[Trad] Together Make My Day part 14

Sep 13, 2009 08:46

La production du moment est assez riche en évènements, donc savourez ! Surtout qu'il y a vraiment de bons moments...

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Belfegan Clouseau, aux commandes du M9 noir Flake, utilisa l’obscurité de la nuit et le terrain pour rejoindre rapidement Mao au combat. L’AS ennemi, un Codarl, ne l’avait pas repéré et il avait pu s’approcher et se mettre dans une parfaite position.
« Feu ! »
Les machines de Mao et Kurz se complétaient à merveille dans leur attaque complexe pour piéger l’adversaire.
Le missile de croisière envoyé par le De Danaan qui attendait à mi-chemin put enfin attaquer.
Attirant l’attention de l’ennemi sur son flanc par leur assaut, Clouseau eut une opportunité impeccable pour leur assurer la victoire.
Pointant son couteau monofilament sur l’abdomen de son adversaire, il le lança avec précision.
Le Codarl se retrouva dans une position délicate et instable alors que Mao et Kurz tiraient.
Sans aucune possibilité de se défendre, l’unité ennemie fut mise en pièces.
« Et encore un, dit Kurz.
- Et pour l’armée américaine ? demanda Mao à Clouseau. »
Il avait quitté Mao un peu plus tôt pour aller espionner les troupes américaines.
« On dirait qu’ils se retirent. Ils n’ont pas l’air de savoir vraiment quel est leur objectif ni quelles sont les forces militaires de leur ennemi. C’est comme si, comment dire…
- Comme s’ils étaient contrôlés par quelqu’un ?
- C’est ça. En général, les forces spéciales sont plutôt du genre à savoir ce qu’ils font, mais là, j’ai pas vraiment eu cette impression. Il y avait comme une légère hésitation dans leurs mouvements et leur formation de combat.
- Ouais, je vois, dit Kurz. Ils n’ont pas assez d’endurance, hein… est-ce qu’ils auraient ce dégoût des chefs qui leur donnent des ordres idiots ?
- On ne peut pas savoir à moins d’être à leur place. En général, ils sont plus soudés. Mais bon, là, ils se sont repliés. Et être crevés par une opération qu’on ne comprend pas, c’est normal de ne pas être ravis.
- Quand bien même, je me demande ce qu’il se passe… »
Apparemment ignorant des circonstances et ne voyant aucun signe du côté de l’ennemi, il y avait pourtant dans l’air une drôle d’odeur de danger. Peu de décisions avaient été prises et les possibilités pour la suite étaient encore nombreuses.
« Rien n’a encore été décidé. On dirait que c’est ce que le lieutenant-colonel avait espéré… et sinon, où en est Sagara ? »
En entendant qu’il était vivant, Clouseau n’avait pas fait de commentaire.
« Ouais, à propos de ça… »
A ce moment-là, les trois soldats entendirent le signal d’alerte.
« !! »
A trois heures, sept heures et dix, trois attaques en même temps, de trois directions différentes. Et il fallait en plus ajouter les missiles antichar de moyen et gros calibres.
L’unité de Mao commença ses contre-mesures électroniques, Kurz augmenta ses tirs de dissuasion depuis sa position de snipe et Clouseau sortit un outil de brouillage des infra-rouges de son arsenal et le lança vers l’ennemi.
« Un autre ennemi ?! cria Mao en évitant un missile avant de se mettre en position de combat.
- Ouais et il y en a encore trois de plus, remarqua Kurz en sautant hors de son abri pour viser rapidement son adversaire. - Soyez prudents, ils sont différents de ceux d’avant, annonça Clouseau en se mettant en position avec la carabine qu’il avait sur le dos. »
Il n’y avait pas de doute possible. Ces trois unités étaient équipées de Lambda Driver.
Ils tiraient dans tous les sens. Ils auraient dû les éviter mais ils donnaient plutôt l’impression de chercher à les provoquer, comme pour leur montrer qu’ils ne craignaient rien.
Les trois machines provenaient de trois directions différentes.
Les yeux de fée détectèrent le champ de force et permirent de l’éviter. Le nouvel ennemi et le M9 étaient engagé dans une course infernale et des étincelles fusaient dès qu’ils se touchaient.
L’impact fut violent.
Les lumières d’alarme brillèrent et le bras gauche de l’appareil de Clouseau fut soufflé jusqu’au coude. Il n’avait pas pu esquiver l’attaque du champ de force et s’était fait toucher.
« … ! »
Ils réalisèrent l’ampleur des dégâts en temps réel avec l’arrivée des données. L’unité de Mao et celle de Kurz avaient également été endommagées. La tête du M9 de Mao était à moitié détruite et le fusil de Kurz avait été pulvérisé.
Et il restait toujours trois ennemis en face d’eux qui les fixaient du haut de la colline.
C’était trois Codarls en apparence, mais les détails étaient légèrement différents.
La partie haute du corps était plus large. Il n’y avait plus de câble de radiation au sommet du crane et dans le dos des sortes de lames à radiation s’élevaient.
La puissance était aussi bien différente du précédent Codarl. Sous sa silhouette massive et féroce se cachait une force bien plus grande. Comme la différence entre une panthère et un lion.
Les couleurs des unités n’étaient pas les mêmes non plus.
Noir, blanc, rouge.
Et elles avaient un couteau monofilament, un canon gros calibre et un fusil de sniper.
« Bienvenue, survivants de Mithril. Et merci d’avoir pris soin de moi à San Francisco, dit une voix qu’ils connaissaient par les hauts-parleurs externes de l’AS noir.
- Fowler, hein…
- Ce type…
- On dirait bien qu’il veut y aller franchement. »
Les voix de Mao et Kurz  étaient teintées de stress.
« Je ne peux qu’être admiratif de votre acharnement, mais j’ai bien peur que ce ne soit déjà fini. Nous ne serons pas négligents et nous ne vous laisserons pas gagner. Par respect pour vous, nous nous battrons sans retenue.
- Ah ? T’as pas eu peur ? »
Coupant le monologue de Fowler, la mitraillette montée sur la tête du M9 de Kurz tira en mode automatique. Des balles de douze millimètres volèrent sur l’AS noir mais elles furent toutes détruites sous une lumière blanche qui les repoussaient comme de vulgaires gouttes d’eau.
« Oh, pauvre de moi. Je pensais être un gentleman et arrêter les hostilités, glissa Fowler froidement. Mais face à une telle inélégance… Bien, alors tenez-vous prêts. »
Il arrivait.
Clouseau garda délibérément le silence. Visant les M9 sur leurs gardes, Fowler et ses acolytes foncèrent en même temps sur eux.

