[Fic écrite début 2004] Fic inachevée. Non bêta-lu, non corrigé depuis le premier jet.
Couples : 1+2/2+1 qui finit en 1x2 ; 4+5+4 ; léger 3+1+3 ; vague 13+2 au tout début.
Genre : UA type médiéval, OOC, violence, kawaii, tentatives de meurtre, lime plus ou moins consenti, happy end (si, si !)
Chapitre 1 Chapitre 2
Duo n'avait pas fait de nouvelle tentative pour tuer Heero, il se contentait de l'observer en silence. Le Comte, lorsqu'il était présent, étudiait des montagnes de papiers, écrivait parfois, ne semblait pas lui prêter la moindre attention. Cela convenait au châtain.
Duo restait libre de ses mouvements la journée, bien qu'étant circonscrit à la chambre, mais se voyait enchaîner la nuit jusqu'au matin. Il se sentait nauséeux au réveil, Heero lui donnait l'infâme mixture qui ferait reculer la mort pour un nouveau cycle, et la journée pouvait commencer.
Une semaine environ avait passé lorsqu'une nuit, Duo fut réveillé par des coups de pieds dans l'estomac. Ceux-ci n'étaient pas suffisamment violents pour faire mal mais le shinigami se recroquevilla sur lui-même par réflexe puis risqua un oeil. Trowa le regardait de haut. Il s'interrompit lorsqu'il remarqua que le châtain était réveillé.
- Lève-toi, commanda-t-il.
Duo se frotta les yeux, essayant d'évaluer l'heure qu'il pouvait être. Un coup d'oeil à sa fenêtre lui apprit que l'aube ne tarderait plus à poindre.
- Habille-toi, ordonna encore Trowa.
Duo se leva en silence. Il parcourut la chambre du regard mais Heero ne semblait être nulle part. Est-ce que le jour où le Comte lui désignerait sa nouvelle cible était arrivé ?
Le shinigami s'habilla rapidement et attendit patiemment la prochaine contrainte. Il remarqua que le secrétaire du Comte était resté ouvert et il ne pouvait s'empêcher de lorgner du côté du tiroir qui contenait l'antidote. Peut-être parviendrait-il à s'en emparer ? Si seulement Trowa voulait bien le laisser seul quelques instants ! Il s'efforça de détourner le regard, pour ne pas attirer l'attention, tout en surveillant les faits et gestes de son gardien. Au cours de la semaine, il avait appris à nourrir une certaine crainte envers l'homme de main du Comte, celui-ci prétextant le moindre regard de travers pour lui apprendre à respecter leur « maître ». Heero ne se donnait généralement pas la peine de l'arrêter. Duo se demandait même parfois si tout cela n'amusait pas le brun. Difficile à savoir, ce dernier était quelqu'un d'extrêmement taciturne.
Duo se força au calme et entreprit de se fondre dans un coin d'ombre pour se faire oublier - ce en quoi il excellait depuis des années - sans pour autant perdre une miette de ce qui se passait autour de lui. Trowa pliait du linge, qu'il plaçait dans une malle. Duo fronça les sourcils ; que se passait-il au juste ? Il eut un mauvais pressentiment.
Plusieurs minutes passèrent encore et Trowa ne semblait plus se souvenir de son existence. Duo se déplaça furtivement du côté du bureau sans lâcher le châtain des yeux. Marquant régulièrement une pause pour ne pas attirer l'attention, le shinigami poursuivit sa progression. Le tiroir contenant la fiole possédait lui-même une serrure mais il ignorait si le mécanisme était verrouillé ou pas. Et il n'aurait probablement droit qu'à une seule tentative... Il fallait qu'il trouve le moyen de faire sortir Trowa de la pièce ; peut-être que s'il pouvait l'attirer dans la salle de bain...? Duo cherchait désespérément une excuse pour envoyer Trowa ailleurs lorsque la porte s'ouvrit sur Heero. L'assassin ne put réprimer un affaissement des épaules et baissa les yeux au sol. S'il avait jamais eu la moindre chance de réussir à recouvrer sa liberté, celle-ci venait de s'envoler.
Il releva les yeux lorsqu'il nota que le Comte se tenait devant lui. Celui-ci présentait un visage totalement dépourvu d'expression. Duo affronta son regard glacé.
- Entre là-dedans, ordonna-t-il en jetant à ses pieds un grand sac de toile.
Duo fixa le sac avec perplexité. Il n'avait pas dû bien comprendre...
- Pardon ?
- Entre dans le sac.
Duo eut du mal à avaler sa salive.
- Vous plaisantez ?
Trowa sembla se matérialiser aux côtés de son seigneur.
- Ton maître t'a donné un ordre, rappela-t-il d'un ton menaçant.
