[Fic écrite entre décembre 2003 et début 2004] Fic inachevée. Non bêta-lu, non corrigé depuis le premier jet.
Pas tout à fait un conte de fée
Chapitre 1
- Tu as compris ?
A contre coeur, le jeune homme acquiesça. Il était prêt à tout pour honorer le serment qu'il s'était fait mais il n'aurait jamais pensé que cela le mènerait jusqu'au meurtre. Il accepta pourtant. Parce que son objectif allait bien au-delà de sa personne.
- Je compte sur toi... reprit l'autre en lui emprisonnant le menton entre les doigts, amenant son visage à proximité du sien si bien que le jeune homme put sentir son souffle chaud sur sa joue. Ne me déçois pas surtout... susurra la voix racée de son commanditaire.
- Vous jurez de tenir votre engagement ?
- Je tiens toujours mes promesses, mon joli... Tue Heero Yuy pour moi et je ferai en sorte que tu obtiennes ce que tu désires tellement.
L'assassin ferma les yeux. De toute façon, il était damné depuis la naissance...
*******
La silhouette se tapit dans l'ombre. Se faufiler à l'intérieur du palais n'avait pas été aussi difficile qu'il l'avait pensé ; se déplacer comme un rat, il l'avait fait toute sa vie. Tuer par contre...
Le jeune homme serra les dents. Il avait pris sa décision il y avait des années de cela, il ne reculerait pas maintenant, pas si près du but. Il lui suffisait de tuer un homme, un seul homme, et enfin le cauchemar pourrait prendre fin. Il ignorait encore ce qu'il ferait ensuite, dans l'hypothèse où il y aurait un "après". Pour tout dire, cela ne lui semblait pas si important, seul son serment comptait.
Il écouta les bruits de pas se rapprocher de lui et comprit que sa proie n'était pas seule. Mais il se terrait depuis trois jours déjà et c'était la meilleure opportunité qui s'était offerte à lui. Heero Yuy n'était jamais seul, et l'assassin n'avait pas réussi à s'approcher suffisamment de sa chambre pour pouvoir s'y cacher. Il avait essayé, bien sûr, mais avait manqué de se faire repérer. Et cela, il ne pouvait se le permettre. Alors il tenterait sa chance ce soir. La tension qu'il accumulait depuis trois jours commençait à devenir insupportable et d'une façon ou d'une autre, cela devait se terminer cette nuit.
Il s'essuya le front avec sa manche et rejeta en arrière la longue natte qui lui battait d'ordinaire les reins. Il allait devoir frapper vite. Il n'avait pas le droit à l'erreur.
Les pas se rapprochèrent encore et l'apprenti tueur estima qu'une seule personne accompagnait sa proie. D'après les frottements des vêtements, il devait s'agir d'un homme, probablement le châtain qui semblait suivre le jeune Comte comme son ombre. L'assassin prit une profonde inspiration et raffermit sa prise sur son poignard.
Un seul coup.
Attendre encore un peu. Il était tout proche à présent. Son ombre se profila devant lui, annonçant sa venue. Encore quelques pas. Une seconde, et ce serait fini...
Il bondit.
Il sentit sa lame effleurer la chair avant qu'une vive douleur ne le saisisse au poignet, lui arrachant un cri. Sa main lâcha le poignard et un coup au menton lui projeta la tête en arrière, le sonnant à moitié. Déséquilibré, il ne vit pas le coup suivant venir et ne put qu'étouffer une nouvelle exclamation lorsque ses poumons se vidèrent brutalement. Son crâne rencontra avec violence une surface froide et dure, et le monde explosa en noir. Le jeune homme châtain fixa avec stoïcisme la forme humaine étendue à ses pieds, face contre terre si bien que malgré l'éclairage ambiant il ne pouvait distinguer ses traits. Du bout du pied, il toucha le corps afin de vérifier que leur assaillant ne feignait pas l'inconscience. Mais il avait frappé fort et savait que ce n'était pas le cas.
Intérieurement satisfait, il se tourna alors vers son presque frère et maître.
- Merci, Trowa, dit celui-ci d'une voix calme.
- Mon seigneur... acquiesça-t-il simplement en retour, fronçant les sourcils en constatant que le Comte se tenait l'avant bras et que du sang tâchait le tissu jusqu'alors immaculé.
- Ce n'est rien, le rassura son maître, à peine une éraflure.
De nouveau, Trowa acquiesça.
Le jeune Comte porta alors ses yeux bleus et perçants au sol et renifla avec dédain.
- Les assassins ne sont plus ce qu'ils étaient, commenta-t-il. Et depuis quand les femmes s'embusquent-elles la nuit au détour d'un couloir ?
- Mon seigneur, je crois qu'il s'agit d'un garçon.
Heero haussa un sourcil dubitatif avant de retourner du pied son agresseur.
- En effet, constata-t-il alors avec ennui.
Il s'était laissé abuser par la longue natte couleur châtaigne mais à présent qu'il le voyait de face, la méprise n'était plus possible : l'assassin était indéniablement du sexe masculin.