-oOo-

« Ca faisait longtemps, Sosuke Sagara. »
Leonard regardait Sosuke depuis le toit avec calme et sérénité. Mais pour autant, il ne souriait pas. Il avait plutôt l’air mélancolique quand il contemplait Sosuke et son M6 quasiment détruit. Sous la pluie battante, il était complètement trempé.
« Où est Chidori ?
- Ca ne m’intéresse pas vraiment. Elle doit pleurer.
- La ferme ! Si Chidori…
- Et si tu la fermais, toi ? répliqua Leonard d’un ton glacial. Tu t’es vu, avec ton air inconfortable ? Tu ne sais rien de ce qu’il se passe. Et tu arrives ici et réclames de la voir comme si c’était normal. Pour qui tu te prends ? Tu es d’une telle arrogance ! »
Qui des deux étaient le plus arrogants ? La remarque ne sortit pas. Communiquer ou discuter avec l’ennemi était inutile. « Peut-être bien, mais rends-la moi !
- Oh oui, soupira Leonard en regardant du côté de Kalinin. Alors, en tant que chef des forces de défenses, que suggérez-vous, monsieur K ?
- Au départ, je pensais retenir Sagara avant de nous replier, mais nous n’avons plus le temps. Les forces de monsieur Gold sont sur le point d’arriver. Et même si nous les voyons pas encore, il est clair… »
Kalinin fut interrompu par des informations lui provenant de son oreillette.
« Comme vous l’avez entendu, nous allons commencer à partir.
- Tu montres ton vrai caractère, hein ? »
Leonard plissa les yeux et regarda vers la mer. La position de Sosuke pouvait difficilement être vue encore même pas ce type d’unités ; ce torse si particulier, malgré une silhouette floue.
Des Behemoths.
Il y avait trois AS géants qui avançaient à travers les vagues pour se rapprocher de la villa. Et il y avait de nombreux hélicoptères de transports dans le ciel. Probablement chargés d’AS.
Des renforts d’Amalgame ?
Non, leur arrivée était surprenante.
La question de leur alliance fut vite réglée. Un des Behemoth, armé d’un immense fusil, d’au moins trois cents millimètres visa droit sur la maison. Les transporteurs également descendirent de leur altitude élevée pour atterrir dans les environs.
« Apparemment, ils sont sérieux, dit Kalinin.
- Effectivement. Nous allons devoir les accueillir comme il se doit.
- Oui.
- Ah, c’est vrai, je n’ai pas compris votre réponse. Que comptez-vous faire de lui ? »
Leonard se tourna vers Sosuke. Kalinin à son tour le regarda sans la moindre émotion.
« Lui mettre une balle dans la tête.
- Bien. »
Puis Leonard repartit, son manteau noir, un système pare-balles très efficace, se soulevant autour de lui pour masquer son départ de la terrasse.
Juste avant de disparaître, il ajouta :
« Sans attendre. »
Kalinin ne lui répondit pas et informa froidement Sosuke :
« C’est ainsi Sagara. Meurs.
-… »
Sosuke comprit immédiatement.
Ces yeux, cette voix, il était sérieux.
Il ne lui accorderait aucune pitié. Il n’y avait pas de sens caché. Il ne joua pas la comédie, il ne prétendait pas pour masquer ses intentions.
Andreï Kalinin était sérieux.
L’homme qu’il considérait comme son père avait réellement l’intention de le tuer.
« Att…
- Feu. »
Le premier tir arriva. Le tireur ne fut pas capable de se mettre en position et Sosuke en profita pour se mettre à couvert derrière son unité. Incroyable. Il n’y avait pas de doute possible, ce tir avait bien eu pour but de le tuer.