- Je-n'ai-pas-de-maître, gronda Duo avec défiance.
Trowa leva la main mais Heero l'arrêta d'un geste.
- Nous embarquons dans quelques heures, expliqua-t-il alors à son assassin récalcitrant. Tu monteras à bord dans une malle pour plus de discrétion et pour cela, tu dois commencer par entrer dans ce sac.
- Vous avez totalement perdu l'esprit ou quoi ? Où vous m'emmenez, d'abord ?
- Tu le sauras en temps utile. Ne t'inquiète pas, nous te laisserons sortir dès que les amarres auront été larguées. Et maintenant, exécution avant que je ne perde définitivement patience ! acheva le Comte en élevant brusquement la voix tout en l'empoignant et en le jetant à terre.
- Je ne suis pas un animal !
- Un animal serait mieux dressé que toi, répliqua Heero avec dédain.
- Et maintenant, obéis, démon ! Ou je te mets dans ce sac moi-même ! aboya Trowa en lui jetant le sac de toile au visage.
- Vous... vous pouvez pas... balbutia le jeune homme à terre.
Les yeux verts de Trowa flamboyèrent et ses poings se serrèrent, prêts à frapper.
- Je... je n'aime pas les espaces clos... tenta encore Duo, en direction de Heero cette fois.
Celui-ci, le nez plongé dans quelques correspondances, lui accorda à peine un regard.
- Fais ce que je te dis et j'envisagerai la possibilité de ne pas t'y laisser trop longtemps.
Malgré lui, Duo prit un air plaintif.
- Je... je n'peux pas... gémit-il d'une toute petite voix en resserrant inconsciemment le sac contre lui, comme s'il s'agissait d'une protection.
Trowa le frappa.
*******
Duo se réveilla recroquevillé sur lui-même et dans le noir le plus total. Il poussa un faible grognement ; il faisait chaud, l'air était comme vicié, et sa tête lui faisait mal, comme s'il s'était cogné à l'arrière du crâne. Il tenta de bouger mais buta contre une surface dure derrière lui. Tendant les mains, il toucha une étoffe rugueuse et un autre mur devant lui.
- Non ! s'exclama-t-il en se relevant brusquement et en se cognant en un bruit sourd contre le couvercle de la malle.
Les souvenirs lui revinrent en force : ils l'avaient enfermé ! Ils l'avaient enfermé, d'abord dans un sac puis dans une toute petite boîte, même pas de la taille d'un cercueil ! Et maintenant, ils l'avaient probablement enterré vivant ! Enterré vivant !!
- Non !! Au secours ! Je veux sortir !! hurla-t-il en frappant contre les parois qui se resserraient autour de lui. Je veux sortir ! A l'aide !! Laissez-moi sortir !!
La terreur s'empara de lui et il se mit à sangloter et à crier à s'en déchirer la gorge.
- Ouvrez-moi !! Je vous en supplie, je veux sortir !!
Des mains s'emparèrent de lui et il se débattit au travers du sac qui l'aveuglait. Il y eut un bruit de toile qu'on déchire et l'air se fit soudain plus frais, plus lumineux. Il croisa deux yeux verts et durs et ravala un glapissement de peur, repoussant brutalement la menace. Affolé, il s'extirpa de la malle, trébucha dans le sac et s'étala par terre. Sans prendre le temps de voir où il se trouvait, il repéra un coin et s'y précipita à quatre pattes pour y trouver refuge. La respiration saccadée et le visage baigné de larmes, il ramena les genoux contre son torse et prit un léger mouvement de balancier, se berçant lui-même. Il entendit vaguement des voix et d'autres bruits mais ne parvint pas à en comprendre le sens. Enfin, quelque chose lui frôla l'épaule et il se recroquevilla encore plus en gémissant faiblement.
- Ça va, tu n'es plus enfermé maintenant. Calme-toi, dit doucement une voix qu'il n'identifia pas.
De nouveau, quelque chose l'effleura. Duo risqua un coup d'oeil craintif et se rapetissa encore en voyant le visage du Comte tout proche du sien.
- Calme-toi, répéta Heero. Nous sommes à bord à présent, nous finissons d'embarquer les vivres. Tiens, bois ça, ça te fera du bien, ajouta-t-il en lui présentant un verre.
- Vous m'aviez dit ça aussi la dernière fois, murmura plaintivement Duo, qui commençait à peine à recouvrer le contrôle de lui-même.
Heero but délibérément une gorgée avant de lui tendre de nouveau le gobelet.
- Ce n'est que du vin... Ça te remettra d'aplomb.
Duo fronça les sourcils. Cette voix douce dans la bouche du Comte lui paraissait étrangement déplacée. Elle lui donnait également l'impression que le noble essayait de rassurer une bête craintive. Peut-être que le brun avait définitivement décidé de le traiter comme un animal...
