le cercle du survivant disparu... Chapitre 4

May 24, 2006 16:20

Titre: le cercle du survivant disparu
Auteur : anasuki
Résumé : Neville POV
Rating: PG 13
Mots: 1098
Chapitre :
chapitre 1
chapitre 2
chapitre 3



Quand Harry était parti demander leur accord aux autres, Neville avait préféré sortir de la salle commune. Savoir qu’il était le centre d’une discussion le mettais trop mal à l’aise et il préférait aller prendre l’air.

Il fini par rentrer et se dirigea vers la salle de bain de leur étage. Il s’avançait vers les lavabos quand il l’aperçu. Il l’avait mal fermé sa cabine de douche et un léger espace lui permettait de voir à l’intérieur. Neville ne s’attarda qu’un instant à le regarder, pourtant ce fut suffisant pour le troubler profondément. Harry se délassait sous le jet d’eau chaude, et cette vision était divine. Conscient de son geste Neville reprit vite ses esprits et s’éloigna en espérant que personne n’aurait rien remarqué.

Il se brossa les dents pour essayer de se concentrer sur autre chose et calmer ainsi les battements de son cœur. C’est à ce moment qu’Harry sortit de la douche une serviette négligemment nouée autour de ses hanches fines, ses cheveux mouillés lui donnaient un air de chien fougueux.

Neville ne put soutenir le regard de son ami tandis qu’il lui annonçait que sa participation au cercle était acceptée. Espérant que celui-ci n’ait pas remarqué la soudaine rougeur de ses joues.

oOoOoOoOo

Il finit par se remettre de ses émotions et se prépara pour leur escapade nocturne.

Le vieux Flitwick faisait sa ronde, s’assurant que tout le monde était endormi. Harry et Neville retinrent leur souffle quand il s’arrêta à leur hauteur, et bientôt il regagna la chaleur douillette de sa chambre.
Quand la nuit fut bien noire et que tout le monde à Poudlard était profondément endormis, les garçons se faufilèrent à pas de loup jusqu'à la sortie.

Ils avaient rabattu la capuche en pointe de leur manteau, si bien que quiconque les voyant galopé de la sorte les aurait sans doute pris pour une confrérie de moine en vadrouille ou pour une poignée de lutin courant la lande.

Telles des ombres ils glissaient sans bruit entre les arbres. Quand ils estimèrent être assez éloignés de l’école ils allumèrent leurs lampes torches pour trouver leur chemin.

Neville ne disait rien, se contentant de suivre le mouvement mais il était au fond de lui très existé. Les premières appréhensions passés, il se laissa entrainer par la magie du moment. Se retrouver la nuit dans une forêt sombre et inquiétante avait vraiment quelque chose de fascinant.
Pour la première fois de sa vie, il transgressait les interdits, faisant quelque chose d’un peu fou et c’était vraiment grisant. Pour la première fois il se sentait vivre.

Les garçons finirent par dénicher la fameuse grotte et quand ils pénétrèrent à l’intérieur, ils restèrent un temps sans parler pour profiter pleinement de cet instant magique.
La grotte était escarpée et humide néanmoins elle leur paru être le plus bel endroit qu’il n’ait jamais vu.

Dean alluma le feu, tandis que Seamus sortait les quelques provisions qu’il avait amené. Ce fut devant un timide feu de bois que les six jeunes hommes reconstituèrent le cercle des poètes disparus.

Harry sortit un livre que Neville n’avait jamais aperçu dans leur chambre qui paraissait assez usagé.

Les jeunes hommes écoutèrent solennellement Harry prononcer les mots magiques :

« Je m’en allais dans les bois parce que je voulais vivre sans me hâter,
vivre intensément et sucer toute la moelle secrète de la vie,
mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie,
pour ne pas quand viendrait la vieillesse découvrir que je n’avais pas vécu…» *

Une émotion soudaine envahit Neville. Ces mots si chargés de sens réveillait en lui tous ses désirs cachés, tous ses rêves devenaient possibles et réalisables. Ces simples mots semblaient donner un nouveau sens à sa vie.

Durant un court instant, ses autres camarades paraissaient plonger eux aussi dans leurs pensées.
Harry se mit à lire un poème puis se fut au tour de Zacharias. A chaque fois les mots exerçaient leur magie. Chacun leur tours, ils lurent des poèmes tantôt tristes tantôt optimistes. Ensuite vinrent les histoires d’épouvante que chacun connaissait profitant de l’ambiance de la grotte pour se donner des nouveaux frissons à l’écoute de celles-ci.

Dean sortit même un poster de la playmate du mois, ce qui fit sourire Neville à la vue de ces camarades bavant d’envie sur les formes plus que généreuses de la jeune femme. Il repensa à d’autres formes aperçues plutôt dans la soirée beaucoup plus intéressantes à ses yeux.

Le livre retomba dans les mains d’Harry et tout le monde, devenu soudain sérieux, écouta le poème :

« Allons mes frères, partons en quête d’un nouveau monde.
J’ai pris pour but l’horizon de la mer du couchant
Et quoique de dépossédé de l’ardeur de nos force d’hantant
Qui bousculait le ciel et la terre
Nous sommes ce que nous sommes
Oui l’âme trempée et le cœur héroïque
Bien affaiblie hélas par et les ans mais fort de la volonté de combattre
Chercher, trouver, et ne rien céder »**

Les garçons, émus par la lecture vibrante, se turent.

Puis Seamus ouvrit le livre au hasard, et avec deux morceaux de bois, se mit à battre la mesure.

«J’avais une religion
J’avais une vision
Et je vis le Congo
Serpentin de moire
Traversant là foret
Dans un éclair noir »***

Tandis que Seamus lisait, l’imagination des auditeurs s’emporta au rythme obsédant du poème.
Tout en répétant les derniers vers, ils se mirent à danser autour du feu comme des guerriers africains. Ron avait déniché une vieille boite de conserve et battait la mesure.
Le livre à la main Seamus mena la troupe à l’extérieur de la grotte et la folle sarabande s’enfonça dans la nuit en chantonnant.
En transe, ils tournoyèrent longtemps autour des grands arbres comme accomplissant le rite initiatiques de quelques fêtes païennes.

Il fallut bientôt retourner à la réalité et regagner Poudlard car dans quelques courtes heures ils reprendraient les cours.
Ils s’évanouirent dans la forêt comme des fantômes encapuchonnés et finirent par regagner les austères bâtiments.
Et c’est sur la pointe des pieds que les garçons se glissèrent dans leurs chambres.

Malgré la fatigue dut à l’heure tardive Neville eut du mal à trouver le sommeil. Trop d’émotions dans la même journée sans doute, et il y avait Harry bien sur. Il sentait bien où son cœur l’emmenait sachant bien que c’était sans espoir. D’un autre coté, ces deux mots « carpe diem » lui disaient de ne pas renoncer pour ne pas regretter plus tard de n’avoir jamais rien tenté.

Ce fut sur ces interrogations que le sommeil l’emporta sans qu’il s’en aperçoive.

* Henri-David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois
** Tennyson, Ulysse
*** Vachel Linsey, The Congo

cercle du survivant

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