soir, c’est une pute et une pinte, c’est ça ?”
Le jeune prêtre rougit violemment, et manqua de s’étouffer dans sa bière. Il balbutia.
“Euh… Non, c’est-à-dire que… Ce n’est pas…”
Son voisin de table hurla de rire devant son embarras. L’humain était complètement soûl et n’imaginait pas qu’on soit plus sobre que lui. L’héléo commençait à regretter de ne pas avoir pris son repas en privé.
“Eh ben quoi ? Regarde-moi ces filles, là. Elles sont pas belles ?
- Elles sont charmantes, mais je ne crois pas que…”
L’autre lui donna une claque dans le dos.
“Ahahah ! Faut pas être timide ! Elles vont pas te manger !”
Madelle (Original collectif) - Jonas, Rhys - G
cette vie rendue, sans contrepartie mais sans cause à défendre, la méritait-il vraiment ?
Le méritait-il vraiment ? En voyant Rhys, endormi tout habillé sur son lit, des papiers en vrac étalés autour de lui, un amas informe de vêtements, pas tous propres encombrant le parquet parfaitement ciré de la chambre, Jonas se posait sincèrement la question. D’accord, un noble n’avait jamais eu à s’occuper de rien de son existence, mais il se demandait quand même comment ce garçon, un alchimiste brillant, pouvait à ce point avoir besoin d’un domestique, voire d’une nounou pour se débrouiller dans sa vie de tous les jours. Et surtout, surtout, pourquoi était-ce lui qui devait remplir ce rôle ?
Madelle (Original collectif) - Kharis - G
Il ne pouvait pas décevoir son public !
Elle ne pouvait pas décevoir son public. La liare respira un grand coup, raffermit sa prise sur la crosse de son arme, se concentra. Elle était douée avec les pistolets, mais les yeux d’autant de potentiels clients fixés sur elle et sa marchandise lui mettaient la pression. Les humains connaissaient mal les armes à feu, aussi elle se devait d’être réellement impressionnante si elle voulait en vendre suffisamment pour rentabiliser son voyage et le poursuivre.
Elle cligna des yeux une dernière fois, et tira.
Des applaudissements et des hourras s’élevèrent autour d’elle, et à ses oreilles, ils sonnaient déjà comme des pièces d’or.
Madelle (Original collectif) - Madène - G
Il parait que c'est ça, tu sais... qui m'a rendu dingue…
“Il paraît que c’est ça, tu sais, qui l’a rendue dingue.”
Les deux vieilles femmes chuchotaient, tête contre tête, en jetant des regards méfiants vers la pauvre fille en haillons qui se frottait compulsivement les oreilles, comme pour s’empêcher d’entendre quelque chose.
“Elle était pas comme ça avant, je l’ai bien connue gamine. Elle est devenue un peu bizarre quand sa mère est morte, mais c’est après l’incident du temple qu’elle est devenue complètement folle.”
Sa comparse secoua la tête, passionnée par son récit.
“Les Dieux se sont vengés, c’est sûr. On peut pas les insulter sans payer le prix.”
Madelle (Original collectif) - Nava - G
à ses oreilles, ils sonnaient déjà comme des pièces d’or
Des pièces d’or sonnantes et trébuchantes, c’est ça qui l’intéresse. Il n’a que faire des considérations légales, honorables, ou philanthropes. Personne ne s’est jamais approché de lui la main tendue lorsqu’il en a eu besoin, il a toujours dû se débrouiller seul, et s’il l’a fait, les autres le feront aussi.
Il souhaite rarement du malheur aux gens : il n’est pas en colère contre le monde injuste qui l’a fait naître. Non. Chacun pour sa peau, point barre. C’est juste que pour quelques pièces bien placées, il est prêt à s’écarter de son chemin pour trouver de quoi aider ceux dans le besoin.
Madelle (Original collectif) - Jonas, Rhys - G
Un petit clin d'oeil.
Un petit clin d’oeil dans sa direction, et Rhys se faufila souplement par la porte.
Avec un grognement exaspéré, Jonas la claqua derrière lui, le poussant à moitié dehors. Il était infernal quand il s’y mettait. Le jeune homme ne supportait plus les attitudes de gosse de riche de l’autre disciple de son maître.