- C'est encore plus pathétique, conclut-il avec mépris.
- Mon seigneur, vous devriez aller faire soigner votre blessure.
- Ce n'est rien, t'ai-je dit, cela saigne à peine.
- Que dois-je faire de lui ?
- Fouille-lui, vois s'il ne cache pas d'autres surprises ou peut-être des informations sur son employeur.
Trowa s'exécuta avec obéissance. Rapidement, il put faire signe au Comte qu'il n'avait rien trouvé.
- Enferme-le, commanda alors Heero avec désintérêt, nous l'interrogerons plus tard. Lorsqu'il fera jour, tu iras avertir Howard de préparer la potence.
Trowa hocha la tête et entreprit de soulever le corps lorsque la voix de son seigneur l'arrêta.
- Attends. Repose-le.
Le noble s'agenouilla à son tour et repoussa le haut de la tunique noire de l'homme qui avait voulu le tuer. Il lui avait semblé apercevoir...
- Tiens, tiens... fit-il alors avec un brin d'amusement dans la voix. Regarde ça.
Le châtain posa ses yeux verts sur le signe gravé dans la chair que son maître lui montrait. Il reconnu sans aucune peine la marque.
- Intéressant... reprit Heero en esquissant un sourire en coin. Je me demande qui peut bien m'envoyer un shinigami...
- Peut-être est-il là de son propre chef ? proposa calmement Trowa.
- J'en doute, les shinigami ont plutôt tendance à se cacher, au contraire. Peu nombreux sont ceux qui survivent jusqu'à l'âge adulte... Je verrai ce que nous ferons de lui après lui avoir parlé. Tant pis pour Howard, il attendra un peu.
- Oui, mon seigneur.
Le châtain chargea son fardeau sur l'épaule sans effort apparent pendant que Heero ramassait le poignard de l'assassin.
- Pas d'armoirie, une lame très banale. Nous n'en tirerons rien.
- Le shinigami parlera.
- Bien sûr...
Les deux jeunes hommes reprirent leur marche en silence. Trowa se garda bien d'interrompre les pensées de son maître. Il connaissait Heero mieux que personne sur cette terre et savait que celui-ci était en train de réfléchir.
- Nous allons l'enfermer dans une pièce à l'écart, l'informa finalement le Comte. Je ne veux pas que l'on sache qu'il est là.
Trowa obéit sans poser de question. Si Heero avait un but précis en tête, il le lui ferait savoir lorsqu'il le jugerait bon.
- En fait... nous allons l'interroger dès maintenant.
Trowa retint un sourire ; Heero n'avait jamais été très patient.
- Avez-vous une idée de qui pourrait vous envoyer ce démon ?
Heero ricana brièvement.
- Depuis quand crois-tu en Dieu, Trowa ?
- Je ne crois pas en Dieu, répondit malgré lui à voix basse le jeune homme.
- Il faut croire en Dieu pour croire au diable... Ce n'est pas un démon, Trowa. S'il l'était, nous serions morts tous les deux.
Le Comte secoua la tête et eut un rapide sourire mauvais.
- Ou alors, c'est qu'il n'y a vraiment rien à craindre du diable... ******* Trowa attacha l'assassin, serrant fermement la corde aux chevilles et aux poignets, comme le lui avait ordonné Heero. Le shinigami aurait mal au réveil mais Trowa n'en éprouvait pas le moindre remords. Personne ne pouvait songer à lever la main sur Heero et espérer son indulgence.
Assuré que le jeune tueur ne représentait plus une menace, il s'occupa alors de la blessure de son maître. Celui-ci tenta de passer outre, mais le châtain se montra intraitable.
- Heero... ne me force pas à t'assommer toi aussi, le réprimanda-t-il alors, ne s'autorisant une telle familiarité que lorsqu'il les savait absolument seuls.
Le Comte poussa un soupir et laissa son ami lui soigner l'avant-bras.
Trowa lava avec délicatesse la plaie et l'examina avec attention.
- Ce n'est rien, la lame n'a fait que déraper, elle ne s'est pas enfoncée profondément...
- Je t'avais dit qu'il ne s'agissait que d'une simple éraflure.
- Je préfère malgré tout recoudre.
A nouveau, Heero soupira.
- Très bien, comme tu voudras.
Trowa passa une aiguille à la flamme d'une bougie et entreprit de suturer la plaie. Pas un son ne fut émis par le Comte tandis qu'il le regardait faire, même si son corps était tendu comme la corde d'un arc sous l’effet de la douleur. Trowa travailla rapidement et efficacement si bien que moins de cinq minutes plus tard il noua le fil en un noeud serré. Ses lèvres effleurèrent à peine la peau de Heero lorsqu'il coupa le fil avec les dents.
Il nettoya de nouveau la blessure et la banda.
- Leia va être furieuse lorsqu'elle va l'apprendre, mentionna-t-il tout en emprisonnant l'avant-bras dans un linge propre.
- Nous ne lui diront pas ce qu'il s'est passé ce soir.
Trowa releva un court instant ses yeux verts vers lui.
