Titre : Il faut laisser le temps au temps
Membre : Aylala
Personnages : Leah Clearwater
Catégorie : Fic
Rating : K
Disclaimer : Tout appartient à Stephenie Meyer
Il faut laisser le temps au temps
Elle n’avait pas réussit à atteindre la porte de sa chambre que déjà ses joues étaient inondées de larmes. Elle avait pourtant promis de ne jamais pleurer en public, elle s’en voulait de ne pas y être parvenue. De rage, elle referma la porte d’un coup violent avant d’aller s’effondrer sur son lit. Là, elle attrapa son oreiller et y enfoui son visage. Elle le mordit aussi fort que possible pour étouffer un cri. Elle avait tellement mal, elle était tellement en colère qu’elle avait besoin de se défouler. Elle s’en voulait d’être si faible, elle s’en voulait de ne pas réussir à l’oublier.
Leah était malheureuse et elle avait horreur de ça.
Elle entendit des bruits de pas dans le couloir et la voix de sa mère l’appeler doucement.
- « Leah ? Tu veux qu’on en parle chérie ? »
Mais s’il y avait bien une chose que la jeune femme ne voulait pas, c’était discuter de tout cela. Elle avait réussit à l’éviter jusqu’à présent, elle était parvenue à faire croire à tout le monde qu’elle prenait bien la chose, que maintenant que le choc était passé, elle allait bien.
Elle venait de réaliser que personne n’était dupe, que tout le monde savait qu’elle était malheureuse comme les pierres, à croire que cela se lisait sur son visage. Et surtout lui…
Un nouveau sanglot la souleva, et au moment où la poignée de sa porte s’abaissait, elle se leva d’un bond et bloqua la porte d’un coup d’épaule.
- « Va-t-en ! » lança-t-elle à sa mère entre deux sanglots.
- « Chérie, il ne faut pas que tu restes seule… Il faut en parler ! Je suis certaine que… »
- « Va-t-en ! » lui hurla-t-elle une nouvelle fois.
- « Comme tu voudras » soupira alors Sue après quelques secondes de silence.
En entendant les pas s’éloigner, Leah soupira et ferma la porte à clé. Elle se laissa ensuite glisser jusqu’à s’asseoir par terre, ramena ses jambes contre sa poitrine et y enfouit sa tête. Elle se détestait quand elle était comme ça. Elle détestait se sentir seule et fragile. Cela faisait si longtemps qu’elle ne l’avait pas ressentit. Mais il avait tout détruit.
Et il avait sans doute voulu bien faire en lui envoyant ce cadeau, mais il n’avait fait qu’empirer le mal… Et Leah n’avait jamais tant pleuré.
Tout cela à cause d’une boite de chocolats.
Une simple boite de chocolat… Ses préférés.
Ceux qu’il lui avait offerts après leur premier rendez-vous.
Ses sanglots redoublèrent et elle resserra la prise de ses bras autour de ses genoux. Elle aurait tant aimé pouvoir le détester. Mais malgré tout le mal qu’il avait pu lui faire, elle était tout de même et malheureusement pour elle, amoureuse de lui.
Sam avait été son premier amour. Elle était totalement folle de lui. Elle se souvenait avec précision du jour où ils s’étaient embrassés pour la première fois, de la jalousie des autres filles de la Push quand ils se promenaient ensemble. Elle se souvenait comme c’était bon d’être dans ses bras, combien elle se sentait en sécurité, sure d’elle, confiante.
Quand il était près d’elle, elle était persuadée qu’elle était capable faire de grandes choses. Elle se sentait forte.
Maintenant elle était brisée.
Elle avait imaginé son avenir avec lui. Ils n’en avaient jamais vraiment parlé parce qu’elle était encore jeune, mais Leah s’était déjà imaginé comment serait leur mariage, comment serait leur maison, combien leurs enfants seraient beaux. Elle s’était construit un avenir avec lui et elle y avait cru. Elle y avait cru tellement fort qu’aujourd’hui elle avait bien du mal à réaliser qu’il ne se produirait jamais. Sam en la quittant, ne s’était pas contenté de la laisser. Il avait réduit en miette tous ses projets et tous ses rêves. Et cela faisait beaucoup à digérer d’un seul coup.
