Fandon : OmbreSang
Personnages : Cyänn, Tad, Lee, Fenrÿr.
Rating : PG-15
Nombre de mots : 1063 mots
Ils ressortirent des sous-terrains et découvrirent une partie de la demeure. Le luxe était partout, et les entrelacs nordiques étaient discrètement omniprésents dans le décors, ainsi que les loups stylisés et les runes. Le sol était parqueté de différentes essences de bois dont les teintes formaient également des entrelacs. La demeure donnait l’étrange impression d’être une construction du XVIIème siècle qui aurait été décoré selon les goûts et les habitudes d’un prince viking. Un prince qui se serait par ailleurs parfaitement adapté au changement d’époque puisque les lieux étaient équipé de tout le confort moderne. La sobriété de la décoration et les teintes sables ou écrue ajoutaient à cette impression de luxe sans ostentation. Ici personne n’avait rien à prouver, ce lieux n’était pas fait pour impressionner des visiteurs mais pour vivre confortablement. La puissance et la richesse étaient pourtant visibles partout, et le maitre des lieux ne semblait pas avoir besoin de plus pour s’imposer, cette demeure respirait la vraie puissance, celle qui n’avait pas besoin d’être affirmée tant elle était évidente. Quand on avait vu l’Alpha qui régnait en ces lieux une fois, on comprenait aisément pourquoi.
Les loup-garous qu’ils croisèrent ne leur prêtèrent pas attention, détendus, ils vaquaient à leurs propres affaires en laissant les autres en paix. Tad et Cyann suivaient Lee en silence, les yeux rivés sur l’élégant parquet. Une ou deux fois des regards s’attardèrent sur eux, rendant la jeune femme plus nerveuse encore. Leur guide ne chercha pas à la rassurer, il ne prononça pas le moindre mot, les menant jusqu’à l’étage avant de s’arrêter devant une porte et de prendre la clef qui se trouvait dans la serrure avant de la tendre à Cyann. Cette dernière la prit timidement, pour ne pas contrarier le loup-garou.
- Les chambres n’ont qu’une clefs, dit-il en confiant la clef de la chambre voisine à Tad.
Cyann examina la clef avec perplexité, se demandant si elle devait bien comprendre ce qu’elle croyait.
- …repas dans la grande salle, continuait-il.
La jeune femme jeta un regard affolé à Tad, elle n’avait pas entendu la première partie de la phrase et craignait le pire si elle demandait à l’homme de se répéter. Tad lui fit signe qu’il avait entendu et qu’elle n’avait pas à s’en faire. Finalement le loup-garou les laisser là sans rien ajouter et ils se retrouvèrent tout deux au milieu du couloir, aussi surpris l’un que l’autre du tour que prenaient les évènements.
Finalement elle poussa la porte de la chambre dont on elle lui avait donné la clef et Tad la suivit. Ils découvrirent ainsi une pièce décorée elle aussi de manière sobre et élégante. Le vaste lit se trouvait isolé dans une alcôve et le reste de la pièce était meublé comme un salon. La “chambre” comportait également une salle de bain attenante avec une baignoire assez vaste pour trois personnes.
- Il a dit que le repas était servit à vingt heure, dit timidement Tad.
Cyann hocha la tête, elle n’était pas certaine d’être capable d’assister à ce repas, mais la question se poserait plus tard. Elle examinait les lieux avec le sentiment que bientôt quelqu’un viendrait leur dire qu’il y avait eut erreur et qu’ils devaient repartir.
- Je crois qu’on peut prendre le temps de se reposer un peu, murmura Tad.
- Oui...
La salle de bain l’attirait comme un aimant, qu’elle n’ai aucun vêtements de rechange ne changeait pas l’attrait qu’exerçait sur elle l’idée de se laver. Elle eut un sourire timide et se détendit un peu. Cela lui paraissait trop beau pour durer, mais la louve-garou espérait bien profiter de ce répit, qu’il dure ou non.
***
Les yeux levés vers la voûte de pierre il attendait, parfaitement immobile, que la fureur qui pulsait dans ses veines reflue enfin. Il y avait longtemps qu’il ne s’était pas laissé dominé de la sorte par une émotion, se laisser submerger par la colère était dangereux, et pourtant tellement tentant. La tension qui habitait ses muscles et le grondement sourd qu’il étouffait lui rappelait ce que signifiait se sentir vivant. La porte s’ouvrit en silence et Lee en passa le seuil d’un pas souple.
- Alpha, murmura-t-il en s’inclinant.
- Qui sont-ils ?
Il eut le déplaisir de voir le loup-garou secouer piteusement la tête.
- Je ne sais pas, ils ont pénétré sur notre territoire et elle a demandé à voir l’Alpha.
Fenryr réprima un grondement sourd. Lee n’était en rien responsable de sa contrariété et il n’était pas juste de lui faire subir sa mauvaise humeur.
- Tu as apprit quelque chose sur eux ?
- Peu de choses...
D’un geste il lui signifia qu’il écoutait.
- Ils sont affamés, ils n’ont pas du manger souvent à leur faim, leurs vêtements sont miteux... Et ils ont été brutalisés. Ils sursautent au moindre bruit comme des bêtes traquées...
Il ne lui apprenait rien qu’il ne sache déjà, lui aussi avait noté les vêtements usés et les traces de coups. Un hurlement de rage monta en lui au souvenir des poignets meurtris de la jeune femme. Ils avaient fait plus que la brutaliser, sinon ils n’auraient pas eut besoin de l'enchaîner. Pire, il s’était tenu assez prés d’elle pour sentir sur la jeune femme l’odeur des autres mâles qui l’avait côtoyés, mêlées aux odeurs entêtantes de la peur et du sang, elles ne laissaient que peu de doute sur ce qui avait pu se passer.
- Le gamin s’attend à recevoir des coups de tous les mâles dominants, commença-t-il doucement.
Lee confirma d’un hochement de tête.
- Et elle ?
Cette fois il vit le loup-garou tressaillir et il nota sur son visage une expression amère.
- Elle craint plus que des coups de notre part, murmura-t-il d’une voix où se mêlaient révolte et dégoût.
- Fait passer le mot, j’écharperais quiconque aura envers elle le moindre geste inconvenant, murmura Fenryr. Et ne leur donnez pas mon nom, je veux savoir avant ce qu’ils sont.
Lee s’inclina.
- Alpha.
Sur le point de partir il hésita.
- Parle.
- Ils sont en sécurité désormais n’est-ce pas ? demanda-t-il doucement.
Fenryr hocha la tête.
- Plus personne ne les touchera. Ils sont mes invités.
Le soulagement évident de Lee réchauffa Fenryr. Il aimait constater que ses loups partageaient son point de vu, et il appréciait de constater que Lee, d’ordinaire si sauvage, se montrait touché par la situation. Il suivi le lycan des yeux alors qu’il sortait de la salle et quand l’obscurité revint il apprécia pleinement le silence.