- Comment comptes-tu lui expliquer ceci ? demanda-t-il en désignant du menton le bandage.
- Entraînement. Je n'ai de toute façon aucun compte à lui rendre. J'aime ta mère comme si elle était la mienne mais il est plus que temps qu'elle cesse de se comporter comme si j'étais son fils.
Trowa esquissa un sourire.
- Tu n'y peux rien ; pour elle, tu seras toujours son petit Comte qu'elle a nourri au sein. Elle t'aime comme son fils avant de t'aimer comme son maître.
Heero se passa nerveusement la main dans les cheveux.
- Je ne suis plus un enfant.
Trowa sourit légèrement tout en se relevant.
- Nous serons des enfants à ses yeux jusqu'à sa mort, j'en ai peur...
- Et comment expliques-tu que tu passes pour le grand frère alors que je suis né plusieurs semaines avant toi ? bougonna Heero, adoucissant ainsi inconsciemment son expression pour véritablement prendre celle d'un enfant.
Trowa eut une lueur rieuse dans les yeux.
- Je suis plus grand.
Heero le fusilla du regard. Peste soit de son frère de lait et de ses centimètres en trop !
- Bref ! fit le Comte pour clore la conversation. Réveille-moi ça, veux-tu ? commanda-t-il en désignant le shinigami toujours inconscient.
- Oui, mon seigneur, répliqua calmement Trowa, reprenant sa place.
*******
L'odeur lui parvint comme un coup de poing en plein visage, le sortant brutalement de l'inconscience. Il tourna la tête pour tenter d'y échapper mais celle-ci était trop forte et piquante et elle lui resta incrustée dans les narines suffisamment longtemps pour achever de lever les derniers voiles brumeux de son esprit.
Il se demanda alors où il était et pourquoi il se trouvait dans une position aussi peu confortable. Apparemment, il se tenait assis sur une chaise mais ses mains - non, ses poignets - ainsi que ses chevilles le faisaient souffrir. Il voulut porter la main au visage, par pur réflexe, mais son bras resta coincé dans son dos. Poussant un grognement de protestation et d'incompréhension, il ouvrit enfin les yeux...
... pour se retrouver face à l'homme qu'il était censé tuer.
- Enfin de retour parmi nous ? demanda celui-ci d'une voix froide et dédaigneuse.
L'assassin préféra conserver le silence.
- Si les circonstances avaient été différentes, j'aurais probablement pris le temps de jouer au chat et à la souris avec toi mais considérant ta piètre prestation de tout à l'heure, je n'ai vraiment pas envie de perdre mon précieux temps. Aussi vas-tu bien gentiment me dire qui t'envoie et pourquoi. J'ajouterai que la patience n'est pas une de mes vertus. Parle.
Le jeune homme se mordit la langue et baissa les yeux. Les prochaines heures ne s'annonçaient pas plaisantes.
La voix du Comte s'éleva de nouveau.
- Trowa.
Le shinigami sentit comme un mouvement d'air se déplacer dans son dos et un jeune homme apparut dans son champ de vision. Il reconnut sans peine le châtain qui ne quittait presque jamais le Comte et à qui il devait probablement son échec de ce soir. Ses yeux bleu intense croisèrent le regard vert de l'homme et l'apprenti tueur frissonna malgré lui. Il n'y avait pas la moindre compassion dans ces yeux-là.
La gifle qu'il reçut ne le surprit que par sa puissance et sa tête partit sur le côté, le sonnant à moitié. Sa joue s'enflamma et se mit à pulser et de nouveau il eut le réflexe d'y porter la main. Mais ses poignets restaient fermement liés dans son dos. Il était sans défense.
Le Comte Heero Yuy se déplaça sur le côté et prit nonchalamment appui sur le mur, croisant les bras sur son torse. Le mépris qu'il éprouvait pour son prisonnier était presque palpable.
- Parle, répéta-t-il simplement, et son homme de main n'attendit même pas un nouvel ordre de la part de son maître pour frapper de nouveau.
Heero commençait déjà à perdre patience. Il était plus que tard et il lui tardait d'aller se coucher. Mais il avait encore d'avantage envie d'entendre ce que le shinigami avait à dire. D'autres pensées se formaient également dans son esprit, probablement parce que justement il s'agissait d'un shinigami, et un plan commença à naître. Finalement, savoir qui lui avait envoyé cet "assassin" ne l'intéressait pas tant que ça, mais à présent qu'il se trouvait en son pouvoir, autant se servir de lui à son tour.
- Tu as au moins un nom, peut-être ? demanda-t-il alors avec un brin de lassitude mêlée à de l'impatience. Maintenant qu'il avait prit sa décision quant au devenir du jeune homme, il voulait au plus vite passer à l'étape suivante. Même s'il devait intérieurement reconnaître que le refus de parler du shinigami commençait à l'amuser.
Ce dernier releva la tête et le regarda, profitant du répit que semblait lui accorder son tortionnaire. Après tout, un seul homme ici donnait les ordres, l'autre ne faisait qu'obéir. Il se demanda un court instant pourquoi le noble désirait connaître son nom mais c'était au moins une question à laquelle il pouvait répondre.