Les coups suivants furent les mêmes. Un nombre impensable de balles furent tirées sur le M6 en piteux état, générant des étincelles en tout sens.
« Lieutenant-colonel ! »
Même s’il criait, il n’avait pas de réponse.
Il n’avait pas besoin de communiquer avec l’ennemi. Donc il se tut.
Sosuke se glissa dans sa machine et poussa l’interrupteur du levier de contrôle qu’il avait en main. C’était le dernier mécanisme qu’il avait préparé en sortant du M6.
Il donna l’ordre à l’appareil de tirer tout ce qu’il lui restait.
Les derniers armements fixés sur le M6, une mitraillette de 12.7 millimètres, une grenade fumigène et une mine compact furent toutes utilisées en même temps, soufflant les extérieurs de la villa sous un torrent de flammes et de gravas.
Les groupes ennemis qui encerclaient l’AS furent surprises et ne réagirent pas immédiatement.
Sosuke qui se tenait au centre de l’explosion se mit à courir vers l’intérieur des bâtiments et sauta à travers une ouverture. Il avait encore une chance.
Juste avant de plonger par la première fenêtre, Sosuke se fit repéré depuis la terrasse. Bien que perturbé par les débris et les balles qui fusaient encore, Kalinin le regarda de haut.
Vous êtes sérieux ?
La question brillait dans les yeux de Sosuke.
Kalinin le fixa et se contenta de pincer les lèvres.
Essaye donc de m’arrêter.
Son regard en disait long sur ce qu’il pensait.
Il n’eut pas le temps de tenter quoi que ce soit. Derrière la fenêtre par laquelle il était passé, l’infanterie l’attendait. Encore en l’air au milieu des fragments et de la fumée et il visa le premier soldat et tira.
Pour l’instant, il ne pouvait rien faire d’autre que se battre.
Et il devait survivre. Coûte que coûte.

-oOo-

Le transporteur volait bas au-dessus des montagnes, attentif au bruit et aux vibrations.

Même si Limon passa un temps incroyable à incendier le chargé des communicationss, celui continua de répéter le même argument.

« La raison est inconnue ! Nous ne pouvons toujours pas nous connecter au canal !

- C'est pas un problème de voler comme ça, hurla Limon, les sourcils froncés vers le vieil homme en face de lui.

- Qu'est-ce j'en sais, répliqua Courtney.

- Vous inquiétez pas, vous inquiétez pas, intérompit le colonel Seals à côté, même si on se fait toucher par un missile anti-aérien, à cette altitude, on peut faire un atterrissage d'urgence grâce à l'auto-rotation ! Vous connaissez la parabole du mort ? C'est ce qui arrive juste avant le dernier moment...

- Et l'explosion n'a aucune importance alors, c'est ça ?

- Jeune homme, ne vous arrêtez pas sur des détails !

- Mais si j'avais su qu'on volerait de façon aussi inconsciente, j'aurais émis mes objections... »

Soudain, l'appareil sursauta et Limon se mordit la langue.

« Ah ! Merde ! Je ne savais pas ! »

Une fois que Limon eut fini de jurer, il jeta un oeil vers la jeune femme asiatique assise à côté.

Même dans ces conditions atroces, elle n'avait pas l'air gênée. Elle le regarda directement, le visage grave puis désigna la chose accroupie au fond du transporteur.