- Je vais bien, cracha Duo, ayant retrouvé une certaine contenance.
Le Comte plissa les yeux.
- Fais comme tu voudras, dit-il alors de sa voix normale en posant sèchement le verre aux pieds du jeune shinigami. N'oublie pas de prendre ta dose quotidienne, ajouta-t-il tout en déposant un autre gobelet à côté du premier.
Sur ce, le Comte s'en retourna à ses occupations. Duo resta coincé dans son abri, entre une armoire et une paroi de la cabine, même longtemps après que le navire eut largué les amarres. Il avala la décoction et s'il but ensuite le vin, ce ne fut que pour faire passer le goût infâme du contrepoison.
Comme il aurait pu le parier, il ne tarda pas à se sentir mal. A n'en pas douter, le Comte ne ratait pas une occasion de lui faire avaler n'importe quoi. Une gorgée n'était probablement pas suffisante pour vous retourner l'estomac mais Duo avait bu le verre de vin en entier. Il le regrettait amèrement. Le coeur au bord des lèvres, il luttait contre l'envie de vomir tout en souhaitant que l'on abrège rapidement ses souffrances. Mais il savait bien qu'aucune âme charitable ne viendrait à son secours. Gémissant faiblement et fermant les yeux pour ne plus voir la cabine tanguer, il força son esprit à dériver vers des temps lointains où il avait été heureux...
*******
- Il est malade... Il n'est sans doute encore jamais tombé à bord d'un navire...
- L'air frais lui ferait probablement du bien mais on risquerait de le voir.
- Ouvre quand même la fenêtre, commanda la première voix.
Une main passa sous son crâne et lui releva légèrement la tête. Quelque chose de dur fut appliqué sur ses lèvres. Il avait vaguement l'impression d'être allongé sur une surface molle mais il n'avait pas la force d'ouvrir les yeux.
- Duo... Tu m'entends ? Il faut que tu avales, Duo, reprit la voix.
La chose poussa contre ses lèvres et du liquide entra en contact avec elles. Une saveur immonde envahit sa bouche et ses sens et lui retourna le coeur. Par réflexe, il recracha ce qu'on tentait de lui faire avaler de force.
- Non ! Il faut que tu boives, Duo. Tu es inconscient depuis presque une journée, dit encore la voix au-dessus de lui.
Il détourna la tête pour y échapper.
- Trowa, apporte-moi du vin, on va les mélanger.
Quelque chose de rêche lui essuya le menton et la bouche et sa tête fut momentanément reposée. Il gémit faiblement alors que le monde tourna autour de lui. Les yeux mi-clos, il distinguait des couleurs mais les formes restaient floues et terrifiantes.
- Avale, ordonna la voix avec plus d'autorité.
Il marmonna des sons dépourvus de sens et tenta une nouvelle fois d'échapper à la substance liquide.
- Tu veux que j'aille chercher un entonnoir ?
Il y eut un court moment de silence.
- Maintiens lui plutôt la tête, répondit ensuite la première voix, d'un ton plus sec.
- C'est se donner beaucoup de mal pour pas grand chose si tu veux mon avis...
- Je ne te le demande pas. Ouvre lui la bouche.
Il se débattit faiblement mais finit par avaler la mixture. L'envie de vomir lui revint et il se recroquevilla en position foetale, roulant sur le côté et se protégeant le visage avec le bras.
Quelqu'un poussa un soupir et il n'eut plus conscience d'autre chose que les battements de son coeur dans sa gorge...
*******
Une légère brise marine vint lui chatouiller les narines et Duo ouvrit lentement les yeux. La tête lui tournait, il se sentait encore nauséeux mais il n’avait plus l’impression d’être à l’agonie. Se redressant avec précaution, il constata qu’il se trouvait allongé dans un lit, les draps, humides de sueur, se trouvant froissés et rejetés ça et là. Il avait dû se débattre dans son sommeil...
Il faisait nuit et mis à part le bruit des vagues et du vent, les alentours étaient silencieux. La seule lumière environnante provenait d’une lampe à pétrole suspendue au-dessus d’un bureau sur lequel une forme humaine était avachie. Le shinigami fronça les sourcils puis entreprit de se lever aussi silencieusement que possible. Après avoir testé la stabilité de ses jambes et l’avoir jugée acceptable, il s’approcha à pas de loups du dormeur. Duo n’aurait su dire si voir le Comte ainsi assoupi le surprit ou non. D’un côté, qui d’autre aurait pu se trouver dans la pièce mais d’un autre, il comprenait mal pourquoi le Comte dormait sur son bureau alors que lui-même s’était réveillé dans le lit. Le seul lit de la cabine, en fait. De plus… Duo jeta un regard circulaire à la pièce. Non, l’homme de main du Comte n’était pas là, ce qui voulait dire que Heero Yuy et lui se trouvaient bel et bien seuls et que le brun, profondément assoupi, se trouvait à sa merci.