Il avait l’impression de toujours devoir repasser derrière lui pour nettoyer, ranger, ou faire les menues tâches que Zayne leur assignait. Et après ça, il avait le culot de se montrer familier, voire séducteur, et de faire comme si c’était normal, ou bien reçu.
C’était insupportable.
Madelle (Original collectif) - Jonas, Rhys - PG
Mais dans la mesure où sa femme dit qu'il est au commissariat et qu'il n'y est pas…
“Il n’y est pas. Bordel !”
Jonas surveillait le couloir, près de la porte. Il tourna la tête avec inquiétude, cherchant du regard la silhouette de Rhys dans la pièce obscure. Le barde se montrait rarement grossier, l’emploi d’un tel langage était le témoin d’une grande anxiété. Il était en train de fouiller la bibliothèque fébrilement.
Ils s’étaient introduits dans la partie privée de la demeure du baron pendant la réception, profitant de la performance d’une troupe de comédiens, et s’étaient mis en chasse d’une gemme précieuse dont ils avaient besoin.
Une salve d’applaudissement retentit au rez-de-chaussée. Ils n’avaient plus de temps.
D&D (Originaux collectifs) - Un groupe d'aventuriers bien particulier - PG
Qu'est-ce que c'est encore que cette bande de cinglés ?
Qu’est-ce que c’était encore que cette bande de cinglés qui leur arrivait dessus ? Il fallait vraiment avoir des couilles de taureau, un culot monstrueux ou juste aucun instinct de survie pour s’en prendre à eux, à ce niveau. Que leurs têtes ne reviennent pas à tout le monde, aucun membre du groupe n’en doutait. Même entre eux, les relations diplomatiques étaient tendues : entre la magicienne et son familier voyeur, l’ange, le diable, le dragon, l’elfe taciturne, c’était plus que compliqué. Rajoutez à tout ça l'aura de puissance et un spelljammer armé jusqu’aux dents, et vous avez le tableau. Et ces tarés leur fonçaient encore dessus. Ils allaient bien morfler, ces cons !
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Fyrin, Azericht - PG
Il était vraiment bizarre, ce type
“Il est vraiment bizarre, ce type.”
Heian regardait l’Elfe de la Nuit s’éloigner, dubitatif. C’était leur soirée “off”, et chacun en profitait pour se détendre comme il l’entendait. Le demi-diable avait tendance à considérer que certains de ses camarades avaient des moyens étranges de passer le temps. À côté de lui, Fyrin haussa les épaules, plus préoccupée par le tavernier qui devait leur apporter leurs boissons que par un elfe maladivement discret.
Il eut un ricanement graveleux : “Combien tu paries qu’il retourne au Maître de la Main Subtile et qu’on va pas le revoir avant de partir demain ?”
D&D (Ori collectifs) - Nash, Aeren - G
Il était vraiment bizarre, ce type
Il était vraiment bizarre ce type qui le fixait depuis que la caravane avait commencé à s’assembler. Concentré comme il était à ressasser les notes dans son carnet, Nash ne s’en était pas rendu compte tout de suite, mais un Elfe ne le lâchait pas des yeux, une expression intriguée presque lyrique collée sur le visage.
Plusieurs fois ensuite il l’avait surpris à ne pas pouvoir décoller ses yeux de lui, sans jamais lui adresser la parole. Lorsqu’il l’avait remarqué en train de l’épier alors qu’il dessinait sous sa peau avec une aiguille, il avait craqué.
“Mais qu’est-ce que tu me veux, à la fin ?!”
D&D (Ori collectifs) - Un groupe d’aventuriers - PG
Je suis allergique!
“Je suis allergique aux cons, alors fais gaffe à toi.”
La voix basse et plate, menaçante, l’elfe s’était interposée entre les deux humains, et fixait le mage d’un regard mauvais. Elle faisait une tête de moins que lui et la moitié de sa largeur, mais il préféra ne pas tenter le diable. Il l’avait vue écraser la main de leur fier guerrier sur la bougie lors d’un bras-de-fer et ne se fiait plus à son apparence chétive. Il s’éloigna en maugréant.
