Titre : Première rencontre...
Projet : OmbreSang - lycan
Personnages : Cyann, Miranda et Vénézio + Morrigan
Thème et contrainte : sous la contrainte + inclure une dispute
Date : 23 décembre
Rating : PG
Cyann croisa le regard affolé de Miranda et senti la rage monter en elle. La jeune femme se retourna vers son cousin et le foudroya du regard.
- Non Vénézio ! Pour une fois je m’amuse, je n’ai certainement pas l’intention de rentrer maintenant !
Contrairement à sa cousine elle ne ressentait aucune sorte de crainte devant le lycan. A une époque le simple fait qu’un mâle élève la voix l’aurait faite se recroqueviller sur le sol en tremblant, désormais la jeune femme refusait de se laisser faire, et tant pis si cela déplaisait à son père, elle n’avait que faire de son avis.
- Apprendras-tu un jour les bonnes manières ? cracha son cousin. Je viens de dire que nous rentrons, je ne t’ai pas demandé ton avis sur le sujet !
- Et bien je te le donne quand même, et si ça ne te convient pas c’est pareil ! gronda-t-elle sourdement. Je ne rentre pas maintenant, et je te souhaite bien du plaisir si tu cherches à m’y contraindre !
Miranda blêmie en l’entendant parler de la sorte à son frère et tenta de lui faire signe de ne pas envenimer les choses. Mais ce soir-là Cyann n’était plus d’humeur à supporter cette situation. Elle avait avalé trop de couleuvres depuis son arrivée à Rome et avait décidé d’en finir avec cette situation. Vénézio la saisit brutalement par le bras pour l’entrainer avec lui alors que Miranda étouffé un petit cri de panique.
Cyann du se faire violence pour ne pas feuler de rage, l’espace d’un instant la peur l’envahie, la paralysant totalement, puis un autre souvenir prit le pas sur sa terreur… Elle se trouvait sur la plage avec Lee, Taÿro et Kenal et regardait les trois mâles se battre à mains nues pour jouer quand Tenoch s’était assis près d’elle.
« Tu veux apprendre ? » avait-il simplement demandé.
Ce soir-là, quand Fënryr était revenu d’elle ne savait où elle avait cru que l’Alpha allait tailler Tenoch en pièces tant il avait été furieux de découvrir dans quel état ce dernier l’avait mise. Cyann dégagea brutalement son bras en tordant ce dernier au point que Vénézio n’ait d’autre solution que de la lâcher.
- J’ai dit que je ne rentrais pas pour le moment !
- Parce que tu crois que la dernière arrivée dans la Meute, et qui de plus est une femme, a son mot à dire sur la question ? cracha son cousin d’une voix furieuse. Que dira ton père en apprenant de quelle manière tu te comportes ?!
Cyann le défia du regard.
- Quand bien même cela lui poserait un problème, c’est moi que ça regarde et pas toi ! gronda-t-elle sourdement.
- Ah tu crois ça ?! Le manque de discipline concerne tout le monde dans une Meute !
La jeune femme comprenait mieux désormais pourquoi Fënryr avait une si piètre opinion des Meutes qui fonctionnaient selon un système aristocratique et non selon le mode normal d’une Meute. Elle-même était, elle le savait, bien plus dominante que Vénézio, et se plier à l’autorité de ce dernier allait à l’encontre de tous ses instincts. Rien d’étonnant alors au fait que les rapports au sein d’une Meute soient si tendus, après tout son cousin devait bien percevoir qu’il n’avait pas suffisamment d’autorité pour commander, et il n’en devenait sans doute que plus agressif encore.
- Et bien je reste, mon père n’aura qu’à prendre la peine de venir me parler s’il désapprouve mon comportement !
Malgré son assurance de façade Cyann n’en menait pas large, elle n’avait pas l’habitude de défier ainsi les autres. Dans la Meute de Fënryr elle se sentait à son aise, mais là-bas personne n’aurait eut l’idée de vouloir lui imposer un couvre-feu ridicule ou de brider sa liberté. Une petite voix lui soufflait insidieusement qu’elle n’était pas restée là-bas assez longtemps pour savoir comment Fënryr aurait réagi si elle l’avait défié de la même manière, mais elle refusait de se pencher sur cette question.
Son cœur cognait à grand coup dans sa poitrine et elle pouvait sentir l’odeur de sa propre peur mais si elle refusait de laisser cette dernière la museler. Vénézio leva alors la main, bien décidé à la frapper. Pour Cyann la terreur reprit le pas sur la raison, elle ne savait que trop bien ce que pouvait faire un mâle en colère, pourtant elle refusa de baisser le regard.