Duo sentit une brusque poussée de haine l’envahir mais il se força au calme. Lentement, il leva la main et la rapprocha de la tête du Comte, ne l’immobilisant qu’à quelques centimètres de son crâne. Le brun n’avait pas bougé un seul muscle. Ou bien celui-ci feignait le sommeil à la perfection, ou bien il dormait d’un vrai sommeil de plomb. Duo ramena la main le long de son corps et observa le cycle de respiration du dormeur. Il ne pensait pas qu’il faisait semblant…
Le shinigami n’était peut-être pas un bon assassin - comment savoir, il n’avait encore jamais tué personne - mais il savait être aussi silencieux que la mort lorsqu’il le désirait. Encore que la mort n’était pas toujours muette, il n’avait eu que trop souvent l’occasion de le constater. Mais à cet instant précis, il était persuadé qu’il pourrait tuer le Comte avant que celui-ci puisse s’en rendre compte. Savoir si tuer quelqu’un dans son sommeil était lâche ou non importait peu à Duo ; de son point de vue, mourir dans son sommeil - d’un assassinat ou non - était pour lui la plus douce des morts. Une mort que ses proches n’avaient malheureusement pas connue. Savoir si le Comte méritait de mourir dans son sommeil, par contre… Pour la première fois de sa vie, Duo eut la sensation d’avoir véritablement la vie de quelqu’un entre ses mains.
Il étudia avec attention le visage du brun. Le Comte semblait plus jeune lorsqu’il dormait, il paraissait… avoir son âge. Ses traits, pour une fois détendus, avaient perdu l’expression méprisante qu’il arborait en permanence lorsque ses yeux tombaient sur Duo. On pourrait presque croire à le voir ainsi dormir qu’il était gentil. Mais Duo savait que c’était faux. Le Comte n’était pas gentil ; lorsqu’il se montrait un tant soit peu humain, c’était qu’en réalité il vous manipulait. Son sommeil était trompeur, menteur, cet homme était aussi cruel que les autres. Pire encore, car cet homme-là était également intelligent.
Et pourtant… Duo avait dormi dans son lit.
Le shinigami secouait la tête et s’écarta. Non, vraiment, il ne comprenait pas.
Toujours aussi silencieusement, Duo retourna se réfugier dans un coin de la cabine. A présent qu’il était de nouveau lucide, il se sentait incapable de retourner se coucher dans le lit… dans le lit du Comte.
Il frissonna.
Il avait faim, aussi, mais il eut un haut le cœur rien qu’en pensant à de la nourriture.
Au final, il n’était pas très sûr de savoir ce qu’il s’était passé exactement. Il se souvenait avoir été tiré hors de la malle et avoir été se terrer dans le coin qu’il occupait actuellement, pour ne plus en bouger pendant des heures. Il se souvenait avoir avalé la maudite mixture qui le maintenait en vie et avoir pensé que le Comte l’avait de nouveau empoisonné. Mais ce n’était pas cohérent, alors peut-être avait-il simplement été malade… Duo jeta un coup d’œil de biais en direction de Heero.
… mais le Comte n’était pas gentil.
*******
Heero se lécha les doigts avec délectation, laçant un regard moqueur à son shinigami.
- Aaaah… délicieux ! s’exclama-t-il avec exagération. N’est-ce pas, Trowa ?
Le châtain, la main crispée sur son verre, opina de la tête en silence.
- Tu es sûr que tu n’en veux pas ? demanda alors le Comte en agitant un os à moitié rongé en direction de Duo.
Ce dernier fusilla du regard le brun avant d’enfouir le visage dans ses genoux. Bon sang, il avait faim ! Le Comte avait commodément « oublié » de le nourrir la veille mais Duo refusait d’entrer dan son jeu et d’aller chercher son nosnos comme un bon chien.
L’apprenti assassin avait fini par s'accoutumer au constant roulis et était à présent de nouveau capable d’ingurgiter de la nourriture. Depuis qu’il était détenu captif par le Comte, il avait été nourri tous les jours, ce qui ne lui était pas arrivé depuis des années. On prenait très vite l’habitude de manger à sa faim. Mais depuis la veille, le Comte de Lowe semblait avoir décidé de lui démontrer une fois de plus que son pouvoir sur le shinigami était total. Que ce dernier puisse ou non manger, c’était selon son bon vouloir.