Derrière elle, l’archiviste s’était recroquevillé sur lui-même, laissant échapper une litanie de murmures paniqués en direction des étoiles. Qu’allait-elle faire de lui, maintenant ?
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Fyrin, Alemona, Kala - PG
Mallow reposa prudemment sa tasse
Alemona reposa prudemment sa tasse.
“Si on reste strictement factuel, Ramsès m’est plus utile que la plupart d’entre vous…”
Heian manqua de s’étouffer, Fyrin lança un regard noir au volatile en question, Kala ne cacha pas un ricanement méprisant.
“Arrête tes conneries. Ton connard de piaf tu vas finir par le retrouver sur une broche au-dessus du feu.”
Le demi-diable posa sur lui un regard reptilien et dénuda ses crocs pour illustrer ses propos. Faisant preuve d’un rare instinct de survie, l’oiseau s’abstint de ses habituelles réflexions acides. La demi-dragonne se montra plus retenue.
“Sinon, à part espionner les gens, il sait faire quoi ?”
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Fyrin - G
tu es parti trop longtemps
Longtemps, il avait rongé son frein. Il avait passé un bout de temps à se demander s’il ne l’avait pas déjà vue quelque part, sans arriver à remettre sa tête. Un soir où ils avaient un peu évoqué leurs parcours respectif, elle avait mentionné son séjour sur Ysgard, et c’est là qu’il s’était souvenu. Pas étonnant qu’il n’ait pas particulièrement remarqué son visage : sur ce plan, tout le monde était trop occupé à se battre et à mourir à répétition. Par contre, il avait bien eu à l’esprit cette naginata, c’était ce qui lui avait mis la puce à l’oreille.
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Fyrin - G
D'une manière, ils étaient déjà tous un peu cramés.
“Un peu cramée ? Mais de quoi tu parles ?
- Hein ? J’ai dit ça, moi ? Je voulais dire ‘bien arrosée’.”
Fyrin poussa un lourd soupir découragé, Heian se massa les tempes d’un air las. Heureusement qu’ils avaient pris depuis longtemps l’habitude de faire leurs petites séances de pratique de langage en privé, cela leur évitait les ricanements et les remarques acides d’Alemona - elle était la raison première de leur isolement, d’ailleurs. Ils essayaient chacun d’apprendre une langue à l’autre depuis des mois, mais leurs efforts n’étaient pas très concluants. Ils n’était bons professeurs ni l’un ni l’autre.
“Bon, laisse-moi reprendre…”
D&D (Originaux collectifs) - Heian - PG
c'est pas lui qui va changer ce que je pense des paladins...
“UN PALADIN ?!”
Heian avait attrapé le pauvre brigand, qui avait osé sous-entendre auprès de ses complices une similitude avec l’ordre de combattants.
Ses griffes menaçaient de percer la peau fragile du cou du malheureux, et ses crocs ne demandaient qu’à se planter dans sa carotide. Un grondement sourd s’échappait du fond de sa gorge.
L’homme semblait se liquéfier entre ses doigts, voyant des chances de survie s’amincir de seconde en seconde.
“Plus JAMAIS tu m’insultes comme ça !”
La nuque du pauvre homme émit un craquement fatidique dans la main du diable, et son corps tout entier se relâcha.
“T’en auras plus l’occasion, connard.”
D&D (Originaux collectifs) - Heian, le reste du groupe - PG
Parce qu’alors tu serais morte, toi aussi.
“Toi aussi ? Oh merde. Merde, merde, MERDE.”
Fredd avait déjà succombé depuis longtemps à la torpeur des spores empoisonnées. Fyrin l’avait suivi peu après (pour une nana de sa carrure, elle supportait mal ses toxiques !). L’ange avait tenu plus longtemps, mais pas suffisamment pour les tirer de là. Il avait regardé ses compagnons tomber comme des mouches. Pour une fois que sa nature diabolique lui épargnait des ennuis au lieu de lui en créer, il se retrouvait coincé par la faiblesse des autres.
Dans un dernier espoir, il se tourna vers l’elfe pensant qu’il devait avoir l’habitude des traîtrises de la forêt. Mais apparemment non. Merde.