Sans compter qu’elle n’avait rien vu venir. Lui non plus apparemment, lui avait-il dit et elle avait envie de le croire.
Le coup de foudre ! Leah n’y avait jamais cru jusqu’à ce que cela lui tombe dessus. Mais, elle n’ aurait pas été si désespérée si cela n’avait pas été d’elle dont il avait s’agit.
Emily n’était pas venue la voir depuis longtemps. Elles s’étaient pourtant toujours bien entendues. Elle était de loin sa cousine préférée. On aurait pu croire à deux sœurs en les voyant l’une près de l’autre, partageant tout : les confidences, les joies et les peines.
Leah aurait cependant préféré qu’elle ne lui vole pas son fiancé.
Il n’avait fallut que quelques secondes, un simple regard et son amour s’était effondré. Sam était simplement venu la saluer, Emily lui avait sourit… Ils avaient à peine échangé deux mots et il était parti.
Le soir même Sam était venu voir Leah et il avait rompu.
Il lui avait dit qu’il avait conscience que c’était soudain, et qu’il lui faisait du mal, mais il ne pouvait pas faire autrement. Il avait trouvé la femme de sa vie. La jeune femme avait sentit son cœur se déchirer.
Il lui avait expliqué qu’elle n’avait rien à se reprocher, que c’était une chose qui ne se contrôlait pas, qu’il aurait vraiment aimé que les choses soient autrement… Qu’il l’aimait encore beaucoup et qu’il ne voulait pas totalement la perdre. Il lui avait demandé de devenir son ami. Leah l’avait giflé.
Parce qu’il n’avait pas le droit de la briser et d’essayer ensuite d’alléger sa conscience. Il n’avait rien dit. Il savait qu’il l’avait mérité.
Leah avait séché ses yeux d’un revers de la main avant de lui demander si tout cela faisait parti du secret. Parce qu’elle n’était pas idiote et qu’elle avait bien vu qu’il se passait des choses étranges
Ses disparitions mystérieuses, ses blessures inexpliquées dont il ne voulait rien dire, ce soudain intérêt pour lui des vieux de La Push… Toutes ses choses pour lesquelles elle avait passé des nuits entières à ce faire un sang d’encre sans avoir droit à la moindre explication plausible !
Car a chaque fois qu’elle lui avait posé des questions, il avait éludé. Lui disant qu’elle se faisait des idées, qu’elle avait trop d’imagination. Cette fois encore il n’avait rien dit et pour Leah, cela s’était révélé pire qu’un aveu.
Depuis, elle n’avait cessé de les épier. Lui et Emily. Elle se faisait du mal, cela la faisait souffrir mais elle voulait savoir. Et elle avait comprit que sa rivale avait eu droit à ce qu’elle avait toujours réclamé : la vérité.
Ils n’étaient ensemble que depuis quelques jours et ils n’avaient déjà plus de secret l’un pour l’autre. Elle l’avait aimé pendant près de deux ans, et jamais il n’avait voulu lui donner le moindre indice.
La vie était dégueulasse. L’amour était si injuste.
Leah savait qu’elle devait rapidement se reprendre, surmonter tout ça. Aux yeux de tous elle avait tenté de se montrer forte, mais elle n’avait jamais rien pu lui cacher à lui.
Elle avait déjà fini trois fois en pleurs dans les bras de Sam ces derniers jours en le suppliant de l’aimer à nouveau. Il l’avait consolé, avait été gentil, mais l’avait toujours repoussé. C’était Emily qu’il aimait désormais.
C’était pour qu’elle se sente mieux qu’il lui avait envoyé cette boite de chocolats. Il se sentait coupable de sa déprime et il avait raison. Il avait tenté de se racheter pour se faire pardonner. Mais Leah était encore loin de pouvoir y arriver.
Parce que je sais que tu les aimes…
C’était ce qu’il avait écrit sur sa carte. Ce qu’il ne comprenait pas c’est que jamais plus ces chocolats n’auraient la même saveur sans lui.
Et lui faudrait du temps pour pouvoir les apprécier à nouveau.