- Tu as tort, vraiment ! Cette volaille est succulente ! fit encore le brun en se servant une nouvelle cuisse. Mais il y en a beaucoup trop, qu’allons-nous bien pouvoir faire des restes ? Une idée, petit shinigami ?
Duo ne releva même pas le visage pour le regarder. Se mordant la lèvre et luttant contre l’odeur appétissante qui lui parvenait, Duo priait pour que son estomac ne le trahisse pas. Il ne voulait pas donner cette satisfaction à ses tortionnaires.
- Et si tu me racontais depuis combien de temps tu es marqué par le sceau du diable ?
Duo continua de l’ignorer jusqu’à ce qu’il reçoive quelque chose de dur sur la tête. Se protégeant le crâne de ses bras et attendant le prochain coup, il remarqua alors qu’une pomme achevait de rouler à ses pieds. Il la prit avec précaution et jeta un coup d’œil en direction du Comte. Ce dernier le regardait avec son mélange de mépris et d’indifférence habituel. Duo fit jouer un court instant le fruit entre ses doigts avant de l’essuyer contre son manteau et de mordre dedans. Il avait vraiment trop faim. Et puis il avait tenu bon : au moins, il n’avait pas été gémir aux pieds de son « maître » pour réclamer sa pitance…
- Alors ? s’impatienta le brun.
- Pourquoi vous posez toujours cette question ? le défia Duo. Vous vous moquez de la réponse, vous ne faites ça que pour passer le temps.
- Je m’ennuie. C’est ton devoir que de me distraire.
Duo haussa les épaules et engloutit le trognon de sa pomme.
- Mais si tu ne veux pas me raconter d’histoires, tu peux toujours me distraire autrement, proposa le Comte sur un tout autre ton.
Duo croisa son regard bleu. Le Comte le détaillait avec une lueur qui lui donna la chair de poule. Il détourna le visage avec dégoût et le rire glacial du brun s’éleva dans la cabine.
- Sommes-nous vraiment obligés de tolérer sa présence ? demanda alors Trowa. Il me coupe l’appétit.
Heero haussa un sourcil dans sa direction.
- Tu es perpétuellement de mauvaise humeur ces derniers temps, ma parole ! Ne dis pas des choses pareilles, tu vas lui faire de la peine !
Heero eut un sourire en coin et porta son verre à ses lèvres alors que son frère de lait ravala un commentaire. Plus les jours passaient et plus il regrettait de ne pas avoir tué le démon avant que Heero ne lui trouve une utilité.
Le Comte acheva son repas puis récolta quelques restes dans son assiette. Il se leva et la déposa aux pieds de Duo. Le jeune homme eut l’impression de recevoir sa gamelle. Il mit au point d’honneur à ne pas se jeter sur la nourriture mais ne tarda pas trop non plus ; le Comte était capable de la lui retirer sous prétexte qu’il n’avait pas l’air d’en vouloir !
Duo dégusta donc à son tour la volaille tandis que Trowa débarrassait la table. Le regard du Comte sur lui le rendait mal à l’aise, mais pas au point de lui l’empêcher de manger.
- Hum… fit alors pensivement le brun. Il va falloir te renflouer un peu, tu n’as que la peau sur les os…
Duo se fit violence pour ne pas répliquer. Il savait que le Comte ne cherchait qu’à le provoquer afin de mieux pouvoir le maîtriser par la force physique. Il passait son temps à ça, et malheureusement, la promiscuité engendrée par la cabine et le manque d’occupation n’aidaient pas Duo à se faire oublier.
- Inutile de gâcher de la bonne nourriture, commenta en passant Trowa.
Contre toute attente, Heero lui lança un regard d’avertissement.
- Et si tu allais faire un tour sur le pont surveiller notre avancée, Trowa ?
Le jeune homme écarquilla les yeux mais s’exécuta, non sans assassiner du regard le shinigami avant de quitter la pièce. Heero n’avait cessé de fixer Duo.
- Après tout, reprit le Comte comme s’il n’avait pas été interrompu, si tu es un aussi assassin que tu as prouvé l’être jusqu’ici, je pourrai toujours tenter de te recycler… En chauffe-draps, par exemple.
Duo s’étrangla sur un morceau de volaille.