- Duo... murmura-t-il donc. Je m'appelle Duo.
Sa réponse fut récompensée par un haussement de sourcil. Visiblement, le Comte ne s'était pas attendu à ce qu'il parlât.
- Tu n'es pas un assassin professionnel, dit-il, et ce n'était pas une question.
Duo se demanda s'il avait rêvé la pointe de déception qu'il avait cru percevoir dans la voix dure et froide du noble.
- Non... reconnut-il.
Heero se redressa avec un reniflement méprisant.
- Qui t'envoie ?
Duo détourna le regard. Il ne pouvait pas répondre à cette question-là.
Le goût de son propre sang envahit sa bouche lorsque qu'un poing s'abattit une fois de plus sur sa joue.
- Tu vas finir par te faire amocher... fit remarquer avec une moquerie mauvaise le Comte.
Duo reçut un nouveau coup, dans l'estomac cette fois. La douleur le plia en deux et il resta ainsi le temps de recouvrer son souffle.
- Es-tu si fidèle à ton maître que tu ne veuilles pas répondre ?
- ... Non, souffla avec difficulté Duo.
- Alors pourquoi t'obstines-tu à garder le silence ?
- ... Je... ne peux pas...
- Pourquoi ?
Duo ferma les yeux. Il avait mal et son esprit était de plus en plus confus. Mais pour rien au monde il ne révélerait le nom de son commanditaire car il savait qu'alors il perdrait toute chance de voir se réaliser son voeu le plus cher. Et une seule personne pouvait le lui accorder. Heero fulminait. L'obstination et l'insolence de Duo étaient intolérables et pour un peu il aurait été tenté de le passer lui-même à tabac. Au lieu de ça, il prit une profonde inspiration pour calmer ses nerfs et fit signe à Trowa de s'interrompre un instant.
En trois pas il fut à hauteur du shinigami et il lui releva le menton pour l'obliger à le regarder.
- Tu vas mourir, tu en as conscience, n'est-ce pas ? Penses-tu vraiment que ton maître lèvera le petit doigt pour te sauver ?
Duo faillit lâcher un rire mais il n'en eut pas le temps car le Comte enchaîna : "Qui voudrait sauver un shinigami ?"
La gorge de Duo se serra. Alors il savait. Il avait vu la marque.
Heero esquissa un sourire en coin.
- Réponds à mes questions et j'épargnerai ta vie.
Duo étudia le Comte en silence. Ses yeux bleus étaient aussi froids que sa voix ; l'expression sérieuse de son visage était rehaussée par les mèches brunes et désordonnées qui tombaient sur son front. Il semblait dire la vérité, même si Duo ne voyait pas pour quelle raison le Comte l'épargnerait. Il était un shinigami après tout...
Mais s'il tenait vraiment parole, alors Duo conservait une chance d'obtenir ce qu'il voulait plus que tout.
- Alors ?
- Je... j'ai été envoyé pour vous tuer... dit-il avec hésitation. J'ai passé un marché avec... quelqu'un. En échange de votre... mort, il m'accordera quelque chose. Je... je ne peux pas vous en dire plus sans annuler notre contrat.
Les yeux bleu indigo prirent une lueur plus déterminée.
- Tuez-moi si vous le voulez, vous ne saurez rien de plus.
Heero l'étudia à son tour.
- Tu sembles véritablement tenir à ce "quelque chose"...
Duo se mordit l'intérieur des joues. Il n'aurait pas dû parler, il le sentait.
- Que peut bien vouloir un shinigami ? Et quelle présomption peut bien être la tienne de croire que tu puisses mériter de désirer quelque chose ?
Le brun sourit de façon sinistre.
- Tu es prêt à mourir pour obtenir ce quelque chose. N'est-ce pas ?
Heero ricana.
- Je te trouve très divertissant, confia-t-il.
Duo avala avec difficulté sa salive. Sa confession était en train de se retourner contre lui, il en mettrait sa main au feu.
- Trowa.
- Seigneur ?
- Assomme-le.
*******
L'odeur fut de nouveau là et Duo s'éveilla en un sursaut. Une main se plaqua immédiatement sur son épaule pour le forcer à rester assis.
Le shinigami eut une sale impression de déjà vu, la seule petite différence résidant dans le fait que ses poignets et chevilles étaient à présent entravés par de lourdes chaînes et que ses bras étaient devant lui. Le décors avait également changé... il se trouvait à présent dans une chambre richement décorée. Son coeur se mit à battre plus vite.
- Tu n'es décidément pas d'une constitution très solide... fit la voix de Heero.
Pas très solide, mon oeil, pensa Duo. Ce Trowa a des marteaux à la place des poings, oui !
Un verre se matérialisa sous son nez.
- Bois, ça te fera du bien.
Duo accepta avec reconnaissance l'eau que le jeune Comte lui tendit. Peut-être avait-il finalement décidé de se comporter plus civilement ?
Avec amertume, Duo écarta immédiatement cette pensée de son esprit. Aucune chance que ce soit le cas ; il n'était qu'un shinigami après tout.