D&D (Originaux collectifs) - Un groupe d’aventuriers - PG
Il fait pitié.
“Il fait pitié, on devrait l’achever. Abréger ses souffrances. Ça serait plus humain.”
Les deux hommes discutaient discrètement, mais leurs paroles n’échappaient pas aux oreilles d’elfe de Shyrael.
Elle serrait les poings, son regard posé sur Aerath sans vraiment le voir. L’archiviste dormait en chien de fusil, se protégeant des étoiles. Il avait gémi longtemps avant de s’endormir sous l’effet de sa potion, et cela avait tapé sur les nerfs de certains.
Elle ne disait rien, mais si elle en surprenait un qui essayait à nouveau de s’en prendre à lui, elle lui briserait la mâchoire.
Elle haïssait ces hommes qui tyrannisaient ceux qu’ils pensaient plus faibles.
D&D (Originaux collectifs) - Lila - PG
la sensation qui l'envahit
La sensation qui l’envahit est indescriptible. Au départ une piqûre d’insecte pendant son sommeil, à présent elle se demande si elle n’aurait pas préféré mourir plutôt que d’accepter l’aide de l’immortel.
Elle a l’impression d’être la boîte qui renferme les asticots pour la pêche. Un pot dont les intestins ont décidé de se rebeller en une gastro nucléaire. Elle ne sait pas si elle doit se tordre de douleur, se pencher pour vomir tripes et boyaux, ou juste se rouler en boule et pleurer. Son cuir chevelu la brûle comme si on écrasait une dizaine de brandon ardent dessus.
Elle aurait vraiment mieux fait d’y passer.
D&D (Originaux collectifs) - Heian, Alemona, un bureau - PG
Vous me paierez. Tous, autant que vous êtes
Il était passé devant. Il ne pouvait pas décemment laisser la magicienne ouvrir la marche : elle n’avait pas d’armure, pas d’arme, et des capacités de combat au corps-à-corps limitées. L’elfe était trop loin pour chercher un piège. Il était entré.
Tout était allé très vite. Alemona avait juste aperçu quelque chose bouger, puis Heian avait poussé un hurlement de douleur et de rage, et en une seconde une déflagration de son épée enflammée avait réduit l’ennemi en cendres.
Les crocs à nus, l’armure couvrant son bras dégouttant de sang noir, le demi-diable émettait un grondement sourd.
“Un putain de bureau. Cet enculé m’a attaqué.”
D&D (Originaux collectifs) - Kala - PG
Les morts devaient partir. Pour le bien des vivants
“Vivants, nous ? Non.”
Le reste du groupe restait silencieux, interloqués par la spontanéité de la réponse de Kala.
“Morts. On est bien morts. On a une belle peau parce qu’on met de la crème hydratante au collagène, c’est tout.”
Chacun tentait de se faire oublier par l’esprit qui avait posé la question. Il était concentré sur la demi-ange, et le moindre souffle de travers aurait pu le déconcentrer, briser le charme.
“C’est pas ici que vous allez trouver un corps pour vous réincarner, c’est sûr !
- Dommage.”
L’esprit soupira, et avec lui tout le groupe, y compris Kala. Il l’avait crue.
D&D (Originaux collectifs) - Heian (1/2) - G
Mais tout de même, il ne méritait pas ça.
Il ne mérite pas ça. Lorsque la bolas heurte son aile droite, Heian n'a que cette pensée en tête.
Lorsque le choc le déséquilibre et le projette vers le sol, il se demande pourquoi ce genre de chose lui arrive toujours, à lui.
Lorsque sa vitesse de chute le fait rebondir à plusieurs reprise et rouler à terre sur plusieurs mètres, il considère que son karma a fini de le rattraper.
Lorsque le sol se dérobe sous lui et le fait tomber au fond d'une fosse, aux pieds d'un énorme troll des forêts, il est rassuré: au moins ça ne peut pas être pire.
D&D (Originaux collectifs) - Heian (2/2) - PG
Jusqu'où es-tu prêt à aller, chrétien, pour châtier le païen que je suis ?