Prises de notes de l'époque">
Chapitre 2, suite directe :
Heero provoque verbalement et en vient à tripoter Duo, qui n’est pas d’accord et tente au départ de se débattre. Heero embrasse Duo (c’est la première fois qu’on a ce genre de gestes envers lui, ça le choque puis le dégoûte - enfin, c’est l’aspect forcé et la personne qui le fait qui le dégoûte, pas rigoureusement l’acte en lui-même). Comprenant une fois encore que le Comte est plus fort que lui, Duo décide rapidement de se laisser faire. Heero le tripote encore et Duo semble soudain se laisser prendre au « jeu ». Duo se tortille et se frotte contre Heero, tant et si bien que celui-ci se retrouve très excité et perd pas mal le contrôle, ne sachant plus très bien ce qui se passe ou quelle est leur position. Finalement, Duo prend les choses en mains et inverse les positions pour se retrouver au-dessus de Heero (toute la scène se passe sur le sol de la cabine de Heero). Heero est complètement perdu dans son propre plaisir et ne réalise que trop tard qu’en réalité, Duo lui a tendu un piège ! Avant que Heero comprenne ce qu’il se passe, Duo le frappe à l’estomac, coupant le souffle de Heero, et en profite pour lui lier les mains avec sa ceinture puis de le bâillonner à l’aide de son manteau !
Duo continue alors d’exciter Heero, qui se retrouve totalement impuissant et à la merci de ses sensations, pendant que le shinigami lui démontre cruellement que Heero est loin d’être aussi tout puissant qu’il le croit : la preuve, Duo le réduit lui aussi en une forme d’esclavage. Avec le même mépris et dégoût que le Comte affiche d’habitude à son égard, Duo amène Heero au bout de son désir (il le masturbe jusqu’à éjaculation, quoi) avant de le libérer de ses liens et d’aller se réfugier dans son coin habituel.
S’en suit alors une réflexion de Heero puis un long monologue...
Fichier "notes & résumé" :
Les jours passent a bords, Trowa reste toujours aussi hostile mais Heero semble le tolérer de moins en moins dans la cabine. Par contre, il se moque et persifle lui-même encore régulièrement de Duo. Il s’ennuie, aussi, et provoque Duo, veut lui faire raconter d’où il vient, tout ça, depuis combien de temps il est marqué par le sceau des démons, bla bla bla. Ça énerve Duo qui sait qu’en fait le Comte n’en a rien à faire, que c’est simplement pour passer le temps. Mais de temps en autre, Heero semble vraiment vouloir savoir, il se comporte plus civilement avec lui, avant de se « reprendre ». Il se joue aussi de Duo avec des commentaires et sous-entendus scabreux, comme quoi si Duo se révèle être effectivement un aussi mauvais assassin qu’il a prouvé l’être jusqu’ici, Heero pourra toujours le recycler en réchauffe draps, quelque chose dans le genre. Ou que Duo commence de nouveau à sentir et qu’il peut se nettoyer, et qu’il ne va pas en perdre une miette, et que non, il n’a pas l’intention de lui fournir d’autres vêtements mais que si Duo n’ai pas content, rien ne l’oblige à les porter. Il regrette aussi que du fait que Duo soit un shinigami, il ne puisse pas le vendre, ou alors à un bas prix. Encore qu’il devrait pouvoir trouver quelques acquéreurs susceptibles d’être intéressés et le ton et le sourire sadique ne laisse aucun doute quant aux tortures physiques auxquelles ces « acquéreurs » se livreraient sur son corps avant d’en nourrir leurs chiens, il n’est qu’un shinigami après tout. Mais peut-être que sa chair démoniaque rendrait les chiens malades…
Duo se retient parfois de lui sauter à la gorge, parfois il se retient pas (?) mais le Comte le met toujours rapidement au tapis et ça le fait énormément rire.
Une fois qu’une fois de plus il l’interroge sur son passé puis le plaque au sol (« puisque tu ne veux pas me distraire en me racontant une histoire, distrais-moi d’une autre façon… ») et où le regard haineux de Duo lui plaît particulièrement, il commence à véritablement vouloir le faire passer à la casserole. Duo panique à moitié, essaye de lui échapper et Heero rit encore plus et l’embrasse de force. Duo est choqué (c’est la première fois qu’on le touche de cette façon-là) puis est révulsé et se débat, Heero le maintient et Duo sait que le Comte est plus fort que lui (d’ailleurs sa prise sur ses poignets est douloureuse ; et qui lui viendrait en aide ?) et finalement il se laisse faire. Heero le laisse respirer, lui sourire en coin et ils se regarde et Heero prend une expression indéchiffrable, plus sérieuse, avant de murmurer un truc dans le genre : j’ai droit de vie et de mort sur toi, blablabla. Duo semble être résigné et répond même au baiser, maladroitement d’abord puis avec un peu plus de talent (finalement, tu n’es pas si farouche que ça…). Heero le tripote et l’embrasse encore et Duo commence à retourner le tripotage avec conviction, il se frotte bien contre Heero et Heero est surpris parce que somme toute, il était pas vraiment sérieux, il faisait ça que pour s’amuser (même si c’est loin d’être aussi désagréable que ça, finalement). Duo se frotte encore et Heero commence à être *très* excité, si bien qu’il n’a pas vraiment conscience que Duo a inversé les rôles et que c’est à présent Duo qui se trouve au-dessus. Duo se frotte encore et toujours avec toujours plus de conviction et embrasse Heero (mais pas sur la bouche, il le stimule par pas le cou, ce genre de choses), il ouvre la chemise de Heero et l’embrasse et le lèche, surtout que vu les bruits que Heero émet, ça lui fait de l’effet. Duo commence à se désaper lui aussi, il retire sa ceinture, puis il retourne s’occuper de Heero. Retour en POV sensation Heero ou il a plus vraiment conscience de ce qu’il se passe tant il éprouve du désir et il a à la fois pas envie de Duo arrête ce qu’il est en train de lui faire et à la fois envie de façon aux choses sérieuses. Il a tellement envie de prendre Duo qu’il songe qu’il va probablement lui faire mal. Les mains de Duo sont partout, vont partout, le caressent partout et puis… ça s’arrête.