« Faites pas attention. Y a que ce type qui puisse se charger de lui.

- Et donc, si Sosuke meurt, cette machine, le Laevatein, qu'est-ce que vous allez en faire ?!

- Le balancer ou le détruire, à vous de voir, murmura-t-elle brusquement dans son casque.

- ... et ça va vraiment aller ?

- Affirmatif, répliqua d'un coup une voix synthétique en provenance de l'appareil, d'un ton très calme. »

-oOo-

Plusieurs gardes et Arastols encerclèrent la zone et Kaname fut emmenée dans le couloir de la villa.

Elle avait compris que la maison était au centre d'une attaque. Le bruit des coups de feu s'était rapproché et elle avait également reconnu le moteru d'un AS de deuxième génération en plus des échanges de tirs et d'une explosion qui avait secoué les environs. L'impact et les vibrations s'étaient répercutés jusqu'à faire trembler lesmeubles et briser les vitres.

« Où allons-nous ? »

Le garde ne répondit pas.

Mais son silence lui suffisait.

L'héliport. Celui qui juxtait les jardins. Un grand héliport. Ils l'emmenaient et s'échappaient de là.

« Qui est-ce ? »

Comme prévu, le garde ne dit rien. Mais une autre voix lui répondit.

« C'est lui. »

Derrière elle, Leonard apparut. Avec son manteau noir dansant derrière lui, il avança rapidement vers elle. Comme s'il était poursuivi et qu'il se précipitait ailleurs.

« Lui ?

- C'est exact. Lui. »

C'était Sosuke.

S'arrêtant à sa hauteur, Leonard lui attrappa fermement le bras.

« Allons-y.

- Je ne peux pas. »

Même s'il fit un pas de côté, il ne la lacha pas. Il n'était pas très différent du Sosuke bien dressé qu'elle connaissait. Il était peut-être même plus fort puisqu'il n'hésitait jamais.

« Je... je...

- Qu'est-ce que tu ferais si tu le voyais ? L'embrasser et t'enfuir avec lui ?

- ...

- Tu hésites. Tu lui as tourné le dos une fois déjà et tu penses pouvoir le rejoindre maintenant ? Il a risqué sa vie pour venir te rejoindre et pourtant, tu hésites encore. »

Ce que disait Leonard était vrai.

Même s'il était venu jusque là, elle était touours indécise. Pourquoi ne se dégageait-elle pas avec plus de force pour courir en direction des combats ? Ne voulait-elle pas le voir ?

Ne voulait-elle pas se jeter dans ses bras ?

Non, ce n'était pas ça. Elle voulait le revoir et se blottir contre lui.

« Tu ne comprends même pas toi-même, non ? »

Incapable de répondre, elle baissa la tête et Leonard la regarda en silence. Sortant du couloir, ils arrivèrent à l'héliport.

Un hélicoptère équipé d'ECS les attendait, prêt à décoller.

Le bruit assourdissant du moteur la rappela à la réalité.

Allait-elle monter dans cet appareil comme ça ? Pour aller ailleurs ? A un endroit où il ne pourrait pas l'atteindre. Non, ce n'était pas bon. Alors pourquoi se laissait-elle conduire par le bras sans résister ?

Leonard se pencha et glissa à l'oreille de Kaname, juste quand elle s'interrogeait :

« Tu veux parier là-dessus ?

- ? »

Leonard ordonna à ses hommes et aux Alastors de continuer. Les Alastors obéirent immédiatement mais ses subordonnés hésitèrent.

« Mais...

- Allez-y. »

Et sans plus de protestation, ils avancèrent vers l'hélicoptère. Kaname et Leonard restèrent en retrait à la limite de l'héliport. Il retira tranquillement son manteau noir et le laissa s'envoler sous le vent formé par les pales de l'hélicoptère.

Comme un corbeau étendant ses ailes, le paredessus se souleva dans les airs et disparut dans la nuit.

Ce manteau pare-balles avait la capacité d'arrêter les balles mais également les armes coupantes et Kaname le savait parfaitement.

Maintenant, elle savait comme il fonctionnait. Il avait été crée à partir d'un groupe musculaire d'un AS de troisième génération, il était donc pare-balles et combiné à un polymère à mémoire de forme qui était encore meilleur que les fibres Aramid ou les tenues de combat contenant un radar ultra-compact.

Les assassins envoyés à sa poursuite, de même que les attaques de Sosuke, rien ne pouvait détruire cette protection.

Ainsi, se débarrasser de ce manteau, en cet instant le rendait aussi inoffensif qu'une personne ordinaire et complètement sans défense.