- Si tu oses me toucher je te le ferais payer très cher ! gronda-t-elle sourdement d’une voix aussi menaçante que possible pour masquer sa frayeur.
Miranda balbutia des paroles incohérentes pour tenter d’apaiser les choses mais aucun d’eux n’y prêta la moindre attention. Le visage de Vénézio était désormais un masque de rage.
- Je pourrais d’ailleurs m’en charger, susurra une voix très douce.
Au sein de la foule qui peuplait le bar aucun d’eux n’avait vu approcher la jeune femme avant qu’elle ne saisisse le poignet du lycan et enfonce la pointe de ses doigts dans son articulation au point de tirer un gémissement de douleur à Vénézio.
- Je ne goute guère au manque de courtoisie de la part des hommes, ronronna-t-elle. Quant à l’idée même de violenter une femme, elle me cause un tel dégoût que je ne saurais l’exprimer…
L’aura de puissance de cette femme était presque palpable et Cyann recula instinctivement d’un pas en la fixant avec un mélange de stupeur et de méfiance, se demande par quelle ruse elle avait pu les approcher si près sans qu’aucune d’eux ne prenne conscience de sa présence alors que désormais ils ne pouvaient plus détacher son regard d’elle.
La jeune femme était d’une surprenante beauté avec sa peau très pale, ses traits élégants, sa chevelure d’encre et ses grands yeux sombres . La nouvelle venue portait une tenue couteuse et élégante sans doute hors de prix, le collier d’émeraudes et de diamants qui brillait à son cou devait à lui seul valoir une véritable fortune. Mais son attitude dépourvue d’ostentation rappelait à Cyann celle des membres de la Meute de Fënryr, chez elle la richesse et la puissance semblaient aller de soi, sans qu’elle ait besoin de faire le moindre effort pour cela.
- De quoi vous mêlez-vous ? cracha le lycan avec fureur.
La jeune femme fronça les sourcils sans rien perdre de son élégance.
- De ce qu’il me chante petit chiot, siffla-t-elle d’une voix soudain glaciale.
- Vous ne savez pas à qui vous avez affaire ! s’insurgea-t-il.
Elle le regarda pensivement et esquiva un sourire froid.
- Je pense au contraire que c’est vous qui ne savez pas à qui vous vous adressez Vénézio… Je vous suggère de transmettre mes salutations à votre Alpha quand vous rentrerez…
Le lycan tenta de la foudroyer du regard, mais il dû baisser les yeux dès l’instant où il tenta de la regarder dans les yeux. Cyann réprima un sourire en le voyant réagir de la sorte, satisfaite de lire de la peur dans ses yeux même si ce n’était pas elle qui l’inspirait.
- Et au nom de qui dois-je lui présenter vos… salutations ? demanda-t-il d’un ton dédaigneux.
La jeune femme sourit, dévoilant brièvement ses crocs, et par la même occasion sa nature de vampire.
- Morganna… Je suis certaine qu’il saura comprendre le message, répliqua-t-elle d’une voix mielleuse.
Cyann vit ses phalanges blanchir tant elle serra sa prise sur le poignet de Vénézio, ce dernier étouffa un gémissement de douleur et elle le lâcha enfin.
- Je pense qu’il est honnête de vous prévenir, la prochaine fois je vous brise le poignet… dit-elle d’un ton plaisant.
La vampire se tourna vers Cyann pour la dévisager, elle lui offrit finalement un sourire étrangement sincère et la salua d’un signe de tête.
- Je crains que nous ne soyons amenées à nous revoir, murmura-t-elle avec une surprenante douceur. Je vous souhaite d’emprunter en attendant la route que vous souhaitez suivre et non celle que l’on veut vous faire prendre…
Sur ces mots la dénommée Morganna fit mine de tourner les talons avec de se figer et de sourire. Elle détacha le foulard de soie qu’elle portait au cou et le tendit d’un geste gracieux à Cyann.
- Vous m’obligeriez en acceptant ce présent en gage de bonne fois de ma part, dit-elle simplement.
Cyann accepta le carré de soie en silence, incapable de trouver quoi que ce soit à dire à ce sujet. Elle ne comprenait pas la raison de ce geste, mais elle décida de ne rien en dire devant son cousin et se contenta de remercier courtoisement son interlocutrice. Cette dernière hocha la tête d’un air entendu avant de s’éclipser.