Et pourtant... son visage ainsi que le reste de son corps lui faisaient moins mal qu'ils ne l'auraient dû. Ils ne l'avaient quand même pas soigné ! ... Si ?
- Bien. Passons aux choses sérieuses. Je dois reconnaître que jusqu'à présent tu ne m'as pas beaucoup impressionné mais je pense que c'est en partie parce que ton maître t'a trop lâché la bride...
- Je n'ai pas de maître... cracha Duo.
- Alors disons que tu n'avais pas de maître. Sache donc qu'à partir de ce jour et de cette heure je suis ton maître.
Duo lui adressa une grimace comique.
- Vous avez peut-être le pouvoir de me faire exécuter si bon vous semble mais pas celui de me faire obéir, cingla Duo.
Heero eut un sourire moqueur et se plongea dans la contemplation du poignard du jeune tueur.
- Il fallait y penser avant d'avaler le poison... répliqua-t-il avec sarcasme.
- Le... ? commença Duo avant de fixer avec horreur le verre qu'il tenait encore. ... Vous mentez.
- Mentir ? Pourquoi faire ? Ce n'est pas comme si ta vie avait une quelconque valeur...
- ... Vous... Espèce de... Espèce de salopard ! Enfoiré ! Fils de...
Un coup du visage le fit momentanément taire.
- Surveille ta langue en présence du Comte, l'avertit Trowa d'un ton tranchant.
- Laisse-moi te résumer ta situation, petit shinigami, poursuivit Heero comme si de rien n'était. Le poison que tu viens d'avaler ne te tuera pas immédiatement et - sois m'en reconnaissant - il possède un antidote. Cet antidote ne te sera donné que lorsque tu auras accompli une mission pour moi. Alors seulement tu seras libre de partir et tu pourras retourner à ta misérable existence. Néanmoins... sans cet antidote, tu mourras dans les deux à trois jours qui suivront.
Toute couleur déserta le visage du captif.
- Mais ne t'inquiète pas, il existe également un contrepoison, que voici, continua Heero en agitant une petite bouteille sous le nez de Duo. Ce contrepoison ne neutralise que temporairement le poison, tu dois donc en prendre une dose précisément toutes les vingt-quatre heures. Si tu veux survivre, naturellement. Saute une prise et le poison pourra alors faire son office. Comme je te le disais, il ne te tuera pas tout de suite, il le fera à petit feu. Tu commenceras d'abord par perdre tes forces et le sens de l'équilibre et ta vue se troublera. Puis tu commenceras à être malade. Lorsque tu commenceras à cracher du sang, la fin sera proche... J'ai toujours entendu dire que mourir de ce poison était extrêmement douloureux...
- Vous êtes fou...
Heero ne releva pas.
- Le soleil va bientôt se lever, je te donne donc ta dose quotidienne de contrepoison. Bois.
Duo refusa de prendre le verre.
- Allons, ne te montre pas encore plus stupide que tu ne l'es. Tu dois rester en vie pour obtenir cette chose à laquelle tu tiens tellement, non ? se moqua Heero. Tu peux boire sans crainte, ça n'a plus d'importance en ce qui te concerne maintenant.
Le shinigami lui arracha le gobelet des mains et en vida le contenu cul sec. Il vit Heero avoir un sourire malsain avant de sentir sa gorge s'enflammer. Le goût amer de la mixture envahit sa bouche et Duo se mit en cracher ses poumons.
- Je n'ai jamais dit que c'était bon...
- Brûlez en enfer... haleta Duo.
Il se prit un nouveau coup, à l'arrière du crâne cette fois.
- Ne me fais pas me répéter, gronda Trowa.
- Laisse, Trowa, qu'il s'exprime. Il est amusant.
Le shinigami et le brun s'affrontèrent du regard.
- Je te donnerai le contrepoison chaque matin. Si tu n'es pas trop bête, tu auras donc compris que t'enfuir revient à signer ton arrêt de mort. Ça, tout comme lever de nouveau la main sur moi, ou ne pas te montrer obéissant... Tu as saisi l'idée générale je suppose. Cependant, pour mener à bien la mission que je vais te confier, tu auras peut-être besoin de plus de vingt-quatre heures, aussi vais-je te donner ceci.
Le Comte tira d'un tiroir un petite fiole montée en pendentif, qu'il remplit de contrepoison. Il passa ensuite la chaîne autour du cou du châtain.
- Ceci correspond à une dose. Utilise-la à bon escient, tu n'en auras pas d'autre. Prendre plusieurs doses consécutives est sans effet, l'important est de les prendre de façon régulière. Tu as compris ?
Le fixant avec haine, Duo acquiesça. Dire que pendant un court instant il avait pensé que le Comte avait décidé de se comporter différemment avec lui. Mais une fois de plus, on le traitait comme un moins que rien.
- Qu'est-ce que vous attendez de moi au juste ? demanda-t-il entre ses dents.
- Je veux que tu tues quelqu'un pour moi.
Duo regarda le Comte avec incrédulité.