« Tiens, dit Leonard en sortant un pistolet. »

Il le retourna et lui tendit avec la cross sur l'avant.

« Prends-le. »

C'était un revolver glacé en argent. Un modèle plutôt ancien avec des gravures élégantes sur le côté.

Avec l'arme à la main, Leonard ressemblait à un personnage tout droit sorti d'un western. Pour Kaname qui l'avait toujours vu comme un homme distingué, c'était étrange de le voir maladroit.

« Alors ? »

A ses mots, Kaname attrapa le revolver.

« Qu'est-ce que tu veux dire au juste ?

- Je t'ai dit que j'étais prêt à parier, non ? Pourquoi n'essaies-tu de me tirer dessus avec cette arme ? Demanda Leonard en se tenant devant la porte. Sosuke Sagara est juste là-bas. Si tu veux le voir, tu as seulement à m'éliminer. Tu as trente secondes pour te décider.
- Tu es sérieux ?

- Je ne plaisanterai pas sur un sujet pareil. Encore vingt-cinq secondes.

- Tu crois que je ne vais pas tirer ?

- C'est en ça que c'est un pari.

- Je peux te tirer dans les jambes. Comme ça tu serais coincé ici.

- Bonne idée, fais. »

Puis souriant, il ajouta :

« Encore dix secondes. »

Kaname tenait le revolver à une main, l'index sur la détente et le canon directement pointé entre ses deux yeux.

C'était plutôt facile.

Il était là, en train de se battre, à quelques mètres derrière Leonard. Ce serait facile de le rejoindre. Bouger un peu l'index et se débarrasser de cet homme. Il lui avait volé beaucoup de choses en l'emprisonnant jusque là.

Ses doigts étaient figés, ses épaules tremblaient.

Elle devrait le détester. Le tuer devrait être facile, elle ne devrait pas se soucier de lui.

C'était probablement sa première et dernière chance.

Et pourtant...

« Encore cinq secondes. »

Elle ne pouvait tirer.

S'il avait fallu simplement le frapper, elle aurait pu le faire. Elle pensait avoir retrouvé sa forme, et donc, même si elle n'en était pas très fière, elle savait de quoi elle était capable puisqu'elle avait déjà frappé Sosuke ou d'autres impertinents de sa classe.

Mais tirer, elle ne pouvait pas.

C'était normal, le niveau de violence n'était pas le même. Le sens de l'acte était différent. Elle était capable de blesser délibérément quelqu'un, pas de faire disparaître son existence. Elle n'était pas une meurtière, elle n'avait aucune expérience en la matière.

Kaname avait toujours eu la vie facile grâce à Sosuke.

Parce qu'elle était une femme, une fille ordinaire, elle n'avait pas la force nécessaire pour tuer quelqu'un. Elle ne pouvait pas.

C'était pour cela qu'elle ne tirait pas.

Et Sosuke était juste là-bas.

Elle pouvait voir au-delà de cet homme et malgré tous ses regrets, elle ne pouvait rien faire.

Pouvait-elle réellement voir au-delà ? Pourquoi était-ce maintenant qu'elle ne pouvait même pas voir ce sourire sur son visage balafré avec ce vieux revolver devant les yeux ?!

« Zéro ! C'est fini, dit Leonard avec son calme habituel. J'aurais tiré, moi.

- ...

- Il est là, en train de se battre pour te voir, prêt à tuer pour toi et même comme ça, tu n'arrives pas à tirer sur un connard arrogant comme moi. Au final, ça montre bien le niveau de ta détermination.

- Tu te trompes. »

Resserrant ses doigts sur le revolver, Kaname fit un pas en arrière alors que Leonard tendait la main vers elle.

« Allons-y. Je t'ai bien dit que je voulais te montrer quelque chose, non ?

- C'est...

- Tu as perdu, allez, viens.

- Arrête ! »

Elle ne pensait plus à rien. Son corps se figea et trembla simplement quand il lui prit la main. Elle émit un son plaintif.

C'est pourquoi...

Ce n'était pas son intention.

Le canon était pointé sur lui et ses doigts pressèrent la détente de toute leur force. Doucement mais sûrement. Et le percuteur se mt en route, déclenchant le revolver avec juste ce qu'il fallait de puissance pour tirer.

Un coup direct.

La flamme de l'explosion scintilla devant ses yeux et sa vision fut noyée sous un nuage blanc pendant que sa main droite tremblait sous le contre-coup.

Un jet de sang lui éclaboussa la joue avant de retomber tout autour d'elle.

full metal panic, fmp, trad, tmmd

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