Heero est essoufflé et ouvre les yeux et il voit Duo, assit à califourchon sur son bas-ventre, mais il a de nouveau une expression haineuse sur le visage. Heero a à peine le temps de réaliser que
Qch cloche que Duo se soulève et abat son poing sur son estomac, coupant le souffle déjà erratique de Heero. Heero se recroqueville automatiquement et Duo le fait basculer sur le côté. Il en profite pour lui lier rapidement les mains dans le dos puis lui fourrer un pan de son manteau dans la bouche en guise de bâillon puis le remet sur le dos et se rassoit sur son bas-ventre. Heero proteste dans le tissu. Oh oui, il va lui faire mal ! Il va regretter d’avoir oser faire ce qu’il a fait. Pendant ce temps, Duo le regarde durement et se soulève légèrement puis remue de nouveau le bassin, frottant contre le sexe de Heero, dont l’érection reprend de plus belle. Duo le méprise et lui montre bien que tout ce passe pas forcément comme il le veut « ta vie est entre mes mains » ou pas. Il l’excite de nouveau, montrant et mettant Heero totalement en son pouvoir par le désir par ses gestes tout en lui crachant verbalement dessus. Il va jusqu’à sortir le sexe de Heero et le masturber et les yeux de Heero brûle de haine et de plaisir, de colère et de désir, et Duo continue de plus belle et Heero éjacule dans un cri étouffé avant de s’affaisser. Duo essuie ses doigts sur les vêtements de Heero avec dégoût puis se lève, va récupérer près du bureau la dague du Comte, dague qu’il avait jusqu’ici jamais pu approcher à ce point. Heero, qui reprend son souffle, à un moment d’inquiétude, et le visage de Duo est devenu totalement inexpressif, ce qui était encore jamais arrivé. Heero se demande alors si le shinigami va véritablement le tuer, si sa haine pour le Comte est à ce point telle qu’il oublie qu’il finira pendu en haut du mat du navire pour ça, si Trowa ne le dépèce pas vivant avant, avant de le jeter à la mer, ou l’eau salée le fera encore souffrir atrocement avant qu’il ne se noie.
Duo se penche sur le Comte, la dague au poing et son expression se durcit de nouveau. Puis d’un geste rapide, alors que la respiration de Heero s’accélère, Duo coupe la ceinture qui lui liait les mains. Le Comte est à présent libre et Duo jette la dague à sa pieds avec un air de dégoût avant de lui tourner le dos et de retourner en silence se réfugier dans son coin. Heero, la respiration saccadée, retire le tissu de sa bouche, se redresse et se rhabille. Les deux hommes s’affrontent du regard et Heero est alors frappé par l’indifférence que contienne les yeux de Duo. Heero pourrait lui insuffler les châtiments auxquels il vient de penser, et Duo n’en aurait probablement rien à foutre. Comme si tout à coup, le jeune shinigami était trop fatigué pour se soucier de ce qui pourrait arriver maintenant. Il a voulu donner une leçon au Comte et il lui a donné, sans doute se désintéresse-t-il du reste à présent. Heero est perplexe et sur le coup, ça le calme. Jusqu’ici, il avait toujours trouvé Duo amusant parce que celui-ci se rebellait, parce qu’il était touché voir blessé par les propos ou les actions de Heero mais là, le regard du jeune homme indique clairement qu’il peut faire de lui ce qu’il veut. Ça ne l’atteindra plus.
Heero va alors s’asseoir en silence sur son lit, faisant face à Duo. Celui-ci le suit des yeux sans dire un mot, il ne semble même pas vraiment attendre, il se contente de le regarder. Peut-être a-t-il le sentiment de regarder ainsi la mort en face ? Et de toute évidence, il s’en fiche.