- ... Qui ? Celui qui m'envoie ?
- Oh, non... Laisse ton commanditaire où il est pour l'instant, ceci est un autre sujet de conversation et nous aurons l'occasion d'en reparler.
Le shinigami fronça les sourcils.
- Qui, alors ?
- Tu le sauras le moment voulu. En attendant, tu resteras ici, avec moi. Montre-toi docile et tout se passera bien. Tu auras même probablement une meilleure vie que tu n'en as jamais eue. Trowa t'apportera de la nourriture et des vêtements plus tard et... tu prendras un bain, ajouta Heero avec une moue de dégoût. Seigneur, on pourrait presque te repérer rien qu'à l'odeur !
Duo serra les poings et se retint de lui sauter au visage.
- Tu n'auras qu'à t'installer là pour dormir, fit Heero en désignant du doigt un coin de la pièce.
Comme si j'étais un chien, pensa avec rage et fureur le châtain.
- Trowa ?
- Mon seigneur ?
- Coupe-lui cette natte. Elle le rend trop reconnaissable.
- Quoi ? Non ! s'exclama avec horreur Duo en sautant sur ses deux pieds.
Trowa tira un poignard de sa ceinture et fit mine de s'approcher de Duo.
- Restez où vous êtes ! Vous entendez ? Si vous croyez que je vais vous laisser faire !
Le châtain aux yeux verts esquissa un rapide sourire. La lutte fut de courte durée.
En son fort intérieur, Trowa reconnut que le shinigami était vif et agile. Il l'aurait été plus encore si ses mouvements n'avaient pas été restreints et alourdis par les chaînes. En d'autres circonstances, il aurait même peut-être pu représenter un défi. Mais Trowa avait suivi depuis son plus jeune âge le même entraînement au combat que Heero et il maîtrisa rapidement le châtain.
Le maintenant face contre terre, il s'empara de sa natte et lui tira ainsi la tête en arrière. Ceci n'empêcha pas Duo de continuer à se débattre autant qu'il put.
- Non ! Arrêtez ! cria-t-il au travers de ses dents serrées à l'intention de Heero. Vous n'avez pas le droit !
Heero haussa un sourcil avant de répliquer d'une voix tranchante et débordante de mépris :
- J'ai tous les droits. Toi par contre, tu n'en as aucun.
Trowa coupa la natte d'un seul mouvement et le visage de Duo, libéré de toute entrave, rencontra le sol avec rudesse.
- Je vous tuerai... cracha-t-il en relevant des yeux haineux vers Heero. Je jure que je vous tuerai.
Heero s'agenouilla et lui prit le menton.
- Laisse-moi te dire que tu as encore beaucoup de progrès à faire en la matière... mon petit shinigami... ******* Duo leva le vêtement et le fixa avec une moue incertaine. Comment au juste était-il censé enfiler ça ?
Les trois hommes avaient passé le reste de la nuit, ou plutôt de la matinée, dans la même pièce. Trowa avait tenu à ne pas quitter son maître, sans doute soucieux pour sa sécurité. Cela aurait pu faire ricaner Duo, sachant qu'il se sentait clairement le moins dangereux des trois, mais d'un autre point de vue, considérant la raison qui avait amené Duo là, il supposait que les craintes du grand jeune homme pouvaient se comprendre.
Heero avait bien entendu dormi dans son lit tandis que Trowa avait pris place sur le sol à ses pieds, se mettant ainsi entre le Comte et le shinigami. Duo s'était installé comme "convenu" dans un coin de la pièce, sous une fenêtre close.
Il avait été surpris de se voir donner une couverture...
Quelques heures plus tard, Heero avait laissé à Trowa le soin de s'occuper de son nouvel assassin. Duo s'était donc vu ôter ses chaînes, préparer un bain dans la salle d'eau privée du Comte, ainsi que donner des habits propres. Encore que "jeter au visage" semblait mieux décrire les actions du châtain.
Duo haïrait le reconnaître, mais il avait apprécié le bain. Il n'avait pas eu l'occasion de se laver - et avec de l'eau chaude ! - depuis ce qui lui semblait être une éternité. Et à présent il se retrouvait à se demander comment diable pouvaient bien se mettre les habits qui lui avaient été confiés.
Ceux-ci étaient de cette étoffe riche et douce, chaude et incroyablement onéreuse que portaient souvent les nobles, et pendant un instant il n'avait pas cru que le Comte puisse réellement vouloir les lui offrir. Mais Duo se ravisa rapidement. Il ne s'agissait bien évidemment pas de lui mais plutôt du fait que Heero ne souhaitait pas avoir à poser les yeux sur un pouilleux. Ça, ou bien il n'avait tout simplement pas d'autres types de vêtements...
Le pantalon ne lui avait pas posé de problème, il lui avait suffit de serrer autour de sa taille une cordelette enfilée dans la doublure et prévue à cet effet, et d'y faire un noeud. Le reste semblait être plus compliqué cependant, mais pour rien au monde il n'aurait été demander de l'aide. Ce n'était pas lui qui tenait à ce qu'il porte de tels atours après tout !