Il est vraiment dans la merde. Le deuxième troll s'avance derrière lui, le prenant en tenaille. Il a déjà combattu ce type de créatures, et il connaît leur capacité innée à régénérer leurs blessures. À un contre deux, cloué au sol, il ne donne vraiment pas cher de sa peau. Il est bien trop tard pour tenter de s'envoler maintenant : ce n'est que se mettre en difficulté par la suite. Un cri de guerre, autant pour se donner la force que pour prévenir ses compagnons de sa délicate posture, et il enflamme son épée pour passer à l'attaque.
Lasceris (Original) - Eloïs, Draye - G
Mais qui pouvait en être sûr ?
Surpris de sa propre audace, il avait attendu que tombe la sentence, le regard rivé sur ses pieds. Ses camarades n'osaient plus remuer un orteil de peur d'attirer les foudres de leur prince. Celui-ci était resté de marbre une interminable minute, et Eloïs avait eu le temps de se demander vingt-cinq fois si le désaccord qu'il avait exprimé - d'une manière un peu irrévérencieuse, il l'admettait aisément - serait la dernière chose qu'il dirait.
Il se souviendrait toujours du rire de Draye et de la bourrade qui l'avait accompagné. Il n'y avait pas eu de punition, et son culot avait été la base d'une amitié inébranlable.
Lasceris (Original) - Selyan - PG
Une légende, hein… Mon cul, oui !
“Une légende, hein… Mon cul, oui. C’est pas parce qu’il a quelques trophées que c’est un foudre de guerre. Faut pas vous laisser berner : au bout du compte c’est toujours vous qui faites les choses et c’est lui qui récolte la gloire.”
Selyan profitait d’un temps de repos, un petit vent agitant doucement son hamac dans l’entrepont fermé. Deux soldats de l’équipage prenaient leur pause en même temps que lui, gardant la tête basse, comme si l’ignorer allait effacer ses paroles. Un officier, proche du général en question, le foudroyait du regard depuis le fond de la pièce. L’information remonterait vite. Loin de s’en inquiéter, il en était ravi.
Lasceris (Original) - Draye, Eloïs - G
Mais peur de te perdre, surtout.
Peur de le perdre surtout, mais aussi honte, regrets, colère envers ces ordres injustes qu’il avait dû suivre à son corps défendant.
Plus de la moitié de la troupe avait été décimée sur le coup, et tous les survivants avaient été blessés plus ou moins grièvement.
Ils avaient mis plusieurs jours à rejoindre une ville abritant un guérisseur digne de ce nom, et nombre d’entre eux avaient encore payé le voyage de leur vie.
Aucun ne l’avait blâmé pour ce qu’il s’était passé, mais la plaie rouge et purulente qui barrait le visage de son ami était suffisamment de reproches.
Irish Car Bomb (Original) - Elyssie, Freddy, (Dieter) - PG-13
Et elle : jusqu'où irait-elle, pour lui ?
“Jusqu’où iras-tu pour lui ? Tu sais que tu ferais mieux de le lâcher, ça te simplifierait la vie.”
La voix de Freddy était rendue traînante par l’alcool de son verre et l’héroïne de son joint. Elle ne se lassait jamais de poser la même question, espérant à chaque fois une réponse différente de la précédente. Jusqu’à maintenant, Elyssie s’était contentée de se murer dans un silence méprisant. Elle préférait l’ignorer que lui donner la satisfaction de se lancer dans la discussion qui n’en serait pas une.
“Jusqu’où irais-tu pour lui ?”
Jusqu’à te passer un couteau en travers de la gorge.
Irish Car Bomb (Original) - Elyssie, Dieter - PG-13
Tout de même : n’était-elle pas un peu trop belle pour lui
Elle était un peu trop belle pour lui. Tout le monde le lui disait, mais il n’en avait rien à battre. Il y était allé tête baissée et l’avait invitée à boire un verre.
Comme tout le monde l’avait prédit, il s’était pris un rateau.
Ça ne lui avait pas fait lâcher l’affaire, il avait juste changé de tactique. Lui montrer que contrairement à la plupart, il n’y avait pas que son cul qui l’intéressait, qu’il voulait être proche d’elle sans rien attendre en retour.
Il lui avait fallu des mois pour retrouver le courage de se lancer.
Ça avait payé.
Tout le monde pouvait aller se faire foutre.