Ils se regarde encore en silence puis contre toute attente, Duo se met à parler ; Et il répond à sa question, à savoir comment il est devenu un shinigami.
Il lui dit qu’il est né dans un petit village de telle contrée (pas une appartenant à Heero) une nuit où la lune était pleine… et rouge. Il aurait pu naître quelque heures plus tôt, ou quelques heures plus tard, et il aurait eu une vie tranquille, sans embûche, normale, mais non, il a fallu qu’il naisse en pleine nuit, alors que la lune était pleine et rousse. Les villageois se sont alors mis à crier au démon : ses parents avaient engendré un shinigami. Son père fut lynché par ses amis, sa famille, sur le seuil de leur maison alors qu’il essayait de protéger sa femme et son fils. Lui fut épargné par un shinigami doit vivre pour payer le prix de ses pêchers (exister, entre autres) et sa mère fut également épargnée car c’est à elle s’incombait la tâche de nourrir le démon, puisqu’elle lui avait donné naissance. Elle aussi était de toute évidence maudite. Ils ont vécu à l’écart du village, dans la misère la plus totale mais sa mère l’a toujours aimé malgré tout. Très tôt, elle lui a expliqué pourquoi il ne devait sous aucun prétexte s’approcher du village. Il a désobéi une fois et lorsqu’il a vu ce que les villageois ont fait à sa mère pour « nettoyer » le village, il n’a plus jamais recommencé. Deux saisons plus tard, les villageois ont jugé qu’il était assez grand pour pouvoir expier seul et ils ont alors à son tour lynché sa mère, sous ses yeux, sauf que cette fois ils ont utilisé des pierres et non plus leur fourches et leur poings, comme pour son père. (Duo relève les yeux alors vers Heero et lui explique d’une voix toujours aussi calme, morte, qu’il sait ce qui est arrivé le jour de sa naissance car le jour où ils ont puni sa mère parce qu’il était descendu au village et le jour où ils l’ont tuée, les villageois en ont parlé.) Le jour de la mort de sa mère (dont le corps, comme son père, a été par la suite brûlé en guise de purification), les villageois ont apposé sur lui la marque du démon, jugeant le fer à la chaleur des flammes qui consumaient sa mère. C’est comme ça qu’il est devenu un shinigami.
Heero garde le silence un long, long moment mais il ne semble pas y avoir de compassion ni d’émotion particulière dans ses yeux. Duo ne s’y était de toute façon pas attendu. Puis Duo détourne le regard et se recroqueville un peu plus sur lui-même, ramenant les genoux contre son torse. Il se demande vraiment ce qui lui a pris de raconter tout ça. C’est que la seconde fois de sa vie qu’il raconte à quelqu’un son histoire, et se souvenir de la première personne auprès de laquelle il a épanché sa douleur fait mal. Le contraste avec la personne a qui il vient de se confier rend la chose encore plus douloureuse. Il s’attend à tout moment à entendre Heero se moquer, le mépriser, tout ça, mais le Comte continue de garder le silence et de le regarder (Duo sent le poids de son regard sur lui) et Duo se demande si c’est pas encore pire.
Uh, normalement, là, Heero commence lui aussi à se confier un tout petit peu, avant que Duo ne lui pose une question et que Heero réalise qu’il est quasiment sur le point de se confier. Il envoie alors chier Duo violemment. Les derniers jours sur le bateau reprennent leur cours, Heero oscille toujours entre l’indifférence et le mépris, même si Duo a la nette l’impression que Heero lui parle moins méchamment. D’une façon générale, le Comte se montre plus silencieux, plus taciturne aussi et assez souvent, Duo sent que Heero le regarde (pas qu’il s’en cache d’ailleurs, Duo finit toujours par détourner le regard, mal à l’aise). Globalement, Heero se montre moins hostile, mais il reste « seigneur ».
Il ne refait par contre plus aucune avance ni aucun sous-entendus sexuels à Duo…
(Fin de la 2ème partie)
3è partie : (commence par l’arrivée éminente au port et enfin, l’explication de ce que Heero attend de Duo ! lol ! Pas de réelle explication sur le pourquoi de la chose quand ils sont sur le bateau, l’histoire de Heero sera racontée à Duo dans la chambre qui sera allouée à Heero au château.)
Autres informations :
- Était censée être pour Tipitina et Akasha, en récompense d'un "kiriban". Désolée, les filles...
- Est restée inachevée du fait de la longueur mais aussi, surtout, parce qu'une fois le navire arrivé à bon port, j'entrais dans la 3e partie au scénario bancal de la fic. Comme c'était une fanfic, je me sentais obligée de caser tous les G-boys (alors que Wu Fei n'avait vraiment rien à faire là) et... bref. Encore une fic morte au champ d'honneur...