Au bout de quelques minutes, il parvint à triompher du haut de sa tunique et se tortilla dans tous les sens pour s'y ajuster. Elle était un peu trop juste au niveau des épaules et légèrement trop ample au niveau du torse et de l'abdomen. Pas vraiment du sur mesure...
Le dernier élément, Duo n'aurait même pas su quel nom lui donner. Il semblait s'agir d'une sorte de manteau long et léger, sans manche, et qui, s'il le devinait correctement, devait être tenu fermé par une large ceinture de tissu. Trowa portait des vêtements similaires et d'après ce qu'il en avait vu, la ceinture devait être enroulée autour de la taille de façon à l'enserrer, sans qu'aucune extrémité ne dépasse. Ne parvenant pas à obtenir un tel effet sans que la ceinture ne se défasse au premier mouvement, il résolut de tout simplement la nouer, laissant les deux bouts pendre sur le devant.
Il ne se reconnut pas dans le miroir.
Avec incrédulité, il observa son reflet, à la fois troublé et sidéré de constater à quel point... il pouvait faire illusion. Si ce n'était pour ses joues creusées trahissant qu'il ne mangeait pas à sa faim et les traces de coups de la veille, il aurait presque pu passer pour... n'importe qui de normal. Quelqu'un qui n'était pas un soit disant enfant du diable...
Portant une main tremblante à ses cheveux raccourcis, Duo se demanda qui était l'étranger qui se tenait devant lui.
Ils lui avaient coupé sa natte.
Duo n'était pas stupide, contrairement à ce que tout le monde semblait croire, et il savait bien que lorsque le Comte avait donné un tel ordre, il n'avait vu là que le simple acte de couper des cheveux, point. Mais pour Duo, Heero avait fait trancher bien autre chose.
Duo conservait peu de souvenirs de sa mère mais l'un d'eux étaient ces petits moments où elle lui peignait et coiffait les cheveux. Les deux seules personnes qui avaient jamais tenu à lui sur cette terre avaient toujours pris soin de lui et cette attention, cette affection, étaient en quelque sorte symbolisées par ces instants où ils l'aidaient avec ses cheveux. Aux yeux de Duo, sa natte représentait tout l'amour qu'il avait reçu et qu'il lui avait été permis de donner en retour.
Et Heero Yuy avait tranché tout cela, avait coupé le lien.
Avec douleur et amertume, Duo passa la main dans ce qui restait de sa chevelure, celle-ci dansant sur son cou sans parvenir à atteindre les épaules.
Heero Yuy l'avait traité comme on l'avait toujours traité. Heero avait pris comme s'il avait tous les pouvoirs, sans un remords. Heero avait amputé Duo d'une partie de lui même. Et pire encore, Duo avait l'impression que le Comte ne pensait pas réellement que Duo n'était pas un homme. L'homme aux yeux bleus était trop intelligent pour cela et s'il l'appelait "shinigami", Duo sentait que ce n'était qu'une façon de le rabaisser plus encore. Il ne le faisait pas par peur ou superstition, mais en toute connaissance de cause. Par pure cruauté.
Duo se mordit la lèvre inférieure pour combattre les larmes qu'il sentait lui monter aux yeux. S'il ne prouvait qu'une chose, ce n'était certainement pas de l'existence du diable mais bien celle de la non existence de Dieu [1]. Parce qu'un Dieu miséricordieux n'aurait pas pu tolérer que l'un de ces enfants ait à vivre une vie comme la sienne. Un Dieu de bonté n'aurait certainement pas permis que... Duo ravala un sanglot et fixa son reflet avec une détermination renouvelée. Puisqu'il ne pouvait pas compter sur la justice d'un dieu, alors il réparerait lui-même cette erreur des hommes. Et s'il devait tuer et tuer encore pour cela, alors il le ferait.
Lui non plus ne montrerait aucune compassion.
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Duo sortit en silence de la salle de bain, le poing serré fort autour de la petite fiole qu'il portait au cou.
Le Comte se trouvait seul dans sa chambre, plongé dans la lecture de ce qui semblaient être des lettres, si bien qu'il ne s'aperçut pas de l'arrivée du shinigami.
Duo avait eu tort, un peu plus tôt, en songeant que vêtu de la sorte il aurait pu passer pour n'importe qui. De toute évidence, Heero surclassait le commun des mortels.
Il avait le profil racé de la noblesse, le port altier de l'élégance naturelle. Il avait le teint bronzé, presque doré, lumineux, et des yeux qui paraissaient plus bleus et perçants encore du fait de sa carnation. Il n'était pas très grand, moins que Trowa et moins que Duo lui-même, mais les proportions étaient parfaites. Ses épaules étaient moins larges que celles de Duo mais sa musculature se devinait aisément sous le tissu soyeux qu'il portait. Les vêtements restaient simples mais étaient ajustés afin de le mettre en valeur. Non qu'il en eusse vraiment besoin, soupçonna le châtain.
