Ça se passait mardi à minuit une.
Deux semaines après qu'Aile de Mort a fait sa ravageante apparition en Azeroth, des millions de joueurs attendaient fébrilement le 7 décembre et la sortie européenne de la dernière extension de World of Warcraft ; Cataclysm.
Les addons précédents nous avaient conduit en Outreterre, puis en Norfendre, cette fois, retour aux origines, c'est l'Azeroth qui est refondu (au sens propre du terme pour certaines zones) pour nous amener jusqu'au niveau 85 et au fond de la tanière du dragon destructeur.
C'est aussi une bonne excuse pour mettre à jour le contenu le plus ancien du jeu qui date tout de même de 2004.
Il est 23h31 le 6 décembre encore, chacun est quelque part dans le monde de Warcraft (déjà dans la capitale ou ailleurs ; en Nagrand pour ma part) à se dire : "dans une demi heure, dans une demi heure, je serais un des joueurs qui se connectera dès l'activation du jeu", sans même soupçonner ce qui les attend réellement.
Le temps passe et l'échéance arrive...
A minuit moins 4, 5 minutes avant le début d'une nouvelle ère, tous les joueurs d'une même faction qui sont connectés se sont réunis dans leur capitale respective (enfin, une bonne partie en tout cas), je ne parlerais pas de la horde, je n'en fait pas partie.
Les allianceux donc, forment une belle masse compacte sur la place du marché, les joueurs HL occupant une bonne proportion du volume total d'avatars avec pour cause les mammouths laineux qui leur servent de monture.
Beaucoup de joueurs poussent des cris dépourvues de tout sens, c'est juste pour crier, impossible de suivre quelque discussion que ce soit, les canaux de discussion sont saturés, trop de flood.
On arrive inalement à 00h01, moment critique, la tension est à son comble et là...
Chaque joueur reçoit un message indiquant qu'afin que la mise à jour soit effective il faut quitter complétement le jeu et se reconnecter.
Évidement, tous suivent les instructions mais ca finit inévitablement en cracbadaboum quand des milliers de personnes se déconnectent simultanément d'un serveur et qu'ils cherchent ensuite à s'y reconnecter.
Nous voilà donc à pleurer la mort du serveur d'authentification et à tenter à chaque refus d'identification de la relancer parce que quand même, on ne sait pas quand se sera possible mais chacun veut être un des premiers à jouer au nouveau WoW.
Non contente d'avoir fait exploser un serveur, la nuée de geeks frustrés se rue sur Judge Hype, le site ami des WoW-addicts menaçant de l'envoyer ad patres à son tour.
Mais c'était sans compter sur les webmasters qui ont plus d'un tour dans leur sac et qui avaient prédit tout cela.
C'est donc sur un format minimaliste mais néanmoins stable que JH nous tenait au courant de l'état de la situation.
Le temps passe et les informations sont peu encourageantes, au bout d'une heure, les rares personnes qui parviennent à se connecter ne le sont que pour se faire refouler quelques secondes plus tard.
Et puis, enfin, le miracle se produit, vers 01h15 tout remarche et les joueurs qui n'ont pas abandonnés sont récompensés pour leur ténacité. Ils sont quand même balèzes chez Blizzard, juste une heure pour retaper un serveur qui a cédé sous le panurgisme des geeks (et j'en fait partie, je n'ai nullement l'intention de le nier), c'est un score honorable.
De retour IG, déjà,je m'aperçois rapidement que je ne suis pas le premier à être revenu à en juger par la présence des montures volantes diverses et variées qui voltigent un peu partout.
Avant toute chose, j'avertis la geek (qui se reconnaitra) qui ne sait pas encore que le jeu est de nouveau disponible.
Puis je me précipite vers le maitre de vol pour lui acheter ma licence, 212 pièces d'or ? Pas de souci, tenez mon brave.
Après un petit tour en l'air et quelques
screens de Hurlevent depuis le haut (il y a encore deux continents à visiter, ce n'est que le début), je me décide à aller découvrir ce qui se cache derrière le nouveau métier d'archéologue.
C'est bien sympa comme profession ; on étudie le backgroud du jeu en allant mettre des petits coups de pelle un peu partout dans le monde pour exhumer divers artefact (des chaussures de bébé nain par exemple). Mais la chose la plus amusante là dedans reste le nom du maître de profession à Hurlevent, Harrison Jones.
Harrison Jones! Ils ont de ces idées les développeurs, le nom de ce pnj rivalise au moins avec celui de Morgan Stern du marécage d'âprefange.
Bref, c'était une belle aventure, on pourra en reparler fièrement à nos petits enfants dans soixante ans pendant les longues soirées d'hiver au coin du feu.
En tout cas, vu la puissance d'une frappe coordonnée de geeks, on est en droit de se demander pourquoi ne contrôlent-ils pas encore le monde. Peut être que ca ne les intéressent pas, tout simplement.