Le Comte de Lowe avait les cheveux bruns, courts et indisciplinés et les mèches sur son front encadraient son regard si bien que lorsqu'il relevait fièrement le menton pour vous regarder dans les yeux, vous vous sentiez inconsciemment vous rapetisser. Le brun avait également un petit quelque chose d'efféminé qui rehaussait sa beauté. Il ne ressemblait en aucune façon à une femme mais il possédait des traits fins et une grâce dans sa posture et dans ses mouvements qui étaient généralement l'apanage des dames.
Il n'en était pas moins hautain et méprisant envers les autres, les traitant comme de la vermine indigne de respirer le même air que lui !
Duo sentit monter en lui la haine qui l'avait envahie quelques heures plus tôt. Il avait envie de rouer de coups ce visage si parfait, de le défigurer de ses poings et de le faire souffrir, pour tout ce que la vie avait d'injuste et pour la natte qu'il avait fait couper la veille.
- Je vous tuerai.
Heero releva la tête et tourna ses yeux bleu profond vers lui, le visage impénétrable. Il garda le silence un long moment, observant l'être qui se tenait devant lui et qu'il lui semblait voir réellement pour la première fois.
Le shinigami irradiait de lumière, ainsi vêtu de soie blanche ornée de broderies dorées. Sa peau pâle, presque translucide, s'harmonisait parfaitement avec la nuance châtaine de ses cheveux mi-longs. Heero s'étonnait de ne pas avoir remarqué jusqu'ici à quel point ses yeux étaient bleus, légèrement... violacés. Une couleur comme il n'en avait encore jamais vue. Son visage, même, malgré la rage et les ecchymoses qui le déformaient, était séduisant. Heero se demanda à quoi il pouvait bien ressembler lorsqu'il souriait... s'il lui arrivait de sourire, parfois.
Les vêtements que le brun lui avait donnés le seyaient bien mieux qu'il ne l'aurait pensé. Bien que ses épaules étaient plutôt larges, il présentait une apparence frêle, probablement due à des années de persécution. Heero était curieux de savoir depuis combien de temps Duo était considéré comme un shinigami ; la marque aposée dans le creux de la clavicule semblait ancienne...
- C'est gentil à toi de m'avertir. Stupide, aussi. Attaquer de front ne te convient pas, frappe plutôt dans le dos, répliqua Heero avec morgue avant d'ignorer le châtain pour mieux se replonger dans sa lecture.
Duo serra les poings.
- Je pourrais vous attaquer maintenant.
- Essaye, fit Heero sans même lâcher sa lettre du regard.
Duo bougea à la vitesse de l'éclair, visant directement la gorge, mais son geste fut arrêté par une poigne de fer.
- Tu n'apprends pas vite on dirait, remarqua Heero tout en lui tordant le poignet, obligeant ainsi Duo à se mettre à genoux devant lui, avant de le repousser sans douceur du pied, l'envoyant rouler en arrière. Il va falloir que tu fasses mieux que ça, petit shinigami. L'une des premières règles est de ne jamais laisser ses émotions commander ses actions. Ton esprit doit rester clair ou tu courras à ta perte. Souviens-t'en.
Reprenant le souffle que le coup de pied lui avait coupé, Duo lança un regard haineux au Comte. Celui-ci se leva et ferma à clé son secrétaire, mettant ses divers papiers et correspondances à l'abri. Puis il traversa la chambre sans se retourner et sortit sans un mot.
Resté seul, Duo se massa le poignet, fixant la porte avec animosité.
- Je ne l'oublierai pas...
(à suivre)
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[1] Toutes croyances religieuses personnelles mises à part, je voulais simplement dire que je me contente d'essayer de me mettre à la place de Duo, ici. Je ne traduis que ce que je pense être ses sentiments, considérant son passé (dont vous aurez plus de détails plus tard). Pour résumer, je ne cherche à offenser personne ! Voilà ! ;p
Autres informations :
- Le début du chapitre 2 & diverses notes de l'époque sont disponibles dans le
post récapitulatif de l'histoire
- J'aimais beaucoup le Trowa de cette histoire et le Heero du début (il n'allait pas rester comme ça une fois amoureux... enfin un peu quand même). Tant pis...
- Notes de l'époque, chapitre 1 :
1) La première fic Kiriban 21212 de mon site, pour Akasha et Tipitina. Les filles, j'espère que votre cadeau vous plaira.
2) Je ne peux m'empêcher de penser à "Dragonfell" de Becca Abbott. J'avoue ne pas me souvenir très exactement de l'histoire précise (la fic est sympa mais je préfère de loin les autres qu'elle a écrites, lol) mais il ne doit pas en rester grand chose dans tous les cas. Je pense pas...? ;p Enfin bref, il n'en demeure pas moins que d'une façon ou d'une autre l'inspiration vient de là.
3) Cette fic a à peu près autant de scénar que "Rencontre", c'est dire si c'est minimal ! v_v Enfin, c'est une commande, je fais ce que je peux, et c'est un genre que j'avais pas encore abordé... Enfin, c'est pas vraiment de la fantasy non plus puisque les filles ne voulaient pas de magie. Je suis à leurs ordres, lol.